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UN CANTIQUE SUR L'AIR DE LA MARSEILLAISE
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(Communication de M. le pasteur Bernard, de
Mulhouse.)
Le 24 novembre dernier
(1866),
une famille de l'Alsace célébrait le quatre-vingtième
anniversaire
de la naissance d'un de ses membres. Les vieillards aiment à se
rajeunir par le souvenir. Un des assistants, presque octogénaire
lui-même, évoqua le souvenir d'un respectable pasteur de
Montbéliard, M. M**, mort en 1814, et duquel il tenait les
strophes
suivantes, composées à la fin du siècle dernier, sur l'air de la
Marseillaise.
Mais cette fois le terrible
chant de guerre qui retentit si souvent sur nos frontières
menacées,
n'était plus qu'un cantique de paix répété dans les furtives
assemblées d'un culte proscrit, l'hymne consolateur murmuré,
dit-on, au chevet de plus d'un mourant!
C'est au Dieu qui m'a donné l’être
Que je veux consacrer mes chants;
Je lui dois tout: c'est mon bon Maître
Et je suis un de ses enfants [bis].
Avant qu'il m'eût donné la vie.
Il s'occupait de mon bonheur;
Son saint Fils devint mon Sauveur,
Et le ciel devint ma patrie.
O nous! ses rachetés, bénissons à jamais,
Chantons (bis) d'un Dieu si bon, l'amour et les
bienfaits.
Que je meure avant que j'oublie,
Jésus, l'amour que je te dois.
Toi! qui m'aimas plus que ta vie.
Toi qui versas ton sang pour moi (bis).
J'étais un enfant de colère.
Mais, tison arraché du feu,
Ma paix est faite avec mon Dieu;
Il est redevenu mon père.
Ah! garde-nous encor, nous, ta propriété,
Jésus, Jésus, garde en ton nom, ton peuple
racheté.