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du genre de celui-ci.
Un
ami du Pays
de Galles nous ayant conseillé cette
lecture, nous en avons reçu tant de
clarté et de bénédiction, que
nous cherchons à répandre cette
littérature en français dans les
mêmes conditions qu'elle l'est en anglais et
avec l'assentiment de l'auteur.
Ce Jésus, ayant reçu du Père la promesse du Saint-Esprit.
(Actes II, 32-33.)
C'est par Dieu que vous êtes en Jésus-Christ.
(I Cor. I, 30.)
En Jésus... vous avez été scellés de l'Esprit saint de la promesse.
(Éph. I, 13.)
Je suis venu afin que mes brebis aient la vie, et qu'elles l'aient en abondance.
(Jean X, 10.)
Lorsque le voyageur en
route
pour l'Ouest franchit les monts Alleghany, son
regard en éveil ne peut manquer d'apercevoir
la surface étincelante d'un petit lac
artificiel, dont les eaux bleues reflètent
l'azur du ciel, et qui rehausse la beauté du
grand système de voies ferrées qui
traversent notre pays natal. Ce petit lac,
emprisonné au pied des collines, sert de
réservoir à une active cité du
voisinage, et s'alimente d'un ruisseau de montagne
de modeste débit. Pendant la
sécheresse de l'été dernier,
la source nourricière ne donna plus qu'un
mince filet ; le lac baissa jusqu'aux
dernières limites ; et toutes les
calamités inhérentes à une
longue disette d'eau, avec ses menaces constantes
pour la
santé et le bien-être, s'abattirent
sur la ville. Les autorités
imposèrent la plus stricte
économie ; le service des eaux fut
interrompu, sauf quelques heures par jour ; et
la maigre provision du précieux liquide fut
soigneusement ménagée pour le cas de
nécessités plus pressantes
encore.
À
cent
cinquante kilomètres de cette ville s'en
trouve une autre plus petite, située aussi
au milieu des montagnes. Dans son centre
même, jaillit une fontaine naturelle d'une
abondance illimitée et d'une beauté
merveilleuse. Pendant le même
été de désastreuse
sécheresse, cette source fameuse, sans rien
diminuer de son étonnante affluence, sans
descendre d'un pouce au-dessous des bords qui
l'endiguent, fournit à la ville
altérée la plus ample provision, et
répandit encore par son déversoir
tout un courant scintillant, bondissant, d'une
richesse intarissable ; c'est ainsi qu'elle
justifiait royalement son privilège, non
seulement de rafraîchir la ville de son onde,
mais encore de lui donner son nom de
« Belle-Fontaine », La plus
grande des deux villes avait de l'eau, il est vrai,
mais la plus petite en avait en
« abondance ». Le maigre petit
ruisseau qui gouttait dans le réservoir
suffisait à peine pour sauver de la soif
ardente. Mais la fontaine vivante, bouillonnante,
répandant avec prodigalité ses
trésors liquides pour sa ville natale,
eût encore suffi à étancher la
soif d'une autre ville plus considérable que
sa grande voisine.
Il
en est ainsi
de la vie du Saint-Esprit chez les
enfants de Dieu. Plusieurs n'ont cette vie
intérieure qu'à l'état de fil
d'eau de quelques gouttes qui suffisent à
peine à les sustenter et à les
rafraîchir en temps d'épreuve et de
détresse, et jamais ils ne savent ce que
c'est que la plénitude. Il en est d'autres
en qui se réalisent joyeusement les paroles,
de Jésus : « Je suis venu
pour qu'ils aient la vie et qu'ils l'aient en
abondance. » Non, seulement l'Esprit
Saint remplit leur vie intérieure il
surabonde, et déborde, portant autour d'eux
la bénédiction aux affamés et
aux altérés qui cherchent le secret
de leur vigueur. L'affliction survient, mais ne
peut leur ravir leur paix profonde. Les jours
s'assombrissent, mais leur foi d'enfant abonde de
plus en plus, Les coups de l'affliction les
frappent lourdement, mais, comme les puits à
pétrole, lorsqu'un explosif a brisé
leur réservoir rocheux, font jaillir un
courant plus abondant, ainsi leur vie répand
sur leur entourage une somme toujours croissante et
enrichissante de bénédictions. Un
intarissable fleuve de prières coule de leur
coeur. La louange s'élance aussi instinctive
et spontanée de leurs lèvres que la
joyeuse chanson de l'alouette. La confiance est
pour eux une seconde nature ; la joie en est
le fruit naturel, et le service ininterrompu n'est
pas pour eux un esclavage du devoir, mais la
gracieuse réponse de l'amour.
Ils
ne
ressemblent pas à ces pompes toujours
à sec qu'il faut amorcer à force de
stimulants et d'exhortations avant d'en tirer
quelques rares gouttes ; ce sont plutôt
des puits artésiens profondément de ses voyages,
le coeur
battant
sans arrêt du puissant amour du Saint-Esprit
lui-même.
Qui
a pu lire
sans un tressaillement de coeur l'histoire de
Délia, la reine d'une ruche impure de la rue
Mulberry, et sa délivrance d'une vie de
honte ? C'est l'amour de Christ qui
brûla le coeur de Mme Whittemore et la porta
à essayer de sauver cette perdue. C'est
l'amour qui exhala cette ardente prière sur
la rose immaculée, avant de l'offrir
à la pauvre égarée. C'est
l'amour qui attira la malheureuse à la porte
de l'espoir quand la conviction s'empara d'elle.
C'est l'amour qui l'accueillit, qui pleura sur
elle, et lui fit fondre le coeur de contrition et
de repentance. Alors l'amour engendra l'amour.
Sauvée
sans réserve, cette affranchie offrit sa vie
rachetée, comme un vase d'albâtre du
plus suave parfum qu'elle brisa aux pieds de Celui
dont l'amour l'avait sauvée, et elle s'en
alla raconter aux autres l'histoire de cet amour.
Dans
les prisons,
dans les bouges, dans les réunions en plein
air, partout où cette rachetée
raconta l'histoire de Celui qui nous a aimés
et qui s'est donné pour nous, l'amour
brûlant du Saint-Esprit enflammait tellement
son âme, que des hommes endurcis par le
péché courbaient la tête et
sanglotaient sous ses paroles frémissantes
et enflammées, et étaient
entraînés par vingtaines dans le
Royaume de Dieu. Pendant une courte année,
l'amour de Dieu coula à pleins bords dans ce
coeur pleinement consacré, et s'en fit un
canal par lequel il vivifia, électrisa et
inspira tous ceux qui s'en approchaient ;
puis
elle
retourna vers la source de sa vie d'amour
abondant.
Dans
une ville du
centre habite un ami qui est uni à notre
âme par des crampons d'acier, par les
précieux liens de la fraternité en
Christ Jésus. Par la grâce de Dieu, il
fut miraculeusement sauvé d'une vie
d'incrédulité moqueuse, railleuse,
mortelle pour l'âme. Pendant des jours et des
semaines consécutives, il est engagé
dans les soucis absorbants d'une profession
séculière. Puis, sans le
prévenir, le Saint-Esprit le charge tout
à coup du fardeau des âmes perdues.
Conduit par l'Esprit dans sa chambre où il
s'enferme, il est alors tellement inondé de
l'amour de Dieu pour les perdus, que pendant des
heures entières, il reste prosterné,
sanglotant ses prières entrecoupées
pour leur salut. Puis, sortant dans le pays
d'alentour, avec ses messages puissants,
convaincus, qui jaillissent d'un coeur
débordant d'amour il prêche
l'Évangile de Christ, là où le
besoin s'en fait sentir. Depuis le peu
d'années qu'il est converti, ce
zélé serviteur de Dieu a obtenu plus
de six cents âmes comme fruits de sa vie
d'amour abondant.
Bien-aimés,
vivons-nous de
cette vie d'amour abondant ? En
connaissons-nous la puissance, la joie et la
plénitude ? Sinon, nous manquons la
haute vocation de Celui qui est venu, non pas afin
que nous ayons un peu d'amour, mais afin que nous
en ayons abondamment.
C'est
encore une
vie de
Le fruit de l'Esprit est la paix.
(Gal. V, 22.)
La paix de Dieu.... gardera vos coeurs et vos esprits.
(Philip. IV, 7.)
Je vous laisse MA paix,
(Jean XIV, 27.)
Ici surgit à l'esprit
la vision d'une délicieuse matinée
d'été. Nous nous délassons,
tranquillement étendu dans un fauteuil,
lorsque les volets intérieurs de la
fenêtre, sous le souffle d'une brise qui
passe, s'ouvrent tout à coup. Aussitôt
s'offre à notre regard un magnifique
tableau : le ciel bleu sans nuage, de vertes
collines qui s'allongent et se perdent dans le
lointain et un noble fleuve qui sourit et ballotte
ses vagues étincelantes sur son large cours
inondé de soleil. La vision dure un instant,
puis, sous une bouffée capricieuse du vent
contraire, les volets se referment soudain avec
bruit. D'un seul coup, la gloire et la
beauté de la scène
s'évanouissent et restent cachées
jusqu'à ce qu'un autre souffle de vent
revienne en dévoiler les délices,
destinées seulement à
disparaître encore.
Telle
est, nous
semble-t-il, la paix du coeur naturel. Pour un
moment, tandis que tout va bien, et que nos
desseins réussissent, nos coeurs sont dans
la joie et la paix. Mais qu'une bouffée
d'adversité, l'échec de quelque
projet favori nous surprenne, d'un seul coup, notre
paix s'évanouit, l'inquiétude et le
souci s'installent à leur place. Certes nous
avons la paix, mais les manifestations en sont
inconstantes et volages ; un jour, elle nous
remplit de calme, le lendemain, elle nous laisse
dans les ténèbres et le
désespoir.
Quel
contraste
avec la paix que procure l'abondance de vie !
Car il y a une paix « qui surpasse toute
intelligence » et, comme on l'a
très bien dit, « toute
inintelligence », une paix qui
nous
garde plutôt
que nous ne la gardons, une paix dont il est
dit : « Tu garderas dans une paix
parfaite le coeur qui s'assure en toi »,
une paix qui, ne provenant pas d'une
tranquillité extérieure, mais d'un
Christ intérieur, ne peut être
troublée par l'épreuve ou la
tempête. C'est la paix que donne la
plénitude de l'Esprit. La mer a une surface
qui s'agite, bouillonne, moutonne, écume, se
soulève, chandelle et retombe sous chaque
coup de vent qui assaille son instabilité.
Mais elle a aussi des profondeurs qui restent
depuis des siècles dans une paix
immuable : le vent ne les balaye pas, les
vagues ne les remuent pas. De même il y a,
pour le coeur timide, des profondeurs immobiles de
paix, dont le calme ininterrompu ne peut se
dépeindre que par ces mots
surprenants : « La paix de
Dieu. »
La
paix de
Dieu ! Pensez-y
un moment. Qu'elle doit être merveilleuse, la
paix de Dieu ! En lui, il n'y a ni faiblesse,
ni erreur, ni péché. En lui, il n'y a
ni passé à déplorer, ni avenir
à redouter ; ni faute qui inspire le
gémissement, ni méprise à
craindre ; ni plans traversés, ni
desseins contrecarrés. La mort ne peut le
vaincre, la maladie ne peut l'affaiblir, son
idéal est toujours
atteint, sa perfection réalisée.
Passé, présent ou avenir, le temps
qui s'efface ou l'éternité sans fin,
la vie ou la mort, l'espérance ou la
crainte, la tempête ou le calme, rien de tout
cela ne peut troubler la paix de Celui qui
s'appelle Le Dieu
de
paix. Et c'est
cette
paix qu'il nous appartient de posséder.
« La
Paix de
Dieu gardera vos
coeurs et vos esprits. » Non une paix
humaine conquise par des efforts personnels ou une
discipline à laquelle on s'astreint, mais la
paix divine, la paix même que Dieu a, ou
plutôt est. Voilà pourquoi
Jésus dit : « Je vous donne ma
paix. » Une paix humaine,
opérée par l'homme, qui naît ou
périt selon les vicissitudes de la vie, est
sans valeur ; mais la paix de Christ,
quel don précieux !
Remarquez
les
circonstances où se trouvait. Jésus
quand il prononça ces paroles comme cette
paix nous semble alors étonnante !
C'était juste avant sa mort. Devant lui est
le baiser d'un traître, le sifflement des
fouets, le dur et sanglant chemin de la mort, la
disparition de la face de son Père, sa
royauté insultée par la couronne
d'épines et le manteau de pourpre, et
l'effrayante gradation des tortures de la croix. Si
jamais une âme d'homme dut être
déchirée par l'agonie,
accablée d'horreur, certes ce fut
alors ! Mais au lieu de tristesse, de crainte
et de frisson d'épouvante, écoutez
ses prodigieuses paroles : « Je vous
laisse Ma
paix ! »
Sûrement une telle
paix en vaut la peine ! Sûrement une
paix qui tient bon devant une vision si hideuse de trahison,
d'agonie et de
mort est
une paix
abondante ;
il
peut bien en dire : « Je vous la laisse,
car elle durera ; c'est la paix
de Dieu : elle demeure à toujours. Mes
enfants, remarquez mon heure de crise, qui que ce
soit d'entre vous n'en aura jamais de plus
sombre ; ma paix demeure inébranlable. Ma
paix a
supporté l'épreuve
suprême, donc
elle ne peut jamais faiblir ; eh bien !
je vous la transmets. »
Il
y a quelques
années un ami nous raconta un incident de
l'inondation de Johnstown que nous n'avons jamais
oublié. Il demeurait en aval de cette ville
infortunée, et quand l'inondation fit rage,
il se précipita en même temps que
d'autres sur un pont, muni d'une corde, pour
arracher à la mort les malheureux
entraînés au fil de l'eau. Pendant
qu'il attendait, son attention fut attirée
par l'approche d'une maison à moitié
submergée que le torrent impétueux
poussait rapidement vers lui, et sur le toit de
laquelle il vit une femme étendue. Le coeur
palpitant de sympathie, et avec le désir,
ardent d'arriver à la sauver, il
s'apprêta rapidement, et, comme
l'étrange radeau approchait du pont, il jeta
la corde, mais il manqua le but. Il court de
l'autre côté du pont tandis que la
maison s'engouffre sous une arche, et avec une
hâte et une intensité fébriles,
il jette encore sa corde, mais une fois de plus il
échoue. « Alors, dit notre ami,
lorsque tout espoir de salut se fut évanoui
pour elle avec la seconde tentative infructueuse,
et que son arrêt de mort devint
inévitable, cette femme, inclinée sur la pente
escarpée du
toit, et sa tête appuyée sur sa main,
se tourna, et me regarda avec douceur.
Jusqu'à mon dernier jour je n'oublierai
jamais l'expression de ce visage. Au lieu de la
crainte, de l'horreur et de l'agonie qui, selon mon
attente, devaient le crisper, c'était le
calme et le repos, une paix inexprimable, sereine,
stable. Elle me fit un gracieux signe de tête
en reconnaissance de mes efforts pour la sauver,
et, dans cette heure suprême, sa paix
rayonnait d'une gloire dont rien sur terre ou sur
mer ne peut donner l'idée, et dont
l'éclat ne se laissait altérer ni par
le rugissement terrible de la tempête ni par
la lutte des
éléments. »
« Ah !
mon ami,
pensais-je, tandis que sa touchante histoire
faisait jaillir les larmes de mes yeux, ce devait
être une enfant du Seigneur ; elle Le
connaissait ; et ce qui la gardait,
c'était la « Paix
de Dieu. »
Enfin,
c'est une
vie de: Puissance
abondante pour le service.
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