Au mois d'octobre 1912, la communication, suivante fut adressée aux
fidèles de l'Eglise réformée de Nîmes et à quelques amis du
dehors :
M. le pasteur Babut devant achever le 12 décembre
prochain la cinquantième année de son ministère, une Commission,
représentant le Conseil presbytéral de l'Eglise de Nîmes et le Comité
réformé évangélique, a été chargée d'organiser une séance solennelle
qui consacrerait ce souvenir et où l'on présenterait au cher et vénéré
pasteur les voeux de ses paroissiens, de ses admirateurs, de ses
nombreux amis. On voudrait aussi lui offrir un témoignage de
respectueux attachement, et ce que nous avons pensé
devoir lui être, entre autres choses, particulièrement agréable, c'est
la publication d'un volume de ses sermons et d'un volume de ses
articles théologiques. M. Babut aurait ainsi la joie de faire du bien
par sa plume, comme il en fait par sa parole. Vous partagez
certainement notre profond respect et notre vive reconnaissance pour
cet éminent et dévoué serviteur de Dieu, et nous venons vous demander
votre signature sur l'adresse de sympathie qui lui sera remise, et
votre souscription pour le témoignage d'affection qui lui sera offert.
Avec tous nos remerciements pour votre adhésion cordiale,
nous vous prions d'agréer, M. nos chrétiennes salutations.
Au nom de la Commission :
Louis TRIAL, pasteur.
GUSTAVE FABRE, pasteur.
Le double désir exprimé dans cette circulaire a été réalisé. Le dimanche 15 décembre 1912, le cinquantenaire pastoral de M. Babut a été célébré dans une cérémonie imposante au temple de l'Oratoire, à Nîmes ; une adresse de respectueuse affection, couverte de nombreuses signatures, lui a été remise ; des prières ferventes, d'émouvantes allocutions, de beaux chants ont fait de cette journée une vraie journée d'édification. De plus, le résultat de la souscription ouverte à cet effet permet, comme on le pensait, la publication d'un volume de sermons de M. Babut et d'un volume de ses travaux théologiques. Nous offrons aujourd'hui au public religieux le volume de sermons. Ceux qui ont le privilège d'entendre l'éloquent et pieux pasteur de Nîmes (et nous demandons à Dieu que ce privilège leur soit longtemps conservé) seront heureux de retrouver ici le souvenir de sa parole si profondément chrétienne ; ceux qui n'ont pas l'occasion de s'asseoir au pied de sa chaire auront au moins un écho de sa voix. Tous y trouveront pour leur âme un bien réel, d'autant qu'en l'éprouvant eux-mêmes, ils auront aussi le sentiment que ce bien, ils le procurent à d'autres, puisque, selon le désir formel de M. le pasteur Babut, le produit de la vente du volume est consacré à l'oeuvre des Missions. Que Dieu mette sur cette publication faite pour sa gloire le sceau même de son Esprit !
LA COMMISSION DU CINQUANTENAIRE.
Comme on le voit par les lignes qui précèdent, mes amis sont plus que
moi responsables de la présente publication. À plus forte raison,
toute la responsabilité de leurs appréciations trop bienveillantes
leur appartient-elle exclusivement. Ce n'est pas sans quelque regret
que je laisse figurer celles-ci en tête de la présente
publication : « Soli deo gloria ! » Comme je le
disais dans la préface de mon premier volume, ce qu'il peut y avoir de
bon dans ces pages doit être attribué à Dieu et à sa Parole, que je me
suis toujours efforcé d'interpréter avec fidélité ; le reste
vient de moi !
La plupart des discours réunis ici ont pour sujet
et pour texte des événements de la vie du Sauveur, notamment ceux qui,
d'après l'enseignement des apôtres, ont un rapport direct avec notre
salut. On pourrait les intituler : « Quelques aspects de la
personne, de la vie et de l'oeuvre de Jésus-Christ. »
Ces sermons ont tous été prêchés à une date assez
récente. Quoique mes convictions n'aient pas changé, j'ai peine à me
retrouver moi-même dans mes anciens discours. Lorsque j'aborde à
nouveau un texte déjà traité une ou plusieurs fois, ce qui n'est pas
rare, je ne relis pas mes vieux manuscrits. Sous la poussière où ils
dorment, trouvera-t-on quelque chose d'utile à publier et d'approprié
aux besoins de la génération contemporaine ? On en jugera après
ma mort, si l'on pense qu'il vaut la peine de remuer et de fouiller ce
bagage de plus d'un millier de sermons.
Je ne puis terminer ces lignes sans exprimer ma
reconnaissance à tous ceux qui, de près ou de loin, m'ont témoigné
leur sympathie à l'occasion du cinquantenaire de
mon ministère, soit par leurs lettres, soit par leurs signatures
apposées sur une adresse. Dieu et les hommes ont été très bons pour
moi. Puisse la présente publication contribuer à les servir, et en
même temps apporter un modeste secours à notre chère Société des
Missions, dont les besoins sont plus urgents que jamais !
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