Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

Parabole du grain de moutarde et du levain

MATTHIEU, XIII, 31-13


Moutarde

J'oserais presque affirmer qu'aucun de mes jeunes lecteurs n'a jamais vu l'arbre qui est produit par la semence de moutarde; la figure ci-dessus représente une de ses branches; de tels arbres ne croissent pas dans nos contrées, mais vous savez que tous les arbres, en général, sortent de graines ou de noyaux beaucoup plus petits qu'eux-mêmes. Le Sauveur voulut montrer, dans cette parabole, que la religion chrétienne, fort petite dans ses commencements, devait couvrir ensuite toute la terre.

Le but pour lequel Jésus a été envoyé dans le monde était de faire connaître l'Évangile aux hommes. Évangile signifie, bonne nouvelle. Quand l'Évangile est mentionné dans la Bible, ce mot comprend toutes les choses que les pécheurs ont besoin de connaître pour entrer dans la voie qui les sauvera d'une éternelle misère. Ils méritent tous la condamnation. En sorte que la meilleure nouvelle qu'il leur soit possible d'entendre est certainement que Dieu a préparé un moyen par lequel ils peuvent échapper à l'enfer et être admis dans le ciel.

Le plan de salut que Jésus est venu apporter au monde n'était pas nouveau. Beaucoup d'hommes pieux, parvenus avant le temps de son incarnation au repos des cieux, n'en ont obtenu l'entrée que par la foi en lui. Adam et Ève n'eurent pas plutôt péché en mangeant le fruit défendu, que Dieu leur donna la promesse d'un Sauveur (Gen. III, 15.). Noé , Abraham, Moïse, et tous les saints hommes dont vous avez lu les noms dans l'Ancien-Testament, reçurent de Dieu de semblables promesses, et après que les Juifs eurent occupé le pays de Canaan, tous les sacrifices offerts dans le temple de Jérusalem, et tout le culte qu'on y célébrait, avaient pour objet de leur expliquer et de représenter constamment à leur esprit la venue et la mort de Christ. Mais quoique les Juifs possédassent le privilège d'être si bien instruits dans la connaissance du salut, il y en eut beaucoup parmi eux qui n'en profitèrent pas. 
La plupart furent ingrats envers ce Dieu qui avait opère des choses si merveilleuses en leur faveur, et dans le temps où le Sauveur vint au monde, quoique le culte public n'eût pas cessé d'être célébré, il y avait à peine parmi eux quelques personnes vraiment religieuses.

Ils n'avaient pas oublié qu'un Sauveur devait être envoyé au monde, mais ils se le figuraient comme un roi puissant qui subjuguerait tous leurs ennemis, et régnerait avec une grande splendeur sur la terre de Canaan. Telle étant leur attente, ils furent fort désappointés lorsqu'ils virent paraître Jésus dont la mère était une pauvre femme, et qui était lui-même si dénué des biens terrestres, «qu'il n'avait pas un lieu où reposer sa tête.» Aussi peu de Juifs crurent-ils que ce fut réellement là le Sauveur qui leur avait été annoncé, et presque tous ceux qui étaient nobles et riches le haïrent et le méprisèrent-ils, ainsi que les disciples qui le suivaient. Après l'avoir cruellement traité pendant sa vie, ils le clouèrent sur la croix où il mourut; il ressuscita ensuite des morts, mais il ne resta pas long-temps sur la terre avant de remonter au ciel. Les disciples qu'il laissa étaient en petit nombre, et les apôtres qu'il avait particulièrement chargés de la prédication de l'Évangile étaient pauvres et ignorants, et quelques-uns exerçaient l'obscur métier de pécheurs. Il semblait donc fort improbable que l'Évangile fût écouté même dans la Judée; il était moins probable encore qu'il pût se répandre parmi d'autres nations qui ne comprenaient pas la langue parlée en Canaan, qui toutes adoraient des idoles, et ne se souciaient point d'une religion nouvelle; d'autant plus que tous les hommes sont naturellement opposés à l'Évangile, parce qu'ils aiment leurs péchés, et ne veulent pas entendre dire que Dieu est irrité contre eux à cause de cela.

Mais l'Évangile étant la parole même de Dieu, un pouvoir divin le fit triompher des nombreux obstacles qui embarrassaient sa marche. Dès le premier sermon qui fut prêché à Jérusalem, après l'ascension de notre Sauveur, trois mille personnes crurent en lui. (Actes II, 41.) Si vous lisez les Actes des apôtres, vous y verrez que, malgré les cruels traitements auxquels étaient exposés ceux qui croyaient à l'Évangile, un grand nombre de personnes embrassèrent la foi non seulement en Judée, mais dans les diverses parties du monde alors connu. (Voyez, en particulier, Actes IV, 4; V, 14; VIII, 6; XIII, XIV, XVI, etc.) L'Évangile a continué d'être prêché dans le monde depuis ce temps-là, et il y a toujours eu des personnes qui y ont cru. De méchants hommes ont souvent fait bien des efforts pour l'arrêter; mais c'est une chose remarquable qu'en général il se répandait d'autant plus que la rage et la cruauté de ses ennemis se déployait davantage. Aujourd'hui, il est prêché dans un plus grand nombre de lieux qu'il ne l'a jamais été auparavant, et les prophéties nous annoncent que bientôt il sera connu dans toutes les contrées de la terre.

Mon cher lecteur, j'espère que chaque Dimanche vous allez entendre prêcher l'Évangile; mais permettez-moi de vous demander si vous y croyez? 
Peut-être savez-vous à peine comment répondre à ma question. Vous avez toujours eu l'habitude d'assister régulièrement au culte public; vous savez que votre pasteur désire vous faire du bien, et quand vous voyez avec quel intérêt il vous conjure de chercher le Seigneur, vous ne pouvez vous empêcher d'en être touché. Quand vous l'entendez parler des souffrances de Christ, et dépeindre la grandeur de l'amour qui a porté le Seigneur à venir du ciel pour vous sauver, vous en êtes quelquefois peut-être attendri jusqu'aux larmes. Quand on vous entretient du bonheur du ciel, vous désirez qu'il soit un jour le vôtre, et quand vous entendez décrire les peines de l'enfer, vous semblez déterminé à fuir la colère à venir. Si c'est là ce que vous éprouvez, tout va bien, et votre pasteur ne pourrait qu'en être réjoui; mais, mon jeune ami, je dois pourtant vous dire que ces mêmes sentiments se sont rencontrés chez des personnes qui, malgré cela, ne croyaient réellement pas à l'Évangile.

Examinez un peu la parabole du levain; elle est destinée à montrer l'effet que produit l'Évangile dans le cœur de ceux qui le croient. Peut-être quelques-uns des enfants qui me lisent ne savent-ils pas ce que c'est que du levain: le levain est une pâte de farine et d'eau qu'on laisse fermenter, et dont on met un petit morceau dans le pain pour le rendre plus léger et par conséquent plus sain; on le mêle avec la farine avant de la pétrir et de la cuire au four, et il se répand ainsi dans toute la pâte.

Quand quelqu'un croit véritablement à l'Évangile, on peut dire que la bonne nouvelle «entre dans son cœur». Ce n'est pas assez de croire simplement qu'un homme appelé Jésus a paru autrefois dans le monde, comme si c'était un fait qui ne nous importât en rien. C'est de cette manière que vous croyez la plupart des nouvelles que vous entendez, et si elles ne vous intéressent pas personnellement, vous n'en êtes ni content, ni fâché, peut-être même les oubliez-vous aussitôt. Mais si quelqu'un venait vous dire que votre maison est en feu et que vous le crussiez, ne seriez-vous pas effrayé? Si vous aviez confiance à la parole d'un ami qui vous promettrait un beau présent, n'en éprouveriez-vous pas de la joie et même de la reconnaissance? J'en suis persuadé. Eh bien! de même si vous croyez que Dieu est irrité contre vous, vous serez angoissé et malheureux. Si vous croyez que Jésus-Christ est mort afin de vous arracher à la juste colère de son Père, vous vous réjouirez, et votre cœur sera plein d'amour pour celui qui vous a sauvé. Si vous croyez que le péché est une chose haïssable devant Dieu, vous désirerez certainement de vous en éloigner.

Si vos sentiments sont tels que je viens de les décrire, ils ne produiront point sur vous une impression passagère, mais vous en ferez votre nourriture habituelle: comme le levain répandu dans la pâte, ils pénétreront au fond de votre cœur et influenceront toute votre conduite. Vous n'accomplirez pas seulement les devoirs auxquels votre inclination vous porte, mais vous serez fidèles à remplir aussi ceux qui vous inspirent le plus d'éloignement. 
Vous ne vous contenterez pas d'éviter les péchés qui déplaisent à vos parents, mais vous résisterez aux tentations de faire le mal, même quand aucun regard humain ne pourrait vous trahir. En un mot, si vous croyez sincèrement à l'Évangile, il opérera dans votre cœur et dans toutes vos dispositions ce changement complet que la Bible appelle «être né de nouveau», avoir reçu «un nouveau cœur».

Quelqu'un de mes jeunes lecteurs ne dira-t-il point: «Oh! je voudrais avoir un nouveau cœur! mais comment un pauvre enfant. tel que moi peut-il comprendre et croire l'Évangile?» Mon cher enfant, sachez que l'Esprit de Dieu peut enseigner la plus jeune et la plus ignorante des créatures et la rendre «sage à salut.» Dieu donne son Saint-Esprit à ceux qui le lui demandent; il a fait une promesse qui doit vous encourager: «Je vous donnerai un nouveau cœur; je mettrai au-dedans de vous un esprit nouveau; j'ôterai de votre chair le cœur de peine, et je vous donnerai un cœur de chair.» (Ézéchiel XXXVI, 26, 27.) I1 vous est permis de demander par la prière et pour l'amour de Christ, tout ce que Dieu a promis de vous donner, et si vous ne savez comment vous adresser à lui, vous trouverez une prière toute préparée pour vous au verset douzième du Ps. LI: «O Dieu! crée-moi un cœur net, et p renouvelle au-dedans de moi un esprit bien remis».


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