Par une belle
journée
d’automne je me trouvais à Sassait,
assis au bord de la mer, sous un de ces grands
hêtres qui plongent leurs racines jusque dans
l’eau. La matinée était
splendide. Derrière moi se dressaient,
brillants comme de l’argent, de blancs rochers
de craie aux formes bizarres, couronnes par un
immense foret. Devant moi les flots agitent. Des
mouettes se balançaient
légèrement dans l’air
ensoleillé, puis, tout a coup,
s’abaissant, elles rasaient de l’aile les
vagues écumantes. Des voiles claires,
grandes et petites, glissaient comme des cygnes sur
les flots bleus.
Nul tintement de cloches dans ce jour de
dimanche ; le service divin se
célèbre dans le foret. Seules les
vagues en sautant contre les blocs de granit
faisaient entendre leur éternelle
mélodie ou l’on entend pleurer les
souffrances humaines et chanter les suprêmes
consolations.
Je tenais un livre à la main, mais
bientôt je cessai de lire. Le sentier qui
suit le bas des falaises est si resserré
qu’il fait songer d’une manière
désagréable à la route
étroite de l'Évangile. Bon gré
mal gré, il me fallut prêter
l’oreille aux conversations des passants qui
babillaient de choses et d’autres suivant la
coutume des flâneurs. Voici ce que
j’entendis :
- Avez-vous mangé des harengs
frais ?
- Non.
- Oh ! n’y manquez pas, ce serait un
péché. Des harengs frais, c’est
un régal des dieux.
Ainsi parlait une dame corpulente à un
monsieur qui ne l’était pas moins. Deux
officiers vinrent à passer.
- Lieutenant, l’impératrice est
admirable. Quant à l’empereur...
- Pas un mot contre l’empereur, il n’y a
jamais eu d’homme comme lui.
Trois jeunes filles apparurent. Elles parlaient
gaiement, mais à voix basse, et je
n’entendis que ces mots :
- Ce charmant lieutenant ! Nous le verrons ce
soir. Puis vinrent deux humbles diaconesses.
L’une, jeune et pâle, au doux regard,
racontait à sa compagne qu’elle
était appelée auprès
d’une personne atteinte du typhus.
L'autre, lui posant la main sur
l’épaule, lui dit :
- O laisse-moi partir à ta place... Je
n’entendis pas la suite.
- Docteur, je ne jure que par Wagner, disait un
jeune homme bien mis à son compagnon.
- Wagner ? Qui est Wagner ?
répondit celui-ci avec mépris. Sa
musique n’est bonne qu’à trouer
des tambours.
Je ne fatiguerai pas le lecteur par
l’énumération des sujets divers
qui furent traités ; chacun peut
aisément se représenter la chose. Je
dois pourtant citer encore la remarque suivante
adressée à une dame qui me parut
être une institutrice :
Dans toutes les grandes villes, le médecin a
remplacé le pasteur.
Je notai ces paroles dans mon agenda et je
désire en faire le sujet de ma
préface non seulement parce qu’elles me
touchent de près comme pasteur et
qu’elles me donnent mon congé ;
mais parce qu’elles concernent tous ceux qui
liront ces lignes. Pour ne faire tort à
personne je dirai que l’auteur de ces paroles
ne me parut point être animé de
sentiments hostiles envers les
ecclésiastiques.
Il assista au service religieux et chanta de tout
son coeur. Sa remarque me fut utile en me faisant
réfléchir et je lui en exprime ici ma
reconnaissance.
Est-ce un fait avéré que dans les
grandes villes le médecin a remplacé
le pasteur ? S’il en est ainsi, les
campagnards ne tarderont pas à suivre
l’exemple des citadins. Les capitales forment
l’esprit d’un peuple, elles donnent le
ton, qu’il s’agisse de
littérature, d’art ou de religion. Les
apôtres savaient ce qu’ils faisaient en
prêchant l'Évangile dans les villes.
Le pasteur est le médecin de
l’âme. Si la foule lui donne son
congé, c’est qu’elle ne croit plus
à l’existence d’une vie
intérieure, c’est qu’elle n’a
plus que des besoins terrestres, c’est
qu’un grossier matérialisme à
tout envahi. La religion, il est vrai, pourrait
exister sans le pasteur qui n’en est que le
représentant. C’est lui qui doit faire
connaître la vérité au coeur
angoisse, c’est lui qui doit montrer comment
la soif de l’âme peut être
apaisée. Si les intérêts
terrestres remplacent les intérêts
éternels, si la science tient lieu de
religion, alors le médecin est l’homme
qu’il nous faut. Soigner le corps, fortifier
les organes, raffermir une santé affaiblie,
allonger la vie humaine, voilà son affaire.
L’intérêt de la plus grande
partie des hommes se concentre sur la vie physique,
au delà de laquelle ils ne voient que le
néant. Le moindre apprenti parle maintenant
du nirvana,
mot poétique qui voile un fait
horrible : des vers dévorant un
cadavre. Si l’activité, le plaisir, le
gain finissent avec la vie terrestre, comment ne
pas donner toute sa confiance au médecin et
répéter qu’il a pris la place du
pasteur ?
Il en était autrement jadis. Alors la
théologie jouissait d’une grande
faveur. Il était de mode d’aller
à l'église.
Malheur à l’homme, fut-il un ministre
tout-puissant, qui se dérobait à
l’influence ecclésiastique et tournait
le dos aux sacrements. Nous avouons que la
fréquentation de l’église
n’est pas toujours une preuve de
l’intensité de la vie religieuse. Il
peut y avoir un christianisme sans attaches
ecclésiastiques, de même qu’on
rencontre fréquemment des habitudes de
piété sans vie intérieure.
Cependant la fréquentation des saintes
assemblées est en général un
indice de la vie religieuse d’une paroisse. Si
l’on compte les personnes qui, de nos jours,
vont à l’église, on trouve la
proportion effrayante de trois ou quatre pour cent.
Retranchez de ce total les gens forces
d’assister au service divin ou engagés
à s’y rendre pour des raisons ou la
religion n’entre pour rien et ceux qui ne sont
à la maison de prière que dans
certains jours de fête, le résultat
sera encore plus triste. Jetez maintenant un regard
sur les salles où l’on s'amuse.
La foule s’y porte avec empressement, les yeux
brillent, les physionomies sont animées. Des
locaux plus vastes que des églises sont trop
petits pour recevoir tous ceux qui voudraient y
pénétrer.
Regardez ailleurs. Que cherche cette foule ?
Elle veut entendre la prédication de
l’évangile du socialisme qui doit
renouveler le monde. Dans une atmosphère
obscurcie par la fumée du tabac on entend
chanter :
Nous ne redoutons rien de la vie à venir.
Bien jouir du présent, tel est notre
désir.
À la porte des théâtres
même cohue. À voir l’insistance
et la patience vraiment angélique de
certains hommes pour obtenir une place, on croirait
qu’il s’agit de forcer la porte du ciel.
Une fois entrent-ils supportent pendant quatre ou
cinq heures, sans se plaindre, une chaleur
accablante dont ils ne se doutent pas. Leurs yeux
brillent ; ils sont heureux. Tous n’ont
pas le même goût. Les hommes politiques
méprisent les artistes. Les socialistes se
moquent des gens du monde qui fréquente les
salons.
Les savants, qui sacrifient tout à la
science, regardent avec mépris ceux qui, la
sueur au front, dansent autour du veau d’or.
Ces hommes si différents ont tous le
même respect pour ceux de leurs semblables
qui entretiennent la santé du corps. Pauvres
et riches montrent une patience étonnante
envers leur médecin. Le temps passe dans sa
salle d’attente n’est jamais perdu. Mais
qui consent à attendre longtemps son
pasteur ?
La religion est une folie, disent les uns ;
les ecclésiastiques sont des insensés
ou des hypocrites, disent les autres. D’autres
encore font remarquer que les diverses religions
sont en guerre ; bien plus, que les disciples
d’une même religion se haïssent
souvent entre eux. On ne connaît jamais la
vérité. Pourquoi se tourmenter de
questions insolubles ; mieux vaut les laisser
reposer ; la science, voilà le terrain
solide. On se garde bien de relever le fait que les
médecins ne sont pas plus d’accord
entre eux que les théologiens et que les
remèdes les plus vantés
aujourd’hui seront mis à l’index
demain et considérés comme des
poisons. Chacun jure par son docteur et
s’efforce d’acquérir un peu de
cette science médicale si utile à
posséder. La pauvre femme baise la main du
médecin qui, sur trois enfants atteints de
diphtérie, en a sauvé deux. Le riche
offre la moitié de sa fortune à celui
qui ajoutera cinq années à sa vie ou
envoie au médecin qui a arraché sa
femme à la mort un service en argent massif
avec un sucrier rempli de pièces d’or.
Le lecteur se méprendrait grandement
s’il croyait que j’en veux à la
Faculté. Mon père était
médecin et j’ai vu de bonne heure quel
bien un homme peut accomplir dans cette vocation.
Je l’aurais suivie moi-même si le
Seigneur ne m’avait clairement montre une
autre voie. J’ajouterai que je n’aurais
pas vécu si de fidèles
médecins, mon père en tête, ne
m’avaient soigné avec
dévouement.
Les meilleurs médecins connaissent mieux que
personne les bornes de leur savoir et
s’étonnent de la confiance
superstitieuse qu’on leur accorde. Ils savent
que souvent l’autopsie seule leur
révèle la nature de la maladie qui a
causé la mort, et ils n’ignorent pas
que les remèdes font souvent plus de mal que
de bien.
De toutes les paroles de la Bible, disait un jour
un médecin, aucune n’est plus vraie que
celle-ci : "Elle avait beaucoup souffert entre
les mains de plusieurs médecins". Marc
5,
26.
Malgré cette confession, nous
n’hésiterons pas à
reconnaître que les bons médecins sont
les bienfaiteurs de l’humanité, que
dans bien des cas ils guérissent ou tout au
moins soulagent leurs malades et prolongent parfois
la vie humaine.
Il n’y a du reste pas d’animosité
entre médecins et pasteurs s’ils ne
cherchent pas à prendre la place les uns des
autres. Il doit y avoir entre eux la même
union qu’entre l’âme et le
corps.
Il y a, il est vrai, certains docteurs qui ne
reconnaissent que la vie du corps et qui rabaissent
l’homme au rang de la bête,
considérant comme malsaines toutes les
préoccupations religieuses. Pour eux,
l’air de l’église est
imprègnée de miasmes. Il se trouve
aussi des pasteurs et surtout de pieux laïques
qui repoussent l’assistance médicale
soit qu’ils estiment que nous n’avons pas
le droit d’entraver les desseins de Dieu sur
notre corps, soit qu’ils pensent guérir
par la prière tout mal physique. En
Angleterre vous verrez des maisons portant cet
écriteau : "Ici l’on guérit
toutes les maladies par la prière et
l’imposition des mains". Le public religieux,
à quelque confession qu’il appartienne,
repousse en général cette
exagération et rend au médecin ce qui
appartient au médecin. Dans bien des cas, le
pasteur lui renvoie certaines personnes qui
s’étaient adressées à
lui, ayant reconnu que leurs souffrances morales
venaient d’un état de santé
défectueux. D’un autre cote, un
médecin intelligent renverra souvent son
patient avec ces mots : "Faites chercher votre
pasteur, nous ne pouvons rien pour vous, le
remède qu’il vous faut ne se trouve pas
dans la pharmacie".
Tout observateur de la nature humaine
s’aperçoit vite qu’il y a en nous
un homme intérieur qu’on ne peut
examiner avec la sonde et la loupe et guérir
par des remèdes, des massages ou des
changements d’air. Admettons que la science,
qui marche à pas de géants,
accomplisse de nouveaux miracles, remplisse
d’air de montagne les chambres de malades,
fasse subir au patient les plus terribles
opérations sans qu’il éprouve de
souffrance ; sorte l’estomac, les
poumons, le cerveau pour les réparer et les
remettre en place, infuse un sang nouveau dans les
veines, allonge la durée de la vie, si bien
que l’on puisse dire : "Les jours de nos
années s’élèvent a cent
et pour les plus robustes a deux cents ans", il en
sera toujours comme il y a trente siècles
quand David s’écriait, le coeur
brisé : "Comme une biche soupire
après des courants d’eau, ainsi mon
âme soupire après toi, o Dieu !
Mon âme a soif du Dieu vivant". Comme jadis,
l’âme ne trouve de repos qu’en
Dieu. Le monde avec toute sa beauté et sa
richesse est trop petit pour la remplir, parce
qu’elle est faite pour
l’éternité.
Des milliers de nouvelles questions pourront agiter
le monde, mais la question religieuse
s’imposera toujours. Des trésors sans
nombre pourront être découverts, ils
ne remplaceront jamais la paix qui vient d’en
haut.
Quelle idée dois-je me faire de Dieu, le
Créateur de tout ce qui existe ? Que
dois-je penser de mon âme ? Comment me
débarrasser de ces ennemis
ténébreux qui me font la guerre et se
placent entre moi et mon Dieu ? Où
trouverai-je la réponse aux énigmes
de ma propre existence ? Qui me donnera la vie
éternelle, la certitude du salut, de la
paix ? Vous ne vous Ne débarrasserez
pas aisément de ces pensées
importunes. Des chrétiens de nom peuvent, en
se moquant, répéter après
Heine qu’un insensé seul peut attendre
la solution de ces problèmes, une chose
reste vraie : il ne s’est jamais trouve
d’homme qui ait cherche la réponse dans
l'Évangile et qui ait été
trompe. Les milliers d’êtres humains qui
passent à côté du Christ sans
faire attention à lui portent en eux,
malgré le bruit qu’ils font, des coeurs
troubles et vides. Les détracteurs de
l'Évangile entendent eux-mêmes une
voix qui leur dit : Le salut est là et
pas ailleurs. Et quand les jugements de Dieu
fondront sur la terre, nul ne
s’étonnera de voir la question
religieuse reprendre la première place et
d’entendre des lèvres émues
invoquer Celui qui mourut sur Golgotha. Dans les
plus grandes villes on verra, non le pasteur mis
au-dessus du médecin, mais l'Évangile
préfère à toute sagesse
humaine, à toute science et à tout
art.
Que le peuple de Dieu poursuive donc sa route,
confesse sa foi, loue son Sauveur par ses oeuvres
et jette le filet à droite et à
gauche. L’avenir lui appartient. Des
chrétiens ne doivent pas se borner à
attendre, ils doivent aussi agir et mettre devant
les yeux des égarés les
vérités religieuses d’une
manière plus saisissante. Un chrétien
est un homme qui a trouvé son Sauveur, qui a
été arraché au
péché, à la mort. Mais, disent
les uns, si nous pouvions croire qu’il y a un
Dieu, un monde à venir, une vie
éternelle, si nous pouvions croire à
la Providence, au gouvernement de Dieu dans le
monde et dans les âmes, alors tout serait
bien, mais ces croyances élémentaires
sont pour nous une porte fermée devant
laquelle nous sommes arrêtés. —
Cette objection nous arrive de tous
côtés et c’est pourquoi je me
suis décidé à publier une
série de prédications sur
l’histoire de Joseph.
C’est ainsi
que Mahomet
désigne l’histoire de Joseph.
L’opinion du fondateur de l’Islam ne fait
nullement autorité pour moi, mais je
m’incline devant sa grande intelligence et son
génie religieux, aussi son jugement me
parait-il digne d’être cite.
Nous connaissons comme chrétiens une autre
histoire plus belle : celle de notre Seigneur
Jésus-Christ. Mais cette exception faite,
nous sommes d’accord avec Mahomet.
L’histoire de Joseph a toujours rempli
d’enthousiasme les petits enfants et les
professeurs, et je suis certain que Socrate et
Goethe, Caton et Hegel, le vieil empereur Guillaume
et son fils auraient été unanimes
à l’admirer. Pourquoi cette histoire
est-elle belle ? N'est-ce pas surtout parce
que la divine figure du Sauveur apparaît,
silhouette mystérieuse, a travers les
événements de la vie du patriarche.
Voyez la pure figure de Joseph en butte à
l’envie et à la haine au milieu de ses
grossiers frères. Les hommes le maltraitent,
il demeure ferme dans sa confiance en Dieu et dans
son amour pour ses frères. Le mal
s’accroît, il semble abandonné de
Dieu. Enfin la lumière brille, il se trouve
à la tête d’un puissant royaume
et devient le sauveur de ceux qui l’ont
maltraite, du peuple même chez lequel il fut
esclave.
Nous nous bornons à ces quelques traits.
Sauf dans l’histoire de David, nous ne
trouvons nulle part dans la Bible un type aussi
marqué de notre Sauveur. Mais ce
côté de la question ne pouvait
intéresser Mahomet, il
n’intéresse pas davantage des milliers
de gens de notre époque qui ne connaît
pas Jésus. Nous laisserons donc de cote pour
cette fois cette face du sujet.
Les ennemis du surnaturel donnent à cette
histoire la préférence sur les
autres, parce qu’il n’y parait pas un
seul miracle, aucun de ces événements
ou la puissance divine intervient visiblement dans
les lois physiques de la nature. Dans ce
récit nous ne voyons pas un mort revenir
à la vie, un fer surnager, un boiteux
marcher, un âne parler ; l’eau
n’est pas changée en vin, il
n’apparaît ni anges ni démons.
Les événements se déroulent
d’une manière naturelle. En quoi
consiste donc la beauté de
l’histoire ? En ce qu’elle est
d’un bout à l’autre un miracle
sans surnaturel ; elle nous montre la
Providence agissant avec sagesse et
sainteté, avec justice et miséricorde
dans chaque âme. Cela prouve que sous tous
les péchés et les erreurs des hommes
courent les fils invisibles du gouvernement divin.
Cela prouve que le divin orfèvre taille le
plus profondément les pierres
précieuses qu’il veut faire briller.
Cela prouve qu’il n’oublie jamais ceux
qui se confient en lui, bien qu’il ait
l’air de les avoir abandonnes :
qu’il ne tombe pas une larme sans que Dieu la
recueille ; que tout s’accomplit suivant
le plan trace d’avance ; que la plus
noire perfidie et la plus grande bassesse servent
à amener le triomphe de ses desseins. Cela
prouve enfin comment il réalise toute
espérance et exauce toute prière
après avoir en apparence tout refusé.
C’est là qu’est la beauté
de cette histoire, et c’est par là que
seront édifiés ceux qui n’ont
pas rompu tout lien entre eux et
l'éternité.
Cette histoire nous dévoile le coeur de
l’homme et le coeur de Dieu, les voies du
pécheur et celles du juste, les agitations
de la créature et l’action de la
Providence, A chaque pas nous nous retrouvons avec
nos expériences. Ils sont nombreux ceux qui
doutent de la vérité divine,
même parmi ceux qui écoutent encore
l'Évangile. Je ne parle pas de ceux qui ne
veulent pas croire, parce qu’ils ont peur
d’être troubles dans leur vie loin de
Dieu, je parle de ceux qui ne font pas de
progrès dans la vérité parce
que le doute saisit leur âme. Celui qui
connaît l’esprit de notre siècle
et l’éducation qui est donnée
à la plupart des enfants ne
s’étonnera pas des progrès
inquiétants que fait le scepticisme. Que
chacun s’examine et se demande : —
Ou commence pour moi le terrain solide ? Sur
quelle base fixe dois-je bâtir ?
Si ce livre peut aider une âme à
trouver le Dieu personnel et vivant, le Dieu qui
dirige avec miséricorde et sainteté
la voie de chaque être sur la terre, alors
l’histoire de Joseph sera pour elle une
histoire merveilleuse et la conduira tout
naturellement à l'Évangile.
Puisse cette bénédiction être
accordée à un grand nombre de
lecteurs.
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