Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

INTRODUCTION

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Un ami du Pays de Galles nous ayant conseillé cette lecture, nous en avons reçu tant de clarté et de bénédiction, que nous cherchons à répandre cette littérature en français dans les mêmes conditions qu'elle l'est en anglais et avec l'assentiment de l'auteur.

O. PRÉTRE,
Neuchâtel.



1. Le secret de son entrée ou l'union avec Christ.


Ce Jésus, ayant reçu du Père la promesse du Saint-Esprit.
(Actes II, 32-33.)

C'est par Dieu que vous êtes en Jésus-Christ.
(I Cor. I, 30.)

En Jésus... vous avez été scellés de l'Esprit saint de la promesse.
(Éph. I, 13.)



La vie abondante.

Je suis venu afin que mes brebis aient la vie, et qu'elles l'aient en abondance.
(Jean X, 10.)


Lorsque le voyageur en route pour l'Ouest franchit les monts Alleghany, son regard en éveil ne peut manquer d'apercevoir la surface étincelante d'un petit lac artificiel, dont les eaux bleues reflètent l'azur du ciel, et qui rehausse la beauté du grand système de voies ferrées qui traversent notre pays natal. Ce petit lac, emprisonné au pied des collines, sert de réservoir à une active cité du voisinage, et s'alimente d'un ruisseau de montagne de modeste débit. Pendant la sécheresse de l'été dernier, la source nourricière ne donna plus qu'un mince filet ; le lac baissa jusqu'aux dernières limites ; et toutes les calamités inhérentes à une longue disette d'eau, avec ses menaces constantes pour la santé et le bien-être, s'abattirent sur la ville. Les autorités imposèrent la plus stricte économie ; le service des eaux fut interrompu, sauf quelques heures par jour ; et la maigre provision du précieux liquide fut soigneusement ménagée pour le cas de nécessités plus pressantes encore.

À cent cinquante kilomètres de cette ville s'en trouve une autre plus petite, située aussi au milieu des montagnes. Dans son centre même, jaillit une fontaine naturelle d'une abondance illimitée et d'une beauté merveilleuse. Pendant le même été de désastreuse sécheresse, cette source fameuse, sans rien diminuer de son étonnante affluence, sans descendre d'un pouce au-dessous des bords qui l'endiguent, fournit à la ville altérée la plus ample provision, et répandit encore par son déversoir tout un courant scintillant, bondissant, d'une richesse intarissable ; c'est ainsi qu'elle justifiait royalement son privilège, non seulement de rafraîchir la ville de son onde, mais encore de lui donner son nom de « Belle-Fontaine », La plus grande des deux villes avait de l'eau, il est vrai, mais la plus petite en avait en « abondance ». Le maigre petit ruisseau qui gouttait dans le réservoir suffisait à peine pour sauver de la soif ardente. Mais la fontaine vivante, bouillonnante, répandant avec prodigalité ses trésors liquides pour sa ville natale, eût encore suffi à étancher la soif d'une autre ville plus considérable que sa grande voisine.

Il en est ainsi de la vie du Saint-Esprit chez les enfants de Dieu. Plusieurs n'ont cette vie intérieure qu'à l'état de fil d'eau de quelques gouttes qui suffisent à peine à les sustenter et à les rafraîchir en temps d'épreuve et de détresse, et jamais ils ne savent ce que c'est que la plénitude. Il en est d'autres en qui se réalisent joyeusement les paroles, de Jésus : « Je suis venu pour qu'ils aient la vie et qu'ils l'aient en abondance. » Non, seulement l'Esprit Saint remplit leur vie intérieure il surabonde, et déborde, portant autour d'eux la bénédiction aux affamés et aux altérés qui cherchent le secret de leur vigueur. L'affliction survient, mais ne peut leur ravir leur paix profonde. Les jours s'assombrissent, mais leur foi d'enfant abonde de plus en plus, Les coups de l'affliction les frappent lourdement, mais, comme les puits à pétrole, lorsqu'un explosif a brisé leur réservoir rocheux, font jaillir un courant plus abondant, ainsi leur vie répand sur leur entourage une somme toujours croissante et enrichissante de bénédictions. Un intarissable fleuve de prières coule de leur coeur. La louange s'élance aussi instinctive et spontanée de leurs lèvres que la joyeuse chanson de l'alouette. La confiance est pour eux une seconde nature ; la joie en est le fruit naturel, et le service ininterrompu n'est pas pour eux un esclavage du devoir, mais la gracieuse réponse de l'amour.

Ils ne ressemblent pas à ces pompes toujours à sec qu'il faut amorcer à force de stimulants et d'exhortations avant d'en tirer quelques rares gouttes ; ce sont plutôt des puits artésiens profondément de ses voyages, le coeur battant sans arrêt du puissant amour du Saint-Esprit lui-même.

Qui a pu lire sans un tressaillement de coeur l'histoire de Délia, la reine d'une ruche impure de la rue Mulberry, et sa délivrance d'une vie de honte ? C'est l'amour de Christ qui brûla le coeur de Mme Whittemore et la porta à essayer de sauver cette perdue. C'est l'amour qui exhala cette ardente prière sur la rose immaculée, avant de l'offrir à la pauvre égarée. C'est l'amour qui attira la malheureuse à la porte de l'espoir quand la conviction s'empara d'elle. C'est l'amour qui l'accueillit, qui pleura sur elle, et lui fit fondre le coeur de contrition et de repentance. Alors l'amour engendra l'amour.

Sauvée sans réserve, cette affranchie offrit sa vie rachetée, comme un vase d'albâtre du plus suave parfum qu'elle brisa aux pieds de Celui dont l'amour l'avait sauvée, et elle s'en alla raconter aux autres l'histoire de cet amour.

Dans les prisons, dans les bouges, dans les réunions en plein air, partout où cette rachetée raconta l'histoire de Celui qui nous a aimés et qui s'est donné pour nous, l'amour brûlant du Saint-Esprit enflammait tellement son âme, que des hommes endurcis par le péché courbaient la tête et sanglotaient sous ses paroles frémissantes et enflammées, et étaient entraînés par vingtaines dans le Royaume de Dieu. Pendant une courte année, l'amour de Dieu coula à pleins bords dans ce coeur pleinement consacré, et s'en fit un canal par lequel il vivifia, électrisa et inspira tous ceux qui s'en approchaient ; puis elle retourna vers la source de sa vie d'amour abondant.

Dans une ville du centre habite un ami qui est uni à notre âme par des crampons d'acier, par les précieux liens de la fraternité en Christ Jésus. Par la grâce de Dieu, il fut miraculeusement sauvé d'une vie d'incrédulité moqueuse, railleuse, mortelle pour l'âme. Pendant des jours et des semaines consécutives, il est engagé dans les soucis absorbants d'une profession séculière. Puis, sans le prévenir, le Saint-Esprit le charge tout à coup du fardeau des âmes perdues. Conduit par l'Esprit dans sa chambre où il s'enferme, il est alors tellement inondé de l'amour de Dieu pour les perdus, que pendant des heures entières, il reste prosterné, sanglotant ses prières entrecoupées pour leur salut. Puis, sortant dans le pays d'alentour, avec ses messages puissants, convaincus, qui jaillissent d'un coeur débordant d'amour il prêche l'Évangile de Christ, là où le besoin s'en fait sentir. Depuis le peu d'années qu'il est converti, ce zélé serviteur de Dieu a obtenu plus de six cents âmes comme fruits de sa vie d'amour abondant.

Bien-aimés, vivons-nous de cette vie d'amour abondant ? En connaissons-nous la puissance, la joie et la plénitude ? Sinon, nous manquons la haute vocation de Celui qui est venu, non pas afin que nous ayons un peu d'amour, mais afin que nous en ayons abondamment.

C'est encore une vie de



Paix abondante.

Le fruit de l'Esprit est la paix.
(Gal. V, 22.)

La paix de Dieu.... gardera vos coeurs et vos esprits.
(Philip. IV, 7.)
Je vous laisse MA paix,
(Jean XIV, 27.)

Ici surgit à l'esprit la vision d'une délicieuse matinée d'été. Nous nous délassons, tranquillement étendu dans un fauteuil, lorsque les volets intérieurs de la fenêtre, sous le souffle d'une brise qui passe, s'ouvrent tout à coup. Aussitôt s'offre à notre regard un magnifique tableau : le ciel bleu sans nuage, de vertes collines qui s'allongent et se perdent dans le lointain et un noble fleuve qui sourit et ballotte ses vagues étincelantes sur son large cours inondé de soleil. La vision dure un instant, puis, sous une bouffée capricieuse du vent contraire, les volets se referment soudain avec bruit. D'un seul coup, la gloire et la beauté de la scène s'évanouissent et restent cachées jusqu'à ce qu'un autre souffle de vent revienne en dévoiler les délices, destinées seulement à disparaître encore.

Telle est, nous semble-t-il, la paix du coeur naturel. Pour un moment, tandis que tout va bien, et que nos desseins réussissent, nos coeurs sont dans la joie et la paix. Mais qu'une bouffée d'adversité, l'échec de quelque projet favori nous surprenne, d'un seul coup, notre paix s'évanouit, l'inquiétude et le souci s'installent à leur place. Certes nous avons la paix, mais les manifestations en sont inconstantes et volages ; un jour, elle nous remplit de calme, le lendemain, elle nous laisse dans les ténèbres et le désespoir.

Quel contraste avec la paix que procure l'abondance de vie ! Car il y a une paix « qui surpasse toute intelligence » et, comme on l'a très bien dit, « toute inintelligence », une paix qui nous garde plutôt que nous ne la gardons, une paix dont il est dit : « Tu garderas dans une paix parfaite le coeur qui s'assure en toi », une paix qui, ne provenant pas d'une tranquillité extérieure, mais d'un Christ intérieur, ne peut être troublée par l'épreuve ou la tempête. C'est la paix que donne la plénitude de l'Esprit. La mer a une surface qui s'agite, bouillonne, moutonne, écume, se soulève, chandelle et retombe sous chaque coup de vent qui assaille son instabilité. Mais elle a aussi des profondeurs qui restent depuis des siècles dans une paix immuable : le vent ne les balaye pas, les vagues ne les remuent pas. De même il y a, pour le coeur timide, des profondeurs immobiles de paix, dont le calme ininterrompu ne peut se dépeindre que par ces mots surprenants : « La paix de Dieu. »

La paix de Dieu ! Pensez-y un moment. Qu'elle doit être merveilleuse, la paix de Dieu ! En lui, il n'y a ni faiblesse, ni erreur, ni péché. En lui, il n'y a ni passé à déplorer, ni avenir à redouter ; ni faute qui inspire le gémissement, ni méprise à craindre ; ni plans traversés, ni desseins contrecarrés. La mort ne peut le vaincre, la maladie ne peut l'affaiblir, son idéal est toujours atteint, sa perfection réalisée. Passé, présent ou avenir, le temps qui s'efface ou l'éternité sans fin, la vie ou la mort, l'espérance ou la crainte, la tempête ou le calme, rien de tout cela ne peut troubler la paix de Celui qui s'appelle Le Dieu de paix. Et c'est cette paix qu'il nous appartient de posséder. « La Paix de Dieu gardera vos coeurs et vos esprits. » Non une paix humaine conquise par des efforts personnels ou une discipline à laquelle on s'astreint, mais la paix divine, la paix même que Dieu a, ou plutôt est. Voilà pourquoi Jésus dit : « Je vous donne ma paix. » Une paix humaine, opérée par l'homme, qui naît ou périt selon les vicissitudes de la vie, est sans valeur ; mais la paix de Christ, quel don précieux !

Remarquez les circonstances où se trouvait. Jésus quand il prononça ces paroles comme cette paix nous semble alors étonnante ! C'était juste avant sa mort. Devant lui est le baiser d'un traître, le sifflement des fouets, le dur et sanglant chemin de la mort, la disparition de la face de son Père, sa royauté insultée par la couronne d'épines et le manteau de pourpre, et l'effrayante gradation des tortures de la croix. Si jamais une âme d'homme dut être déchirée par l'agonie, accablée d'horreur, certes ce fut alors ! Mais au lieu de tristesse, de crainte et de frisson d'épouvante, écoutez ses prodigieuses paroles : « Je vous laisse Ma paix ! » Sûrement une telle paix en vaut la peine ! Sûrement une paix qui tient bon devant une vision si hideuse de trahison, d'agonie et de mort est une paix abondante ; il peut bien en dire : « Je vous la laisse, car elle durera ; c'est la paix de Dieu : elle demeure à toujours. Mes enfants, remarquez mon heure de crise, qui que ce soit d'entre vous n'en aura jamais de plus sombre ; ma paix demeure inébranlable. Ma paix a supporté l'épreuve suprême, donc elle ne peut jamais faiblir ; eh bien ! je vous la transmets. »

Il y a quelques années un ami nous raconta un incident de l'inondation de Johnstown que nous n'avons jamais oublié. Il demeurait en aval de cette ville infortunée, et quand l'inondation fit rage, il se précipita en même temps que d'autres sur un pont, muni d'une corde, pour arracher à la mort les malheureux entraînés au fil de l'eau. Pendant qu'il attendait, son attention fut attirée par l'approche d'une maison à moitié submergée que le torrent impétueux poussait rapidement vers lui, et sur le toit de laquelle il vit une femme étendue. Le coeur palpitant de sympathie, et avec le désir, ardent d'arriver à la sauver, il s'apprêta rapidement, et, comme l'étrange radeau approchait du pont, il jeta la corde, mais il manqua le but. Il court de l'autre côté du pont tandis que la maison s'engouffre sous une arche, et avec une hâte et une intensité fébriles, il jette encore sa corde, mais une fois de plus il échoue. « Alors, dit notre ami, lorsque tout espoir de salut se fut évanoui pour elle avec la seconde tentative infructueuse, et que son arrêt de mort devint inévitable, cette femme, inclinée sur la pente escarpée du toit, et sa tête appuyée sur sa main, se tourna, et me regarda avec douceur. Jusqu'à mon dernier jour je n'oublierai jamais l'expression de ce visage. Au lieu de la crainte, de l'horreur et de l'agonie qui, selon mon attente, devaient le crisper, c'était le calme et le repos, une paix inexprimable, sereine, stable. Elle me fit un gracieux signe de tête en reconnaissance de mes efforts pour la sauver, et, dans cette heure suprême, sa paix rayonnait d'une gloire dont rien sur terre ou sur mer ne peut donner l'idée, et dont l'éclat ne se laissait altérer ni par le rugissement terrible de la tempête ni par la lutte des éléments. »

« Ah ! mon ami, pensais-je, tandis que sa touchante histoire faisait jaillir les larmes de mes yeux, ce devait être une enfant du Seigneur ; elle Le connaissait ; et ce qui la gardait, c'était la « Paix de Dieu. »

Enfin, c'est une vie de: Puissance abondante pour le service.

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