Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

I

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Dao perd une famille et en trouve une autre (1)


Un samedi matin, dans la maison missionnaire de Diego-Suarez... Toutes les portes, toutes les fenêtres sont ouvertes. Pas d'air... ; les rideaux pendent immobiles. Un soleil de feu illumine d'un éclat aveuglant tous les panneaux blancs qu'il atteint, et par contraste l'ombre parait plus dense et plus noire. Le missionnaire travaille à son bureau ; il se prépare pour les nombreux cultes du dimanche. À cette heure encore matinale, les visites sont rares.

Voici cependant quelques coups timidement frappés à la porte. « Entrez », dit le missionnaire en français. Personne n'entre. Mais après un instant de silence, un nouveau coup, très doux, s'excuse d'avoir se faire entendre. « Mandrosoa », dit le missionnaire en langue hova. Mais il n'a pas plus de succès que la première fois ; il prononce alors en dialecte antankarana le « karibou » qu'attend certainement son visiteur, car cette fois un jeune garçon pénètre dans le bureau, avec une gaucherie qui n'exclut pas une certaine énergie. Il est du type antankarana le plus pur : peau très noire, belle stature, regard franc et décidé, nez légèrement busqué. Il est proprement habillé d'un complet européen en toile kaki bon marché, mais il le porte sans affectation ; il va pieds nus, et il est coiffé d'un chapeau de paille du pays, que pour le moment il tient respectueusement d'une main ; dans l'autre il porte son mince bagage, un mouchoir noué aux quatre coins. Après les compliments d'usage, le visiteur s'assoit, et la conversation s'engage ; affectueusement pressé par le missionnaire, il ne tarde pas à dire le motif qui l'amène.

« Je m'appelle Dao. J'habite avec ma famille le village d'Ampondrakely, à deux jours de marche d'ici. Ma famille est encore entièrement païenne ; mais dans notre village, il y a déjà une petite « maison de prière », et l'évangéliste d'Ambilobe vient assez souvent y présider le culte. Chaque fois, les enfants du village se massent aux fenêtres et aux portes du temple, pour voir et entendre ; dès le début je me suis mêlé à eux, et j'ai trouvé très beaux les cantiques des chrétiens. Pour mieux entendre, j'ai pris l'habitude de me pousser au premier rang, jusqu'à la porte qui reste toujours ouverte. Un jour l'évangéliste nous a dit de ne pas rester là, d'entrer, de nous asseoir, et d'écouter à l'intérieur. Presque tous les enfants s'enfuirent ; mais quelques camarades et moi-même nous n'eûmes pas peur d'entrer, et chaque fois que l'évangéliste venait nous allions au temple pour chanter des cantiques. L'année dernière, quelque temps avant Noël, l'évangéliste nous dit : « Vous venez bien régulièrement au culte et je vais vous récompenser. Je vais vous enseigner un beau cantique que vous chanterez le jour de Noël », et il nous apprit en même temps ce que c'était que le jour de Noël. Nous étions tous bien contents de l'amour que nous témoignait l'évangéliste et de l'honneur dont il nous comblait, et il ne nous a pas fallu longtemps pour apprendre le cantique de Noël.

« La fête fut très belle ; il y avait beaucoup de monde et tous ceux qui étaient là ont trouvé que notre cantique était très bien chanté. Mais bientôt on sut dans le village que j'avais chanté avec les chrétiens le jour de Noël. Et il y a trois jours, alors que nous travaillions dans les rizières, mon père m'a parlé ; il m'a dit : « Qu'entends-je dire à ton sujet ? Tu vas aux réunions des chrétiens, et tu nous déshonores en chantant avec eux ? Tu ne sais donc pas que la religion chrétienne, c'est la religion des Hovas qui autrefois nous ont pris notre pays, nous ont réduits en esclavage, et pendant de nombreuses années ont volé nos récoltes ? Et tu vas prier avec eux, tu nous trahis ? Et ne savons-nous pas prier nous-mêmes ? Si tu veux prier, pratique avec nous le culte des ancêtres, fais des offrandes devant les pierres ou les arbres sacrés ; quand tu seras embarrassé, va chez le sorcier, achète-lui des amulettes ou des fétiches, demande-lui la manière d'offrir les sacrifices, paye-le pour qu'il prédise l'avenir. C'est ce que les ancêtres et nous-mêmes nous avons toujours fait et continuerons à faire, jusqu'à notre mort. Si tu ne veux pas venir avec nous, si tu continues à te réunir avec les chrétiens, je te préviens que tu n'es plus mon fils, je te renie, je te déshérite, et ma maison n'est plus la tienne. »

« J'étais effrayé par la colère de mon père ; cependant j'eus le courage de lui répondre : « Mais la religion chrétienne n'est pas celle des Hovas ; autrefois les Hovas étaient des païens comme nous ; l'évangéliste nous l'a souvent dit, et les Hovas qui vont au culte ne l'ont jamais démenti. Le jour de Noël l'évangéliste a même prié pour que Jésus devienne aussi le Jésus des Antankaranas. » Mais mon père ne, me laissa pas continuer. Il m'arrêta comme si j'avais prononcé un blasphème : « Le Jésus des Antankaranas ! Les Antankaranas n'ont pas besoin de Jésus. » Et se tournant vers moi avec colère, il me dit : « Tu n'es plus mon fils, tu n'es plus un Antankarana ; va avec les Hovas et ton évangéliste prier ton Jésus ; il n'y a plus de, place pour toi dans ma maison, ni dans le village ; si tu as faim, je ne te nourrirai pas ; si tu es malade je ne te soignerai pas ; il n'y aura pas de place pour ton cadavre dans le tombeau des ancêtres ; va-t-en, je te maudis. »

« Tu sais, missionnaire, ce que c'est pour un enfant que d'être maudit par son père, continue Dao, les yeux pleins de larmes ; je tremblais de tous mes membres ; je pleurais ; mais j'étais trop effrayé pour pouvoir dire une parole, et mon père sans même me regarder me tourna le dos et me laissa là. Je restai longtemps à la même place à réfléchir. Maintenant que mon père m'avait maudit, je n'avais plus rien à espérer de lui, et il était inutile de revenir au village. D'autre part je sentais dans mon coeur quelque chose de nouveau, l'amour de Jésus pour le jeune Antankarana que j'étais, et peu à peu le calme se fit en moi. Poussé, par une force que je ne connaissais pas je me levai ; il faisait déjà nuit, et je ne savais pas où mes pas me conduisaient ; après avoir erré pendant longtemps dans la nuit, je me trouvai tout à coup dans un village, et devant une des cases du village. Je frappai et c'est la voix de l'évangéliste qui me répondit, disant : « Qui est là ? » « C'est moi, Dao, d'Ampondrakely.
- Ah, c'est toi, entre, que Dieu bénisse ton arrivée dans cette maison. »

« Ainsi, c'était Dieu, le Dieu de Jésus et des chrétiens, qui m'avait conduit ! L'évangéliste ne me demanda rien ce soir-là ; il me donna une natte et une couverture, et il m'indiqua l'endroit où je pouvais m'étendre pour passer la nuit. Le lendemain matin, je lui parlai comme je te parle aujourd'hui. L'évangéliste après avoir prié avec moi, m'a dit : « C'est le Dieu de Jésus qui t'a pris à ta famille et qui t'a conduit chez moi, et il veut te conduire plus loin encore. N'aie pas peur de la malédiction de ton père ; son esprit n'est pas encore éclairé ; mais Dieu peut l'éclairer, et ton père en arrivera à regretter de t'avoir maudit. Prie pour lui et pour ta famille, et tu verras la puissance de Dieu. Et tu n'es pas sans famille ; tous les chrétiens sont ta famille, ton père, ta mère, tes frères et tes soeurs. Je vais t'envoyer au « père et mère » (missionnaire) de Diego-Suarez, et tu feras tout ce qu'il te dira. » - Et voilà, je suis venu ; c'est maintenant l'église qui est ma famille, et je ferai tout ce que tu me diras. »

Dao, très ému, s'arrête là. Le missionnaire ne l'est guère moins que lui. Il sait combien les Antankaranas païens sont difficiles à convertir, et voilà que Dieu lui envoie un jeune garçon, à peine converti, mais qui paraît bien décidé à se laisser guider et conduire, et qui pourra peut-être devenir plus tard l'instrument de la conversion d'un grand nombre de ses frères. Du fond du coeur il rend grâce à Dieu et lui demande son aide pour l'éducation de ce jeune Antankarana. « L'évangéliste t'a dit la vérité, répond-il à Dao ; cette maison est la tienne ; tu resteras quelque temps avec moi, et nous verrons un peu plus tard comment tu pourras servir Dieu. »

« Servir Dieu », Dao ne savait certainement pas encore ce que cela signifiait. Mais il comprenait parfaitement que le missionnaire ne le chassait pas, et qu'il pourrait rester dans sa maison. Il ne doutait pas qu'il allait apprendre non seulement les habitudes encore nouvelles pour lui des Européens, des « vazahas », mais aussi tout ce qui concernait ce Dieu encore mystérieux qui l'avait brutalement arraché à sa famille, et qui, en quelques instants, avait bouleversé de fond en comble la base sur laquelle sa vie lui avait jusqu'alors paru assurée. En voyant rompus tous les liens avec son passé, il avait éprouvé une grande détresse ; et certes son coeur était encore plein de tristesse et de crainte au sujet de l'avenir. Mais déjà chez l'évangéliste il avait trouvé une petite lumière, et cette lumière lui paraissait maintenant plus forte et plus réconfortante. Son avenir lui semblait encore bien mystérieux, mais peu à peu une confiance de plus en plus grande envahissait son coeur. Et c'est avec un visage tout rasséréné qu'il remercia le missionnaire de bien vouloir le garder chez lui et qu'il lui promit de le considérer « comme ses vrais parents qui lui avaient donné le jour ».



La maison missionnaire à Diego-Suarez




II

Chez le missionnaire de Diego-Suarez


Pauvre Dao... Il vécut pendant trois mois dans l'ahurissement. Tout était nouveau pour lui, et il lui fallait faire l'apprentissage de tout. La régularité de la vie et du travail, l'hygiène obligatoire, furent au début pour lui des règles bien dures à observer. Par contre, comme il n'avait pas toujours mangé à sa faim, il ne tarda pas à trouver excellente l'habitude de faire à heure fixe des repas abondants ; après quelques semaines, il remarqua qu'il se portait mieux ; plus de vermine, plus de fièvre, et pourtant il travaillait plus que dans son village. Le missionnaire quittait souvent Diego-Suarez pour visiter les unes après les autres les nombreuses églises de son district ; et il demandait à Dao de l'accompagner en portant un paquet. Les courses dans la brousse étaient parfois très longues, et il arrivait que la petite troupe missionnaire fut surprise par un orage. C'était souvent en traînant la jambe qu'on arrivait à l'étape ; mais chose curieuse, il y avait rarement des malades. Dao avait l'âme trop religieuse pour attribuer cet excellent état sanitaire aux précautions prises ou aux distributions régulières de quinine ; il croyait que Dieu protégeait le missionnaire et tous ceux qui vivaient avec lui, et mieux il connaissait le missionnaire, plus cette foi grandissait en lui.

Comme cela lui avait été dur, la première fois, de suivre le missionnaire en portant un paquet sur l'épaule, accroché à l'extrémité d'un long bambou, à la manière habituelle des porteurs ! Lui, fils d'homme libre, membre d'une famille qui avait été autrefois comblée des faveurs royales, lui dont le père était particulièrement estimé par le roi régnant, Tsialana, faire la besogne d'un esclave ! Jamais il n'avait été si près de s'enfuir que le jour où il lui fallut accompagner le missionnaire dans la brousse.



Une route sous les manguiers dans les environs de Diego-Suarez

Mais le matin même du départ, le missionnaire avait lu l'histoire de Jésus s'abaissant jusqu'à laver les pieds de ses disciples, une autre besogne d'esclave, et il avait compris, ce matin-là, qu'il ne pourrait pas s'enfuir. Il avait d'ailleurs été bien encouragé de constater que personne parmi les églises visitées ne l'avait méprisé ; partout, au contraire, il avait été bien accueilli ; les pasteurs indigènes lui faisaient fête, et bénissaient Dieu à son sujet ; ils lui parlaient avec considération et le traitaient en invité. Souvent ils priaient pour lui, et en le quittant ils ne manquaient pas de lui dire : « Que Dieu te bénisse, toi qui es les pieds de notre missionnaire. »

Il se trouvait que Dao était une meilleure recrue que le missionnaire n'aurait pu le croire le jour de son arrivée. Depuis quelques années l'administration avait établi dans son village une école officielle. Inutile de dire que les Antankaranas détestaient cette école, et n'y envoyaient certes pas leurs enfants de bon coeur. Mais l'instruction était obligatoire ; des parents avaient déjà été punis parce qu'ils gardaient leurs enfants avec eux au lieu de les envoyer à l'instituteur ; le père de Dao avait pris peur ; un conseil de famille avait été réuni, et la famille avait décidé d'envoyer au moins un enfant à l'école, pour éviter des poursuites de la part de l'administration. Dao était alors en âge d'aller à l'école, et c'est lui qu'on avait choisi comme victime. L'instituteur eut tôt fait de calmer ses craintes, et comme les enfants antankaranas sont aussi intelligents que les autres, Dao n'avait pas tardé à faire de grands progrès. Assez vite il sut lire et écrire, et fut bientôt à même de rendre de précieux services à sa famille. Il allait encore à l'école quand son père l'avait chassé ; mais dans cette école élémentaire, il n'avait plus rien à apprendre ; et l'instituteur aurait voulu le diriger vers une école supérieure, l'école régionale divisée en plusieurs sections préparant aux différents services administratifs de la colonie. À la première invite, Dao avait refusé tout net de quitter son village, et l'instituteur avait fait le silence sur ce projet. Dao ne pensait plus du tout à l'école régionale, mais il n'en était pas moins vrai, que pour un jeune Antankarana, il était relativement instruit, et c'est ce que découvrit avec joie le missionnaire.

Chaque jour il lui donnait une ou deux heures de leçons ; Dao avait l'intelligence, sinon très vive, tout au moins assez sûre, et comme il s'appliquait beaucoup, il faisait des progrès assez rapides. Sans le lui dire, le missionnaire le prépara peu à peu à un examen malgache correspondant à notre certificat d'études, minimum d'instruction générale exigé de tous les indigènes qui veulent entrer dans les écoles supérieures, de quelque nature qu'elles soient. Ces leçons faisaient peu à peu découvrir à Dao un monde bien différent de celui qu'il avait connu dans son enfance, un monde immensément grand, d'aspects très divers, partagé en royaumes très puissants, et au milieu desquels la race des Antankaranas à laquelle il appartenait faisait bien piètre figure... Mais ces constatations ne diminuaient en rien l'amour de Dao pour sa famille, son village et son pays. C'était toujours avec peine qu'il songeait à la malédiction de son père ; et peu à peu se fortifiait en lui la pensée que Dieu le renverrait auprès des Aritankaranas ; de quelle manière, il n'en savait rien ; ce qu'il ferait au milieu d'eux, il ne s'en préoccupait pas encore ; mais ce qu'il savait, c'est qu'il leur ferait du bien, tellement de bien que son père serait obligé de revenir sur sa malédiction et de lui rendre son amour.

Il arriva que le missionnaire fut malade. Il avait une très forte, fièvre et dut rester couché ; il n'acceptait plus aucune espèce de nourriture, mais il demandait souvent de la tisane ; et dans la journée, comme fièvre augmentait, il envoya Dao chercher le docteur. Ce n'était rien qu'un très fort accès de paludisme, qui ne résisterait pas à quelques piqûres de quinine et à quelques jours de repos. Mais le fait que le missionnaire ne voulait rien manger donnait beaucoup à réfléchir à Dao ; comme à tous les primitifs, ce signe lui paraissait de la dernière gravité, et il n'était pas loin de penser que le missionnaire était condamné. Il contribua même à répandre la panique, parmi les fidèles de Diego-Suarez ; c'est lui qui recevait les visiteurs, et aux questions de ceux-ci, il répondait toujours par la formule que les malgaches n'emploient que dans les cas désespérés : « Il est entre les mains de Dieu ; qui oserait dire comment Dieu se comportera ? » Le cuisinier, lui, trouvait que la maladie du missionnaire présentait un côté très avantageux : les repas étaient supprimés ; il était donc en vacances, pour quelques jours ; et comme il devait justement faire une visite de condoléances à un de ses parents éprouvés, il profita de l'occasion pour partir. Dao était scandalisé, mais il ne lui appartenait pas de retenir de force le cuisinier. Il lui dit cependant : « Et les tisanes, qui les fera ? » Mais le rappel de ce devoir n'éveilla aucun écho dans la conscience du cuisinier : « Il y en a une bonne provision de faite ; quand elle sera épuisée, ou bien il sera mort, et il n'aura plus besoin de moi, ou il sera guéri, et je serai de retour. Et n'es-tu pas là pour lui tenir compagnie ? Au revoir. »

Quelques instants après le missionnaire appela le cuisinier, et il fallut bien que Dao lui annonçât qu'il n'était plus là. Dao s'attendait sinon à la colère, tout au moins à l'indignation du missionnaire ; mais son étonnement fut grand, car celui-ci se contenta de dire : « Il est parti ? Je l'aurais cru plus fidèle ; heureusement, toi, tu es resté. » Les sujets d'étonnement ne manquaient pas d'ailleurs à Dao. Être malade loin de sa famille, soigné par des étrangers, sans parents autour de soi, c'est pour un malgache une épreuve insupportable. C'était bien le cas du missionnaire ; il était plus loin de sa famille qu'un malgache ne peut jamais l'être de la sienne ; sa vie était en danger ; et pourtant il restait bien tranquillement étendu sur son lit ; à peine si de temps à autre il appelait pour qu'on lui donnât un peu de tisane, et il disait même toujours « merci » en souriant. C'était incompréhensible. Dao cherchait à comprendre pourtant. Si le missionnaire est si calme, pensait-il, c'est parce qu'il a confiance en Dieu. Mais comment peut-il avoir confiance en Dieu, puisqu'il est malade et que Dieu l'abandonne ? Tout d'un coup la lumière se fit, dans l'esprit de Dao. Il eut l'intuition de la différence qui sépare la religion mercenaire de la religion d'amour. Dieu ne l'a pas abandonné, bien qu'il soit malade : le missionnaire sait que Dieu l'aime toujours, et c'est pour cela qu'il est si calme et qu'il sourit. Plus tard, quand Dao racontait ses souvenirs, il ne manquait pas de dire que c'est de ce moment-là que datait sa conversion.

Quand le missionnaire fut guéri et qu'il put reprendre son activité, normale, il se rendit compte, eu effet, qu'il y avait quelque chose de changé en Dao son élève se montrait beaucoup plus attentif aux questions religieuses ; c'est avec joie qu'il assistait eux services de la semaine et du dimanche ; il se met fait aussi à faire des visites aux habitants des villages traversés, et il les encourageait fort à se convertir. Il devint membre de l'Union Chrétienne de Diego-Suarez ; il y était fort aimé, et y exerçait une excellente influence.


(1) Les Antankaranas, au nombre de 15 à 20.000, habitent l'arrière pays au Sud-Ouest de Diego-Suarez. Ils sont une des races les moins développées de Madagascar. 
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