Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

DEUXIÈME ÉPÎTRE AUX CORINTHIENS

Chapitre 12-13

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1 Ainsi donc il ne me convient pas de me vanter; car j'en viens aux visions et aux révélations du Seigneur. Je connais un chrétien, lequel, il y a de cela quatorze ans (que ç’ait été dans le corps ou hors du corps, je n'en sais rien. Dieu le sait!), lequel, dis-je, a été ravi jusqu'au troisième ciel. Et je sais que cet homme (que ç’ait été dans le corps ou sans le corps, je n'en sais rien. Dieu le sait!) a été ravi au paradis, et qu'il y a entendu des choses ineffables, qu'un homme ne doit pas redire.

5 C'est de cet homme-là que je veux me vanter, mais je ne me vanterai pas de moi-même, si ce n'est de mes souffrances. Car si je voulais me vanter, je ne serais pas un sot fanfaron, car je dirais la vérité; mais je m'en abstiens pour que personne ne m'estime au delà de ce qu'il voit en moi ou de ce qu'il entend de moi.

XII, 1-6. La liaison des idées, au début de ce morceau, est si peu transparente, que les copistes ont introduit un grand nombre de variantes destinées à la rendre moins obscure. Voici le sens qui nous semble résulter du texte vulgaire: L'apôtre a plusieurs fois déjà répété qu'il dédaigne de se vanter lui-même, bien que les Corinthiens l'y forcent en quelque sorte. Ici, se rattachant à ce qu'il venait de dire quelques lignes plus haut (chap. XI, 30), il affirme de nouveau qu'il n'en veut rien faire, et que tout au plus il se vantera d'avoir dignement et courageusement traversé les nombreuses épreuves que sa carrière apostolique lui imposait. Car pour le reste, ou bien c'étaient des avantages purement extérieurs, dont il serait puéril de vouloir se glorifier, ou bien des choses dont la gloire revenait exclusivement à Dieu même. Parmi ces dernières, il y en a une à laquelle Paul attachait un grand prix, mais dont il ne pouvait ni ne voulait se faire un mérite personnel. C'étaient les révélations qu'il avait reçues en différentes circonstances et de différentes manières. Ainsi, au demeurant, il réitère qu'à divers égards il pourrait faire valoir ses titres sans avoir à encourir le reproche d'une ridicule vanité, mais qu'il préfère laisser parler ses actes. Le jugement des hommes non prévenus serait pour lui, après le jugement de Dieu (comp. 1 Cor. IV, 1 ss.), une garantie suffisante.

En venant à parler de révélations et de visions, Paul pouvait rappeler une série de faits relatifs à sa vie passée (Actes IX; XXII, 17. Gal. I, 16. 1 Cor. IX, I; XV, 8); il s'arrête à un seul, qui n'est pas mentionné ailleurs, et qui, d'après l'indication chronologique, doit se placer entre les deux voyages de Jérusalem, relatés Actes XI et XV. Il parle de ce fait à la troisième personne, comme s'il s'agissait d'un étranger; c'est qu'il voulait, en citant ce qui était incompréhensible et mystérieux, lui conserver ce caractère par la forme même du discours. En outre, l'impuissance dans laquelle il se trouvait de se rendre compte de la nature des sensations éprouvées en cette occasion, les lui faisaient apparaître aujourd'hui comme revenant à une personnalité distincte de la sienne. Il est absurde de dire qu'il s'agit réellement d'un tiers; dans ce cas, toute l'argumentation n'aurait pas le sens commun, et d'ailleurs Paul dit implicitement qu'il s'agit de lui-même par la manière dont il va continuer (v. 7).

Du reste, nous n'avons rien à dire sur le fait qu'il mentionne. On peut constater que nulle part ailleurs, dans la littérature biblique, il n'est question de trois cieux; les Juifs en comptaient sept; à la rigueur on peut donc demander si Paul a voulu parler du ciel le plus élevé, ou d'un ciel inférieur. Mais de pareilles questions sont parfaitement oiseuses. Tout aussi peu aurons-nous à nous occuper de ce qu'il pouvait y avoir vu ou entendu, puisqu'il ne juge pas à propos de le répéter. Le paradis n'est pas ici un quatrième ciel, mais une localité qu'on supposera placée dans le troisième, c'est-à-dire au-dessus du ciel atmosphérique et du ciel des astres ou du firmament.

7 Et pour que je ne m'enorgueillisse pas trop, par suite de la grandeur extraordinaire de ces révélations, il m'a été mis une écharde dans la chair, un ange de Satan est là pour me souffleter, afin que je ne me laisse pas aller à trop d'orgueil. Trois fois j'ai prié le Seigneur à son sujet, qu'il me laissât en repos, mais il m'a répondu: «Ma grâce te suffit; la puissance apparaît surtout grande dans l'infirmité!» Volontiers donc je me vanterai plutôt de mes souffrances, afin que la puissance de Christ continue à reposer sur moi. C'est pour cela que je me plais aux souffrances, aux outrages, aux misères, aux persécutions, aux angoisses que j'endure pour Christ. Car quand je suis faible, c'est alors que je suis fort.

XII, 7-10. L'antithèse entre la puissance de Dieu et de son Évangile, et la faiblesse de l'homme qui lui sert d'instrument, a été signalée plus haut déjà (chap. IV, 7 ss., et ailleurs). Ici elle est formulée par une espèce de paradoxe qu'on aurait tort d'amoindrir par une paraphrase: Quand je suis faible, alors je suis fort. Dans cette phrase, la faiblesse, c'est l'élément que l'homme apporte de son côté sur le terrain où se déploie son activité, ce sont les infirmités corporelles, les défaillances de la volonté, les obstacles matériels, et tout ce qu'il y a d'imparfait et de gênant dans sa personne. La force c'est l'élément qui vient de Dieu, les dons de l'esprit, l'intelligence de la vérité, l'énergie de l'action, tout ce qui assure le succès. Or, jamais l'homme ne sent mieux combien ce dernier élément est puissant, que lorsqu'il arrive à la conscience bien nette de la part qui revient à l'autre. Voilà pourquoi Paul dit (et c'est là un nouveau point de vue, différent de celui qui lui avait inspiré le dernier morceau du chapitre précédent) qu'il est heureux de souffrir, de sentir sa faiblesse; elle lui apparaît comme une espèce de gage de la continuation de la grâce de Dieu et de Christ, qui aime à se servir des faibles pour accomplir sa grande œuvre.

À ce propos il mentionne encore, en termes ambigus, mais sans doute intelligibles à ses premiers lecteurs, une circonstance particulière très propre à corroborer le principe que nous venons de développer. Il parle de quelque chose qui lui rappelait incessamment sa faiblesse humaine et qui lui servait ainsi de préservatif contre toutes les velléités d'orgueil qui auraient pu lui venir. De quoi veut-il parler? On a fait des conjectures à perte de vue à ce sujet. Nous écarterons l'idée qu'il s'agit d'un remords qui l'aurait troublé ou d'une passion qui l'aurait tourmenté; tout aussi peu sera-t-il question des adversaires qui lui donnaient du chagrin. L'image d'une écharde ou épine causant une douleur aiguë dans la chair, jointe à celle d'un ange ou serviteur de Satan qui lui donnait des coups, nous fera penser de préférence à quelque infirmité corporelle, plus ou moins douloureuse, et qui était de nature à lui rendre plus pénible l'exercice de ses fonctions pastorales. La circonstance de l'intervention de Satan milite plutôt en faveur de cette supposition qu'elle ne lui est contraire. Mais il sera impossible d'aller au delà et de vouloir préciser la nature du mal dont Paul se plaignait. Ce qu'il dit de la prière adressée à ce sujet au Seigneur, et de la réponse obtenue, présente une grande analogie avec la scène de Gethsémané. Cette réponse est la traduction en langage humain de l'élément céleste de la vie du chrétien dont nous avons parlé plus haut, et qui est qualifié de puissance, en opposition à la faiblesse du mortel.

11 J'ai parlé sottement: c'est vous qui m'y avez contraint; car ç’aurait été à vous de faire mon éloge, comme je n'ai été inférieur en rien à ces apôtres par excellence, bien que je ne sois rien. Du moins, les signes auxquels on reconnaît l'apôtre se sont produits au milieu de vous par des miracles, des prodiges et des actes de puissance, et sans que la constance ait jamais fait défaut. En quoi donc auriez-vous été moins favorisés que d'autres églises, si ce n'est que moi je ne vous ai pas été à charge? Pardonnez-moi ce tort!

14 Voyez-vous, c'est la troisième fois que je vais venir chez vous, et je ne vous serai point à charge; car c'est vous-mêmes que je recherche et non votre bien. Car ce ne sont pas les enfants qui doivent thésauriser pour leurs parents, mais c'est aux parents à le faire pour les enfants. Et moi je ferai volontiers des sacrifices, et je me sacrifierai moi-même pour le bien de vos âmes, dussé-je même, en vous aimant davantage, être moins aimé de vous.

XII, 11-15. L'apôtre, en terminant, jette un coup d'œil rétrospectif sur tout ce qu'il vient d'écrire. Il reconnaît qu'il a beaucoup parlé de lui-même, qu'il a revendiqué ses droits, qu'il a fait valoir ses antécédents, qu'il a fait son propre éloge. IL répète qu'au point de vue chrétien (où l'homme n'est rien, et Dieu tout), c'est là une erreur, une sottise. Mais son excuse sera que les Corinthiens, en jugeant les hommes d'après leurs prétentions individuelles, en se laissant tromper par les apparences, l'ont contraint à s'engager dans une voie qui répugnait à son sentiment intime. Mais si, en face de Dieu, l'homme doit s'effacer, en face des autres, il sera autorisé à rappeler ce qu'il a fait. Et à cet égard, lui aura toujours le droit de dire qu'à Corinthe aussi il a fait ses preuves. De sa part, constance et fidélité dans sa mission et dans ses travaux; de la part de Dieu, des miracles (dont les détails ne sont point connus), des effets visibles de l'intervention directe de son esprit et de sa puissance (1 Cor. II, 4).

Après tout cela, que peut-il donc leur rester à désirer? Qu'est-ce qui manquait encore à ce Paul, pour qu'il lui préférassent des intrus, des étrangers, qui n'avaient rien fait pour l'Église, et peut-être trop pour eux-mêmes? Voici maintenant que l'ironie revient sur les lèvres de l'auteur: Oui, dit-il, je vous ai lésés, je vous ai moins bien traités que d'autres églises, je ne vous ai jamais demandé de l'argent (chap. XI, 7 ss.). C'est un tort que j'ai eu; veuillez me le pardonner. Je vous préviens cependant que je l'aurai encore à mon prochain voyage! Le reste n'a pas besoin de commentaire. L'ironie cède la place à la protestation la plus touchante. (Pour les trois voyages, voyez l'Introduction.)

16 Mais soit! moi je ne vous ai pas été à charge, mais en homme rusé que je suis, je vous ai pris par artifice! — Est-ce que je vous aurais exploités par L'un de ceux que j'ai envoyés vers vous! J'ai prié Tite d'y aller, et j'ai envoyé avec lui l'autre frère: est-ce que Tite vous aurait exploités? N'avons-nous pas agi dans le même esprit? n'avons-nous pas marché dans la même voie?

XII, 16-18. Il est évident que les premières lignes de ce texte sont encore ironiques, mais il est très possible qu'elles aient été suggérées à l'auteur par des insinuations calomnieuses venues à sa connaissance. Comme on ne pouvait pas nier que Paul n'avait jamais rien demandé aux Corinthiens, ni accepté d'eux un salaire, on pouvait s'attacher à son habitude de faire faire par ses amis des voyages d'inspection, qui amenaient naturellement et très innocemment des démonstrations d'hospitalité. On aura pu s'aventurer à dire à demi-voix: il nous exploite par l'intermédiaire de ses affidés! C'est cette insinuation que Paul repousse ici.

19 Vous croyez toujours que je veux faire mon apologie devant vous! C'est en présence de Dieu, en Christ, que je parle, et tout cela, mes bien-aimés, pour votre édification. Car je crains qu'à mon arrivée je ne vous trouve pas tels que je voudrais que vous fussiez, et que moi aussi je ne sois trouvé par vous tel que vous ne voudrez pas que je sois; je crains qu'il n'y ait là des discordes, des jalousies, des emportements, des rivalités, des calomnies, des insinuations, des présomptions, des désordres; qu'à mon arrivée, mon Dieu ne m'humilie encore une fois à votre égard, et que je n'aie à m'affliger au sujet d'un grand nombre qui auront été pécheurs et qui ne se seront point repentis de l'impureté, du libertinage, des débauches auxquelles ils se seront livrés!

1 C'est la troisième fois que je viens chez vous: toute affaire se décide d'après la déclaration de deux ou de trois témoins! Je l'ai déjà dit, et je le dis encore d'avance, aujourd'hui que je suis absent, comme lors de mon second séjour, à ceux qui auront commis des péchés et à tous les autres, que lorsque je viendrai de nouveau, je n'userai plus de ménagements, puisque vous demandez à avoir la preuve de ce que c'est Christ qui parle par moi! Lui, il n'est pas faible à votre égard, il est au contraire puissant en vous. Car s'il a été crucifié comme un faible mortel, il vit aussi par la puissance de Dieu; et moi aussi, qui suis faible comme lui, je vivrai avec lui, pour vous, par la puissance de Dieu.

5 Examinez-vous pour savoir si vous êtes dans la foi, mettez-vous à l'épreuve vous-mêmes! ou bien ne reconnaîtriez-vous pas que le Christ Jésus est en vous? Mais dans ce cas, l'épreuve serait contre vous! En tout cas, j'espère vous faire voir que moi je n'y ferai pas défaut. Cependant je demande instamment à Dieu que vous ne fassiez rien de mal, non pas pour que moi j'apparaisse comme quelqu'un qui a fait ses preuves, mais pour que vous fassiez votre devoir de manière que moi je n'aie pas l'occasion de faire le mien. Car je n'ai pas de puissance contre la vérité, mais pour la vérité.

9 Ce sera ma joie d'avoir à paraître faible, tandis que vous serez forts. C'est là aussi ce que je demande à Dieu, savoir votre amélioration. Et c'est le motif pour lequel je vous écris, étant absent, afin que lors de ma présence je n'aie pas besoin de procéder avec sévérité, selon le pouvoir que le Seigneur m'a conféré pour votre édification, non pour votre ruine.

XII, 19-XIII, 10. Péroraison de toute cette dernière partie de l'épître. Tout ce qui vient d'être dit ne doit pas être considéré comme une apologie dont l'apôtre aurait senti le besoin, comme une justification purement personnelle. Bien au contraire, c'est pour le bien moral de ses lecteurs qu'il s'est permis de parler de lui-même. Il a la mission de prêcher, de corriger, d'exhorter, d'édifier, mais il a aussi le pouvoir de réprimander, de châtier, de parler et d'agir sévèrement. Il aime mieux réitérer ses instances par écrit, dans l'espoir de ramener les égarés, que de montrer son autorité en venant punir les coupables.

Voilà le cadre général de ce long morceau, qu'il aurait été hors de propos de scinder en petites parcelles. Ces idées d'ailleurs n'étaient pas nouvelles pour les Corinthiens (1re ép., IV, 19, 21. 2e ép., VII, 8 ss.; X). Paul s'arrête de préférence à l'antithèse entre les notions de puissance et de faiblesse, laquelle lui fournit plusieurs pointes, qui réclament un instant notre attention.

Il va faire son troisième voyage de Corinthe. Déjà lors de son second séjour, les rapports avaient été tendus (chap. II, 1); déjà plusieurs fois il avait laissé entrevoir qu'il userait de sévérité, une fois même il avait prononcé l'exclusion d'un membre; cependant généralement on le croyait trop peu énergique pour réaliser ses menaces. Il dit donc: cette troisième fois ce sera sérieux; et à cet effet il use d'un proverbe (Jean VIII, 17) fondé sur la loi mosaïque (Deut. XIX, 15. Comp. Matth. XVIII, 16), et qui déclare qu'une affirmation répétée deux ou trois fois est valable. Ah, dit-il, vous doutez de mon énergie? vous voulez des preuves, que je saurais au besoin agir comme il convient à un représentant du chef de l'Église? Cette preuve ne vous fera pas défaut. Je ne suis, je l'avoue, qu'un faible mortel, mais Christ aussi l'était, au point de subir le dernier supplice; et pourtant il est revenu à la vie par la puissance de Dieu, et cette même puissance, il l'exerce parmi vous, et moi aussi, qui vis par et pour lui, par la même puissance de Dieu, je saurai déployer cette vie et cette puissance à votre égard. Paul parle ici tout autant de la puissance morale et régénératrice de Christ, qu'il ne pouvait pas s'attribuer à lui-même, que de la puissance de gouvernement et de discipline qui pouvait être déléguée à l'apôtre. Les deux éléments, inséparables du reste, sont tour à tour mis sur le premier plan. Ainsi, quand il invite ses lecteurs à sonder leurs cœurs pour y constater la présence et l'action de Christ, la réalité de la foi; quand il leur dit qu'ils ne mériteraient pas d'être nommés chrétiens, si cet examen aboutissait à un résultat négatif, il a bien en vue l'élément moral; quand il ajoute immédiatement qu'il leur fera bien voir que lui soutiendra l'épreuve, qu'il ne faillira pas à son devoir d'apôtre, c'est la puissance disciplinaire qu'il revendique et qu'il promet de ne pas laisser péricliter entre ses mains. Mais ce ne sont pas ses droits qui le préoccupent, ce n'est pas le besoin de les faire valoir, de faire parade de son autorité. Au contraire, il ne désire rien plus que de voir les choses s'arranger de façon qu'il n'ait pas à intervenir, qu'il puisse s'éclipser, qu'il ne soit qu'un simple et faible membre de la communauté. Faites votre devoir, dit-il, et je n'aurai pas besoin de faire le mien. On comprend qu'il s'agit là de deux devoirs tout différents. Si vous ne faites pas le mal, c'est que j'aurai fait mes preuves, j'aurai été un fidèle prédicateur de l'Évangile; mais il m'importe beaucoup plus de pouvoir constater un résultat favorable quant à vous, que de retirer de la gloire de mon succès. Et je n'ai aucun intérêt à rechercher les occasions de me faire reconnaître comme le dépositaire du pouvoir, uniquement dans un but ambitieux, car ce pouvoir tomberait de mes mains si j'en usais contre la vérité, c'est-à-dire contre le bien de l'Église et contre les intérêts du salut de ses membres.

11 Au reste, mes frères, ayez bon courage, corrigez-vous, acceptez es exhortations, soyez unis de sentiment, vivez en paix, et le Dieu d'amour et de paix sera avec vous! Saluez-vous les uns les autres avec un saint baiser. Tous les fidèles vous saluent. Que la grâce du Seigneur Jésus-Christ, l’amour de Dieu et la communication de l'Esprit saint soit avec vous tous!

XIII, 11-13. La toute dernière phrase, qu'on peut regarder comme ajoutée par la main même de Paul, d'après ce que nous avons remarqué pour la fin de la première épître, est devenue, comme on sait, une formule liturgique dans beaucoup d'églises. Elle se recommandait pour cet usage, parce qu'elle réunit, au moyen d'une combinaison populaire, les notions religieuses fondamentales de l'Évangile. C'est en même temps le texte écrit le plus ancien dans lequel ces notions se trouvaient formulées, de manière à pouvoir servir de point de départ aux spéculations théologiques qui aboutirent au dogme de la trinité, lequel devint le centre de la philosophie ecclésiastique à partir du quatrième siècle. Mais il est facile de constater que cette dernière a de beaucoup dépassé ce point de départ. En effet, le vœu formulé par l'apôtre tend simplement à dire que le suprême bonheur du chrétien est de se savoir aimé de Dieu, sauvé par Christ et régénéré par son esprit (chap. I, 22).

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