Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

L'APOSTASIE OU LES PREMIÈRES OEUVRES

-------

L'apostasie est un mot redoutable, qu'on attribue volontiers au christianisme dégradé, celui qui ne retient plus les vérités fondamentales telles que la divinité de Jésus-Christ, sa résurrection corporelle, son retour en gloire effectif, la nouvelle naissance pour le salut, etc. ; mais l'on ne penserait jamais à se demander si elle ne commencerait pas à percer dans les milieux évangéliques. Nous nous en déclarons indemnes d'office, car, affirmons-nous, nous avons gardé la foi en toute la parole de Dieu. C'est ce qu'il faudrait peut-être regarder de plus près. Assurément ce mal a des degrés ; et c'est par degrés qu'il s'installe dans l'Église.

Que signifie ce terme ? Nous ne le trouvons dans la Bible qu'une seule fois, en 2 Thes 2.3, en rapport avec l'apparition (l'épiphanie) de l'homme du péché, le fils de la perdition. Cependant le trouble qu'il représente apparaît plus d'une fois dans les Écritures. En effet aux dires du Nouveau Testament, bien des gens ont apporté avec eux le vent de l'apostasie ; ils étaient de faux apôtres, des ouvriers trompeurs déguisés en apôtres de Christ (2 Cor 11.13) ; des faux frères qui s'étaient furtivement introduits au milieu des chrétiens de la Galatie (Gal 2.4) ; des « chiens », « des mauvais ouvriers », « des faux circoncis » (Ph 3.2), des ennemis de la croix de Christ (Ph 3.18), des faux docteurs qui introduisaient des sectes pernicieuses, et la voie de la vérité était calomniée à cause d'eux (2 Pi 2.2), des faux prophètes, des Antéchrists (1 Jn 2.18-19), etc.

Jésus-Christ a lui-même dénoncé des situations d'apostasie dans les Églises d'Asie mineure ; notamment la doctrine de Balaam, ou celle des Nicolaïtes (Apo 2.14-15), la séduction exercée par la femme Jézabel qui se dit prophétesse (Apo 2.20), enfin, la situation qui régnait dans l'église de Laodicée (Apo 3.14-18). Jésus-Christ n'a pas rejeté ces églises, mais il les a sommées de se repentir sans attendre.

D'après le dictionnaire, l'apostasie est le contraire de la conversion. Elle n'est pas l'abandon du christianisme, mais celui de la vraie foi chrétienne. Elle commence à se caractériser lorsque l'Église néglige ou refuse de mettre en pratique tel ou tel point particulier de l'enseignement biblique, ou bien qu'elle éloigne son action d'une entière fidélité à la parole de Dieu, ou encore, lorsqu'elle s'aventure dans un partage avec le monde, jusqu'à collaborer avec lui, et lui emprunter ses moyens publicitaires. Une tendance humaine néfaste a toujours poussé l'église à s'efforcer d'écarter d'elle l'opprobre de Christ (alors que Moïse la regardait comme une richesse, Heb 11.26), puis la persécution plus ou moins rude, plus ou moins larvée selon les lieux et les moments (Jn 15.20-21). Cette tendance conduit également l'Église à tenter de se faire accepter par la société qui, plus encore aujourd'hui, est imprégnée d'humanisme athée, et qui, tenue par le prince de ce monde, ressent toujours de l'allergie à l'égard de l'Évangile, sachant bien que celui-ci menace son hédonisme (morale qui fait du plaisir le but de la vie). Le Christ est venu dans le monde y apportant un « SIGNE QUI PROVOQUERA LA CONTRADICTION » (Luc 2.34) ; un signe, c'est à dire une puissance surnaturelle de vérité qui ne sera jamais comprise par entendement naturel, ni admise, ni supportée par le monde ; si bien que celui-ci réagira en repoussant le Christ et sa parole, en le persécutant lui et Son Église ; cela, jusqu'à la consommation des siècles.

« Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu ? » La contradiction ne cesse au niveau de l'individu que lorsque l'Esprit-Saint a triomphé des résistances du coeur humain, l'amenant à la repentance et au salut. Que l'Église sache qu'elle sort de sa voie en cherchant à courtiser le monde, à l'amadouer, à se concilier ses bonnes grâces. D'abord, elle n'y réussira jamais dans un climat de loyauté ; de plus, en s'efforçant d'y parvenir, elle flétrira sa véritable image, elle se dégradera, elle perdra sa dignité et sa force. Sur la terre, les chrétiens évangéliques ont donc à connaître une situation critique, et pour le moins désagréable à vue humaine, alors qu'ils ont dès à présent, tant de magnifiques compensations et consolations. En premier lieu, l'opprobre du Christ leur rappellera constamment leur mission de témoins de Jésus ; et celle-ci leur procurera, s'ils l'honorent avec la puissance de l'Esprit-Saint, les joies de l'amour dans l'oeuvre de ramener des âmes humaines à la vie. En second lieu, quelle consolation n'ont-ils pas dans les encouragements de leur Seigneur : « HEUREUX SEREZ-VOUS, LORSQU'ON VOUS OUTRAGERA, QU'ON VOUS PERSÉCUTERA ET QU'ON DIRA FAUSSEMENT DE VOUS TOUTES SORTES DE MAL, Ont CAUSE DE MOI. RÉJOUISSEZ-VOUS ET SOYEZ DANS L'ALLÉGRESSE PARCE QUE VOTRE RÉCOMPENSE SERA GRANDE DANS LES CIEUX, CAR C'EST AINSI QU'ON A PERSÉCUTÉ LES PROPHÈTES QUI ONT ÉTÉ AVANT VOUS. » (Mat 5.11-12)

À l'église d'Éphèse, le Seigneur adresse un terrible reproche : « MAIS CE QUE J'AI CONTRE TOI, C'EST QUE TU AS ABANDONNÉ TON PREMIER AMOUR » (Apo 2.4) ; et le rétablissement de cet amour délaissé nécessite le conseil suivant : « SOUVIENS-TOI D'OÙ TU ES TOMBE, REPENS-TOI, ET PRATIQUE TES PREMIÈRES OEUVRES... » (verset 5). Étant donné son objet, cette injonction de Jésus-Christ peut être généralisée, car tout éloignement d'une réelle fidélité à la parole de Dieu et à son esprit n'est pas autre chose qu'un abandon du PREMIER AMOUR. En entrant dans la vie nouvelle, chacun avait fortement au coeur de vivre toute la parole de Dieu ; et c'est par la suite que des variations sont apparues. Remarquons la netteté du terme employé par le Seigneur : « Tu es tombé » ; c'est une chute, une déchéance qu'il constate. Son désir impérieux est un retour à l'accomplissement des PREMIÈRES OEUVRES. Car les oeuvres de maintenant, celles que voit le Seigneur, sont des oeuvres secondes ! Des oeuvres qui ne reflètent plus le premier amour, qui ne portent plus le fruit qui demeure, qui ne glorifient plus Dieu ! Ces oeuvres-là, Jésus ne les aime pas. Les premières oeuvres accomplies sous l'empire du premier amour, étaient celles de l'Église naissante. Elles étaient empreintes de consécration et de zèle, et s'accomplissaient par la crainte de Dieu, dans la joie et la simplicité de coeur. Dans le coeur de chacun, la parole était une, et personne n'eut songé à en discuter le moindre mot, ou à l'interpréter selon son adaptation au temps actuel, aux changements survenus dans la pensée ou les vues du moment, aux exigences de la culture moderne. L'Évangile était donné pour être vécu ; il fallait le vivre avec zèle, tel était l'amour ; et l'on savait, et l'on pouvait le vivre. La parole de Dieu est éternelle, et l'adapter, c'est l'altérer.




LE CULTE DE L'ÉGLISE

Considérations d'ensemble

Le culte apparaît comme une sainte relation des croyants avec Dieu, afin de Lui rendre honneur et gloire, en le louant et en l'adorant. Il est l'occasion d'une rencontre entre tous les fidèles, unis par le lien de l'esprit, et la source d'un renouvellement pour tous. Il a le caractère d'un service que le peuple élu doit à son Dieu.

Le culte actualise l'alliance qui lie la communauté chrétienne à Dieu, et qui a été scellée en un moment et en des circonstances précises : « Il prit ensuite une coupe ; et après avoir rendu grâces, il la leur donna, en disant : Buvez-en tous, car ceci est mon sang, le sang de l'alliance, qui est répandu pour plusieurs, pour la rémission des péchés. » (Mat 26.27-28) Le peuple élu et son Dieu sont étroitement liés par cette alliance qui est la voie du salut éternel. Leurs positions respectives présentent toutefois une différence considérable, puisque c'est Dieu qui a institué l'alliance, qui en prescrit les clauses, qui dispense Sa grâce d'une infinie richesse ; et que c'est le fidèle qui se soumet et obéit.

Le culte doit aussi être considéré comme un trait d'union entre le passé où se situent les grands actes de Dieu (l'incarnation, la crucifixion, la résurrection), le présent pour la continuation de l'adoration, et l'avenir, plein de promesses du Royaume de Dieu. « Pour eux, après l'avoir adoré, ils retournèrent à Jérusalem avec une grande joie ; et ils étaient continuellement dans le temple, louant et bénissant Dieu. ». (Luc 24.52-53)

Le culte fortifie la foi, stimule l'espérance et garde en éveil l'amour de Dieu ; il est la convocation fraternelle des cohéritiers de Christ qui reçoivent ensemble la bénédiction d'un puissant renouvellement de l'Esprit, ainsi que le psaume 133 en porte l'évocation.

La constante tentation

Les expériences passées et toujours présentes montrent que, par un affaiblissement de la foi et le retour à une certaine indépendance de la volonté humaine, se manifeste une fâcheuse tendance à enfermer Dieu et Sa Parole dans les conceptions de l'homme naturel. C'est alors que l'on se rend maître des enseignements bibliques pour les faire entrer dans les formes que l'on a choisies et qui conviennent à la chair. Tout en maintenant l'affirmation que l'on veut servir et glorifier Dieu, ce sont les préférences de l'homme qui prévalent, et c'est soi-même que l'on sert. En somme, le peuple en arrive à disposer lui-même, selon ses propres pensées et ses décisions, de son Seigneur et de Sa Parole qu'il adapte à ses intentions ; si bien qu'en fait, il recherche sa propre satisfaction et se glorifie lui-même sous des apparences édifiantes. Les formes que l'on est convenu d'adopter dans le culte, et qui finissent par s'imposer, amènent la communauté à se rendre un culte à elle-même, car c'est elle qui recueille directement la satisfaction de ce qu'elle fait.

Pourtant, Dieu est un « Dieu jaloux », qui n'admet aucun partage, et qui peut seul concevoir et inspirer les voies par lesquelles son peuple lui sera agréable et le célébrera. Il rejette toute offrande qui s'apparente à celle de Caïn, celle dont la nature et la provenance ont été choisies par l'homme. Seule l'offrande d'Abel connue au moyen de la foi, plaît à Dieu, car elle répond à son attente. Cette offrande n'exprime rien de la pensée propre de l'homme, ni de sa propre capacité, et elle exprime le dessein de salut de Dieu.

Tout ce qui a été conçu en bas et provient des goûts ou des intentions du coeur naturel ne sera jamais accepté par Dieu, qui en détourne son regard.

Le culte intérieur

Le culte communautaire se compose de celui de chacun des participants ; aussi le Seigneur veut-il avant tout que les vies lui soient entièrement consacrées ; que les coeurs soient remplis de miséricorde ainsi que de cette affection fraternelle recommandée de façon si pressante par le Nouveau Testament, et que règne la crainte de Dieu. L'insouciance, la dissipation et toute inattention feront obstacle à la valeur du culte. Tout membre de la communauté doit être préparé à occuper sa place dans le culte et doit y venir pour y apporter une participation effective par sa ferveur, l'élan mystérieux de sa louange, ainsi qu'au moyen du don qu'il a reçu. Dieu n'a nul besoin ni désir de rassemblements auxquels les participants attachent du prix uniquement parce qu'ils pourront goûter de l'enthousiasme dans une réjouissance purement superficielle et charnelle où l'esprit n'a aucune part. La joie qu'il convient d'éprouver et d'exprimer par la prière a son authentique source dans le Seigneur (réjouissez-vous toujours dans le Seigneur... Ph 4.4) Que l'on se souvienne que Dieu sonde les coeurs et les reins, et qu'il juge les sentiments et les pensées du coeur, distinguant ce qui est de l'âme et ce qui est de l'esprit (Heb 4.12). Les louanges qui ne montent pas des coeurs purs et sincères prennent un caractère hypocrite ; « Les lèvres fausses sont en horreur à l'Éternel » (Prov 12.22). Le Seigneur se propose de mettre lui-même la louange sur les lèvres de celui qui se confie en Lui, dont le coeur s'ouvre entièrement à l'humilité pour Le célébrer avec amour.

Le fidèle disciple viendra au culte de son église pour exprimer la joie qu'il goûte à cause du salut qu'il a reçu, et de la présence de son Seigneur (Ps 16.11 ; 43.3-5 ; 122***). Il exprimera aussi sa reconnaissance pour les délivrances et les bienfaits dont ses frères, ses soeurs et lui ont été l'objet ; pour le don ineffable de Jésus (2 Cor 9.15) et pour la grande espérance qui illumine son chemin de chaque jour. Enfin, le Saint-Esprit le conduira dans l'adoration de son Dieu, dont il contemplera la sainteté, la grandeur, la bonté, et l'amour. Mais, pour cela, il importe qu'il trouve, dans le déroulement du culte, la pleine liberté de faire entendre sa prière de reconnaissance et d'actions de grâce. La pleine expression est donc indispensable ; rien ne doit l'entraver.

Différences entre le culte judaïque et le culte de l'Église

Dans le culte judaïque, un déroulement était ordonné ; la forme y prenait une grande importance et de nombreuses cérémonies y étaient comprises, enlaçant le peuple dans un réseau de symboles. Il n'apparaissait pas de séparation entre les lois du culte et les lois de la vie civile. La circoncision restait en vigueur. Un sanctuaire unique, à Jérusalem, réunissait le peuple. Une pureté légale était établie et exigée, sans laquelle aucun acte de culte ne pouvait avoir lieu. Des sacrificateurs s'interposaient entre le peuple et Dieu ; ils appartenaient à la tribu de Lévi. Le culte se trouvait assujetti à des formes gestuelles et matérielles, et était à la fois intérieur et extérieur. Tandis que dans le culte de l'Église, l'amour intérieur de l'homme réconcilié avec son Dieu s'exprime uniquement par sa voix. Au temps des Évangiles, le culte Israélite ne comportait plus de sacrifices, et se déroulait dans des synagogues. Jésus y parla (Mat 4.23 ; 9.35 ; 13.54). C'est dans la synagogue de Nazareth qu'il lut le commencement du chapitre 61 d'Esaïe et annonça l'accomplissement des paroles du prophète (Luc 4.16 et suivants). Dans la synagogue, la liturgie ne comprenait que des prières, des cantiques (les psaumes), la lecture des livres saints et une prédication.

Origène (185-255) a dit : loué soit Dieu de ce que le Christ a, sur la terre, aboli ce qui, avant lui, semblait si grand et de ce qu'il a élevé le culte dans la sphère de l'invisible et de l'éternité ! Lui-même, le Seigneur Jésus, demande des oreilles vraiment ouvertes et des yeux capables de voir l'invisible.

Regards sur le nouveau Testament

Le culte chrétien ne saurait être considéré comme devant supporter des analogies avec les données de l'Ancien Testament. Jésus n'a rien imposé quant aux formes du culte de la nouvelle Alliance, tout simplement parce qu'il faut se garder de lui assigner des formes. Conservons donc la liberté d'expression, la discipline de l'ordre, et l'action du Saint-Esprit sur des fidèles se rendant disponibles. Les suggestions venant de la pensée humaine sont à proscrire. La foi ardente, l'amour, les dons, les ministères, la soumission des uns aux autres, les voix que Dieu aime entendre (fais-moi entendre ta voix ; car ta voix est douce, et ta figure est agréable - Cant des cant 2.14). Voilà les seuls moyens du culte de l'Église. Jésus lui-même a prié, loué Dieu, chanté des cantiques (Mat 26.30), et a médité les Écritures en enseignant. La parole recommande aux membres de l'Église de ne pas manquer de se réunir régulièrement, et de s'exhorter réciproquement en toute sagesse, par des psaumes, par des hymnes, par des cantiques spirituels, chantant à Dieu sous l'inspiration de la grâce. Retenons : « chantant à Dieu » et non pour une satisfaction humaine, ainsi que : « sous l'inspiration de la grâce » ; et non sous une autre inspiration. Pensons également que Jésus a promis sa présence (Mat 18.20 ; 28.20).

A-t-on des exemples relatifs à des moments de culte ? Quelques-uns uns : Actes 13.1-2 : « pendant qu'ils servaient le Seigneur... », Actes 16.12-15 ; Actes 20.7-12. D'autre part, le chapitre 14 de 1 Corinthiens, tout en montrant la liberté qui règne dans le rassemblement, fixe certaines limites à l'exercice de la prophétie et du parler en langue (2 ou 3), recommande que l'on ne parle pas ensemble, mais chacun à son tour, et que tout se fasse pour l'édification de l'Église. Ce chapitre n'envisage pas particulièrement le culte proprement dit, et la louange ne paraît pas y tenir la première place. Il s'agit plutôt de la réunion d'édification et d'enseignement.

L'adoration en esprit et en vérité

Lorsque le Seigneur Jésus proclama devant la samaritaine le mode d'adoration nouveau, il fit table rase de tout ce qui avait précédé sous le régime de la loi de Moïse, temps de l'ancienne Alliance, et ouvrit la voie aux caractères élevés du culte de la nouvelle Alliance. « Vous adorez ce que vous ne connaissez pas ; nous, nous adorons ce que nous connaissons. » En effet, la nouvelle Alliance annoncée par le prophète Jérémie avait pour clause : « tous me connaîtront ». Ainsi, le nouveau culte sera pratiqué par des hommes et des femmes nés de nouveau, réconciliés avec Dieu, et qui ont reçu la connaissance de leur Père céleste par une révélation de Jésus-Christ. Et voici la proclamation fondamentale qui donne ses caractères à l'adoration de Dieu dans le cadre de la nouvelle Alliance, à l'adoration, c'est-à-dire au culte comme au service de Dieu dans son ensemble : (Jean 4.23-24). « Mais l'heure vient, et elle est déjà venue, où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit, et il faut que ceux qui l'adorent, l'adorent en esprit et en vérité. »

Cette proclamation régit tout le comportement de l'Église qui, sous aucun prétexte, ne doit revenir en arrière et, par exemple, prendre raison de divers éléments historiques puisés dans l'A.T. pour justifier une musique instrumentale bruyante ou des danses dans le culte de l'église.
Les psaumes demeurent merveilleusement utiles et enrichissants tant leur contenu élève notre pensée, cependant que les quelques détails de l'animation musicale qu'ils se sont associés restent localisés dans le passé judaïque. L'Église de Jésus-Christ se compose de vrais adorateurs, d'hommes et de femmes qui marchent dans la vérité, qui ont la vérité pour ceinture et ont revêtu la cuirasse de la justice ; aussi n'exprimeront-ils que la vérité, qui appartient exclusivement au domaine spirituel. Ils sont conduits par l'Esprit de vérité (Ro 8.14). L'adoration en esprit et en vérité est le seul fruit que Dieu puisse agréer ; toute autre adoration perdrait sa réalité. L'Église, corps de Christ, est le sanctuaire où Dieu peut être adoré ; aussi le culte rendu à Dieu par l'Église serait-il profané si, abandonnant les positions d'esprit et de vérité, la communauté des fidèles cherchait à faire naître une ambiance stimulant l'enthousiasme, c'est-à-dire exaltant la chair, et suscitant d'agréables émotions. C'est une atmosphère spirituelle due à l'Esprit-Saint qu'il convient de rechercher, à l'exclusion de l'agrément des sens et de toute joie profane. « Adorer le Père », dit Jésus ; en effet, le culte Lui est offert, et l'adoration ne peut que se conformer à l'essence de Dieu, qui est esprit. « Faites tout pour la gloire de Dieu » dit l'Écriture ; rien en marge de ce grand objectif. En conclusion, le culte de l'Église met en honneur la gloire de Dieu par les voies de l'Esprit, et il témoigne de la vérité qui habite le corps de Christ. Alors, les ténèbres disparaissent et la lumière jaillit.



CONCLUSION


L'Église reste en vérité « LE CORPS DE CHRIST » ou elle cesse d'être elle-même. Elle s'attache à toute la parole de Dieu, dans l'esprit même où son maître l'a conduite et où l'Esprit de vérité veut encore la conduire, et ne s'en départit pas. Nous servons dans un esprit nouveau. La lettre de l'Écriture importe, mais sa portée spirituelle appelle tout autant notre fidélité que la lettre en premier lieu. Et cette portée spirituelle nous a été enseignée par le Seigneur lui-même, particulièrement dans le chapitre 5 de Matthieu : « mais, moi, je vous dis... ». Prenons garde aux sollicitations néfastes qui nous entraîneraient hors de la vérité, notre époque en est généreuse. Aucune d'elle ne peut passer au filtre de la parole de Dieu consciencieusement gardée. Nous désirons un Évangile déployant sa puissance comme aux débuts de l'Église ; alors repentons-nous et revenons aux premières oeuvres, celles de cette Église, et peut-être aussi à celles que nous avons connues sous l'empire du premier amour. Il y a une promesse qui, en ce temps de la fin, nous concerne particulièrement, la voici : « Parce que tu as gardé ma parole avec persévérance, moi aussi je te garderai à l'heure de l'épreuve qui va venir sur l'humanité entière, et mettre à l'épreuve les habitants de la terre. Je viens bientôt. Tiens ferme ce que tu as, pour que nul ne te prenne ta couronne. » (Apo 3. 10 - 11. T O B )


Chapitre précédent Table des matières -