Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

LA SAINTETÉ

(III) LA FÊTE ET LE SABBAT

***

Indépendamment de ce que nous avons déjà considéré en rapport avec la consécration des premiers-nés, la délivrance du peuple d'Israël du pays d'Égypte fournit d'autres détails au sujet de la sainteté.

Nous y avons vu ce qu'on peut appeler:

1. Le côté extérieur, c'est-à-dire la sanctification de la personne, — de l'être tout entier, — de ceux qui ont été délivrés par la puissance de Dieu.

2. Le côté intérieur, qui va nous occuper, a une grande importance pour la conscience: c'est l'état du cœur de ceux qui sont sanctifiés et la manière dont Dieu, dans sa bonté, produit cet état, conformément à sa propre nature; cela est nécessaire pour qu'il y ait une communion réelle entre Lui et ses rachetés.

C'est ce que Dieu veut: sa parole est pleine de précieuses révélations à cet égard.

Nous aurions cru qu'une telle communion était impossible entre le Créateur et ses créatures; mais nous allons voir non seulement le plan arrêté de Dieu qui veut qu'elle existe, mais en même temps les conditions auxquelles elle est possible. Il y a un petit mot qui nous servira de fil conducteur dans notre étude: c'est «le REPOS».

Pour que la communion soit possible, il faut que le cœur soit en repos.

Cela est vrai, même dans les circonstances terrestres et dans les relations humaines. Combien plus lorsqu'il s'agit de relations avec le Dieu saint et juste. Le Seigneur a dit: «Venez à moi, vous tous qui vous fatiguez et qui êtes chargés, et moi, je vous donnerai du REPOS» (Matthieu XI, 28).

Voyons donc la place que le repos devait avoir dans les ordonnances que Dieu établissait pour son peuple racheté.

La Pâque avait été le moyen ordonné de Dieu pour que le peuple d'Israël fût délivré du jugement qui frappait les Égyptiens. Tous les enfants d'Israël devaient, par conséquent, sentir profondément dans leurs âmes que CETTE DÉLIVRANCE ÉTAIT DUE UNIQUEMENT À L'INTERVENTION DIRECTE DE DIEU EN LEUR FAVEUR; et pour que leurs cœurs y fussent toujours sensibles, Dieu commanda que le souvenir en fût gardé dans une fête solennelle d'année en année.

La Pâque, fête d'un jour seulement, la première de l'année, était suivie immédiatement d'une autre, celle des pains sans levain, qui durait sept jours.

Cette fête commençait et se terminait par «une sainte convocation», ou réunion du peuple.

Pour ces jours-là, la loi prescrivait un repos absolu: «Vous ne ferez aucune œuvre» (Exode XII, 16; Lévit. XXIII, 5-8). Or, la pensée divine de ce repos remonte jusqu'à l'institution du sabbat lors de la création de l'homme.

La signification des pains sans levain nous est donnée dans la 1re Épître aux Corinthiens. Nous y reviendrons.

Pour le moment, arrêtons notre attention sur les jours de sainte convocation où tout le peuple devait se trouver dans la présence de Dieu et où tout travail de service était absolument interdit.

Un repos complet caractérisait ces jours. (Comparez aussi Nombres XXVIII, 16-25.)

L'importance de ce repos se montre d'une manière plus frappante encore, peu de temps après la sortie des Israélites du pays d'Égypte. Les provisions qu'ils avaient apportées avec eux étaient alors épuisées, et, dans le désert de Sin où ils se trouvaient, il n'y avait aucune ressource pour l'homme; les troupeaux seuls pouvaient s'y nourrir.

Le peuple murmura contre Moïse, se plaignant qu'il l'eût amené dans le désert pour faire mourir de faim toute l'assemblée.

«Alors l'Éternel dit à Moïse: Voici, je vais vous faire pleuvoir des cieux du pain, et le peuple sortira et en recueillera chaque jour la provision d'un jour, afin que je l'éprouve pour voir s'il observera ma loi, ou non; mais qu'ils apprêtent au sixième jour ce qu'ils auront apporté et qu'il y ait le double de ce qu'ils recueilleront chaque jour.»

C'est ce qu'ils firent. Au sixième jour, l'Éternel leur donna l'explication de cette double provision, en disant:

«Demain est le repos, le sabbat sanctifié à l'Éternel; faites cuire ce que vous avez à cuire, et faites bouillir ce que vous avez à bouillir, et serrez tout ce qui sera de surplus pour le garder jusqu'au matin... Durant six jours vous le recueillerez; mais le septième est le sabbat, il n'y en aura point en ce jour-là... Et le peuple se reposa le septième jour» (Exode XVI, 4,5, 22-26, 30).

On voit donc que la provision journalière de «manne» — la nourriture céleste que Dieu fournissait à son peuple, — était subordonnée à ce «repos» qui primait toute autre considération. «Le sabbat a été fait pour l'homme,» dit le Seigneur Jésus, «et non pas l'homme pour le sabbat» (Marc II, 27).

Dieu, qui prenait Israël pour son peuple particulier, le faisait entrer en relation avec Lui d'après les principes qu'il avait établis dès le commencement. Le «sabbat de repos» inauguré alors pour l'homme, était d'abord resté sans fruit pour celui-ci; car le péché dans lequel il était tombé l'avait empêché d'en jouir. Dès lors, la communion avec Dieu était devenue impossible; car la sainteté est nécessairement à la base de cette communion. Aussi est-il dit que «Dieu bénit le septième jour et le sanctifia» (Genèse II, 3; Exode XX, 11).

Si donc Dieu accordait à son peuple la jouissance du sabbat, cela supposait que Lui-même se chargeait de les sanctifier. «Sans la sainteté, nul ne verra le Seigneur» (Hébreux XII, 14).

En effet, il est écrit (Exode XXXI, 13): «Parle aux enfants d'Israël en disant: Certes, vous garderez mes sabbats; car c'est un signe entre moi et vous dans vos âges, afin que vous sachiez que JE SUIS L'ÉTERNEL QUI vous SANCTIFIE.»

C'est ce que rappelle le prophète Ézéchiel (chap. XX, 12) auquel la parole de l'Éternel fut adressée en disant:

«Je tirai les Israélites hors du pays d'Égypte, et les amenai au désert; et je leur donnai mes statuts et leur fis connaître mes ordonnances, par lesquelles, s'il les accomplit, l'homme vivra; je leur donnai aussi mes sabbats pour être un signe entre moi et eux, afin qu'ils connussent que JE SUIS L'ÉTERNEL QUI LES SANCTIFIE.»

Cela nous fait comprendre pourquoi le sabbat tenait une si grande place dans les institutions du peuple d'Israël, pourquoi aussi l'un des dix commandements a pour objet l'observation de ce jour.

Après les trois premiers qui défendent d'avoir ou de faire d'autre dieu que l'Éternel, ou de prononcer légèrement son nom, le quatrième est ainsi conçu:

«Souviens-toi du jour du repos pour le sanctifier; tu travailleras six jours, et tu feras toute ton œuvre, mais le septième jour est le sabbat de l'Éternel ton Dieu. Tu ne feras aucune œuvre en ce jour-là, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni ton bétail, ni ton étranger qui est dans tes portes; car l'Éternel a fait en six jours les deux, la terre, la mer, et tout ce qui est en eux, et s'est reposé le septième jour: c'est pourquoi l'Éternel a béni le jour du sabbat et l'a sanctifié.»

Autre part il est ajouté:

«Quiconque fera aucune œuvre au jour du repos sera puni de mort» (Exode XX, 8-11; XXXI, 12-17).

Le sabbat était un signe entre Dieu et les enfants d'Israël à perpétuité: le repos de ce jour-là devait être inviolable.

Le repos n'était pas une affaire de choix de qui dépendît en quoi que ce soit de la volonté humaine. Il était parfait, et le Dieu de grâce, qui l'avait préparé pour l'homme, se chargeait d'opérer la sanctification sans laquelle il n'aurait eu aucune valeur.

Le sabbat rappelait continuellement l'œuvre achevée du Créateur, et par là faisait comprendre le caractère moral de ce repos ainsi que sa perfection. Dieu regarda tout ce qu'il avait fait, et voilà, c'était très bon; Il avait achevé son œuvre, et Il se reposa le septième jour.

Le sabbat de Dieu exprime donc un repos absolu dans une scène où tout est parfait, où rien ne manque pour ajouter au bonheur de ses créatures auxquelles il fait la grâce de jouir de tout, en communion avec Lui.

De fait, le péché, entré dans le monde, a tout gâté pour l'homme; il l'a empêché de jouir de ce repos. Mais le repos reste toujours, parce que Dieu l'a établi; et le jour va arriver où l'homme en jouira. En attendant, Dieu a montré par ses voies avec le peuple d'Israël que la rédemption est la seule base possible sur laquelle l'homme puisse entrer dans le repos de Dieu en justice et en sainteté. Dès que la rédemption de ce peuple eut été accomplie, Dieu maintint devant lui la pensée du repos, d'abord en rapport avec la Pâque, ensuite d'une manière plus absolue encore par l'institution du sabbat.

Or, tout ce qui est arrivé aux Israélites a été écrit pour notre instruction; ce sont «des types de ce qui nous concerne.» Dieu veut nous faire comprendre l'agencement de ses voies, afin que, par la consolation des Écritures, nous ayons espérance (Romains XV, 4; 1 Corinthiens X, 6). Notre devoir est de sonder les Écritures, sous la direction et la lumière du Saint-Esprit, afin que nous saisissions la pensée de Dieu dans les choses qu'il a révélées. C'est ce côté moral qu'il nous importe de comprendre.

Dans la 1ère Épître aux Corinthiens, chap. V, on trouve l'explication spirituelle de la fête des pains sans levain. Il est écrit: «Ôtez le vieux levain, afin que vous soyez une nouvelle pâte, comme vous êtes sans levain; car aussi notre pâque, Christ, a été sacrifiée: c'est pourquoi célébrons la fête, non avec du vieux levain, ni avec un levain de malice et de méchanceté, mais avec des pains sans levain de sincérité et de vérité.»

Les «pains sans levain» représentent donc d'abord ce que sont les croyants devant Dieu (Remarquons aussi que les Psaumes XCIII-CI, qui traitent spécialement du règne millénial du Christ, sont introduits par le Ps. XCII, qui a pour titre: «Psaume pour le jour du sabbat.») en vertu de l'œuvre de Christ, le véritable «Agneau» de Pâque, dont le sang purifie de tout péché (Jean I, 29; 1 Jean I, 7). «Vous êtes sans levain», est-il dit.

Mais ensuite la conduite doit correspondre en toutes choses à cette position parfaite où Dieu nous place par le moyen de la rédemption: «Célébrons la fête avec des pains sans levain de sincérité et de vérité», c'est-à-dire, marchons devant Dieu en sainteté, d'une manière digne de Celui qui nous a appelés à son propre royaume et à sa propre gloire (1 Thessaloniciens II, 12).

Dans ce but, il faut «ôter» tout ce qui ne s'accorde pas avec la vérité de Dieu, comme les Israélites devaient ôter tout levain de leurs maisons. Dieu demande une marche absolument sainte.

Cette vérité est clairement démontrée dans l'histoire des Israélites qui furent sanctifiés pour entendre la loi de Dieu, les dix commandements proclamés du haut du mont Sinaï; la montagne même fut sanctifiée (Exode XIX, 10, 14, 22, 23).

Les sacrificateurs qui s'approchaient de Dieu furent sanctifiés d'une manière toute spéciale, car Dieu disait: «Je serai sanctifié en ceux qui s'approchent de moi» (Exode XXIX; Lévitique VIII; X, 3).

La loi se résumait ainsi: «Vous serez saints, car je sois saint, moi, l'Éternel, votre Dieu» (Exode XXII, 31; Lévitique XIX, 2; etc.). Ce passage est cité et appliqué aux chrétiens, 1 Pierre I, 16.

Or la foi accepte cette relation établie avec Dieu, comme nous le voyons dans le chant des

Israélites après leur délivrance de l'Égypte et le passage de la mer Rouge; ils disent:

«Qui est comme toi entre les forts, ô Éternel?

Qui est comme toi, magnifique en sainteté, digne d'être révéré et célébré, faisant des choses merveilleuses?...

Tu as conduit par ta miséricorde ce peuple que tu as racheté, tu l'as conduit par ta force à la demeure de ta SAINTETÉ» (Exode XV, 11,13).

Le salut est de Dieu seul.

Il nous conduit, PAR L'ŒUVRE DE CHRIST, dans une étroite relation avec Lui-même, nous donnant un libre accès dans sa présence même par le sang de Christ.

Il ôte toute crainte du cœur par son amour parfait, révélé sur le principe de la justice, et nous donne une bonne conscience, par l'assurance que tous nos péchés sont pardonnés à cause du sacrifice que Christ a offert (Hébreux X, 2, 19-22; IX, 26).

Christ est entré dans le ciel même, ayant obtenu pour nous «une rédemption éternelle»; et c'est là que les croyants vont jouir pleinement et à jamais du repos sabbatique qui reste pour le peuple de Dieu (Hébreux IX, 12; IV, 9).

Ce sera une scène de perfection absolue et de bonheur complet, où Dieu Lui-même trouvera sa joie et y fera participer son peuple en communion avec Lui. Une des œuvres du Saint-Esprit est de nous faire entrer déjà par la foi dans la jouissance de ces choses, afin que nos cœurs soient inondés de joie, de force et de courage pour marcher dans la sainteté avec Dieu.

Nous avons encore d'autres choses à examiner...


 

Chapitre précédent Table des matières -