L'apostasie est un mot redoutable, qu'on
attribue volontiers au christianisme
dégradé, celui qui ne retient plus
les vérités fondamentales telles que
la divinité de Jésus-Christ, sa
résurrection corporelle, son retour en
gloire effectif, la nouvelle naissance pour le
salut, etc. ; mais l'on ne penserait jamais
à se demander si elle ne commencerait pas
à percer dans les milieux
évangéliques. Nous nous en
déclarons indemnes d'office, car,
affirmons-nous, nous avons gardé la foi en
toute la parole de Dieu. C'est ce qu'il faudrait
peut-être regarder de plus près.
Assurément ce mal a des degrés ;
et c'est par degrés qu'il s'installe dans
l'Église.
Que signifie ce terme ? Nous ne le
trouvons dans la Bible qu'une seule fois, en 2
Thes 2.3, en rapport avec
l'apparition (l'épiphanie) de l'homme du
péché, le fils de la perdition.
Cependant le trouble qu'il représente
apparaît plus d'une fois dans les
Écritures. En effet aux dires du Nouveau
Testament, bien des gens ont apporté avec
eux le vent de l'apostasie ; ils
étaient de faux apôtres, des ouvriers
trompeurs déguisés en apôtres
de Christ
(2
Cor 11.13) ; des faux
frères qui s'étaient furtivement
introduits au milieu des chrétiens de la
Galatie
(Gal
2.4) ; des
« chiens », « des
mauvais ouvriers », « des faux
circoncis »
(Ph
3.2), des ennemis de la croix de
Christ
(Ph
3.18), des faux docteurs qui
introduisaient des sectes pernicieuses, et la voie
de la vérité était
calomniée à cause d'eux
(2
Pi 2.2), des faux
prophètes, des Antéchrists
(1
Jn 2.18-19), etc.
Jésus-Christ a lui-même
dénoncé des situations d'apostasie
dans les Églises d'Asie mineure ;
notamment la doctrine de Balaam, ou celle des
Nicolaïtes
(Apo
2.14-15), la séduction
exercée par la femme Jézabel qui se
dit prophétesse
(Apo
2.20), enfin, la situation qui
régnait dans l'église de
Laodicée
(Apo
3.14-18). Jésus-Christ
n'a pas rejeté ces églises, mais il
les a sommées de se repentir sans
attendre.
D'après le dictionnaire, l'apostasie
est le contraire de la conversion. Elle n'est pas
l'abandon du christianisme, mais celui de la vraie
foi chrétienne. Elle commence à se
caractériser lorsque l'Église
néglige ou refuse de mettre en pratique tel
ou tel point particulier de l'enseignement
biblique, ou bien qu'elle éloigne son action
d'une entière fidélité
à la parole de Dieu, ou encore, lorsqu'elle
s'aventure dans un partage avec le monde,
jusqu'à collaborer avec lui, et lui
emprunter ses moyens publicitaires. Une tendance
humaine néfaste a toujours poussé
l'église à s'efforcer
d'écarter d'elle l'opprobre de Christ (alors
que Moïse la regardait comme une richesse, Heb
11.26), puis la persécution plus ou moins
rude, plus ou moins larvée selon les lieux
et les moments
(Jn
15.20-21). Cette tendance conduit
également l'Église à tenter de
se faire accepter par la société qui,
plus encore aujourd'hui, est
imprégnée d'humanisme athée,
et qui, tenue par le prince de ce monde, ressent
toujours de l'allergie à l'égard de
l'Évangile, sachant bien que celui-ci menace
son hédonisme (morale qui fait du plaisir le
but de la vie). Le Christ est venu dans le monde y
apportant un « SIGNE QUI PROVOQUERA LA
CONTRADICTION »
(Luc
2.34) ; un signe, c'est
à dire une puissance surnaturelle de
vérité qui ne sera jamais comprise
par entendement naturel, ni admise, ni
supportée par le monde ; si bien que
celui-ci réagira en repoussant le Christ et
sa parole, en le persécutant lui et Son
Église ; cela, jusqu'à la
consommation des siècles.
« Saul, Saul, pourquoi me
persécutes-tu ? » La
contradiction ne cesse au niveau de l'individu que
lorsque l'Esprit-Saint a triomphé des
résistances du coeur humain, l'amenant
à la repentance et au salut. Que
l'Église sache qu'elle sort de sa voie en
cherchant à courtiser le monde, à
l'amadouer, à se concilier ses bonnes
grâces. D'abord, elle n'y réussira
jamais dans un climat de loyauté ; de
plus, en s'efforçant d'y parvenir, elle
flétrira sa véritable image, elle se
dégradera, elle perdra sa dignité et
sa force. Sur la terre, les chrétiens
évangéliques ont donc à
connaître une situation critique, et pour le
moins désagréable à vue
humaine, alors qu'ils ont dès à
présent, tant de magnifiques compensations
et consolations. En premier lieu, l'opprobre du
Christ leur rappellera constamment leur mission de
témoins de Jésus ; et celle-ci
leur procurera, s'ils l'honorent avec la puissance
de l'Esprit-Saint, les joies de l'amour dans
l'oeuvre de ramener des âmes humaines
à la vie. En second lieu, quelle consolation
n'ont-ils pas dans les encouragements de leur
Seigneur : « HEUREUX SEREZ-VOUS,
LORSQU'ON VOUS OUTRAGERA, QU'ON VOUS
PERSÉCUTERA ET QU'ON DIRA FAUSSEMENT DE VOUS
TOUTES SORTES DE MAL, Ont CAUSE DE MOI.
RÉJOUISSEZ-VOUS ET SOYEZ DANS
L'ALLÉGRESSE PARCE QUE VOTRE
RÉCOMPENSE SERA GRANDE DANS LES CIEUX, CAR
C'EST AINSI QU'ON A PERSÉCUTÉ LES
PROPHÈTES QUI ONT ÉTÉ AVANT
VOUS. »
(Mat
5.11-12)
À l'église
d'Éphèse, le Seigneur adresse un
terrible reproche : « MAIS CE QUE
J'AI CONTRE TOI, C'EST QUE TU AS ABANDONNÉ
TON PREMIER AMOUR »
(Apo
2.4) ; et le
rétablissement de cet amour
délaissé nécessite le conseil
suivant : « SOUVIENS-TOI D'OÙ
TU ES TOMBE, REPENS-TOI, ET PRATIQUE TES
PREMIÈRES OEUVRES... »
(verset
5). Étant donné
son objet, cette injonction de Jésus-Christ
peut être généralisée,
car tout éloignement d'une réelle
fidélité à la parole de Dieu
et à son esprit n'est pas autre chose qu'un
abandon du PREMIER AMOUR. En entrant dans la vie
nouvelle, chacun avait fortement au coeur de vivre
toute la parole de Dieu ; et c'est par la
suite que des
variations sont apparues. Remarquons la
netteté du terme employé par le
Seigneur : « Tu es
tombé » ; c'est une chute,
une déchéance qu'il constate. Son
désir impérieux est un retour
à l'accomplissement des PREMIÈRES
OEUVRES. Car les oeuvres de maintenant, celles que
voit le Seigneur, sont des oeuvres secondes !
Des oeuvres qui ne reflètent plus le premier
amour, qui ne portent plus le fruit qui demeure,
qui ne glorifient plus Dieu ! Ces
oeuvres-là, Jésus ne les aime pas.
Les premières oeuvres accomplies sous
l'empire du premier amour, étaient celles de
l'Église naissante. Elles étaient
empreintes de consécration et de
zèle, et s'accomplissaient par la crainte de
Dieu, dans la joie et la simplicité de
coeur. Dans le coeur de chacun, la parole
était une, et personne n'eut songé
à en discuter le moindre mot, ou à
l'interpréter selon son adaptation au temps
actuel, aux changements survenus dans la
pensée ou les vues du moment, aux exigences
de la culture moderne. L'Évangile
était donné pour être
vécu ; il fallait le vivre avec
zèle, tel était l'amour ; et
l'on savait, et l'on pouvait le vivre. La parole de
Dieu est éternelle, et l'adapter, c'est
l'altérer.
Considérations d'ensemble
Le culte apparaît comme une sainte
relation des croyants avec Dieu, afin de Lui rendre
honneur et gloire, en le louant et en l'adorant. Il
est l'occasion d'une rencontre entre tous les
fidèles, unis par le lien de l'esprit, et la
source d'un renouvellement pour tous. Il a le
caractère d'un service que le peuple
élu doit à son Dieu.
Le culte actualise l'alliance qui lie la
communauté chrétienne à Dieu,
et qui a été scellée en un
moment et en des circonstances
précises : « Il prit ensuite
une coupe ; et après avoir rendu
grâces, il la leur donna, en disant :
Buvez-en tous, car ceci est mon sang, le sang de
l'alliance, qui est répandu pour plusieurs,
pour la rémission des
péchés. »
(Mat
26.27-28) Le peuple élu
et son Dieu sont étroitement liés par
cette alliance qui est la voie du salut
éternel. Leurs positions respectives
présentent toutefois une différence
considérable, puisque c'est Dieu qui a
institué l'alliance, qui en prescrit les
clauses, qui dispense Sa grâce d'une infinie
richesse ; et que c'est le fidèle qui
se soumet et obéit.
Le culte doit aussi être
considéré comme un trait d'union
entre le passé où se situent les
grands actes de Dieu (l'incarnation, la
crucifixion, la résurrection), le
présent pour la continuation de l'adoration,
et l'avenir, plein de promesses du Royaume de Dieu.
« Pour eux, après l'avoir
adoré, ils retournèrent à
Jérusalem avec une grande joie ; et ils
étaient continuellement dans le temple,
louant et bénissant Dieu. ».
(Luc
24.52-53)
Le culte fortifie la foi, stimule
l'espérance et garde en éveil l'amour
de Dieu ; il est la convocation fraternelle
des cohéritiers de Christ qui
reçoivent ensemble la
bénédiction d'un puissant
renouvellement de l'Esprit, ainsi que le psaume 133
en porte l'évocation.
La constante
tentation
Les expériences passées et
toujours présentes montrent que, par un
affaiblissement de la foi et le retour à une
certaine indépendance de la volonté
humaine, se manifeste une fâcheuse tendance
à enfermer Dieu et Sa Parole dans les
conceptions de l'homme naturel. C'est alors que
l'on se rend maître des enseignements
bibliques pour les faire entrer dans les formes que
l'on a choisies et qui conviennent à la
chair. Tout en maintenant l'affirmation que l'on
veut servir et glorifier Dieu, ce sont les
préférences de l'homme qui
prévalent, et c'est soi-même que l'on
sert. En somme, le peuple en arrive à
disposer lui-même, selon ses propres
pensées et ses décisions, de son
Seigneur et de Sa Parole qu'il adapte à ses
intentions ; si bien qu'en fait, il recherche
sa propre satisfaction et se glorifie
lui-même sous des apparences
édifiantes. Les formes que l'on est convenu
d'adopter dans le culte, et qui finissent par
s'imposer, amènent la communauté
à se rendre un culte à
elle-même, car c'est elle qui recueille
directement la satisfaction de ce qu'elle
fait.
Pourtant, Dieu est un « Dieu
jaloux », qui n'admet aucun partage, et
qui peut seul concevoir et inspirer les voies par
lesquelles son peuple lui sera agréable et
le célébrera. Il rejette toute
offrande qui s'apparente à celle de
Caïn, celle dont la nature et la provenance
ont été choisies par l'homme. Seule
l'offrande d'Abel connue au moyen de la foi,
plaît à Dieu, car elle répond
à son attente. Cette offrande n'exprime rien
de la pensée propre de l'homme, ni de sa
propre capacité, et elle exprime le dessein
de salut de Dieu.
Tout ce qui a été conçu
en bas et provient des goûts ou des
intentions du coeur naturel ne sera jamais
accepté par Dieu, qui en détourne son
regard.
Le culte intérieur
Le culte communautaire se compose de celui
de chacun des participants ; aussi le Seigneur
veut-il avant tout que les vies lui soient
entièrement consacrées ; que les
coeurs soient remplis de miséricorde ainsi
que de cette affection fraternelle
recommandée de façon si pressante par
le Nouveau Testament, et que règne la
crainte de Dieu. L'insouciance, la dissipation et
toute inattention feront obstacle à la
valeur du culte. Tout membre de la
communauté doit être
préparé à occuper sa place
dans le culte et doit y venir pour y apporter une
participation effective par sa ferveur,
l'élan mystérieux de sa louange,
ainsi qu'au moyen du don qu'il a reçu. Dieu
n'a nul besoin ni désir de rassemblements
auxquels les participants attachent du prix
uniquement parce qu'ils pourront goûter de
l'enthousiasme dans une réjouissance
purement superficielle et charnelle où
l'esprit n'a aucune part. La joie qu'il convient
d'éprouver et d'exprimer par la
prière a son authentique source dans le
Seigneur (réjouissez-vous toujours dans le
Seigneur... Ph
4.4) Que l'on se souvienne que
Dieu sonde les coeurs et les reins, et qu'il juge
les sentiments et les pensées du coeur,
distinguant ce qui est de l'âme et ce qui est
de l'esprit
(Heb
4.12). Les louanges qui ne
montent pas des coeurs purs et sincères
prennent un caractère hypocrite ;
« Les lèvres fausses sont en
horreur à l'Éternel »
(Prov
12.22). Le Seigneur se propose
de mettre lui-même la louange sur les
lèvres de celui qui se confie en Lui, dont
le coeur s'ouvre entièrement à
l'humilité pour Le célébrer
avec amour.
Le fidèle disciple viendra au culte
de son église pour exprimer la joie qu'il
goûte à cause du salut qu'il a
reçu, et de la
présence de son Seigneur
(Ps
16.11 ; 43.3-5 ;
122***).
Il exprimera aussi sa
reconnaissance pour les délivrances et les
bienfaits dont ses frères, ses soeurs et lui
ont été l'objet ; pour le don
ineffable de Jésus
(2
Cor 9.15) et pour la grande
espérance qui illumine son chemin de chaque
jour. Enfin, le Saint-Esprit le conduira dans
l'adoration de son Dieu, dont il contemplera la
sainteté, la grandeur, la bonté, et
l'amour. Mais, pour cela, il importe qu'il trouve,
dans le déroulement du culte, la pleine
liberté de faire entendre sa prière
de reconnaissance et d'actions de grâce. La
pleine expression est donc indispensable ;
rien ne doit l'entraver.
Différences
entre le culte judaïque et le culte de
l'Église
Dans le culte judaïque, un
déroulement était
ordonné ; la forme y prenait une grande
importance et de nombreuses
cérémonies y étaient
comprises, enlaçant le peuple dans un
réseau de symboles. Il n'apparaissait pas de
séparation entre les lois du culte et les
lois de la vie civile. La circoncision restait en
vigueur. Un sanctuaire unique, à
Jérusalem, réunissait le peuple. Une
pureté légale était
établie et exigée, sans laquelle
aucun acte de culte ne pouvait avoir lieu. Des
sacrificateurs s'interposaient entre le peuple et
Dieu ; ils appartenaient à la tribu de
Lévi. Le culte se trouvait assujetti
à des formes gestuelles et
matérielles, et était à la
fois intérieur et extérieur. Tandis
que dans le culte de l'Église, l'amour
intérieur de l'homme
réconcilié avec son Dieu s'exprime
uniquement par sa voix. Au temps des
Évangiles, le culte Israélite ne
comportait plus de sacrifices, et se
déroulait dans des synagogues. Jésus
y parla
(Mat
4.23 ; 9.35 ;
13.54).
C'est dans la synagogue de
Nazareth qu'il lut le commencement du chapitre 61
d'Esaïe et annonça l'accomplissement
des paroles du prophète
(Luc
4.16 et suivants). Dans la
synagogue, la liturgie ne comprenait que des
prières, des cantiques (les psaumes), la
lecture des livres saints et une
prédication.
Origène (185-255) a dit :
loué soit Dieu de ce que le Christ a, sur la
terre, aboli ce qui, avant lui, semblait si grand
et de ce qu'il a élevé le culte dans
la sphère de l'invisible et de
l'éternité ! Lui-même, le
Seigneur Jésus, demande des oreilles
vraiment ouvertes et des yeux capables de voir
l'invisible.
Regards
sur le nouveau
Testament
Le culte chrétien ne saurait
être considéré comme devant
supporter des analogies avec les données de
l'Ancien Testament. Jésus n'a rien
imposé quant aux formes du culte de la
nouvelle Alliance, tout simplement parce qu'il faut
se garder de lui assigner des formes. Conservons
donc la liberté d'expression, la discipline
de l'ordre, et l'action du Saint-Esprit sur des
fidèles se rendant disponibles. Les
suggestions venant de la pensée humaine sont
à proscrire. La foi ardente, l'amour, les
dons, les ministères, la soumission des uns
aux autres, les voix que Dieu aime entendre
(fais-moi entendre ta voix ; car ta voix est
douce, et ta figure est agréable - Cant
des cant 2.14). Voilà
les seuls moyens du culte de l'Église.
Jésus lui-même a prié,
loué Dieu, chanté des cantiques
(Mat
26.30), et a
médité les Écritures en
enseignant. La parole recommande aux membres de
l'Église de ne pas manquer de se
réunir régulièrement, et de
s'exhorter réciproquement en toute sagesse,
par des psaumes, par des hymnes, par des cantiques
spirituels, chantant à Dieu sous
l'inspiration de la grâce. Retenons :
« chantant à Dieu » et
non pour une satisfaction humaine, ainsi que :
« sous l'inspiration de la
grâce » ; et non sous une
autre inspiration. Pensons également que
Jésus a promis sa présence
(Mat
18.20 ; 28.20).
A-t-on des exemples relatifs à des
moments de culte ? Quelques-uns uns : Actes
13.1-2 :
« pendant qu'ils servaient le
Seigneur... », Actes
16.12-15 ; Actes
20.7-12. D'autre part, le chapitre
14 de 1 Corinthiens, tout
en montrant la liberté qui règne dans
le rassemblement, fixe certaines limites à
l'exercice de la prophétie et du parler en
langue (2 ou 3), recommande que l'on ne parle pas
ensemble, mais chacun à son tour, et que
tout se fasse pour l'édification de
l'Église. Ce chapitre n'envisage pas
particulièrement le culte proprement dit, et
la louange ne paraît pas y tenir la
première place. Il s'agit plutôt de la
réunion d'édification et
d'enseignement.
L'adoration
en esprit
et en vérité
Lorsque le Seigneur Jésus proclama
devant la samaritaine le mode d'adoration nouveau,
il fit table rase de tout ce qui avait
précédé sous le régime
de la loi de Moïse, temps de l'ancienne
Alliance, et ouvrit la voie aux caractères
élevés du culte de la nouvelle
Alliance. « Vous adorez ce que vous ne
connaissez pas ; nous, nous adorons ce que
nous connaissons. » En effet, la nouvelle
Alliance annoncée par le prophète
Jérémie avait pour clause :
« tous me connaîtront ».
Ainsi, le nouveau culte sera pratiqué par
des hommes et des femmes nés de nouveau,
réconciliés avec Dieu, et qui ont
reçu la connaissance de leur Père
céleste par une révélation de
Jésus-Christ. Et voici la proclamation
fondamentale qui donne ses caractères
à l'adoration de Dieu dans le cadre de la
nouvelle Alliance, à l'adoration,
c'est-à-dire au culte comme au service de
Dieu dans son ensemble :
(Jean
4.23-24). « Mais
l'heure vient, et elle est déjà
venue, où les vrais adorateurs adoreront le
Père en esprit, et il faut que ceux qui
l'adorent, l'adorent en esprit et en
vérité. »
Cette proclamation régit tout le
comportement de l'Église qui, sous aucun
prétexte, ne doit revenir en arrière
et, par exemple, prendre raison de divers
éléments historiques puisés
dans l'A.T. pour justifier une musique
instrumentale bruyante ou des danses dans le culte
de l'église.
Les psaumes demeurent merveilleusement
utiles et enrichissants tant leur contenu
élève notre pensée, cependant
que les quelques détails de l'animation
musicale qu'ils se sont associés restent
localisés dans le passé
judaïque. L'Église de
Jésus-Christ se compose de vrais adorateurs,
d'hommes et de femmes qui marchent dans la
vérité, qui ont la
vérité pour ceinture et ont
revêtu la cuirasse de la justice ; aussi
n'exprimeront-ils que la vérité, qui
appartient exclusivement au domaine spirituel. Ils
sont conduits par l'Esprit de vérité
(Ro
8.14). L'adoration en esprit et
en vérité est le seul fruit que Dieu
puisse agréer ; toute autre adoration
perdrait sa réalité. L'Église,
corps de Christ, est le sanctuaire où Dieu
peut être adoré ; aussi le culte
rendu à Dieu par l'Église serait-il
profané si, abandonnant les positions
d'esprit et de vérité, la
communauté des fidèles cherchait
à faire naître une ambiance stimulant
l'enthousiasme, c'est-à-dire exaltant la
chair, et suscitant d'agréables
émotions. C'est une atmosphère
spirituelle due à l'Esprit-Saint qu'il
convient de rechercher, à l'exclusion de
l'agrément des sens et de toute joie
profane. « Adorer le Père », dit
Jésus ; en effet, le culte Lui est offert,
et l'adoration ne peut que se conformer à
l'essence de Dieu, qui est esprit.
« Faites tout pour la gloire de
Dieu » dit l'Écriture ; rien
en marge de ce grand objectif. En conclusion, le
culte de l'Église met en honneur la gloire
de Dieu par les voies de l'Esprit, et il
témoigne de la vérité qui
habite le corps de Christ. Alors, les
ténèbres disparaissent et la
lumière jaillit.
CONCLUSION
L'Église reste en vérité
« LE CORPS DE CHRIST » ou elle
cesse d'être elle-même. Elle s'attache
à toute la parole de Dieu, dans l'esprit
même où son maître l'a conduite
et où l'Esprit de vérité veut
encore la conduire, et ne s'en départit pas.
Nous servons dans un esprit nouveau. La lettre de
l'Écriture importe, mais sa portée
spirituelle appelle tout autant notre
fidélité que la lettre en premier
lieu. Et cette portée spirituelle nous a
été enseignée par le Seigneur
lui-même, particulièrement dans le chapitre
5 de Matthieu :
« mais, moi, je vous dis... ».
Prenons garde aux sollicitations néfastes
qui nous entraîneraient hors de la
vérité, notre époque en est
généreuse. Aucune d'elle ne peut
passer au filtre de la parole de Dieu
consciencieusement gardée. Nous
désirons un Évangile déployant
sa puissance comme aux débuts de
l'Église ; alors repentons-nous et
revenons aux premières oeuvres, celles de
cette Église, et peut-être aussi
à celles que nous avons connues sous
l'empire du premier amour. Il y a une promesse qui,
en ce temps de la fin, nous concerne
particulièrement, la voici :
« Parce que tu as gardé ma parole
avec persévérance, moi aussi je te
garderai à l'heure de l'épreuve qui
va venir sur l'humanité entière, et
mettre à l'épreuve les habitants de
la terre. Je viens bientôt. Tiens ferme ce
que tu as, pour que nul ne te prenne ta
couronne. »
(Apo
3. 10 - 11. T O B )
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