Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

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Alors on nous a laissés à peu près tranquilles à Lindenkopf pendant quelque chose comme six mois.
Les relations entre le maire et le pasteur restaient pareilles ; on aurait même pu croire que Kohler voulait céder et qu'il tâchait de changer de ton. En tout cas, on l'a vu quelquefois à l'église. Mais il faisait cela peut-être pour guetter s'il y avait quelque chose contre l'État dans les sermons.

Dans la paroisse, tout allait comme d'habitude, l'église et les réunions bibliques étaient bien fréquentées.
Peu à peu, le calme a repris et on a cru que l'État se décidait à laisser l'Eglise en paix.
Mais le pasteur nous a mis la puce à l'oreille en nous racontant qu'on venait d'arrêter plusieurs pasteurs et qu'on en avait même transporté quelques-uns en un camp de concentration.

Et il y a encore une chose sur quoi il a attiré notre attention : il nous a expliqué qu'à côté de la lutte ouverte contre l'Eglise, il y avait encore une lutte secrète, souterraine, que l'État préférerait sans doute un peu plus tard arrêter toute persécution officielle, que ce qu'il avait fait jusque-là n'était bon qu'à amuser la galerie, mais que le coup décisif contre l'Eglise se préparait en sourdine sans se faire remarquer. Il disait qu'il fallait bien s'y attendre, puisqu'on redoublait d'efforts pour détourner la jeunesse de l'Eglise et qu'on excitait le peuple contre la foi chrétienne dans les réunions officielles.

Les camps de formation, comme ils disent, sont le grand moyen pour enfoncer dans les têtes l'esprit national-socialiste, l'esprit de Rosenberg.
Depuis les jeunes jusqu'aux plus âgés, tous ceux que l'État peut atteindre, sont « formés », et celui qui veut une situation de fonctionnaire est obligé de passer par un de ces camps de formation ; et tous, même si ça les dégoûte, doivent subir ces discours païens.

Le pasteur nous a appris que, dans ces camps de formation, on disait continuellement et de toutes les manières du mal de l'Eglise et qu'on encourageait les gens à en sortir. Au père de famille, on déclare qu'il n'aura pas de position, pas d'avancement comme instituteur ou employé, s'il ne quitte pas l'Eglise. À la jeunesse, on répète que le Christianisme n'est que pour les vieillards, qu'un homme héroïque doit refuser d'être considéré comme pécheur ; qu'il n'y a que ceux qui ont un sang dégénéré ou des métis qui sont des pécheurs, tandis que cette idée de péché blesse un homme de pure race dans ce qu'il a de plus sacré.

Le pasteur a dit que cela avait pour conséquence que beaucoup de jeunes gens s'étaient déjà égarés et que parmi leurs aînés beaucoup avaient quitté l'Eglise par peur.
Voilà pourquoi on tenait le peuple tout entier si fermement en bride ; on mettait déjà les plus jeunes en uniforme et ils devaient passer par les formations du parti ; ainsi, on pouvait les influencer et leur inculquer des idées anti-chrétiennes.
Mais comme maintenant l'Eglise était de plus en plus enfermée entre ses quatre murs et qu'elle ne pouvait pas proférer un mot en public, son influence sur le peuple diminuait de plus en plus ; c'était des parents surtout que l'avenir dépendait : est-ce que leur foi tiendrait bon, est-ce que leur fidélité inflexible à la Parole de Dieu serait capable de donner à leurs enfants le contrepoison de ce qu'on insinuait dans leurs âmes à l'école et dans le parti ?

Le pasteur disait que l'Eglise n'avait jamais passé par des temps pareils, pleins d'hostilité secrète et que c'était presque plus dangereux qu'en Russie : là-bas, on parlait ouvertement contre le Christ et tout le monde savait que l'État était antichrétien tandis que chez nous, on parlait toujours du « Christianisme positif » et l'on trompait ainsi les gens, car en cachette on tâchait d'expulser le Christ d'Allemagne.




Un jour, le pasteur nous a de nouveau réunis et il nous a dit que l'Eglise ne pouvait plus se taire, qu'elle avait résolu de faire une déclaration officielle contre la position anti-chrétienne de l'État.

Il a dit ensuite que l'Eglise s'était adressée à Hitler pour lui demander de faire cesser les abus. Mais comme un bon bout de temps s'était écoulé depuis, sans qu'on ait eu de réponse, l'Eglise se sentait obligée en conscience de parler ouvertement aux paroisses.

Puis il a dit que cette annonce en chaire n'était pas destinée qu'aux Églises de Prusse, mais qu'elle s'appliquait à toute l'Allemagne : ainsi il se sentait obligé de lire ce manifeste le lendemain, dimanche.
C'étaient des paroles claires et nous étions un peu inquiets.
On y déclarait que le Christianisme disparaissait de plus en plus dans le peuple allemand et que des chefs de l'État et du parti y contribuaient de leur mieux, qu'on faisait taire l'Eglise, qui n'avait pas le droit de se défendre.
On ajoutait que l'Eglise devait repousser toute la doctrine du parti, comme anti-chrétienne. Cela créait un cas de conscience pour les parents évangéliques, car il leur était impossible de ne pas voir comme on bourrait le crâne de leurs enfants avec les idées de Rosenberg et ils ne pouvaient pas l'empêcher.

Tout était dit clairement et sans déguisement, même ceci : que l'Évangile de Jésus-Christ était combattu en Allemagne, que le peuple chrétien avait été égaré par l'État, puisqu'il avait marché pour le programme du parti avec son « Christianisme positif », tandis que maintenant le parti propageait, au lieu du Christianisme, une foi ennemie du Christianisme.

On parlait aussi dans ce manifeste de l'arbitraire dans les choses judiciaires. On disait que, dans un État constitutionnel, il ne devrait pas y avoir de camps de concentration et que la police secrète de l'État ne devait pas détenir des gens qui n'avaient pas été condamnés par un tribunal régulier.

Nous avons bien vu que ce manifeste exprimait les choses selon la vérité et que c'était une parole courageuse et résolue.
Mais nous avons aussi remarqué que, dans la situation actuelle, cela pourrait amener des conflits avec l'État.
Nous avons demandé au pasteur s'il ne suffisait pas d'annoncer simplement l'Évangile. À quoi une telle remontrance pouvait-elle servir, puisqu'elle vexerait l'État ?
Nous avons déclaré au pasteur que nous étions tout à fait de son avis, mais qu'en lisant ce texte, il se mettait lui-même en danger et que, si quelque chose lui arrivait, la lecture du manifeste nous aurait rendu un mauvais service ; on nous donnerait peut-être un chrétien-allemand comme pasteur et alors on n'annoncerait plus l'Évangile chez nous.
Mais le pasteur a répondu :
« Ce manifeste vient de la Direction de notre Église. Il n'y a que dans notre région qu'il n'a pas été transmis, parce que celui que nous avons à notre tête est un faux évêque. Ce manifeste a été mûrement pesé, ses auteurs ne sont ni irréfléchis ni téméraires, ils ne font pas d'attaques à la hussarde, mais cherchent dans la Parole de Dieu la clarté qui peut servir l'Évangile.
« Si la direction de l'Eglise confessante recommande à nous, pasteurs, de lire ce manifeste du haut de la chaire, je n'ai pas le droit d'hésiter, de me demander si cela pourrait me nuire, mais je dois seulement décider si je peux en répondre devant Dieu. Cela, je le peux ; plus encore, je dis : il faut faire cette déclaration à l'État, il faut qu'on lui demande de se justifier, sinon l'Eglise sera coupable de n'avoir pas rendu témoignage en face de l'État et de l'avoir endurci, par son silence, dans son attitude anti-chrétienne. »

Nous avons dû donner raison au pasteur, mais le souci de l'effet que son geste produirait nous pesait tout de même un peu.




Et puis est arrivé ce dimanche où notre pasteur Grund a été parmi nous pour la dernière fois.
Kohler, le maire, a paru à l'église et nous avons vu qu'il prenait des notes.

Je dois avouer que j'étais distrait et que je ne faisais guère attention au sermon. Et les autres conseillers presbytéraux étaient dans les mêmes dispositions. Nous avions de tristes pressentiments et nous en avions pourtant honte, car tout devait suivre son cours. Et si l'on rendait témoignage à l'Évangile, le reste n'était pas en notre pouvoir. Dieu est obligé de protéger lui-même son Église. Quelle que soit la façon dont il la conduit, c'est bien, même si nous n'en voyons pas encore la raison.

L'Éternel seul est Seigneur
Seul il est dominateur
Sur les peuples de la terre.
Il est maître souverain
Des ouvrages que sa main
Pour sa gloire a voulu faire.

Quand l'Amen après le sermon a été dit et que le pasteur a posé le manifeste sur son pupitre, le vieux Rocker m'a serré à la dérobée la main sous le banc.
Nous avons regardé les figures dans l'église pour voir si l'on avait compris ce que le pasteur osait faire en prenant cela sur lui. Et nous avons remarqué comme à chaque phrase l'attention des gens augmentait et comme le courage qui se dégageait de ce manifeste les faisait respirer plus librement.

Comme introduction, le pasteur a dit qu'il lisait ce manifeste sur l'ordre de la Direction provisoire de l'Eglise confessante ; que ce n'était pas une attaque contre l'État, mais qu'on avait voulu s'adresser à l'État et que c'était une déclaration franche et pleine de confiance que des milliers de bons Allemands faisaient au Führer.

Allait-on tenir vraiment compte de cette déclaration ? C'est de cela que tout dépendait. Si l'on pouvait de nouveau annoncer en toute liberté l'Évangile en Allemagne, cela ne ferait aucun tort au peuple allemand, ce serait au contraire son salut.

En Allemagne, on en était venu à toujours jeter de la poudre aux yeux : si on n'attaquait plus officiellement le Christianisme avec tant de vigueur, c'est qu'on préférait faire du travail de sape en fanatisant et en calomniant sous le manteau. Mais l'Eglise n'avait pas d'autre moyen d'éclairer le peuple là-dessus que des appels du haut de la chaire, tous les autres chemins lui étant barrés : les journaux de l'Eglise étaient censurés, les réunions ecclésiastiques défendues, tandis que les idées anti-chrétiennes pouvaient être propagées partout sans aucun obstacle.

Le pasteur a conclu :
« L'Évangile cependant n'admet pas de clair-obscur ; ici, tout doit se faire en plein jour. L'Eglise ne peut se taire, elle est obligée de dire la vérité et n'a pas le droit de s'inquiéter des conséquences. Le Sauveur dit : « Ce que je vous dis dans les ténèbres, dites-le au grand jour ; ce qu'on vous dit à l'oreille, publiez-le sur les toits. Ne craignez pas ceux qui tuent le corps, mais ne peuvent tuer l'âme. Craignez plutôt Celui qui peut faire périr l'âme et le corps dans la géhenne. »

Après cela, le pasteur a lu le manifeste :
Il y a quelques années, le Führer lui-même a défendu qu'on mette son portrait sur des autels évangéliques. Aujourd'hui, ces défenses sont oubliées et les idées du Führer sont de plus en plus prises dans notre peuple comme règle, non seulement en matière de politique, mais encore de morale et de droit et lui-même est revêtu de la dignité sacrée de grand-prêtre du peuple, plus encore de médiateur entre Dieu et le peuple ».

À ce moment, Kohler se lève brusquement, sort avec violence du banc où il était assis, quitte l'église à pas retentissants et claque la porte derrière lui.
Pendant ce remue-ménage, le pasteur s'est arrêté et tous les yeux disaient qu'on savait qu'avec la porte de l'église c'était la porte entre le maire et le pasteur qui s'était fermée pour de bon et qu'il fallait s'attendre à tout.
Après le culte, nous avons attendu jusqu'au moment où le pasteur est sorti de la sacristie. On se pressait autour de lui et beaucoup lui serraient la main.
L'après-midi, le pasteur a été averti par téléphone qu'en Prusse, quelques centaines de pasteurs avaient été arrêtés après avoir lu le manifeste.
Cette nouvelle s'est aussi répandue dans le village et on a supplié le pasteur de se cacher ou de partir vite quelque part, pour qu'on ne l'attrape pas, lui aussi.
Mais il n'a rien voulu entendre et il a dit :
- Cela signifierait que j'ai mauvaise conscience. Je peux répondre de ce que j'ai fait !

Le lundi matin, une auto est venue de la gare et s'est arrêtée au pied de la colline du château. Il en est sorti deux hommes en civil qui ont monté la côte et sont entrés au presbytère.
Des gens de la paroisse avaient remarqué la chose et en un clin d'oeil tout le village s'est trouvé averti.
La nouvelle a couru d'une maison à l'autre comme une traînée de poudre et au bout de très peu de temps une foule était rassemblée devant le presbytère.
Dans la suite, nous avons entendu dire que le pasteur était en train de se lever, car c'était lundi, le dimanche des pasteurs, et il s'était accordé un peu plus de repos.
Il s'est donc passé un certain temps jusqu'au moment où les deux agents de la police secrète ont pu lui parler et lui montrer le mandat d'arrêt.
Il s'est écoulé encore un bon moment pendant lequel le pasteur a rassemblé sa Bible, son livre de cantiques, quelques petits objets et puis il a pris congé de sa femme et de son petit.
Les agents de la police secrète, très polis, ne sont pas pressé, ils lui ont laissé le temps d'arranger tout.
Mais, en attendant, le village entier avait été alerté.

On a couru dans les champs pour chercher les hommes qui labouraient ; ils ont tout laissé et sont arrivés au galop. Un homme a aussi été envoyé à bicyclette dans la forêt pour nous avertir et nous aussi nous avons interrompu notre travail et nous sommes rentrés à toute vitesse sur nos vélos.

Quand notre pasteur est sorti du presbytère avec les deux agents de la police secrète, bien des femmes avaient leur tablier devant la figure, tout autour on sanglotait et les hommes ont pris une attitude menaçante comme s'ils voulaient essayer d'empêcher l'arrestation.
Alors, le pasteur a prié tout le monde de rester tranquille ; il a dit que ce n'était pas la faute des agents de police, ils ne faisaient qu'accomplir leur devoir ; que si c'était la volonté de Dieu, il fallait souffrir pour l'Évangile.
Ensuite, le cortège s'est mis en marche. En tête le pasteur Grund qui tenait sa femme par la main. Les deux policiers marchaient à côté d'eux. Derrière, nous tous serrés comme un tas de gens sans abri, comme une troupe de réfugiés, - une image comme j'en ai vu plusieurs fois pendant la guerre.
On entendait des gens qui pleuraient, des lamentations étouffées et aussi des voix qui disaient :
- Le pasteur doit rester ici !
- Le pasteur ne doit pas partir !
- Nous ne voulons pas laisser aller notre pasteur.

Tout le long du chemin, d'autres se joignaient à nous. Les enfants sont sortis de l'école en criant et ont entouré le pasteur malgré l'instituteur qui, de la fenêtre, poussait des cris pour les rappeler.
Le maire, devant son magasin de bicyclettes, avait un air moqueur qui en a excité plusieurs à un tel point qu'ils se seraient lancés sur lui et lui auraient administré une belle volée de coups s'il n'avait pas vite disparu en tirant le verrou derrière lui.
Puis la descente a commencé et quand nous avons vu l'auto en bas, un nouveau flot de lamentations s'est élevé : alors le pasteur s'est retourné et nous a exhortés à nous calmer et à ne pas perdre courage.
Nous avons entouré l'auto, ne laissant presque pas de place au pasteur pour y monter et de tous côtés on lui a tendu les mains et à lui aussi les larmes sont venues aux yeux.
Et tout à coup nous avons commencé à chanter:

Que les démons forgent des fers
Pour accabler l'Eglise
Ta Sion brave les enfers,
Sur le rocher assise.
Constant dans son effort,
En vain avec la mort
Satan conspire :
Pour briser son empire,
Il suffit d'un mot du Dieu fort.

Cela a retenti sur le pays de Lindenkopf et nous a rendu à tous la joie. Les mouchoirs ont disparu et quand le moteur s'est mis en marche, nous avons reculé et nous avons vu que le pasteur nous était reconnaissant de nous être maîtrisés.
Mais juste au moment où l'auto s'est ébranlée, le cordonnier, un petit homme maigre et doux qui ne s'était jamais fait remarquer, jamais n'avait ouvert la bouche, a bondi au-devant de la voiture et crié d'une voix aiguë :
- La Parole de Dieu est au-dessus de l'État !

Si nous ne l'avions pas tiré au dernier moment, l'auto l'aurait écrasé.
Nous avons suivi des yeux l'auto jusqu'au moment où elle a disparu dans le vallon et puis, une bonne partie d'entre nous ont accompagné la femme du pasteur jusqu'à sa maison. Là, elle nous a dit de nous séparer et de rester calmes.
Elle était très pâle, mais tout à fait ferme et elle est toujours restée comme cela, calme et confiante.

Pour le temps qui a suivi, nous devons beaucoup à la femme du pasteur : nous étions comme un troupeau de moutons égarés.
Pour le soir de ce même jour, elle a tout de suite fixé une réunion biblique, et là elle a dit qu'il fallait maintenant montrer que nous étions une véritable Église. Il ne fallait pas qu'on dise que c'était le pasteur qui avait excité le village, et que, depuis son départ, tout était tranquille, mais qu'on voie que nous ne nous étions pas laissé mener en laisse et que nous avions librement accepté l'Évangile.

Les jours suivants, elle allait d'une maison à l'autre, elle nous consolait tous et disait aux gens découragés :
- Pensez à ce que mon mari vous a dit de la pauvreté de l'Eglise : les disciples sont partis sans bâton, donc nous n'avons pas le droit, nous non plus, de souhaiter autre chose.
Elle s'est aussi mise en relation avec le pasteur voisin pour le remplacement, les dimanches, pour éviter que les chrétiens-allemands ne viennent pénétrer dans l'église ; et jusqu'à présent tout a bien marché.
Puis on a écrit partout, à tous les endroits possibles, pour qu'on remette en liberté notre pasteur. Une délégation est allée chez notre gouverneur, mais on l'a envoyé promener dès l'antichambre ; elle n'a pu pénétrer jusqu'à aucun personnage important.

La dernière nouvelle que nous avons eue du pasteur Grund a été une lettre à sa femme, qu'elle nous a lue. Voici ce qu'il écrivait :
« Salue la paroisse fidèle et dis-lui que Dieu travaille. Quand l'Eglise dort et que son témoignage s'est tu, on ne l'attaque pas et elle a des jours paisibles, mais alors elle trahit son Seigneur. Mais quand l'Eglise s'éveille et qu'elle parle, les tempêtes s'abattent sur elle, la croix et la douleur, mais le Seigneur est proche.

« Heureux serez-vous, lorsqu'on vous outragera, qu'on vous persécutera et qu'on dira faussement de vous toute sorte de mal à cause de moi. Réjouissez-vous et soyez dans l'allégresse, parce que votre récompense sera grande dans les cieux. »

« Réjouissez-vous et soyez dans l'allégresse »

Nous ne savons pas ce qui va arriver.
Nous voyons comme le Troisième Reich devient grand et puissant et comme l'Eglise est petite et pauvre, et comme elle deviendra encore plus pauvre.
Mais nous avons entendu. On nous a ouvert les oreilles et nous avons entendu.
Nous ne pouvons plus l'oublier, et celui de nous qui l'oublierait, il n'aura pas de paix, car la parole qu'il a entendue l'accuserait.

Nous prions pour notre pasteur, pour que son emprisonnement soit une bénédiction pour notre Église. Nous prions pour sa femme, pour qu'elle puisse supporter tout cela.
Et nous prions pour nous-mêmes :

« Seigneur, nous croyons, viens en aide à notre incrédulité ! »
Notre village de Lindenkopf est sur une montagne.
Amen.



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