Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

«LE JUSTE VIVRA DE FOI»

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Lorsque Dieu, après avoir appelé Abraham par sa grâce, voulut lui faire comprendre sur quel principe Lui, le Dieu juste et saint, pouvait entrer en relation avec des hommes pécheurs, et par conséquent avec lui-même, II lui annonça que la justice était comptée à celui qui CROIT ce que Dieu dit:

c'est-à-dire, à celui qui se confie simplement en Dieu, sans voir de ses yeux par quel moyen Dieu accomplira sa Parole.

L'effet produit par cette foi est double, car Dieu est LUMIÈRE aussi bien qu'AMOUR.

En nous apprenant qu'il est pour nous, Il ne peut nous cacher notre état véritable devant Lui, état de péché entraînant nécessairement la mort et le jugement.

Le pécheur dont la conscience est atteinte par cette vérité, voit que son état est désespéré, et que son unique espérance est la miséricorde de Dieu. Mais cette miséricorde doit nécessairement s'exercer selon la justice, autrement le point essentiel pour la conscience du pécheur ne serait plus maintenu devant son âme. Dieu ne peut pas changer de caractère en faisant entrer le pécheur en relation avec Lui.

Il est le Dieu saint et juste; par conséquent, POUR QUE LE PÉCHEUR PUISSE ÊTRE BÉNI ET AGRÉÉ DE LUI, IL FAUT QUE SES PÉCHÉS SOIENT ÔTÉS, SELON LA JUSTICE DIVINE EXERCÉE DANS LA LUMIÈRE QUI MANIFESTE TOUT, car Dieu est lumière, et c'est à Dieu que le pécheur a affaire. De là découlent aussi la solennité et la profondeur morale de l'œuvre qui ôte le péché.

Aux jours d'Abraham, le temps n'était pas encore venu pour «annuler la mort et faire luire la vie et l'incorruptibilité par l'Évangile» (2 Timothée I, 10).

Pour que cela eût lieu, le Fils de Dieu devait venir dans ce monde comme Sauveur et mourir.

Néanmoins, lorsque Dieu révèle à Abraham le principe de la justification, II lui fait voir en même temps, en figure, le sacrifice qui devait ôter le péché, et le fait passer par la frayeur d'une grande obscurité, où la seule lumière est le feu qui consume les victimes qu'Abraham avait préparées: selon l'ordre de Dieu, Abraham prit une génisse de trois ans, une chèvre de trois ans et un bélier de trois ans, une tourterelle et un pigeon, et les partagea par le milieu, mettant chaque moitié vis-à-vis l'une de l'autre, mais il ne partagea pas les oiseaux.

Puis il est dit que, «le soleil étant couché, il y eut une obscurité toute noire, et voici un four fumant, et un brandon de feu qui passa entre ces choses qui avaient été partagées.»

Quelle impression profonde dut éprouver l'âme d'Abraham lorsque «la frayeur de cette grande obscurité était sur lui» (Genèse XV, 6-17).

Il apprenait que la justice ne pouvait être accordée sans l'effusion du sang et sans que le feu du jugement divin eût consumé le sacrifice.

D'un autre côté, quelle consolation de voir que l'œuvre était entièrement de Dieu! Car ce ne fut pas Abraham qui alluma le brandon de feu; c'était le feu de Dieu qui consuma les victimes; les oiseaux du ciel ne les ont pas touchées.

Nous avons là aussi une image de ces ténèbres morales par lesquelles Christ passa seul, pour nous, lorsqu'il portait sur Lui nos péchés et qu'il accomplissait, une fois pour toutes, son œuvre de rédemption. Arrivé de l'autre côté de la mort, dans la gloire de sa résurrection, II a pu annoncer la rémission des péchés en son nom pour tous ceux qui se repentent (Luc XXIV, 47: la repentance et la rémission des péchés fussent prêchées en son nom à toutes les nations, en commençant par Jérusalem. V. Drb.), et, de plus, faire connaître l'accès ouvert au pécheur racheté pour entrer dans la présence de Dieu dans toute l'intimité et la bénédiction de la relation avec le Père, dans laquelle Lui, comme Fils, se trouvait (Jean XX, 17: Jésus lui dit: Ne me touche pas, car je ne suis pas encore monté vers mon Père; mais va vers mes frères, et dis-leur: Je monte vers mon Père et votre Père, et vers mon Dieu et votre Dieu. V. Drb.).

Tout cela ne pouvait être révélé avant la venue du Seigneur Jésus-Christ; mais le grand principe moral de la relation avec Dieu était pleinement établi, savoir, que la foi en Dieu est comptée à justice, et même il fut donné à Abraham de voir d'avance le jour de Christ: «il l'a vu et s'est réjoui» (Jean VIII, 56).

Plus tard, Dieu révéla clairement, par son Esprit, à son serviteur David, quel est le caractère dans lequel Dieu se présente au pécheur repentant qui s'approche de Lui.

La foi exclut les œuvres comme base de justice!

L'apôtre Paul montre, d'après le Psaume XXXII, que Dieu se présente comme «CELUI QUI JUSTIFIE L'IMPIE» (Romains IV, 5: mais à celui qui ne fait pas des oeuvres, mais qui croit en celui qui justifie l’impie, sa foi lui est comptée à justice... V. Drb.).

Le principe n'était pas nouveau. Dieu l'avait déjà déclaré à Moïse, lorsque le premier, le grand commandement de la loi, eut été enfreint de la manière la plus flagrante dans le camp d'Israël.

A cette occasion, Dieu répondit à l'intercession de Moïse en lui révélant ce qu'il était, — ce qu'il était pour son peuple là même où le péché avait été consommé. Il passa devant Moïse et cria le nom de Jéhovah en disant: «L'Éternel, l'Éternel, Dieu, pitoyable, miséricordieux, tardif à colère, abondant en gratuité et en vérité, gardant la gratuité jusqu'en mille générations, ôtant l'iniquité, le crime et le péché, mais qui ne tient pas le coupable pour innocent».

Les sacrifices ordonnés pour le peuple d'Israël montraient bien en figure que, «sans effusion de sang, il n'y a pas de rémission»; mais c'est toujours le sacrifice de notre Seigneur Jésus-Christ que l'Esprit de Dieu avait en vue et qui seul répond aux desseins et au caractère de Dieu qui veut ôter le péché et recevoir en grâce le pécheur, selon les principes de la justice absolue.

Dieu ne passe pas légèrement par-dessus le péché, en fermant les yeux, comme s'il n'y faisait pas attention, mais II l'ôte en satisfaisant à la justice par le sacrifice, et puis II se présente au pécheur repentant comme «Celui qui justifie l'impie».

C'est ce que dit l'Apôtre: «À celui qui ne fait pas des œuvres, mais qui croit en celui qui justifie l'impie, sa foi lui est comptée à justice»; ainsi que David aussi exprime la béatitude de l'homme à qui Dieu compte la justice sans œuvres: «Bienheureux ceux dont les iniquités ont été pardonnées et dont les péchés ont été couverts; bienheureux l'homme à qui le Seigneur ne compte point le péché» (Romains IV, 5-8; Psaume XXXII, 1-2).

Il est ton pour l'âme de se trouver dans la présence du Dieu créateur, du Dieu qui connaît tout, et d'en avoir le sentiment profond, comme nous le voyons chez David dans le Psaume CXXXIX.

Mais s'il n'y avait que cela, on serait effrayé et plongé dans le désespoir. Quelle chose terrible pour un pécheur, que de savoir, comme nous le voyons dans ce psaume, que Dieu aperçoit de loin ma pensée, qu'il a une parfaite connaissance de toutes mes voies, qu'il connaît ma parole avant qu'elle soit prononcée, et qu'il a mis sa main sur ma personne, en sorte qu'il n'y a pas moyen de me soustraire à son autorité ou à ses regards!

Mais combien cela est précieux, au contraire, lorsqu'on le connaît déjà comme le Dieu juste qui ôte l'iniquité et qui pardonne à celui qui confesse son péché, en sorte que, le cœur étant ainsi mis au large avec Dieu, on peut dire avec David: «O Dieu, sonde-moi, et considère mon cœur; éprouve-moi, et considère mes pensées; regarde s'il y a en moi quelque voie funeste, et conduis-moi dans la voie de l'éternité» (Psaume CXXXIX, 23, 24).

De même Moïse, après avoir reçu de Dieu la magnifique révélation que nous avons citée, dit, en se prosternant devant l'Éternel: «O Seigneur, je te prie, si j'ai trouvé grâce devant tes yeux, que le Seigneur marche maintenant au milieu de nous, car c'est un peuple de cou raide; pardonne donc nos iniquités et notre péché et possède-nous» (Exode XXXIV, 8, 9).

Le cœur qui connaît Dieu comme le Dieu juste et sauveur ne peut pas se passer de Lui. Nous avons besoin de Dieu pour être garantis des entraînements de notre propre cœur rusé et trompeur.

Lorsque Dieu justifie l'impie selon sa justice à Lui, II montre en effet qu'il est pour nous. «Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous? Celui même qui n'a pas épargné son propre Fils, mais qui l'a livré pour nous tous, comment ne nous fera-t-Il pas don aussi, librement, de toutes choses avec lui? Qui intentera accusation contre les élus de Dieu?C'est Dieu qui justifie; qui est celui qui condamne?C'est Christ qui est mort, mais plutôt qui est ressuscité, qui est aussi à la droite de Dieu, qui aussi intercède pour nous; qui est-ce qui nous séparera de l'amour du Christ?» (Romains VIII, 31-35.)

Dans les plus mauvais jours de l'histoire du peuple d'Israël, lorsqu'il semblait que le mal avait tellement pris le dessus, que tout était irrévocablement livré au jugement, la parole de consolation fut encore adressée au prophète, avec l'assurance, de la part de Dieu, que la délivrance viendrait: «LE JUSTE VIVRA DE SA FOI» (Habacuc II, 4).

L'Esprit de Dieu l'a répété pour nous, en dirigeant nos cœurs vers la venue prochaine en gloire de notre Seigneur Jésus: «Encore très peu de temps, et celui qui vient viendra, et il ne tardera pas; or, le juste vivra de foi; et si quelqu'un se retire, mon âme ne prend pas plaisir en lui» (Hébreux X, 37, 38).

Cher lecteur, n'est-il pas évident que la bonté de Dieu pousse à la repentance?

Si Dieu se manifeste comme celui qui justifie l'impie en vertu du sacrifice de Christ, que nous demande-t-il, si ce n'est que nous prenions devant Lui la seule place que nous donne sa Parole, selon la vérité et selon la grâce aussi?

La parole de vérité déclare que nous sommes pécheurs, privés de la gloire de Dieu, impies et sans force.

Mais c'est précisément dans cet état désespéré que sa grâce vient nous rencontrer, et Dieu nous donne la vie et la justice — sa justice, — par la rédemption qui est dans le Christ Jésus.

Ensuite c'est la venue du ciel de ce précieux Sauveur que nous sommes appelés à attendre, car «celui qui vient, viendra et ne tardera pas». Il viendra pour faire entrer les siens dans la gloire et le bonheur éternel de sa présence et de la présence de Dieu le Père.

Quelle grâce que de pouvoir compter sur la parole infaillible du Dieu vivant, et chanter dès à présent au Seigneur Jésus-Christ:


Maître débonnaire,

Qui portas mes maux,

Je suis ton salaire

Pour tous tes travaux;

J'étais misérable,

Mais je suis à toi:

Ta grâce ineffable

À tout fait pour moi.


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