Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

ÉTUDES CHRÉTIENNES

LA FIDÉLITÉ CHRÉTIENNE.

1834


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Nous avons offert dans un numéro récent quelques considérations sur la fidélité pastorale nous voulons insister aujourd’hui sur LE DEVOIR DE TOUS LES CHRÉTIENS À CET ÉGARD.


«De l’abondance du cœur la bouche parle.»


Il est impossible de recevoir pleinement l’Évangile dans le cœur sans éprouver le besoin pressant de faire part à ceux qui nous entourent de la bonne nouvelle qui est venue nous apporter l’espérance et la paix.

Le grand mobile des actions du chrétien c’est la foi, «la foi opérante par la charité.»

Nous ne saurions croire sans aimer, nous ne saurions aimer sans agir; l’enchaînement qui existe entre ces diverses conséquences est rigoureux et nécessaire, et là où un des anneaux manque ou faiblit on peut croire que la foi à laquelle tout se doit rattacher ne se trouve pas encore dans sa réalité et son énergie propre.

Qu’est-ce que croire?

N’est-ce pas ouvrir les yeux sur l’état de misère et de perdition où se trouve l’homme?

N’est-ce pas apprendre que le Créateur nous a envoyé une dispensation de paix et de réconciliation?

Or, s'il en est ainsi, et que notre âme soit pénétrée de cette foi d’où découle l'amour ardent de Dieu et du prochain, pourrons-nous ne pas désirer de glorifier Celui qui nous a sauvé en essayant d’amener d’autres âmes â sa croix?

Pourrons-nous ne pas chercher à faire entrer nos frères dans la glorieuse et merveilleuse lumière qui nous inonde nous-même de sa chaleur et de sa clarté?

Ah! si trop souvent notre foi reste morte, si notre amour s’envole, si notre zèle fond comme la neige, en présence de l’œuvre à laquelle semblent cependant nous appeler tous les plus intimes sentiments, tous les principes les plus fondamentaux de notre vie nouvelle, cela tient à UN RESTE D’INCRÉDULITÉ aussi déplorable que réel.

Si nous tremblons quand il faut confesser le nom de Jésus et publier la nouvelle du salut,

si nous sommes timides et apathiques dans tous les efforts directs que réclame notre conscience,

si les besoins criants des âmes altérées qui se pressent autour des citernes crevassées ne trouvent pas plus d’écho dans notre sein,

c’est que nous ne croyons pas assez vivement!


Lorsque nous sentons la répugnance nous envahir ainsi, et noyer cette ferveur qui se nourrissait de résolutions, il n’est qu’un remède, c’est de lever les yeux vers les grands objets de notre foi. Recueillons nos pensées, faisons-les planer au-dessus des misérables considérations du qu'en-dira-t-on? et du qu'en pensera-t-on?

Posons-nous face-à-face, pour ainsi dire, du temps et de l’éternité, de ce Dieu qui veut être glorifié, et de cette âme qui va périr, prions beaucoup, et nous sentirons peut-être alors notre lâcheté et nos craintes de la singularité faire place à une ferveur digne de la cause que nous servons.


Savoir réaliser ce que l’on croit est un grand secret de la fidélité chrétienne; on en retrouve la puissance dans toutes les circonstances, et la vie entière emprunte à cette habitude plus d’uniformité dans sa couleur, plus d’énergie et d’autorité dans ses actes. L’homme pourrait-il pécher, pourrait-il songer à mal, s’il réalisait toujours la présence du Dieu Saint qui nous entoure, qui nous voit, et qui démêle la pensée la plus fugitive dans le chaos de nos pensées?

Pourrions-nous retenir nos paroles et laisser refroidir notre ardeur, si nous savions réaliser constamment le Sauveur crucifié, mort pour tous ceux qui croiront, aussi bien que pour nous qui avons cru?


J’ai cru, c’est pourquoi j’ai parlé!

nous aussi nous croyons,

et c’est pour cela que nous parlons,

sachant que celui qui a ressuscité le Seigneur Jésus

nous ressuscitera aussi avec Jésus....

2 Corinthiens 4  : 13-14


Archives du christianisme 1834 05 10


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