Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

CHAPITRE IX

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EXHORTATION D'EMMANUEL A L'ÂME SAUVÉE, PURIFIÉE, CONSOLÉE. - NÉCESSITÉ DE L'ÉPREUVE ET DU COMBAT QUI EMPÊCHENT LA STAGNATION SPIRITUELLE. - « TIENS FERME JUSQU'A CE QUE JE VIENNE. »



Au jour dit, la ville s'assembla comme le Prince l'avait demandé ; et à l'heure qu'Il avait fixée Il arriva sur son char entouré de ses capitaines en grande tenue ; ceux-ci à cheval tenaient la droite et la gauche d'Emmanuel. Le silence se fit dans la foule à leur arrivée, et après l'échange des salutations et des manifestations d'amour, le Prince commença son discours et dit :

« Ville de l'Âme, tu m'es extrêmement précieuse ; je t'ai conféré de nombreux et de grands privilèges, je t'ai discernée, je t'ai choisie entre beaucoup, non à cause de tes mérites mais à cause de moi-même.

« Je t'ai rachetée de la main de mon Père ; car en brisant sa Loi tu tombais sous le coup du châtiment. Puis je t'ai délivrée du joug du tyran Diabolus, parce que je t'aime. J'ai aussi veillé à ôter de ton Chemin ce qui pouvait entraver ta marche vers le ciel. Je t'ai rachetée, non avec des choses corruptibles, mais avec mon Sang, ma Vie, pavant ta dette et te réconciliant avec mon Père. Je t'assure par là un héritage glorieux dans les demeures éternelles, où sont des choses que l'oeil n'a point contemplées, que l'oreille n'a jamais entendues, et qui ne sont pas entrées au Coeur de l'homme.

« Je t'ai délivrée de la main de tes ennemis, auxquels tu t'étais donnée, en 'désobéissant à mon Père. Tu étais heureuse de leur appartenir et même de mourir sous leur loi. Je suis venu à toi pour te réveiller de l'abîme et te ramener des chemins qui vont à la mort, d'abord par ma Loi, puis par mon Évangile : la bonne nouvelle du salut. Tu sais ce que tu étais, combien de fois tu t'es rebellée contre mon Père et contre moi ; cependant je ne t'ai pas abandonnée comme tu le vois aujourd'hui : je t'ai attendue, je t'ai pardonnée, je t'ai reçue par grâce, par faveur, n'acceptant pas que tu te perdisses, ce dont tu ne te souciais pas toi-même. Je t'ai entourée ; je t'ai affligée ; j'ai ramené ton Coeur par la souffrance pour le conduire à choisir ce qui est ton bien et ton bonheur.

Considère aussi quelle compagnie de l'armée céleste j'ai logé dans tes murs : les troupes royales sont dans ta citadelle au Coeur de la cité ; elles ont combattu pour toi dans toutes tes détresses. Chacun d'eux travaille à te défendre, à te purifier, à te fortifier, te préparant ainsi pour moi afin que tu puisses paraître en la Présence de mon Père et soutenir l'éclat de sa gloire ; car c'est pour cela que tu as été créée, pour cette haute destinée.

Tu sais que j'ai pardonné tes retours en arrière, tes défaillances. Certes, j'en ai ressenti de l'indignation ; mais mon indignation est tombée sur tes ennemis, et toi je t'ai pardonnée, je t'ai guérie.

À cause de tes péchés, de ton oubli, j'ai caché ma Face, je me suis retiré de toi, et ce ne sont pas tes mérites qui m'ont ramené vers toi. Même loin de toi cependant, je ne t'oubliai point. J'ai dressé comme une haie autour de toi quand je t'ai vue poursuivre des choses dans lesquelles je ne pouvais trouver plaisir. J'ai changé ce qui te paraissait doux en amertume, ton jour en nuit, le chemin facile en sentier épineux, à la confusion de tes ennemis qui voulaient ta ruine. C'est moi qui ai envoyé M. Crainte de Dieu dans tes murs, c'est mol qui ai réveillé ta conscience, ton intelligence, ta volonté, tes affections, lorsque tu m'eus oublié pour un temps. Je t'ai mis au Coeur de me chercher avec soin, je t'ai fait comprendre qu'en me trouvant tu trouvais aussi ton propre bonheur : ta santé, ton salut. C'est moi qui t'ai donné la force de résister aux Diaboloniens et de les vaincre ; c'est moi qui les ai taillés en pièces devant ta face.

« Je suis revenu à toi dans la paix ; j'ai effacé tes transgressions. Il n'en sera plus maintenant comme aux jours d'autrefois, ton avenir surpassera infiniment ce que tu as connu jusqu'ici. Encore un peu de temps et je viendrai te chercher et te transporter dans la Maison du Père où tu connaîtras une puissance et une gloire qui dépassent infiniment ce que tu peux imaginer ou concevoir ici-bas. Tu deviendras son habitation, à quoi tu étais destinée lorsque tu fus créée au sein de l'Univers, et tu seras en étonnement, en admiration pour tous, tu seras un monument de la Grâce qui subsistera toujours. Dans la Maison du Père, tu verras ce qui dépasse infiniment ton horizon pendant que tu habites cette enceinte, et tu égaleras ceux qui actuellement sont d'un rang supérieur au tien. Là tu auras une parfaite communion avec moi, avec le Père et le Conseiller royal, communion dont tu ne peux jouir dans sa plénitude ici-bas.

Là, tu n'auras plus à craindre les meurtriers.
Là, plus de complots contre toi, plus d'ennemis cherchant ta ruine.
Là, plus de mauvaises nouvelles, plus de messagers de Satan avec leurs menaces et leurs méchants desseins.
Là, tu ne verras plus leurs étendards, tu n'entendras plus leurs cris de guerre, tu n'auras plus besoin d'armée et de gardes.
Là, plus de deuil, de tristesse. Là, les Diaboloniens ne pourront plus se dissimuler, se terrer dans tes murailles, ramper dans ta demeure. Tu jouiras d'une vie nouvelle, infiniment douce, et dégagée dès misères que tu connais actuellement.

« Tu rencontreras dans la Demeure du Père beaucoup d'autres pèlerins qui ont connu, eux aussi, la douleur, la tristesse, les combats. Je les ai aussi élus et rachetés, mis à part pour la Cité royale et la Maison de mon Père. Et vous vous réjouirez ensemble.

« Enfin mon Père et moi nous avons préparé pour toi des trésors jamais encore vus depuis la fondation du monde ; ils sont scellés jusqu'au moment que tu seras dans la demeure de mon Père. Ceux qui habitent cette demeure t'aiment déjà et se réjouissent déjà à cause de toi. Combien plus encore quand tu seras glorifiée et exaltée.

Je t'ai montré quelle est la gloire qui t'attend, si tu m'écoutes, si tu comprends. Et maintenant je vais te montrer ce que tu dois faire jusqu'à ce que je revienne te prendre avec moi.

« Je te conseille de garder tes vêtements blancs, ils sont de fin lin ; garde-les blancs et purs. Fais-le. Ce sera ta sagesse, ton honneur ; ce sera aussi ma gloire. Tant que tes vêtements sont blancs, le monde sait que tu es à moi. Et moi je me réjouis en tes voies, car alors tu es lumière, comme l'éclair qui sillonne la nue, et ceux que tu côtoies en sont forcément éblouis. Que ton vêtement soit donc celui que j'aime, et que tes pieds suivent le sentier de ma Loi...

Tu sais que j'ai ouvert pour toi une fontaine où tu peux laver tes vêtements. Veille à les y laver souvent. Ce serait un déshonneur pour moi que tu te promènes en vêtements souillés, et ce serait aussi pour ton malheur. Ne permets pas que les vêtements que je te donne soient souillés par la chair. Garde tes vêtements blancs, et oins ta tête d'huile.

Je t'ai entourée de compassions, je t'ai aimée, je t'ai rachetée, je t'ai délivrée de tes ennemis. Que te demandé-je en retour ? Ceci : Ne me rends pas le mal pour le bien ; que la pensée de mon amour pour toi te suive, t'amène à toujours suivre mes sentiers. Et il convient que tu le fasses étant l'objet d'une si grande Faveur.

J'ai été mort. Et maintenant je vis. Je vis afin que tu ne meures point. Je t'ai réconciliée avec mon Père par le sang de ma croix ; étant réconciliée, tu vis par moi. Je prie pour toi, je combats pour toi, je t'entoure de ma bonté.

Rien ne peut te nuire que le péché. Rien ne peut m'attrister que le péché. Rien ne peut t'avilir aux yeux de tes ennemis que le péché. Prends garde de ne point pécher.

Je laisse encore subsister quelques Diaboloniens en tes murs, et c'est pour ton bien. C'est pour que tu restes sur tes gardes, et c'est aussi pour éprouver ton amour, pour que tu deviennes vigilante, pour que tu apprécies toujours davantage mes chefs, mes soldats, ma miséricorde.

C'est aussi pour que tu te souviennes du misérable état dans lequel tu étais tombée, lorsque les Diaboloniens et leur Chef régnaient sur toi et qu'ils occupaient la forteresse.

Si tous tes ennemis intérieurs étaient détruits, tu t'endormirais et deviendrais une proie facile pour tes ennemis du dehors.

Je laisse donc quelques Diaboloniens en tes murs, non pour qu'ils te nuisent (ce qu'ils feront certainement si tu les sers), mais pour ton bien. Sache donc que quelles que soient les tentations semées sous tes pas, le résultat doit être de te conduire plus près du Père, de t'enseigner à combattre, de te conduire à prier davantage, et de te diminuer à tes propres yeux ; donc de te garder de l'orgueil. Écoute soigneusement rues instructions.

Veille à ne point écouter l'ennemi qui reste en tes murs ; tu ne le laisseras pas te détourner de moi. Montre ton amour, en restant fidèle à celui qui t'a rachetée. Que la vue d'un ennemi augmente ton amour pour moi. Sois fidèle ; et moi je suis ton Avocat auprès du Père. Aime-moi en surmontant la tentation, et moi je t'aimerai malgré tes infirmités.

Souviens-toi de ce que mes Chefs, mon Armée, mes Armes ont fait pour toi. Sans leur secours, Diabolus t'eût dévorée. Veille donc à leur entretien ; nourris-les. Fais-tu le bien, ils se portent bien ; fais-tu le mal, ils se portent mal, sont malades et affaiblis. Ne les rends pas malades, tu les affaiblirais, et s'ils sont faibles, comment serais-tu forte ? Veille à ne pas te laisser guider par tes sens, par les émotions, mais tu dois vivre de ma Parole. Même quand je t'aurai quittée, sache que je ne t'oublie pas et que tu es dans mon Coeur à toujours.

« Souviens-toi donc que je t'aime. Je t'ai commandé de veiller, de lutter, de prier, de combattre l'ennemi ; et maintenant je te commande de croire que mon amour est toujours avec toi, qu'il t'environne constamment.

« O Cité de l'Âme, tu es dans mon Coeur, et tu as mon amour. Sois vigilante. Voici, je ne place sur toi aucun autre fardeau :


« TIENS FERME ! JUSQU'A CE QUE JE VIENNE ! »


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