Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

LA VENUE DU PRINCE DE PAIX

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LA VENUE DU PRINCE DE PAIX


I

L’avènement prochain de notre Seigneur Jésus-Christ, si fréquemment annoncé dans tout le cours du Nouveau Testament, y est présenté de différentes manières, suivant les diverses classes de personnes qui sont en vue, comme les Juifs, les Gentils ou le monde en général, et l’Église chrétienne.

La pensée de cet avènement doit aussi éveiller dans le cœur des sentiments bien divers, selon l’état dans lequel le Seigneur nous trouvera.

Il est évident que rien ne peut être en règle dans le monde avant que le Seigneur vienne. «Nation s’élèvera contre nation, et royaume contre royaume»; jaloux les uns des autres, les hommes ne songeront qu’à s’entredéchirer, et Dieu mettra tout à la renverse jusqu’à ce que vienne Celui auquel appartient le gouvernement (Ézéchiel XXI, 32). L’homme ne connaît pas le chemin de la paix (Ésaïe LIX, 8); aussi ses efforts pour l’atteindre aboutissent-ils, le plus souvent, à la guerre; on oublie que, pour avoir la paix d’une manière stable, il faut être en règle avec Dieu, le Dieu de paix; or, on ne veut pas de Dieu.

Lorsque le Prince de paix viendra, la paix sera établie sur la base solide de la justice (Psaume LXXII, 3, 7; Ésaïe IX, 6, 7).

Mais les Écritures sont unanimes à montrer que l’inauguration de ce royaume de paix et de bénédiction aura lieu à travers les terribles jugements qui vont tomber sur les habitants de la terre à cause de leur méchanceté: «Lorsque tes jugements sont en la terre, les habitants de la terre habitable apprennent la justice» (Ésaïe XXVI, 9; et comparez Ésaïe XXIV, 19-23; Jérémie XXX, 23, 24; XXXI, 1; Ézéchiel XXXIII, 29; etc., etc.).

Le Seigneur Jésus présente la même vérité dans le chap. XXIV de Matthieu; voyez surtout les versets 6-31; et l’Apocalypse nous vient de sa part pour la confirmer quant aux détails. Rien n’est plus clair dans la parole de Dieu pour ceux qui veulent bien se donner la peine d’y regarder, que ce grand fait que:


le règne du Seigneur Jésus sur la terre sera précédé par de terribles jugements

qui atteindront la chrétienté corrompue,

aussi bien que les Juifs incrédules (Jérémie XXX, 7), et le monde païen.


LA PREMIÈRE VENUE DU SEIGNEUR JÉSUS, — «pour sauver et non pour juger» (Jean XII, 47), — a mis au jour la grande raison morale de ces jugements et leur nécessité:

- c’est que les hommes ne tiennent aucun compte de la sainteté de Dieu,

- et ne veulent le bonheur qu’à la condition d’être libres de faire leur propre volonté

- et d’exclure Dieu de toutes leurs pensées.

En rejetant le Seigneur Jésus-Christ, ils ont mis le comble à leur iniquité, et maintenant, comme le Seigneur l'a dit: «Ils n’ont pas de prétexte pour leur péché..., ils ont, et vu, et haï et moi et mon Père» (Jean XV, 22-24).

Jésus est venu de la part de Dieu, plein de grâce et de vérité, prêchant la justice et la sainteté qui conviennent à la relation avec Dieu dans laquelle II voulait introduire les hommes, en leur en ouvrant le chemin par sa propre mort. Mais les Juifs ont complètement repoussé cette condition; ils n’ont pas voulu aller auprès du Seigneur pour avoir la vie et le pardon de Dieu.

Les hommes soi-disant religieux de ce jour-là faisaient valoir leur propre justice; ils ne se sont pas soumis à la justice de Dieu (Romains X, 3); aussi Jésus disait-il à ses disciples: «Si votre justice ne surpasse pas celle des scribes et des pharisiens, vous n’entrerez pas dans le royaume des cieux» (Matthieu V, 20).

La loi, en éprouvant l’homme (Le peuple d’Israël, auquel la loi fut donnée et Christ annoncé et présenté, montre ce qu’est l’homme placé même dans les conditions les plus favorables. Son iniquité en ressort d’une manière d’autant plus frappante), avait déjà fait ressortir qu’il existe dans son cœur un fond de rébellion et d’inimitié contre Dieu; mais la venue du Seigneur Jésus dans le monde a mis fin à cette épreuve en montrant que les hommes méprisent la grâce de Dieu aussi bien qu’ils refusent sa justice.

Les Juifs ont dit ouvertement au sujet du Christ: «Nous ne voulons pas que celui-ci règne sur nous». C’est ce refus de recevoir Christ, l’Oint de Dieu, qui a amené et amènera sur eux le jugement, comme cela est écrit: «Ceux-là, mes ennemis, qui n’ont pas voulu que je régnasse sur eux, amenez-les ici et tuez-les devant moi» (Luc XIX, 14, 27).

- La loi de Dieu n’a pas pu dompter le cœur de l’homme;

- les appels divins n’ont abouti ni à le ramener à la justice, ni à lui faire entendre raison;

- l’annonce du jugement, tant de fois répétée par les prophètes, l’a laissé insensible;

- la présence du Fils de Dieu en grâce n’a pas attendri son cœur,

- et pour ajouter encore à son iniquité, il résiste au Saint-Esprit envoyé du ciel de la part du Père et du Fils, depuis que celui-ci a été exalté et placé comme homme dans la gloire, à la droite de la Majesté, dans les hauts lieux.

Étienne résuma ces choses devant le Sanhédrin juif, dans son discours qui lui valut le martyre. Il scella de son sang son témoignage, le dernier qui fut rendu de la part de Dieu à la nation juive avant qu’elle fût définitivement rejetée, en attendant l’accomplissement des «temps des nations» (Actes VII, 51-53; Luc XXI, 24).

La parole de Dieu, repoussée par les Juifs, a été présentée aux nations (Actes XIII, 46, 47; XXVIII, 28). Elles l’ont écoutée; beaucoup de personnes furent réellement converties, et le monde, en grande partie, s’est christianisé. Mais la masse reste incrédule, et la corruption naissante signalée déjà par les apôtres n’a fait que grandir depuis, jusqu’à ce que soient venus les moqueurs qui «marchent selon leurs propres convoitises et disent: Où est la promesse de sa venue?» (2 Pierre III, 3, 4.)

Toutefois, leur moquerie n’empêchera pas le Seigneur de venir et ne diminuera pas la terreur des jugements qui vont avoir lieu.

N’y a-t-il donc pas pour nous, cher lecteur, un avertissement solennel dans ces faits annoncés déjà depuis plus de dix-huit siècles?

N’y a-t-il pas, dans l’incrédulité même qui, de nos jours, va toujours en grandissant, une preuve de la vérité de cette parole divine que les hommes cherchent à anéantir et à mettre de côté?

Or, si elle est vraie, où en sommes-nous quant à la venue du Seigneur?

Que le terme de cette année, qui va bientôt prendre place dans «le passé,» nous engage sérieusement à nous recueillir dans la présence du Dieu saint et immuable, dont la parole ne peut passer!

Que la fin d’une de ces périodes qui se comptent depuis la première venue du Christ, presse chacun de nous à se demander:


Où en es-tu quant à sa seconde venue?

Peux-tu l’attendre avec joie, voyant en elle la réponse à toutes tes espérances?

Ou bien est-elle pour toi un sujet d’épouvante que tu cherches à éloigner autant que possible de tes pensées?

Le fait est que le Seigneur va venir.

Celui que les hommes ont rejeté et crucifié va venir avec puissance et une grande gloire; et toutes les tribus de la terre se lamenteront lorsqu’elles verront le Fils de l’homme venant sur les nuées du ciel (Matthieu XXIV, 30; Apocalypse I, 7).

Le monde qui dort dans l’indifférence et l’incrédulité sera surpris comme par un voleur, et s’éveillera de son sommeil pour trouver que la porte de la grâce est fermée pour toujours.

C’est l’avènement du Seigneur Jésus-Christ qui éprouvera l’état de chacun.

En son absence, on peut tenir une position respectable dans le monde; mais EN SA PRÉSENCE, IL S’AGIT AVANT TOUT D’ÊTRE EN RÈGLE AVEC LUI.

Il faut savoir ce qu’il pense: nos pensées auront alors peu de valeur. Or, c’est Lui qui jugera.

Le Père lui a donné l’autorité de juger, parce qu’il est le Fils de l’homme».


Dieu a établi un jour auquel il doit juger en justice la terre habitée par l’homme qu’il a destiné à cela, de quoi il a donné une preuve certaine à tous, l’ayant ressuscité d’entre les morts» (Jean V, 27; Actes XVII, 31).


* * *

C’est donc en vue de sa prochaine venue que chacun est appelé à sonder son cœur pour voir quel est son état moral, pour se rendre compte de sa position à la lumière de la divine parole, pour savoir s’il est pour ou contre Christ.

Saul de Tarse était un homme très religieux, qui jouissait d’une grande considération parmi ses compatriotes; mais lorsque le Seigneur le rencontra sur le chemin de Damas, et que la lumière du ciel resplendit autour de lui, il découvrit que son cœur était ennemi de Dieu, comme il le dit plus tard en racontant sa conversion:

«Pour moi, j’ai pensé en moi-même qu’il fallait faire beaucoup contre le nom de Jésus le Nazaréen» (Actes XXVI, 9).

Dès lors, il n’avait rien de bon à dire de lui-même, aucune excuse à faire valoir, aucune échappatoire à chercher: «J’étais, dit-il, un blasphémateur, et un persécuteur, et un outrageux, mais j’ai obtenu miséricorde...»

Jésus-Christ avait été la pierre de touche pour mettre au jour l’état réel du zélé pharisien; Jésus-Christ était devenu la règle, le mobile, l’objet du cœur de l’apôtre souffrant et patient: «Pour moi, vivre c’est Christ», disait-il. Avec quel bonheur il attendait alors le Seigneur! Sa bourgeoisie était dans les cieux (Philippiens III, 20, 21).

Avec quelle ardeur ne prêchait-il pas la prochaine venue de Christ, la présentant aux croyants comme l’espérance bienheureuse qui devait inspirer et caractériser le chrétien dans tous les détails de sa vie et de ses rapports dans ce monde (voyez, entre autres passages: 1 Corinthiens I, 7, 8; IV, 5; XI, 26; XV, 23, 49, 51-52; 1 Thessaloniciens I, 10; II, 19, 20; III, 12, 13; IV, 13-18; V, 23, 24).

CHRIST ÉTAIT TOUT POUR L’APÔTRE PAUL.

Rappelons encore à cet égard la parabole des dix vierges (Matthieu XXV, 1-13). Ce fut le cri; «Voici l’Époux», qui mit en évidence l’état moral et individuel de ces vierges qui, jusqu’alors, avaient marché ensemble sans qu’il y eût de différence apparente entre elles; toutes, elles portaient des lampes; toutes, elles avaient dormi.

Mais ce cri, en les éveillant, était le signal qui les avertissait d’examiner l’état de leurs lampes, c’est-à-dire de leur profession publique; celles qui avaient de l’huile pour les alimenter pouvaient se mettre joyeusement en route pour aller à la rencontre de l’Époux; tandis que celles qui n’avaient pas d’huile perdirent, en la cherchant, le seul moment qui leur restait. Elles arrivèrent trop tard: LA PORTE ÉTAIT FERMÉE. Comment décrire leur désespoir?


Et vous, cher lecteur, avez-vous de l’huile?

Possédez-vous ce qui fera briller votre lampe dans la présence de l’Époux lors de sa venue, ce qui aussi, par conséquent, sera valable pour vous faire entrer dans le repos du Seigneur si la mort venait vous moissonner avant la venue de Christ?

Il est facile de faire devant les hommes une profession publique de christianisme; mais devant Dieu qui sonde les cœurs, il faut quelque chose de plus; il faut la foi en sa parole, il faut le Saint-Esprit.


II

Pour celui qui a mis son espérance en Christ, qui a trouvé le Sauveur, quel merveilleux avenir de gloire et de bonheur présente la venue de Celui qui est appelé le Prince de paix! Quel ravissement de voir Jésus tel qu’il est! Lorsqu’on sait qu’il a réglé toute la question du péché lors de sa première venue, on comprend qu’à son second avènement II n’apporte que «le salut» à ceux qui l’attendent (Hébreux IX, 28).

Si Christ doit être «la paix» pour le résidu de la nation d’Israël qui attendra de Lui une délivrance terrestre, à combien plus forte raison le sera-t-Il pour le chrétien qu’il va faire entrer avec Lui dans la maison du Père (Jean XIV, 1-4; et comparez avec Michée V, 3-7).

Nous avons besoin de patience, afin qu’ayant fait la volonté de Dieu nous recevions les choses promises; «car encore très peu de temps, et celui qui vient viendra, et il ne tardera pas» (Hébreux X, 36, 37).

Et en attendant «Il est notre paix»; «Il a fait la paix par le sang de sa croix»; «Il nous a donné la paix... sa paix... non pas comme le monde la donne», mais afin que nous puissions en jouir en communion avec Lui (Éphésiens II, 14; Colossiens I, 20; Jean XIV, 27).

Voilà ce qui est bien propre à mettre le cœur en repos à travers toutes les difficultés et les épreuves du temps présent, afin que, comme le laboureur qui attend la pluie de la dernière saison, nous usions de patience jusqu’à la venue du Seigneur; car nous savons qu’alors le Dieu de paix brisera Satan sous nos pieds (Romains XVI, 20).

Puisse cette bienheureuse attente agir avec puissance sur le cœur des chers enfants de Dieu, afin de les encourager à résister au diable, étant fermes dans la foi, sachant qu’il rôde autour de nous comme un lion rugissant, cherchant qui il pourra dévorer!

Puissions-nous marcher dans l’amour et dans la sainteté, soumis les uns aux autres dans la crainte de Christ, veillant et priant, ayant constamment devant nos yeux ce moment de gloire et de bonheur où Christ sera entouré de tous ses rachetés, chacun d’eux reflétant son image glorieuse!


Que Dieu nous accorde aussi du courage et de la persévérance pour nous nourrir plus que jamais de sa précieuse parole, et nous garder ainsi dans une séparation complète d’avec le monde, ayant notre trésor et notre cœur en haut, nos reins ceints et nos lampes allumées, semblables à des hommes qui attendent leur Maître, quand il reviendra des noces, afin que, quand il viendra et qu’il heurtera, ils lui ouvrent aussitôt. «Bienheureux sont ces esclaves que le Maître, quand il viendra, trouvera veillant» (Luc XII, 35-37).


* * *


Déjà pour nous a lui l’aurore

D’une félicité sans fin;

Seigneur! quelques instants encore.

Et nous serons tous dans ton sein.


Si le temps fuit et nous entraîne,

C’est vers le Chef de notre foi;

Bientôt aura cessé la peine,

Et le repos est près de toi.


O jour heureux! lorsqu’en ta gloire

Aux yeux des tiens tu paraîtras;

Avec le cri de la victoire,

Vers toi, Jésus, tu nous prendras.




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