Les pages qui
suivent forment une documentation
d'un intérêt exceptionnel, et cela
à un double point de vue :
Elles nous montrent la puissance
suggestive, mystique, contagieuse du
bolchévisme dans un pays comme la Chine.
Tous ceux qui désirent se renseigner sur le
terrible danger qu'il représente dans le
monde, y trouveront des informations
précieuses et authentiques.
Mais ces pages sont aussi un document de
la puissance de Dieu qui a soutenu,
protégé et finalement
délivré ses serviteurs sans
défense, quoiqu'Il ait permis que leur foi
fût éprouvée jusqu'à la
dernière limite. M. Bosshardt, au moment de
sa libération après dix-huit mois de
captivité atroce, était malade
à la mort. Son coeur, affaibli par une
pleurésie et gravement atteint par le
« béribéri »,
aurait cédé, de l'avis des
médecins, au bout de peu de jours...
Cette histoire présente,
malgré bien des différences, des
analogies frappantes avec celle de la
captivité, presque aussi longue, de MM.
Fischle, Walther et Kilpper de la Mission de
Bâle, en 1929-30 (1). Dans les deux
cas, les
communistes
n'ont pas tenu leur parole et ont seulement
relâché un seul captif après
avoir obtenu la rançon exigée pour
tous ensemble. Dans les deux cas, ils ont
jeté un défi au Dieu
tout-puissant
(2) ;
et
dans les deux cas la libération a finalement
eu lieu sans que les cruels capteurs, qui avaient
manqué à leur parole, obtinssent une
nouvelle rançon.
Le livre de M. Bosshardt est donc un
document mettant en contraste la folie des hommes
et la puissance souveraine de notre Dieu.
« Nous ne voulons pas vous laisser
ignorer, frères, au sujet de la tribulation
qui nous est survenue en Asie, que nous avons
été excessivement accablés,
au delà de nos forces, de telle sorte
que nous désespérions même
de conserver la vie. Et nous regardions comme
certain notre arrêt de mort, afin
de ne pas placer notre confiance en
nous-mêmes, mais de la placer en Dieu qui
ressuscite les morts. C'est Lui qui nous a
délivrés.... vous-mêmes
aussi nous assistant de vos prières,
afin que la grâce obtenue pour nous par
plusieurs soit pour plusieurs une occasion de
rendre grâces à notre
sujet. »
(2
Cor. 1. 8-11.)
Ce récit est dédié aux chrétiens de toute tribu, de tout peuple et de toute nation qui, pendant dix-huit mois, n'ont cessé de lever leurs mains vers Dieu pour obtenir la libération de nos frères les missionnaires Hayman et Bosshardt, et qui ont eu la joie de voir l'exaucement de leurs prières au matin de Pâques 1936.
« Pierre était gardé dans la prison, mais l'Eglise faisait sans cesse des prières pour lui. » (Actes 12.5.)
Les faits suivants,
dictés dans la
faiblesse et la maladie, sont le récit exact
des expériences faites au milieu des
communistes chinois, pendant une captivité
de dix-huit, mois, du 1er octobre. 1934 au 12 avril
1936 (dimanche de Pâques). Mon seul but, en
écrivant ces lignes, est de donner gloire
à Dieu qui m'accorda, jour après
jour, la force et la grâce nécessaires
pour supporter chaque nouvelle épreuve. je
prie aussi afin que les nombreux amis qui ont si
fidèlement intercédé en ma
faveur, soient encouragés en voyant comment
le Seigneur, dans ses voies incomparables, a
répondu à leurs prières.
Pendant les trois premiers mois de notre
captivité, nous avons pu noter les
événements et indiquer les lieux
parcourus. Mais à l'époque de notre
fuite, ces notes furent trouvées en notre
possession, elles furent confisquées en
même temps que notre Nouveau Testament et un
exemplaire des Daily Light ou pain
quotidien ; tout cela fut détruit par
les chefs communistes. Quand nous dirons que nous
avons parcouru (le plus souvent à pied)
environ 10.000 kilomètres, dans les
provinces de Kweichow, Szechwan, Hupeh, Hunan et
Yunnan, et que nous avons été
logés dans 300 maisons différentes,
le lecteur comprendra qu'il n'est pas toujours
possible de raconter les faits dans leur ordre
strictement chronologique. Il n'est pas facile non
plus de se rappeler exactement la route suivie, car
nous avons souvent voyagé de nuit, par des
sentiers détournés, et on nous
laissait intentionnellement ignorer où nous
étions. Poser des questions sur les
régions traversées n'aurait eu
d'autre résultat que d'éveiller la
méfiance de nos geôliers. Pour nous
empêcher de devenir trop familiers avec nos
gardiens, ils étaient changés
fréquemment, et j'estime à trois
cents le nombre de ceux qui furent chargés
de nous surveiller ; en
général un seul homme était
désigné, parfois il y en avait
plusieurs.
On a souvent prétendu que nos
ravisseurs étaient de vulgaires
« bandits » ou
« brigands » à cause des
méthodes employées, mais la
vérité m'oblige à dire que
nous étions prisonniers de communistes
convaincus, disciples de Marx et de Lénine,
agissant exactement selon les principes
édictés par ces deux hommes. Ils sont
en contact constant par T. S. F. avec d'autres
bandes et travaillent en collaboration avec M. P.
S. S., appelant la Russie leur mère.
Reconnaissons le danger terrible et subtil de cette
menace rouge contre la civilisation, la famille et
la religion, menace à laquelle on ne peut
résister qu'en brandissant
l'épée de l'Esprit et en s'abritant
du bouclier de la foi. C'est un combat qui se livre
dans les lieux célestes. Prions pour ces
multitudes épuisées, semblables
à des brebis sans berger, et faisons tout ce
qui est en notre pouvoir pour leur donner la Parole
de Dieu avant qu'ils ne « croient au
mensonge ». Les camarades sont
exhortés à viser à la
révolution mondiale et leur conscience est
tellement faussée par cet enseignement,
qu'ils arrivent à considérer la vertu
comme une faiblesse et la pratique du vice comme un
devoir. Le communisme est la seule religion qu'il
leur faut.
Quand le Seigneur envoya ses disciples avec
cet ordre : « Allez par tout le
monde et prêchez la bonne nouvelle à
toute créature », Il se
rendait bien compte qu'Il les envoyait dans le camp
ennemi. « Voici je vous envoie comme
des brebis au milieu des loups »,
leur avait-Il dit. C'était
particulièrement vrai pour nous, tandis que
nous étions parmi ces impies, mais on
pouvait voir la main de Dieu s'opposant aux fureurs
de l'homme.
L'auteur de ces expériences croit
fermement que, une fois de plus, l'ennemi des
âmes s'est abusé lui-même ;
ce qu'il avait entrepris afin d'entraver
l'avancement du royaume de Dieu, contribuera au
contraire à le faire progresser. À
Dieu soit toute la gloire !
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