Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

CORRESPONDANCE

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Question. — Peut-on dire que les saints de l'Ancien Testament étaient «en Christ»? Doivent-ils ressusciter avec l'Église?

Réponse. — La première chose à examiner, c'est la signification de l'expression «EN CHRIST».

Dans le chapitre XIV de l'Évangile de Jean, le Seigneur Jésus, parlant à ses disciples de la présence du Saint-Esprit sur la terre, dit: «En ce jour-là, vous connaîtrez que moi je suis en mon Père, et vous en moi, et moi en vous».

Il allait quitter ses disciples, retourner auprès du Père, et, du sein de la gloire, envoyer le Saint-Esprit sur ses disciples, selon la promesse du Père.

Le Saint-Esprit, habitant dans les disciples, devait leur faire comprendre qu'ils étaient «en Christ». Cette expression suppose donc deux choses:

1. d'abord, que le Seigneur Jésus est dans la gloire;

2. ensuite, que le Saint-Esprit a été envoyé ici-bas pour habiter dans les croyants et demeurer avec eux éternellement (Jean XIV, 16);

par conséquent, elle ne peut convenir au temps qui précède l'accomplissement de ces deux faits.

Le jour où le Saint-Esprit descendit du ciel, selon la promesse du Seigneur Jésus, l'apôtre Pierre déclara aux Juifs qui se trouvaient alors assemblés à Jérusalem: «Que toute la maison d'Israël donc sache certainement que Dieu a fait Seigneur et Christ ce Jésus que vous avez crucifié» (Actes II, 36).

Dès ce moment, les mots «en Christ» expriment la position de celui qui reçoit, de la part de Dieu, le témoignage d'une rédemption pleinement accomplie par un Sauveur maintenant glorifié.

Le Saint-Esprit habite en celui qui, par cette foi, est devenu un enfant de Dieu; Il lui donne de connaître Dieu comme son Père et de crier: «Abba» (Galates IV, 4, 6). C'est ainsi qu'il est écrit: «Béni soit le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus-Christ, qui nous a bénis de toute bénédiction spirituelle dans les lieux célestes EN CHRIST, selon qu'il nous a élus en Lui, avant la fondation du monde, pour que nous fussions saints et irréprochables devant lui en amour» (Éphésiens I, 3).

«EN CHRIST» est la position actuelle du croyant, et sa conduite doit en porter l'empreinte et correspondre à la nature de Dieu qui est lumière et amour; en d'autres termes, il doit reproduire Christ dans sa vie ici-bas, c'est-à-dire que si lui est «en Christ», réciproquement Christ est «en lui», ainsi que le dit l'Apôtre: «Je ne vis plus, moi, mais Christ vit en moi» (Galates II, 20).

(Comparez aussi Romains VIII, 1-10: Il n’y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ. En effet, la loi de l’esprit de vie en Jésus-Christ m’a affranchi de la loi du péché et de la mort.... Pour vous, vous ne vivez pas selon la chair, mais selon l’esprit, si du moins l’Esprit de Dieu habite en vous. Si quelqu’un n’a pas l’Esprit de Christ, il ne lui appartient pas. Et si Christ est en vous, le corps, il est vrai, est mort à cause du péché, mais l’esprit est vie à cause de la justice. V. Segond).

Il est évident que tout ce que nous venons de dire ne peut pas s'appliquer aux fidèles qui étaient sur la terre avant la venue de Christ, quelque précieux et intimes que fussent d'ailleurs leurs rapports avec Dieu. Ils vivaient «par la foi», la foi en un Christ Sauveur qui devait venir.

Ils ont reçu témoignage par la foi et sont morts dans la foi, n'ayant pas reçu les choses promises, car ils attendaient le Messie qui seul pouvait les accomplir; mais Dieu avait «en vue pour nous quelque chose de meilleur, afin qu'ils ne parvinssent pas à la perfection sans nous» (Hébreux XI, 39, 40).

Venons-en, maintenant, à la seconde partie de la question.

Le passage que nous venons de citer prouverait, si même il n'y en avait pas d'autre, que lorsque «nous», chrétiens, nous jouirons de «la perfection», les saints de l'Ancien Testament y trouveront aussi leur part bénie.

Le Seigneur Jésus, répondant aux Sadducéens incrédules, leur prouva, par les Écritures, qu'Abraham, Isaac et Jacob «vivaient» et qu'ils devaient ressusciter d'entre les morts (Matthieu XXII, 31-32: Pour ce qui est de la résurrection des morts, n’avez-vous pas lu ce que Dieu vous a dit: Je suis le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac, et le Dieu de Jacob? Dieu n’est pas Dieu des morts, mais des vivants. v. Segond).

Il disait aussi: «Plusieurs viendront d'Orient et d'Occident et s'assiéront avec Abraham, Isaac et Jacob dans le royaume des cieux» (Matthieu VIII, 11).

Dans l'épître aux Éphésiens, chapitre III, vers. 15, il est dit que «toute famille dans les cieux et sur la terre» est nommée du Père de notre Seigneur Jésus-Christ. Il y a donc plusieurs familles, et les saints de l'Ancien Testament en forment une. Ils auront dans la gloire la part qui leur est assignée de Dieu.

Remarquons encore que, dans la 1ère épître aux Corinthiens, l'Apôtre, parlant du fait de la résurrection, ne dit pas «ceux qui sont en Christ», mais «ceux qui sont du Christ à sa venue» (chap. XV, 23 [v. Darby]). Les saints de l'Ancien Testament ne sont pas distinctement mentionnés dans ce passage, mais il est bien certain que tous ceux qui ont «la vie» par la foi seront ressuscités par Christ avant l'établissement de son règne.

Si nous examinons aussi le passage de l'Apocalypse XIX, 6-9 (Et j’entendis comme une voix d’une foule nombreuse, comme un bruit de grosses eaux, et comme un bruit de forts tonnerres, disant: Alléluia! Car le Seigneur notre Dieu tout-puissant est entré dans son règne. Réjouissons-nous et soyons dans l’allégresse, et donnons-lui gloire; car les noces de l’agneau sont venues, et son épouse s’est préparée, et il lui a été donné de se revêtir d’un fin lin, éclatant, pur. Car le fin lin, ce sont les oeuvres justes des saints. Et l’ange me dit: Écris: Heureux ceux qui sont appelés au festin de noces de l’agneau! Et il me dit: Ces paroles sont les véritables paroles de Dieu.), nous voyons dans le ciel, pour les noces de l'Agneau, deux classes de personnes:

1. l'épouse, «la femme de l'Agneau» (XXI, 9): Viens, je te montrerai l’épouse, la femme de l’agneau, c'est-à-dire l'Église,

2. et «ceux qui sont conviés au banquet des noces de l'Agneau».

Évidemment ce ne sont pas les mêmes personnes.

Qui sont donc ces dernières?

Jean III, 29, nous le dira. (Celui à qui appartient l’épouse, c’est l’époux; mais l’ami de l’époux, qui se tient là et qui l’entend, éprouve une grande joie à cause de la voix de l’époux: aussi cette joie, qui est la mienne, est parfaite. V. Segond) Jean le Baptiseur était un de ces saints de l'Ancienne Économie (voyez Matthieu XI, 9-11: Qu’êtes-vous donc allés voir? un prophète? Oui, vous dis-je, et plus qu’un prophète.

Car c’est celui dont il est écrit: Voici, j’envoie mon messager devant ta face, Pour préparer ton chemin devant toi. Je vous le dis en vérité, parmi ceux qui sont nés de femmes, il n’en a point paru de plus grand que Jean-Baptiste. Cependant, le plus petit dans le royaume des cieux est plus grand que lui. V. Segond). Il n'était pas l'épouse, mais «ami de l'époux», et sa joie cependant était parfaite. Nous pouvons donc encore conclure que les fidèles qui vécurent avant Christ seront déjà ressuscités quand les noces de l'Agneau auront lieu.

Il est bien à désirer que les chrétiens réalisent davantage leur position bénie «en Christ», afin qu'ils produisent des fruits à la gloire du Seigneur.

Si notre position et nos privilèges sont «meilleurs» que ceux des saints de l'Ancien Testament:

il est évident que notre piété et notre marche doivent aussi refléter le caractère céleste des bénédictions spirituelles dont nous sommes bénis «en Christ».


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