Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

AVANT-PROPOS

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TE
PÛPÛHIATU NEI
TEIE NEI PUTA I TE
 
ETARETIA NO RAIATEA
TE TIARE MATAMUA NO TE HEÎ HANAHANA
NOTE AITO 0 JESU
0 TEI TAPARAHIHIA E TE ETENE I ERROMANGA !
NA PURUNE V. 1 PÂPAI

À
L'ÉGLISE DE RAÏATÉA
PREMIER FLEURON DE LA COURONNE DU
MARTYR D'ERROMANGA
JE DÉDIE CE LIVRE,
 
I. BRUNEL.
 
 

 

UN train bondé ; un aimable contrôleur qui conduit une voyageuse dans un compartiment de seconde classe où se trouvent déjà des Anglais, quelques paroles échangées, et la voyageuse sans place découvre que la famille anglaise est celle du Révérend James Williams, arrière-petit-neveu de John Williams, l'Apôtre des Mers du Sud.

Étrange rencontre ! Il y a des centaines de voyageurs dans les deux express Paris-Marseille qui se suivent à quelques minutes d'intervalle. Et c'est exactement auprès de la famille Williams que le contrôleur a conduit la femme missionnaire qui, aux côtés de son mari, a travaillé vingt ans aux Iles-sous-le-Vent et plus particulièrement à Raïatéa ; Raïatéa, dont John Williams fut le premier missionnaire.

Simple hasard, dira-t-on peut-être ? Et moi, il me semble que le Seigneur m'a conduite là, comme par la main. À la suite de cette rencontre, le révérend James Williams, voulut bien m'envoyer plusieurs volumes, dont quelques-uns sont introuvables aujourd'hui 
: Memories of the Life of the Rév. John Williams, par Eb. PROUT; The Martyr of Erromanga, par CAMPBELL; A Narrative of missionary Enterprises, par John WILLIAMS lui-même; Erromanga, The Martyr Isle, par H. -A. ROBERTSON ; Wiliamu, Mariner, Missionary, par Ernest-H. HAYES ; John Williams, the Shipbuilder, par Basil MATHEWS.

À nouveau, nous voulons dire ici au révérend JAMES WILLIAMS notre grande reconnaissance. C'est grâce à lui que cette biographie française de John Williams peut paraître aujourd'hui.

Nous remercions aussi la Société des Missions de Paris et la « London Missionary Society » qui ont bien voulu mettre à notre disposition plusieurs des clichés employés pour illustrer cet ouvrage.

I. BRUNEL.

« Lavergne », Viane (Tarn),
Août 1928-Novembre 1929.



PRÉFACE


LE serviteur de Dieu, qui a blanchi sous le harnais, ayant consacré trente-cinq, quarante, cinquante années de sa vie au service de son « Maître » Jésus-Christ, est tenté parfois de se dire en jetant un coup d'oeil sur le passé : « Ma vie n'a pas été inutile ; si j'ai beaucoup travaillé, beaucoup peiné, beaucoup prié, mes prières et mes labeurs n'ont pas été vains. »

Qu'il lise, ce fidèle serviteur de Dieu, la vie de John Williams, l'Apôtre des Mers du Sud, et il restera confondu ! Il avait jusqu'ici considéré son passé, son activité, ses labeurs, ses veilles et ses prières, et voici que se dresse devant lui un géant John Williams, tombé à quarante-trois ans sous les coups de massue des sauvages insulaires d'Erromanga, après vingt-deux ans seulement d'activité missionnaire ! Mais quelle activité que la sienne ! Tour à tour, évangéliste, maître d'école, médecin, agriculteur, constructeur de bateaux et d'habitations européennes, forgeron, menuisier, charpentier, cordelier, traducteur de la Bible en tahitien, en rarotongan, auteur de dictionnaires, de grammaires, de vocabulaires en langue maorie, législateur, armateur, mais avant tout, par-dessus tout, missionnaire, et trouvant le temps et les moyens de faire tout cela, malgré les retours fréquents d'une grave maladie et les incessants déplacements d'une île à l'autre, d'un archipel à l'autre, parcourant toute la Polynésie et couvrant parfois une distance de 5.000 kilomètres sur l'immense Océan !

Aucune tâche ne le rebutait, parce que la flamme de l'apostolat qui brûlait dans son coeur, ennoblissait tout, sanctifiait tout. « Pitman, disait-il un jour à l'un de ses collègues, des païens par dizaines de mille périssent dans des îles qui sont à notre portée, il faut que quelque chose soit fait, et, si la Société des Missions de Londres ne peut s'en charger, il faut chercher ailleurs ! » Plutôt agir seul, sans traitement fixe et aller de l'avant, que de piétiner sur place. Un mot résume la vie entière de Williams : « L'AMOUR DE CHRIST ME PRESSE ». Il faut qu'il aille de l'avant, toujours, il ne peut autrement.

Voici la troisième biographie sortie de la plume de Mme Brunel :

1° Celle de Spurgeon, le grand prédicateur anglais du XIXe siècle. Spurgeon. : la puissance du verbe, de la parole humaine quand une seule passion l'inspire, la passion du Royaume de Dieu.

2° Celle de George Müller, le fondateur des Orphelinats de Bristol. George Müller : le héros de la Foi agissante et de la Prière victorieuse.

Enfin, celle de John Williams, le prince des missionnaires modernes, obsédé par le salut de l'âme païenne, et qui tombe frappé à mort par ceux-là mêmes auxquels il apportait la vie.

« O profondeur de la richesse, de la sagesse et de la science de Dieu ! Que ses jugements sont insondables et ses voies incompréhensibles !... Or, c'est de Lui, par Lui et pour Lui, que sont toutes choses. À Lui, la gloire dans tous les siècles ! Amen »

G. BRUNEL,
Ancien missionnaire de Raïatéa, et de l'archipel des Îles-sous-le-Vent.

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