Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

Note des Éditeurs

-------

M. & Mme R -A. BOSSHARDT-PIAGET



Les pages qui suivent forment une documentation d'un intérêt exceptionnel, et cela à un double point de vue :
Elles nous montrent la puissance suggestive, mystique, contagieuse du bolchévisme dans un pays comme la Chine. Tous ceux qui désirent se renseigner sur le terrible danger qu'il représente dans le monde, y trouveront des informations précieuses et authentiques.
Mais ces pages sont aussi un document de la puissance de Dieu qui a soutenu, protégé et finalement délivré ses serviteurs sans défense, quoiqu'Il ait permis que leur foi fût éprouvée jusqu'à la dernière limite. M. Bosshardt, au moment de sa libération après dix-huit mois de captivité atroce, était malade à la mort. Son coeur, affaibli par une pleurésie et gravement atteint par le « béribéri », aurait cédé, de l'avis des médecins, au bout de peu de jours...

Cette histoire présente, malgré bien des différences, des analogies frappantes avec celle de la captivité, presque aussi longue, de MM. Fischle, Walther et Kilpper de la Mission de Bâle, en 1929-30 (1). Dans les deux cas, les communistes n'ont pas tenu leur parole et ont seulement relâché un seul captif après avoir obtenu la rançon exigée pour tous ensemble. Dans les deux cas, ils ont jeté un défi au Dieu tout-puissant (2; et dans les deux cas la libération a finalement eu lieu sans que les cruels capteurs, qui avaient manqué à leur parole, obtinssent une nouvelle rançon.

Le livre de M. Bosshardt est donc un document mettant en contraste la folie des hommes et la puissance souveraine de notre Dieu.

« Nous ne voulons pas vous laisser ignorer, frères, au sujet de la tribulation qui nous est survenue en Asie, que nous avons été excessivement accablés, au delà de nos forces, de telle sorte que nous désespérions même de conserver la vie. Et nous regardions comme certain notre arrêt de mort, afin de ne pas placer notre confiance en nous-mêmes, mais de la placer en Dieu qui ressuscite les morts. C'est Lui qui nous a délivrés.... vous-mêmes aussi nous assistant de vos prières, afin que la grâce obtenue pour nous par plusieurs soit pour plusieurs une occasion de rendre grâces à notre sujet. » (2 Cor. 1. 8-11.)

 

 

 

Ce récit est dédié aux chrétiens de toute tribu, de tout peuple et de toute nation qui, pendant dix-huit mois, n'ont cessé de lever leurs mains vers Dieu pour obtenir la libération de nos frères les missionnaires Hayman et Bosshardt, et qui ont eu la joie de voir l'exaucement de leurs prières au matin de Pâques 1936.
« Pierre était gardé dans la prison, mais l'Eglise faisait sans cesse des prières pour lui. » (Actes 12.5.)




PRÉFACE


Les faits suivants, dictés dans la faiblesse et la maladie, sont le récit exact des expériences faites au milieu des communistes chinois, pendant une captivité de dix-huit, mois, du 1er octobre. 1934 au 12 avril 1936 (dimanche de Pâques). Mon seul but, en écrivant ces lignes, est de donner gloire à Dieu qui m'accorda, jour après jour, la force et la grâce nécessaires pour supporter chaque nouvelle épreuve. je prie aussi afin que les nombreux amis qui ont si fidèlement intercédé en ma faveur, soient encouragés en voyant comment le Seigneur, dans ses voies incomparables, a répondu à leurs prières.

Pendant les trois premiers mois de notre captivité, nous avons pu noter les événements et indiquer les lieux parcourus. Mais à l'époque de notre fuite, ces notes furent trouvées en notre possession, elles furent confisquées en même temps que notre Nouveau Testament et un exemplaire des Daily Light ou pain quotidien ; tout cela fut détruit par les chefs communistes. Quand nous dirons que nous avons parcouru (le plus souvent à pied) environ 10.000 kilomètres, dans les provinces de Kweichow, Szechwan, Hupeh, Hunan et Yunnan, et que nous avons été logés dans 300 maisons différentes, le lecteur comprendra qu'il n'est pas toujours possible de raconter les faits dans leur ordre strictement chronologique. Il n'est pas facile non plus de se rappeler exactement la route suivie, car nous avons souvent voyagé de nuit, par des sentiers détournés, et on nous laissait intentionnellement ignorer où nous étions. Poser des questions sur les régions traversées n'aurait eu d'autre résultat que d'éveiller la méfiance de nos geôliers. Pour nous empêcher de devenir trop familiers avec nos gardiens, ils étaient changés fréquemment, et j'estime à trois cents le nombre de ceux qui furent chargés de nous surveiller ; en général un seul homme était désigné, parfois il y en avait plusieurs.

On a souvent prétendu que nos ravisseurs étaient de vulgaires « bandits » ou « brigands » à cause des méthodes employées, mais la vérité m'oblige à dire que nous étions prisonniers de communistes convaincus, disciples de Marx et de Lénine, agissant exactement selon les principes édictés par ces deux hommes. Ils sont en contact constant par T. S. F. avec d'autres bandes et travaillent en collaboration avec M. P. S. S., appelant la Russie leur mère. Reconnaissons le danger terrible et subtil de cette menace rouge contre la civilisation, la famille et la religion, menace à laquelle on ne peut résister qu'en brandissant l'épée de l'Esprit et en s'abritant du bouclier de la foi. C'est un combat qui se livre dans les lieux célestes. Prions pour ces multitudes épuisées, semblables à des brebis sans berger, et faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour leur donner la Parole de Dieu avant qu'ils ne « croient au mensonge ». Les camarades sont exhortés à viser à la révolution mondiale et leur conscience est tellement faussée par cet enseignement, qu'ils arrivent à considérer la vertu comme une faiblesse et la pratique du vice comme un devoir. Le communisme est la seule religion qu'il leur faut.

Quand le Seigneur envoya ses disciples avec cet ordre : « Allez par tout le monde et prêchez la bonne nouvelle à toute créature », Il se rendait bien compte qu'Il les envoyait dans le camp ennemi. « Voici je vous envoie comme des brebis au milieu des loups », leur avait-Il dit. C'était particulièrement vrai pour nous, tandis que nous étions parmi ces impies, mais on pouvait voir la main de Dieu s'opposant aux fureurs de l'homme.

L'auteur de ces expériences croit fermement que, une fois de plus, l'ennemi des âmes s'est abusé lui-même ; ce qu'il avait entrepris afin d'entraver l'avancement du royaume de Dieu, contribuera au contraire à le faire progresser. À Dieu soit toute la gloire !

P. -A. Bosshardt.



1
) Seize mois de captivité chez les brigands chinois, par E. Fischle. 197 pages, frs. 3.50. Mission de Bâle, aven. Bergières 1, Lausanne. 

- Table des matières Chapitre suivant