Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

INTRODUCTION

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À l'occasion du quatrième centenaire de la Réformation Neuchâteloise (26 octobre et 2 novembre 1930), les Synodes des Églises réformées du canton offrent à tous les foyers protestants la présente brochure.

Rédigée par MM. les pasteurs Marc DuPasquier et Henri Parel, elle a pour but de nous faire apprécier le grand bienfait de la Réforme du 16e siècle, de nous inviter à en poursuivre la mission, pour que l'Église chrétienne réponde toujours mieux à la volonté de son Chef, Jésus-Christ, et travaille fidèlement à la gloire de Dieu et au bien spirituel de notre peuple.

Nous remercions les auteurs de la brochure et tous ceux qui les ont aidés en leur procurant des documents.

Neuchâtel, octobre 1930.

La Commission interecclésiastique.


AVANT-PROPOS


J'ai peur que les protestants n'oublient trop souvent leur propre histoire.

Camille Jullian. professeur au Collège de France.

Personne ne fait plus de tort aux réformateurs que ceux qui, par des louanges immodérées,échauffent la bile des adversaires et des envieux.

Pierre Viret, réformateur (1511-1571).

Notre pays célèbre, en cet an de grâces 1930, le quatre centième anniversaire du triomphe de la Réforme à Neuchâtel. Ces pages auront atteint leur but, si elles rendent au peuple protestant de notre pays la légitime fierté de ses origines, si elles lui rappellent un passé dont il ne se souvient plus guère, si elles contribuent à lui faire aimer la Parole de Dieu, pour le maintien de laquelle nos pères ont souffert, et dont Farel disait: «Que veux-je, sinon qu'elle flamboie!» (Traduction de la devise latine«Quid volo nisi ut ardea qu'on peut lire sur le sceau du Réformateur.)

Pourtant, nous nous sommes mis en garde contre la tentation d'idéaliser le passé, et d'infliger aux réformateurs qui furent grands, sans doute, mais faillibles et, quoi qu'on en dise, humbles, un panégyrique qu'ils n'accepteraient point et qui serait une offense à la vérité historique.

Nous les montrerons comme ils furent, avec leurs héroïsmes et leurs violences, leur ferveur et leur injustice. Car il s'en faut que le bien fût tout d'un côté et le mal tout de l'autre. On doit renoncer,d'ailleurs, à attribuer l'œuvre entière de la Réforme à quelques inspirés. Les circonstances se sont montrées favorables à l'éclosion de la doctrine nouvelle, et l'intérêt politique ne fut pas étranger à sa victoire. Qu’auraient pu faire, devant la résistance des traditions menacées, Farel, Viret, Froment, Marcourt, sans l'appui très ferme et la force très humaine de leurs Excellences de Berne?

L'histoire conduit à rendre gloire à Dieu qui fait servir toutes choses à des fins supérieures, plutôt qu'aux hommes.

Il est juste, néanmoins, de marquer des différences entre les ouvriers d'une même œuvre, c'est pourquoi, parmi tous ceux qui ont travaillé chez nous au réveil des consciences, nous avons mis en relief une grande figure: Maître Guillaume Farel. Celui-là dépasse tous les autres de la hauteur de son désintéressement.

Nous raconterons simplement ce que l'on peut savoir, après un si long espace de temps, nous bornant, d'ailleurs, à cause des limites étroites de cet opuscule, aux faits essentiels. Les étudessavantes et claires de M. Arthur Piaget, archiviste cantonal et professeur aux facultés des Lettres et de Théologie de l'Université de Neuchâtel, de M. Jules Pétremand, professeur à la Faculté de Théologie de l'Église indépendante, de feu M. le pasteur Charles Châtelain, nous ont aidé à distinguer le certain de l'incertain. Nous les avons pillées. Que leurs auteurs veuillent bien agréer à la fois nos excuses et notre gratitude.

Notre génération inquiète, désabusée et jouisseuse, voudrait bien retrouver le secret de l'héroïsme et des convictions fortes. L'histoire de la Réforme, plus que toute autre, peut l'aider dans cette recherche, parce qu'elle est une preuve de Dieu.

M. DP. 



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