Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

PARABOLE DU SEMEUR

MATTHIEU XIII, 3-9 ; 18-23e


Semeur

Cette parabole, mes jeunes lecteurs, est une de celles que vous pouvez le plus aisément comprendre pour peu que vous soyez attentifs aux différentes parties dont elle se compose. Vous avez souvent vu un sentier tracé au travers d'un champ de blé, et vous pouvez facilement imaginer comment quelques grains de semence tombent au bord de ce sentier, tandis que le semeur la répand par poignées: alors les oiseaux s'en emparent et les mangent, ou bien ils les emportent au loin. 

Vous avez dû voir aussi dans quelques champs des endroits fort pierreux recouverts seulement d'un peu de terre, en sorte que le blé ne peut pas y croître; vous savez également que s'il tombe parmi les ronces et les épines, il est étouffé par elles; mais que si le terrain est bon, après qu'il aura été labouré, ensemencé et hersé, on pourra recueillir au temps de la moisson une abondante récolte.

Il nous est dit au 2e verset du XIIIe chapitre de saint Matthieu qu'une «grande multitude» du peuple entendit cette parabole; mais le Sauveur en expliqua ensuite le sens à ses disciples en particulier. Le mot de disciple signifie écolier; quoique vous ne puissiez maintenant voir le Sauveur, vous pouvez cependant encore devenir ses écoliers, et être enseignés par lui. L'explication qu'il donna de cette parabole est écrite dans la Bible, afin que vous et tout autre enfant qui lit ce saint livre puisse en comprendre le sens aussi bien que l'ont compris ceux qui l'ont entendu de la bouche même de Jésus. Lisez donc du 18e au 23e vers.

Le semeur répandant la semence est semblable à un ministre qui prêche l'Évangile: quand vous entendez «un sermon, et que vous l'oubliez aussitôt, alors on peut dire que le malin vient, et qu'il enlève ce qui est semé dans vos cœurs.» Remarquez qu'il est dit que cela arrive quand on ne comprend pas ce qu'on entend. Maintenant ne pensez pas que parce que vous êtes des enfants, vous ne puissiez rien comprendre dans les sermons que vous entendez; les bons prédicateurs se réjouissent lorsqu'ils voient des enfants attentifs à leurs paroles; souvent ils se plaisent à prêcher des sermons exprès pour eux, et toujours du moins font-ils en sorte que le plan de leurs discours et les expressions qu'ils emploient soient à la portée des plus jeunes de leurs auditeurs.

C'est très mal fait de chuchoter, de jouer avec vos livres, ou de regarder tout autour de vous, tandis que vous devriez écouter le sermon. Dieu ne peut voir avec bienveillance des enfants qui se conduisent ainsi. Il faut fixer vos regards sur le prédicateur; et si vous y faites attention, vous remarquerez que bientôt après qu'il aura commencé à parler, presque toujours il mentionnera deux ou trois choses principales qui devront faire le sujet de sa prédication. C'est ce que l'on appelle les divisions ou les points d'un sermon. J'ai connu des enfants plus jeunes que ne le sont probablement la plupart de ceux qui liront ces lignes, et qui pouvaient toujours répéter les divers points du sermon quand ils étaient rentrés chez eux; si vous vouliez essayer de vous en souvenir aussi, cela vous rappellerait et vous aiderait à comprendre tout le reste. Plusieurs d'entre vous savent écrire; ah! bien; si vous mettiez par écrit, le Dimanche, les parties du sermon que vous avez conservées dans votre mémoire, vous pourriez les relire pendant la semaine, et demander à vos parents de vous les expliquer. Mais par-dessus tout, priez Dieu avec instance qu'il vous donne lui-même l'intelligence de sa Parole, et alors vous pouvez être sûrs qu'il écoutera la prière du plus petit enfant qui désire être enseigné par son Esprit.

Si vous lisez le psaume CXIX, vous y trouverez de nombreuses demandes d'assistance dans la lecture de la parole de Dieu, particulièrement aux versets 12, 18, 64, 68, 73, 125, 169.

La semence tombée sur un terrain pierreux nous représente ces personnes qui ont été touchées de quelques sermons qu'elles ont entendus, et qui semblent prêtes à devenir très religieuses. Elles commencent à lire leur Bible chaque jour, et à suivre régulièrement le culte public. Elles ne vont plus surveiller leurs champs le Dimanche, et abandonnent ce jour-là les foires et les parties de plaisir. Mais quoique leur conduite soit si différente de ce qu'elle était auparavant, leurs cœurs ne sont pas changés; quoiqu'elles fassent de bonnes œuvres, cela ne vient pas de ce qu'elles aiment Jésus-Christ, et sont empressées à lui plaire; car si quelqu'un commence à rire d'elles, si leurs amis leur témoignent de la froideur, parce qu'elles n'agissent plus comme par le passé, elles ne peuvent le supporter; alors elles reviennent en arrière, et cela montre que leur piété était semblable au blé qui croît parmi les pierres, et dont la belle apparence est tout extérieure, n'ayant pas poussé de profondes racines.

Mon jeune lecteur, ce que je viens de dire ne vous a-t-il point rappelé votre propre histoire. N'avez-vous pas quelquefois essayé de faire les choses que le prédicateur vous avait indiquées comme étant votre devoir positif; puis quand vos camarades s'en sont aperçus et se sont moqués de vous, vous êtes retourné à vos mauvaises habitudes, plutôt que de vous exposer à leurs plaisanteries. Cependant la Bible nous dit que «tous ceux qui veulent vivre dans la piété, selon Jésus-Christ,» doivent s'attendre à être tournés en ridicule, et même quelquefois maltraités par ceux qui haïssent la vraie religion; mais si Tous aviez réellement aimé Jésus, il aurait été votre ami, et vous auriez reconnu que par lui vous pouviez être heureux, quand même tous vos amis sur la terre vous traiteraient avec dureté.

On peut dire des gens qui, à peine sortis d'un Temple, commencent à parler et à s'occuper de leurs affaires mondaines, qu'ils «reçoivent la semence parmi les épines»; et quoique ceux qui me lisent soient trop jeunes pour avoir des affaires politiques à traiter ou des plans de fortune à combiner, il y a pourtant aussi chez eux bien des choses qui peuvent «étouffer la Parole.» Si vous pensez à vos jeux plus qu'à ce que dit le ministre, ou si vous attendez impatiemment la fin du sermon afin de pouvoir parler à vos compagnons de quelque vêtement nouveau qu'on vous a donné, il est assez probable que vous ne serez pas rendus meilleurs par la prédication que vous avez entendue.

«Celui qui a reçu la semence dans une bonne terre, c'est celui qui écoute la Parole et qui la comprend, et qui aussi porte du fruit, etc.» Vous voyez que ce n'est pas assez de se rappeler et de comprendre ce que dit un prédicateur de l'Évangile, vous devez aussi le mettre en pratique; s'il vous dit qu'il faut vous occuper du salut de vos âmes; et que cependant vous continuiez à le négliger, vous ne portez point de fruits, et alors je vous répéterai les avertissements que Dieu fit adresser à ceux qui avaient entendu mainte et mainte fois sa Parole, et qui cependant ne portaient point de fruits. «La terre qui boit souvent la pluie qui vient sur elle, et qui produit des herbes propres à ceux par qui elle est labourée, reçoit la bénédiction de Dieu; mais celle qui produit des épines et des chardons est rejetée, et proche de malédiction, et sa fin est d'être brûlé» (Hébr. VI, 7, 8). Ce sont là des paroles bien solennelles!

Peut-être me direz-vous que vous avez désiré quelquefois d'être des enfants pieux, que vous avez essayé de prier et de penser aux choses de Dieu, mais que vous n'avez pu y parvenir, et vous regardez comme si difficile de devenir vraiment religieux que vous n'avez pas le courage de le tenter. Voici la raison pour laquelle vous y trouvez tant de difficulté, c'est que vos cœurs sont mauvais, et que quand vous y travailleriez toute votre vie, il vous serait impossible de les rendre meilleurs; mais Jésus-Christ est venu dans le monde afin de sauver les pécheurs semblables à vous; il vous invite à venir à lui, tels que vous êtes; car il est puissant pour changer vos cœurs, et pour vous faire aimer ce qui est bon. Il peut vous donner son Saint-Esprit qui vous enseignera à comprendre ce qui est dans la Bible. Il connaît tout ce que vous pensez, et ce que vous sentez beaucoup mieux que vous-mêmes. En un mot, il est précisément le Sauveur dont vous avez besoin, et vous pouvez être assurés, mes chers enfants, que jusqu'à ce que vous ayez cru ce que Dieu vous dit de lui, et que vous vous soyez confiés en ce miséricordieux Jésus comme en votre meilleur ami, vous ne pouvez jamais porter de bons fruits.


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