Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

PRÈS DU « VIVANT »

suite

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De loin !

« Après avoir saisi Jésus, ils l'emmenèrent, et le conduisirent dans la maison du grand-prêtre. Pierre suivait de loin. »
C'est ce qui l'a perdu ! C'est ce qui en a perdu tant d'autres.

Suivre Jésus de près, ce serait garder au fond de tes préoccupations celle de lui ressembler. - « Un coeur qui ressemble au tien, mon Sauveur. » - Ce serait arracher de ta vie tout ce que tu sais qu'il déteste, aller là où l'on parle de lui, et accepter « d'être aussi de ces gens-là ! »

Devant cet idéal, on pense avec un serrement de coeur à tous ceux qui se contentent de n'être pas hostiles. Pas hostiles ! Comme si cela suffisait ! Hérode non plus, n'était pas hostile à Jean-Baptiste. Pilate non plus, n'était pas hostile à Jésus.

Sur les traces de Pierre, il y a tous ceux qui se dissimulent dans la foule partout où leur Maître est impopulaire ; tous ceux qui lui faussent compagnie dès qu'il est menacé, qui cachent leur insigne d'unionistes ou d'abstinents pour éviter les quolibets ; qui cachent pour d'autres entreprises, leur anneau de mariage.

Il y a aussi ces catéchumènes d'hier qui ont gardé un certain respect, des préventions favorables, le souvenir de certaines relations agréables, mais rien de plus ; et qui réapparaissent de temps à autre quand on les sollicite. Il y a ces époux qui ont insensiblement oublié leurs promesses ; on s'abstient du culte par exception, et l' exception devient la règle ; à moins que le mari délègue sa femme, et s'en contente ; comme si l'on pouvait être pratiquant par procuration !

Oh ! Jésus n'est pas tout à fait abandonné. On n'a peut-être pas commis de scandales. On suit, mais de loin !
Voilà ce qui compromet l'oeuvre de Dieu, et comment son parfum s'évente. Il avait bien raison, celui qui disait un jour : « Le Christianisme serait dans le monde une force incomparable, s' il n'avait pas tant d'adhérents ! »

Dans ces conditions, pas de joie. C'est le châtiment de la paresse et de la lâcheté. On ne peut l'esquiver ; les vraies joies sont pour les hardis qui vont au-devant de la peine.

Surtout, c'est ainsi que se préparent les chutes. Pierre est donc tombé pour s'être éloigné. Il n'était plus assez près de son Maître pour être compromis. Il n'est pas le seul. Ceux qui font comme lui seront toujours sur le chemin des défaillances.



Malentendu.

Il y a entre le Christ et beaucoup un lourd malentendu. Ce qu'il offre, on n'en veut pas. On va chercher auprès de lui ce qu'il ne veut pas et ne peut pas donner.

Tous ces malades qui accouraient sur son passage, venaient pour être guéris, de corps. Lui voulait guérir les âmes.

Tous ces patriotes croyaient saluer en lui le libérateur du pays. Lui voulait libérer les consciences.

Tous ces pauvres venaient à celui qui parlait de trésors, de perles, de banquets, pour avoir ça. Lui voulait enrichir les coeurs.
Ils ne sont restés que onze, et quelques femmes, et quelques-uns en secret. Ceux qui ont dissipé le malentendu, qui ont compris qu'il ne fallait pas abaisser le Christ à leurs désirs, mais hausser leurs désirs jusqu'au Christ.

Le confort, la richesse, la santé, le succès, sont choses réelles, et très bonnes. Mais vous pensez bien que Jésus n'est pas mort, solitaire, sur une croix, pour vous obtenir ces biens-là. Il n'a pas promis du pain à qui a faim de justice, ni de l'argent à qui a le coeur pur, ni des honneurs à qui procure la paix. Il y a malentendu quand c'est cela que nous cherchons auprès de lui.
Nous le savons bien du reste. Alors nous faisons de notre vie deux parts : l'une consacrée à la poursuite de nos désirs, l'autre réservée à Jésus-Christ. Or il ne veut pas de ce partage. N'obligeant personne à prendre ce qu'il offre, il ne veut le donner qu'à celui qui renonce à tout le reste parce qu'il a compris que c'est la seule chose qui vaille la peine d'être voulue.

Pauvres de nous ! Au milieu de nos plaisirs, de nos ambitions déçues ou satisfaites, de notre course au bonheur, une nostalgie nous prend d'une vie qui serait tout entière à lui, d'une vie où on donnerait tout pour tout recevoir de lui seul, d'une vie où il n'y a plus de malentendu parce qu'il n'y a plus de partage !

Herr, nimm mir, was mich trennt von Dir.
Herr, gîb mir, was mich führt zu Dir.
Herr, nimm mich mir, und gib mich Dir !
 
Seigneur, prends-moi ce qui me sépare de toi.
Seigneur, donne-moi ce qui me conduit à toi.
Seigneur, prends-moi à moi et donne-moi à toi



Le  trouble-fête.

Dans un roman paru ces dernières années, on voit le nouveau propriétaire d'un château, un riche de la guerre, parvenu douteux, qui s'entretient avec le bon vieux jardinier resté sur le domaine.
« Vous croyez au Seigneur, Jérôme ?
- Moi, Monsieur, je ne crois qu'à ça
- Pour moi, je ne dis pas qu'il n'existe pas. Seulement, dans les affaires, il vaut mieux n'en pas trop parler... Il me gêne ; alors, je m'en passe ! »

C'est bien ça ! il gêne, alors on s'en passe ; comme de son vivant ces Gadaréniens qui l'avaient prié de quitter leur territoire, parce qu'ils avaient peur de cette puissance de guérison, mais aussi de destruction. Et dans sa patrie, que de gens qui ont essayé de se débarrasser de lui !

Aujourd'hui, c'est la même chose. Il en est beaucoup qui voudraient le faire disparaître. D'autres se contentent de le reconduire au delà de la frontière de leur vie, et de le parquer dans les maisons où on l'invoque. Avoir encore des relations ouvertes avec lui ! pour ceux-là, c'est presque une honte. Être vu sur le seuil d'un temple, ce serait être pris en faute.
Et chez ceux-là même qui ont gardé de vagues habitudes chrétiennes, le nom de Jésus n'est plus prononcé qu'auprès du lit des enfants, le soir, à la dérobée. Ailleurs, jamais




Qu'est-ce qu'il a donc fait pour qu'on ne veuille plus de lui ?
C'est un trouble-fête ! Sa présence et son action ont apporté dans le monde un bouleversement prodigieux. C'est vrai ! Il y en a des gens qui auraient été plus tranquilles si Jésus n'était pas venu ! Il y en aurait eu, du sang épargné, et des martyrs qui auraient doucement traversé l'existence !

Sans lui, que d'argent on aurait mis de côté ; que de plaisirs on aurait pu s'accorder ! Combien de jeunes gens qui n'auraient étouffé sous l' oppression de parents chrétiens, et qui n'auraient pas eu ce malaise en retrouvant au retour de certaines expéditions, leur Bible sur la table, ou contre leur mur, telle gravure souvenir de leur instruction religieuse.

Non, tout ce qu'il a empêché et bousculé, Jésus, dans nos vies !
Un trouble-fête ? D'accord. Mais à qui la faute ? Le coupable, est-ce lui ou toi ?

En effet, pendant sa vie, des hommes lui ont demandé s'il était venu pour les tourmenter ; mais c'étaient des démoniaques. Des hommes ont voulu le chasser, mais c'étaient des superstitieux, des hypocrites, ou des lâches. Il y a eu des heures où il t'a gêné ; mais est-ce que c'était les plus belles ? En es-tu fier, aujourd'hui, de ces heures ?
Et les victimes des turpitudes humaines, on les oublie ? Les lésés, les malades, tous les esclaves des hommes, tous les esclaves de leur vice ? Toute cette foule anonyme d'où monte un chant de reconnaissance au Libérateur, on n'en tient pas compte ?
C'est bien sûr, tous les apôtres du bien ont été des trouble-fête. Valait-il mieux laisser faire, et livrer le monde à la putréfaction ?
Vous croyez qu'il aurait été plus tranquille ? Est-ce qu'il est vraiment plus tranquille, le jeune homme qui a piétiné l'honneur ? L'avarié qui se traîne comme une épave ? Est-ce l'esprit de Jésus-Christ qui a empoisonné tant de foyers et perdu tant d'enfants ? Plus tranquille ? Allons donc ! Mais c'est ce qui reste de son esprit dans le monde, qui empêche le monde de crouler.

Ah ! Dieu soit béni, si Jésus nous dérange, et s'il nous fait souffrir ! Garde-le dans ton territoire, pour tous les démons qui restent à chasser. Et au lieu de l'éloigner, supplie-le de rester avec toi : c'est l'Ami suprême !

Regarde autour de toi, chez toi peut-être. Les chagrins les plus amers ne sont pas venus de la maladie, des revers de fortune ou des deuils ; ils sont venus de ce que, sous des apparences qui sauvaient la face, on avait fini par perdre de vue Jésus-Christ.

Reste près de lui. N'aie pas peur de te compromettre avec lui. Peut-être bien qu'alors, ce sera l'éloignement de certains amis, et la moquerie. Mais tu connaîtras la joie « d'avoir été jugé digne de souffrir pour lui ».



Le « 
porteur du Christ ».

C'est le nom d'un des saints les plus populaires du catholicisme, saint Christophe, ou le Christophore et c'est le sujet de nombreuses légendes. En voici une :

Il y avait une fois un homme très grand et très fort. Et il s'ennuyait. L'idée lui vint d'aller chercher un roi au service duquel il pût employer sa vigueur et qui fût digne de son service. Il crut l'avoir trouvé, quand il s'aperçut que ce puissant monarque tremblait quand on lui parlait du diable : « Le diable, se dit-il, est un plus grand roi », et il alla à sa recherche. Il n'eut pas de peine à le trouver et se mit à son service. Mais une nouvelle déception l'attendait le diable tremblait quand il rencontrait une croix !

Il se mit à la recherche de quelqu'un qui pût lui expliquer cette croix et il rencontra un moine qui l'instruisit dans la foi chrétienne « Voilà, se dit-il, un roi qu'il vaut la peine de servir Que dois-je faire pour lui ? » - Il te faudra, dit le moine, t'imposer de fréquents jeûnes. - je ne saurais, j'ai trop grand appétit ! - Il faudra t'astreindre à des heures de méditation et de prière. - Je m'endors quand je ne suis pas occupé. - Eh ! bien, dit l'homme de Dieu, emploie-toi au service du Christ comme tu es. Tu connais le fleuve qui coule près d'ici ; de nombreux voyageurs se noient en essayant de le traverser. Porte-les sur tes épaules d'une rive à l'autre, pour l'amour du Christ.

« Voilà qui me convient », dit le géant. Et, arrachant un sapin en guise de bâton, il se mit à transporter les voyageurs. Et il le fit de longues années, fidèlement. Or, une nuit, il fut réveillé par un appel, et vit un petit enfant qui lui tendait les bras, demandant à être porté de l'autre côté du fleuve. Souriant, le géant le souleva à bras tendus, le mit sur son épaule, ramassa son sapin et s'engagea dans les flots.

Mais, à mesure qu'il avançait, le fleuve semblait grossir et bouillonner, et l'enfant pesait lourdement sur son épaule. Il n'avançait qu'avec peine au sein des eaux tumultueuses, il allait lâcher pied, et perdre le petit enfant qui avait mis en lui sa confiance... Rassemblant toutes ses forces, il se lança à la nage, atteignit la rive avec son précieux fardeau, et s'étendit pantelant, sur la grève.
Alors il vit se dresser devant lui, non un enfant, mais le Seigneur Jésus, qui lui dit : « Bon et fidèle serviteur, aujourd'hui tu as porté ton Maître ; entre dans sa joie éternelle ! »

C'est depuis ce temps-là qu'on appelle cet homme Christophe, le porteur du Christ.



Il 
vaut la peine de vivre.

« Porteur du Christ ! » quel admirable titre ! Cet homme qui a tant de force à dépenser, et qui s'ennuie, c'est toi. Ton corps et ton coeur sont gonflés de forces inemployées. Et il y en a des rois et des reines qui briguent ton service : le Plaisir, auquel certains se sont donnés jusqu'à ce que mort s'ensuive, l'argent, l'ambition, la passion, l'alcool...
Il y en a un qui voudrait aussi t'embaucher.

Le Christ réclame, pour traverser le fleuve impur du monde, des épaules capables de le porter, de se charger de son idéal ; des intelligences décidées à aller jusqu'au fond de sa pensée, et des âmes résolues à aller jusqu'au bout de son amour, d'être à travers la vie, des porteurs de justice, de pureté, de joie.

Il arrive parfois que cet idéal paraît bien lourd, et le fleuve bien malpropre... ou au contraire bien attirant à qui se laisserait aller au fil de l'eau. Il arrive qu'on est lâché par ceux-là même qui avaient promis d'aller jusqu'au bout avec nous, ou qu'on voit mourir tel compagnon dont la présence était si bonne. Qu'importe ? Il vaut la peine de vivre, quand on vit pour être un Christophore, un porteur du Christ.

Et celui-là même qui nous a appelés à nous charger de son idéal, est capable de nous porter.


 
Si eux ils avaient abandonné la
partie ?...
(Un rêve)

Je regardai, et je vis dans mon rêve cinq hommes - Pierre, André, Matthieu, Jean et Paul - assis au penchant d'une colline qui dominait la mer de Galilée. Vingt ans s'étaient écoulés depuis le « jour de Pentecôte » ; et ils s'étaient donné rendez-vous ici pour discuter une crise survenue dans la vie et le programme de trois d'entre eux.

La vie les avait maltraités ; leur travail les avait épuisés. Paul avait subi la perte de tous ses biens ; Pierre avait tout quitté pour suivre Christ, et on venait de faire à Matthieu la proposition fort attrayante de rentrer dans son ancien office aux douanes, avec un joli traitement.

Comme d'habitude, ce fut Pierre qui entama la discussion.
« Simon le Tanneur a hérité des propriétés de son frère qui fut pêcheur à Bethsaïda, et un de mes bons amis. Et il a offert de me fournir un complet équipement de pêcheur, bateaux, agrès, filets et tout, en plus d'une industrie prospère établie à Capernaüm. Ce me semble être une occasion vraiment providentielle ; du fait surtout que ma belle-mère vient d'ouvrir un hôtel pension à Capernaüm, et qu'il ne me coûtera presque rien de vivre avec elle, au moins pendant les dures semaines du début. Je gagnerai joliment et je ferai des épargnes, en ne travaillant que cinq jours par semaine. Ainsi j'aurai tous mes dimanches et samedis pour faire de l'évangélisation dans les villes autour du lac. Les années commencent à me peser, et je crains que je ne puisse plus continuer à l'allure intense de ces dernières années. Et puis aussi, j'ai besoin d'argent. » Paul dit : - « Aquilas et Priscille ont largement prospéré dans la manufacture de tentes à Éphèse, et ils m'ont offert une bonne position avec un excellent salaire : il s'agirait d'établit un comptoir à Philippes et de là de rayonner, et surveiller leurs intérêts dans les principales villes de Macédoine. Je connais le travail. Ce ne sera pas plus pénible pour moi que le soin de toutes les Églises. J'aurai de nombreuses occasions de travail chrétien, et je pourrai mettre un peu de côté en vue des mauvais jours que je vois approcher. »

Matthieu dit à son tour : - « Mon histoire de la vie de Jésus se vend très bien, et me rapporte assez pour subvenir à tous mes frais d'existence ; mais toute mon expérience de commerçant me dit que je dois me permettre une marge pour l'avenir ; la persécution pourrait survenir et faire baisser la vente. J'ai maintenant une occasion de reprendre mon ancienne place, et je sais que je puis y gagner bien suffisamment non seulement pour m'entretenir, moi et ma famille, mais encore pour vous être de quelque secours en cas de nécessité. Et puis aussi, j'aurai plus de loisir pour écrire ; et je pourrai probablement servir la Cause ainsi plus qu'en voyageant deci delà. »

André s'impatientait doucement, et quand il put parler, il dit : - « Pierre, te rappelles-tu le jour où tu croyais avoir perdu la mère de ta femme ?...

« Vois-tu cette place de sable, là-bas ? C'est là que nous débarquâmes après cette pêche miraculeuse ; c'est là que le Maître nous dit : - « n'ayez aucune crainte, désormais vous serez pêcheurs d'hommes. » Pouvons-nous entrevoir le terme de ce « désormais » ? ...

« Vois-tu le flanc de cette montagne, là-bas ? C'est là que le Maître donna à manger aux cinq mille ; et je vois distinctement l'endroit où se tenait ce jeune garçon quand je lui demandai de sacrifier son déjeuner pour que le Seigneur s'en servit. - Ne te rappelles-tu pas ce regard de compassion et de désir intense dans les yeux du Maître quand Il les laissait se promener sur la foule et nous disait si doucement, mais avec une telle ferveur, de prier pour que des ouvriers soient lancés dans sa moisson ? Si nous continuons à prier pour que d'autres se lèvent, abandonnent tout et le suivent, en pouvons-nous faire moins ? »

Personne ne dit mot.
Les minutes s'écoulaient...
Jean, penché contre l'épaule de Pierre, sentit sur sa main tomber une grosse larme. Détournant la tête, il vit Paul, la mâchoire équarrie, et dans les yeux ce feu bien connu du vieux destrier. Il dit alors : - « Eh bien, je crois qu'il n'est plus besoin d'en parler. Prions ! » ...

Et comme ils priaient, les choses des sens et du temps s'effacèrent pour eux... une légère brise fit frissonner les arbres alentour, leur rappelant ce « bruit comme d'un vent impétueux » du jour de Pentecôte, et la puissance merveilleuse avec laquelle Pierre prêcha la Bonne Nouvelle ce jour-là. Aussi leur semblait-il voir le Maître Lui-même se tenant sur la berge et l'entendre dire encore : - « Avancez en pleine eau, et jetez vos filets pour pêcher » - et - « Ne craignez point ! désormais vous serez pêcheurs d'hommes. »

(Extrait de « jeunesse ».)

X.


 
Sur le
seuil.

Le soir du 19 avril 1917, à Hasselt, en Belgique, un jeune père de famille, en prison depuis cinq mois, apprenait que son recours en grâce avait été rejeté, et qu'il serait fusillé le lendemain au petit matin. Il employa les dernières heures de sa vie à prendre congé des siens : de sa femme, de sa fillette (4 ans), de son frère. Voici sa lettre a son frère :

« Mon cher G...,

Ton grand frère vient te dire adieu, et te souhaiter de devenir un homme, dans toute l'acception du terme. Je ne suis pas un vieillard ; mais au cours de ma vie, j'ai vu beaucoup de choses et beaucoup de gens. Tu es arrivé à un âge où le jeune homme doit veiller à ce que les trésors d'énergie et de bons sentiments qui sont en lui puissent être employés uniquement à faire ce qui est bien, bon et beau.

Avant de mourir, je veux te donner un conseil. « Tâche de rencontrer Dieu ! »

Dieu est en nous, et nous sommes en Dieu. Quand tu auras compris cela, tu comprendras bien d'autres choses, et tu n'auras Plus de haine pour personne. Relis attentivement les Évangiles ; essaie de comprendre la grande figure de Jésus. Et si tu as le bonheur d'arriver par toi-même à cette compréhension, conforme ta vie à l'enseignement que tu y auras puisé. Et alors... tu ne seras pas tenté de goûter des plaisirs vulgaires, tu choisiras des amis sérieux, tu conserveras un corps pur et un esprit sain.

Tu restes seul maintenant avec nos chers parents. Efforce-toi d'être le compagnon agréable de leurs vieux jours. Sois bon aussi avec ma pauvre M..., et continue à aimer ta petite nièce, qui aime d'ailleurs beaucoup son oncle.

Essaie, mon cher frère ; et si tu réussis, tu béniras ma mémoire durant toute ta vie, que je te souhaite longue et heureuse.


Adieu, mon cher G... adieu!
Ton frère qui t'aime bien.

W.



Paroles du Maître.

Que votre coeur ne se trouble pas !

Si vous m'aimez, gardez mes commandements. Celui qui a mes commandements et qui les garde, c'est celui qui m'aime. Et celui qui m'aime sera aimé de mon Père, je l'aimerai et me ferai connaître à lui ...

Je ne vous appelle plus serviteurs ... mais je vous ai dit : mes amis, parce que tout ce que j'ai appris de mon Père, je vous l'ai fait connaître. Ce n'est pas vous qui m'avez choisi ; c'est moi qui vous ai choisis et vous ai mis à votre place afin que vous alliez porter du fruit, et que votre fruit demeure, et afin que tout ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous le donne. Ce que je vous commande, c'est que vous vous aimiez les uns les autres...

Vous me verrez, car je vis, et vous vivrez aussi... Je vous reverrai, votre coeur se réjouira, et nul ne vous ravira votre joie !




... Père, je ne te prie pas de les ôter du monde mais de les préserver du mal !



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