Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

LA CONVERSION.

Sermon sur Luc XIII. 1-5.

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Alors, dans ce même moment, quelques-uns qui se trouvaient là présents, lui racontèrent ce qui était arrivé à des Galiléens, dont Pilate avait mêlé le sang avec leurs sacrifices ; et Jésus répondant leur dit : croyez-vous que ces Galiléens fussent plus pécheurs que tous les autres Galiléens, parce qu'ils ont souffert de telles choses ? Non, vous dis-je ; mais si vous ne vous convertissez, vous périrez tous aussi bien qu'eux.

Ou croyez-vous que ces dix-huit sur qui la tour de Siloë s'est écroulée et les a tués, fussent plus coupables que tous les habitants de Jérusalem ? Non, vous dis-je ; mais si vous ne vous convertissez, vous périrez tous aussi bien qu'eux. (Luc XIII. 1-5.)

Un prédicateur, plein d'une énergie toute chrétienne et d'une onction touchante, à qui l'on demandait quel était surtout le sentiment dont son cœur était pénétré, pendant que sa voix suppliante et les accents de sa charité faisaient passer dans toutes les âmes un ébranlement si religieux et si profond, répondit qu'il ne montait jamais en chaire, sans cette émouvante pensée : « Peut-être est-il dans ce temple une âme à qui va se faire entendre pour la première fois la bonne nouvelle de Christ ; peut-être aussi en est-il une qui va l'entendre pour la dernière fois ! »

O que les auditeurs de la Parole la recevraient avec efficace, mes Frères, s'ils n'entraient eux-mêmes dans nos temples qu'avec cette pensée : « Peut-être la parole du salut me sera telle en quelque sorte annoncée aujourd'hui pour la première fois ; — peut-être aussi serais-je cette âme qui va l'entendre pour la dernière fois !

Quoi ! Ne m'est-il pas dit que cette parole est la voix même de mon Dieu, que c'est la Bonne-Nouvelle, que c'est pour tout le peuple de Dieu le sujet d'une grande joie (Luc II. 10.) ? et cependant je l'ai jusqu'ici reçue avec tant d'indifférence ! Ne m'est-il pas dit que c'est une arme puissante, par la vertu de Dieu, pour amener toutes les pensées captives à l'obéissance de Christ (2 Cor. X. 4.5.) ? et cependant elle a produit jusqu'aujourd'hui si peu d'impression sur mon cœur ; et cependant je suis toujours le même, depuis tant d'années que je la lis en la sainte Bible et que je l'entends prêcher !

Peut-être donc ne l'ai-je point encore bien saisie ;

peut-être, hélas, serais-je du nombre de ces malheureux que le Seigneur désignait en sa parabole du semeur, et qui reçoivent Sa parole sans efficace, parce qu'ils l'ont entendue sans la comprendre ;

peut-être donc me sera-t-elle en quelque sorte annoncée aujourd'hui pour la première fois. Mais surtout, surtout, mes Frères, que les auditeurs de la parole la recevraient avec efficace, s'ils savaient se dire ; « C'est peut-être aujourd'hui la dernière fois que j'entends les invitations de l'Évangile et la voix d'un Dieu Sauveur. Bientôt les scènes de cette vie d'épreuve auront toutes passé pour moi comme le drame d'une heure et comme un songe au matin. Le temps s'envole ; les heures continuent de sonner ; l'éternité s'avance ; le Seigneur va paraître ! Ah, c'est donc maintenant pour moi le temps favorable ; c'est donc aujourd'hui le jour du salut. (2 Cor. VI. 2.) »

Écoutez-la, mes Frères, écoutez-la donc en ces dispositions, la voix que le Sauveur du monde vous adresse encore aujourd'hui ; et dites vous bien que s'il fut jamais un sujet que vous dussiez entendre dans ce religieux recueillement d'une âme qui rentre en elle-même et qui pense aux jours éternels, certes, c'est celui que vous présente le texte de ce jour.

Le Seigneur le fit entendre après un long discours où il avait pressé la nécessité de profiter, pour nous convertir, des jours incertains et rapides où la parole du salut nous est prêchée ; et comme alors, quelques personnes présentes à cette exhortation lui citaient en confirmation de son discours, la fin subite de quelques Galiléens égorgés par l'ordre de Pilate : « Imagineriez-vous, leur dit-il, que ces gens-là fussent plus coupables envers Dieu que TOUS LES AUTRES GALILÉENS ?Non, vous dis-je ;— mais vous-mêmes, si vous ne vous convertissez, vous périrez tous aussi bien qu'eux.  »,

Telle est la grave instruction de ce jour.

Après vous avoir donc en peu de mots exposé les circonstances accessoires de notre texte, nous nous empresserons d'arriver à la grande leçon qui nous y est présentée. — Et dans ce but, en vous occupant d'abord de cette question : Pensez-vous que ces Galiléens fussent plus coupables devant Dieu que tous les autres habitants de la Galilée ? nous vous montrerons que VOUS AVEZ TOUS A VOUS CONVERTIR, — Puis, en répondant à cette question: QU'EST-CE-QUE SE CONVERTIR? nous vous supplierons de vous demander à vous-mêmes si vous êtes convertis. — Et nous vous montrerons enfin que vous pouvez tous vous convertir , en répondant à cette dernière question: COMMENT SE CONVERTIR? (Nous traduisons, avec plusieurs versions, par le mot de Conversion le mot grec qui signifie proprement changement d'esprit, changement de disposition , et qui n'ayant point son équivalent en notre langue, a souvent, quoique moins à propos , été rendu par le mot de repentance. — La repentance n'est qu'une partie de la conversion. Il est dit de Judas Iscariot qu'avant de s'étrangler, il se repentit, (Mat. XXVII. 3.); mais il n'est point dit qu'il se soit converti. La tristesse selon Dieu, dit St. Paul, produit une conversion à salut dont on ne se repent point. (2 Cor. VII. 10.)

O parole de mon Dieu , voix miséricordieuse de mon Sauveur, parole puissante pour renverser les forteresses et pour détruire tous les raisonnements et toute hauteur qui s'élève contre la connaissance de Dieu, viens agir sur nos consciences , viens parler à tous ces cœurs! Que nous t'écoutions tous avec l'humilité d'un petit enfant, avec l'attention d'un être immortel, comme si nous t'entendions sur notre lit de mort, à l'approche de notre dernière heure, à la lueur du jour de Christ!

Seigneur, Seigneur Jésus! qui es toujours le même, hier, aujourd'hui et aux siècles des siècles (Héb. XIII. 8.), parle donc Toi-même (2 Cor. XIII. 3.) à toutes ces âmes; donne nous de leur annoncer clairement tout le conseil de Dieu, comme devant Dieu , de la part de Dieu et en Christ (2 Cor. II. 17.); sois avec nous, et mets dans nos cœurs, comme sur nos lèvres, la simplicité d'une âme qui T'aime, qui Te cherche et qui ne cherche que Toi! Amen.


EXPOSITION DU TEXTE.

Quand notre Seigneur fit entendre la déclaration solennelle qui va nous occuper, il était environné d'un peuple immense , et les troupes se pressaient par milliers autour de lui, nous dit l'Evangéliste.

Il venait de leur adresser les exhortations les plus pressantes à veiller sur l'état de leur âme en la présence de Dieu pendant qu'il en était temps, pendant qu'il était jour encore. Ayez vos reins ceints, leur disait-Il, et vos lampes allumées , comme des serviteurs qui, d'un instant à l'autre, attendent leur maître. — Vous savez bien discerner les apparences du ciel et de la terre: Comment donc ne reconnaissez vous pas aussi la saison ou vous êtes ! — Puis DONC que vous allez vers le magistrat avec votre partie adverse, prenez peine en chemin de sortir d'affaire avec elle, de peur quelle ne vous tire devant le juge, et que le juge ne voies livre aux exécuteurs de la justice qui vous jetteraient dans une prison , d'où vous ne sortiriez point avant d'avoir payé jusqu'à la dernière obole.

C'est-à-dire: « O âmes immortelles, pourquoi ne distinguez-vous pas la saison de la longue attente et des invitations d'un Dieu Sauveur?

Vous avez une partie adverse, et CETTE PARTIE ADVERSE , C'EST LE DIEU QUE VOUS AVEZ TANT OFFENSÉ; vous êtes en chemin vers le tribunal de Christ, et ce chemin , c'est votre courte vie: puis donc que vous êtes encore en chemin , prenez peine de vous réconcilier avec votre Dieu, de peur que vous n'arriviez devant le Juge éternel, sans caution , sans rémission des péchés, sans réconciliation, sans Sauveur. »

Alors, dans ce même moment, dit notre texte, quelques-uns qui se trouvaient la présents, lui racontèrent ce qui était arrivé à des Galiléens dont Pilate avait mêlé le sang avec celui de leurs sacrifices ;

On n'a que des conjectures sur le motif qui put exciter Pilate à profaner ainsi le culte et les lieux saints par un meurtre qui ne ressemble que trop d'ailleurs aux autres actes déjà connus de son gouvernement. Fiers, toujours armés et passionnés de l'indépendance , les Galiléens vivaient sous l'empire d'Hérode-Antipas et ne relevaient point directement de l'autorité romaine; mais au retour des solennités de Pâques et de Pentecôte, ils accouraient par milliers à Jérusalem pour se joindre aux autres Juifs qui, du fond de l'Orient et de toutes les provinces de l'empire, venaient y célébrer la fête. Il est donc bien possible que ceux dont il est ici question, eussent provoqué la colère de Pilate par des propos indiscrets et séditieux. Mais il n'en fallait pas tant pour porter aux excès les plus cruels cet homme de guerre ombrageux et violent, qui les haïssait, eux et leur Roi , et qui d'ailleurs était si prompt à répandre le sang. (S'il en faut croire Agrippa-le-Grand, dans son discours à l'Empereur Caligula, tel que Philon nous l'a conservé , Pilate était un homme dur, avide, opiniâtre et violent, qui méprisait les faibles, qui haïssait les Juifs, et dont les exactions cruelles contribuèrent puissamment à développer en Judée cet esprit d'impatience et de révolte , qui, 38 ans après, devait perdre à la fois la ville, Je temple et la nation des Juifs. L'historien Josephe nous l'a peint des mêmes traits.)

Hélas! il est un autre sang qui doit au dernier jour s'élever bien plus haut encore en témoignage contre ce magistrat inique et cruel. — L'année suivante devait acquérir à Ponce-Pilate le sinistre privilège d'un immortel renom. — A la Pâques suivante, il devait livrer à la mort le Prince de la vie, contre les cris de sa conscience et les avertissements d'en-haut; et consommant ainsi le grand sacrifice que la Pâques préfigurait depuis quinze cents années , détruire le temple de Dieu dans la personne du Messie, et verser le sang de l'alliance éternelle.

Cependant , une autre catastrophe, moins tragique sans doute, mais non moins funeste, venait encore de donner à Jérusalem une leçon nouvelle sur la nécessité de faire sans retard le compte de ses voies.

Le ruisseau de Siloë, au Sud-est de Jérusalem, sortait du rocher de Sion, à l'endroit où venait aboutir la profonde vallée , qui séparait la cité de David d'avec la montagne d'Acra sur laquelle la ville basse était fondée. Cette fontaine, qui selon St. Jérôme , était la seule d'où Jérusalem pût tirer ses eaux , après être sortie de la ville, coulait quelque temps le long de ses murailles , et venait ensuite à travers des jardins et des bosquets délicieux, verser ses eaux limpides dans le torrent de Cédron. Or, il n'y avait pas longtemps qu'une tour élevée près de ce ruisseau , probablement sur les murailles d'enceinte qui défendaient Jérusalem , s'était inopinément écroulée; et dix-huit personnes avoient péri sous ses débris.

Cette double catastrophe , et surtout la première, occupait alors toute l'attention des esprits à Jérusalem, et faisait sans doute l'objet universel des conversations dans cette vaste cité. On en discutait les causes; on en répétait de bouche en bouche toutes les circonstances; on se divisait d'opinion sur les torts des uns et sur le malheur des autres; au lieu de se dire que toutes ces catastrophes , dont la Providence de notre Dieu nous rend les témoins, sont autant de prédications muettes, mais éloquentes , qu'il a voulu nous faire entendre, autant de leçons frappantes qu'un Dieu de longue attente veut donner aux uns par les malheurs des autres.

Hélas! pendant que le Prince de la vie (Act. III. 15.), descendu parmi les hommes et parcourant leurs villes et leurs campagnes , appellait à lui, depuis trente mois, les pauvres pécheurs; pendant que Sa voix pénétrante les suppliait de se convertir; alors , comme aujourd'hui, le mouvement des choses visibles absorbait tous les esprits.

Il en est ainsi dans tous les temps! — On ne s'occupe, hélas, des choses de la vie que pour oublier le but de la vie , de la mort de nos semblables que pour oublier la nôtre qui s'approche , et des jugements que Dieu déployé ici-bas à nos yeux, que pour oublier les jugements éternels et le tribunal de Christ. Et tandis que le torrent du temps emporte d'un cours si rapide notre frêle nacelle vers l'Océan des siècles éternels, la succession des tableaux fugitifs que ses rives présentent tour-à-tour à nos regards , cette succession même, qui devrait nous rappeler si vivement avec quelle rapidité nous descendons la vie, nous fait oublier que nous sommes étrangers et voyageurs devant Dieu comme nos pères (Ps. XXXIX. 12.) , que nous sommes en chemin vers le Magistrat, que nous avons à nous convertir, et que nous portons une âme immortelle qu'il faut sauver.

Souvent même, on se persuade s'être saintement occupé des choses de Dieu, lorsqu'on a mis un grand intérêt aux évènements purement extérieurs qui se rattachent à son règne. On se sait bon gré d'avoir exercé la curiosité de son esprit sur les complots de Caïphe , d'Hérode ou de Pilate, sans cependant en avoir pris occasion de se rapprocher de Dieu, de rentrer dans son propre cœur, et de faire soi-même le compte de ses voies.

C'était-là, sans doute, la pensée de ces personnes, qui pour témoigner au Seigneur l'intérêt qu'elles portaient au temple, au culte , à leurs frères de Galilée , Lui racontèrent ce qui venait d'arriver à ces adorateurs étrangers , dont Pilate avait fait ruisseler le sang avec celui des victimes , dans les parvis sacrés où leur dévotion les avait conduits.

Mais remarquez bien ici, Mes Frères, la réponse du Seigneur: elle vous apprendra quel usage doit être fait de ces jugements que Sa Providence déploie à nos yeux pour nous instruire.

« Imagineriez-vous , répond-il , que ces Galiléens fussent plus pécheurs que TOUS les autres Galiléens, parce qu'ils ont souffert de telles choses?NON, VOUS DIS-JE; — mais vous mêmes, si vous ne vous convertissez, vous périrez tous aussi bien qu'eux. »

Et aussitôt après, de peur que ceux qui l'écoutaient ne donnassent pas à cette sentence toute son étendue, et ne pensassent qu'elle renfermait quelque condamnation particulière contre les habitants de la Galilée , le Seigneur va chercher un nouveau trait au sein même de Jérusalem: « Imagineriez-vous aussi que ces dix-huit, sur qui la tour de Siloë s'est écroulée, fussent plus coupables, ( il y a dans le grec plus débiteurs, pour faire allusion sans doute à la parabole qui précède notre texte) n'imaginez pas que ces dix-huit fussent plus débiteurs envers leur partie adverse que TOUS les habitants de Jérusalem ?Non, vous dis-je ; — mais si vous ne vous convertissez, vous périrez TOUS aussi bien qu'eux.

Comme s'il leur eut dit: « Vous venez, à l'appui de mes pressantes exhortations, me citer la fin soudaine de ces malheureux que l'épée de Pilate a fait sortir brusquement de la vie et paraître à l'improviste devant le Juge éternel; vous êtes tout préoccupés de ce grand forfait; peut-être même l'esprit de rigueur et de parti dont vous êtes animés envers ces enfants d'Israël , nés sous un autre gouvernement et sous un autre ciel que le vôtre , vous porte-t-il à regarder leur mort plutôt comme un juste jugement de Dieu que comme un martyre: mais , je vous le répète, prenez garde à vous-mêmes; pensez à vous convertir; et regardez de pareils évènements comme des leçons d'en-haut, propres à vous rendre sérieux à salut.

N'imaginez pas que ces Galiléens, ni que ces dix-huit, fussent plus coupables que TOUS LES AUTRES habitants de la Galilée, que TOUS LES AUTRES habitants de Jérusalem; — non, vous dis-je: —, vous êtes tous pécheurs, tous coupables ; vous avez tous à vous convertir; et vous-mêmes qui m'écoutez, je n'ai cessé de vous le déclarer, si vous ne vous convertissez , vous périrez tous semblablement; et de la même manière qu'ils périrent pour toujours à ce monde, vous péririez pour toujours au monde à venir.

Ne portez donc pas avec tant de sécurité le nom d'Israélites; car je vous déclare que celui-là n'est pas un véritable Israélite qui ne l'est qu'au dehors (Rom. II. 28.), et qu'en vérité, en vérité, nul ne peut entrer dans le Royaume de Dieu, s'il ne naît de nouveau. (Jean III. 3.)

O mon âme ! .... deviens donc sérieuse et pensive à la vue des dispensations de ton Dieu ; — et tandis que les enfants du siècle, tout étourdis par les bruits du monde et par le mouvement des choses visibles , ne s'occupent de ces dispensations que pour en amuser la vie , et que pour porter , sur les acteurs ou sur les victimes, des jugements rigoureux , téméraires , ou tout au moins inutiles , pour toi , mon âme , recueille toi profondément en la présence de ton Dieu, et fais sur toi-même un retour sérieux et solennel.

Pense que la parole de Christ se prêche aujourd'hui dans Jérusalem; pense aux jours éternels , et commence par te juger toi-même. Es-tu prête ? .... Tu viens de voir le Seigneur frapper près de toi quelque grand coup: c'est une mort violente et subite; c'est la perte prématurée d'un être tendrement aimé, qui vient de quitter la vie dans la saison des espérances et de la sécurité; ce sont des sanglots qui sortent de cette demeure où l'on n'entendait hier que les doux accents des joies domestiques. Les uns en pleurent; les autres s'en effraient; tous les esprits en sont occupés.

Et toi, mon âme, as-tu fait le compte de tes voies? — Et si c'eut été moi qu'on eut trouvé mort ce matin dans son lit, ô mon âme, étais-tu prête ? — Tu es à la veille de l'éternité; tu es à deux jours du jour de Christ; il n'y a qu'un soupir, un soupir! qui te sépare des grandes scènes de l'avenir. Es-tu convertie ? Tout est-il prêt? T'es-tu préparée à la rencontre de ton Dieu?

Donnons donc maintenant Mes Frères, toute notre attention à cette déclaration si grave, si pénétrante, que le Seigneur nous appelle à méditer aujourd'hui: « Si vous ne vous convertissez, vous périrez tous aussi bien qu'eux. Il y a dans le grec « VOUS PÉRIREZ TOUS SEMBLABLEMENT. »

Quelques commentateurs, donnant une force particulière à cette dernière expression, ont cru voir dans cette menace du Seigneur une allusion prophétique à la ruine prochaine de Jérusalem, et à la manière dont les habitants de cette ville rebelle devaient , trente-huit ans après, mêler leur sang avec leurs sacrifices, et périr à la fois par l'épée des Romains et sous les débris de leurs tours renversées.

Nous ne refusons point d'entrer dans cette pensée , et nous admettons volontiers que cette sentence du Seigneur , en même temps qu'elle avait surtout en vue les jugements éternels , a pu regarder aussi le jugement temporel qu'il devait bientôt faire tomber sur le peuple des Juifs (En effet, le Sauveur, à l'exemple de tous Ses Prophètes, S'est servi souvent des mêmes expressions et des mêmes images, pour annoncer au monde la ruine de Jérusalem, et les grandes scènes du jour où II viendra juger les vivants et les morts. Non-seulement, afin que l'un de ces évènements servît à l'autre comme un type solennel et comme un monument prophétique , mais aussi, pour que l'accomplissement tout miraculeux des prédictions qu'il avait faites contre Jérusalem, ne cessât de prouver à tous les âges qui le contemplent l'immuable autorité de Ses paroles , et la certitude inébranlable des menaces qu'il a prononcées contre les anges rebelles et les hommes impénitents.).

Mais, regardons plus loin, et ne perdons pas en des recherches de critique un temps précieux qu'il faut employer à nous édifier. Un appel solennel se fait entendre à nos âmes; une voix sort des ruines de Siloë , et le sang de ces Galiléens nous crie: convertissez-vous. Le Seigneur nous appelle à méditer aujourd'hui la vérité la plus importante, la vérité fondamentale de notre foi.

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