Les trois grands miracles.
- Christ mourut, nous savons comment.
Voilà ce que Rousseau en dit :
« Si la mort de Socrate fut celle d'un
sage, la mort de Christ fut celle d'un
Dieu ! »
L'on peut dire, nous semble-t-il, que notre
univers ne renferme au fond que trois miracles, qui
en contiennent à leur tour des millions
d'autres, tels que l'océan qui engloutit
tous les fleuves, tous les ruisseaux et toutes les
eaux de pluie de notre globe.
Nous nommerons tout d'abord la
création de cet univers, miracle par
lequel la divinité, qui se suffirait
à elle seule, semble être sortie
d'elle-même pour faire du fini dans l'infini,
le temps dans l'éternité et la
matière dans l'esprit, toutes ces choses qui
constituent en elles-mêmes un insondable
mystère, que l'Écriture résume
dans ces premiers mots de la Bible :
« Au commencement Dieu créa les
cieux et la terre. »
Le second miracle est celui de la
Rédemption de cette création, qui
est également une oeuvre créatrice,
puisque, par elle, il a été accompli
un acte que les anges eux-mêmes ne peuvent
comprendre, car par lui le créateur de
toutes choses s'est fait lui-même une
créature dans le sein de Marie. Et la
Parole a été faite chair et a
habité parmi nous.
Le troisième mystère est le
prodige de Satan, qui n'est pas
inférieur aux deux premiers et vient
démontrer le pouvoir et la violence de
l'adversaire.
Une personne divine est descendue dans sa
Création, y apporter une bonne nouvelle,
opérant des oeuvres de Salut, voulant
ôter son fardeau à la race humaine
gémissant sous le poids de ses
péchés pour s'en charger
elle-même. Et voilà que cette
humanité, ses propres créatures se
sont moquées d'un pareil Dieu, l'ont
outragé, l'ont maudit, l'ont même
cloué sur une croix au milieu des rires et
des outrages ! Il est venu chez les siens
et les siens ne l'ont point reçu.
Et malgré tout cela, Jésus
s'est écrié en expirant :
« Tout est
accompli ! » Ici c'est bien la
voix d'un Dieu qui a retenti. - Tandis que, depuis
six mille ans, l'homme quitte ce monde en poussant
ce triste soupir : « Ce que j'ai
voulu, espéré, ardemment
désiré et poursuivi durant ma vie, je
ne l'ai point accompli ! » C'est
vrai pour un Moïse qui ne put entrer dans la
terre promise, comme pour un Elie, dont l'oeuvre
inachevée dut être accomplie par
Élisée. C'est encore vrai pour
Attila, pour Mahomet, Alexandre, César et
Napoléon.
La
résurrection
de Christ réelle et
corporelle.
- Et il ressuscita le troisième
jour ! « Or, si l'on prêche
que Christ est ressuscité des morts, comment
quelques-uns parmi vous disent-ils qu'il n'y a
point de résurrection des morts ? S'il
n'y a point de résurrection des morts,
Christ non plus n'est point ressuscité. Et
si Christ n'est pas ressuscité, notre
prédication est donc vaine et votre foi
aussi est vaine. Il se trouve même que nous
sommes de faux témoins à
l'égard de Dieu, puisque nous avons
témoigné contre Dieu qu'il a
ressuscité Christ, - tandis qu'il ne
l'aurait pas ressuscité, si les morts ne
ressuscitent point. Car si les
morts ne ressuscitent point, Christ non plus n'est
point ressuscité. Et si Christ n'est pas
ressuscité, votre foi est vaine, vous
êtes encore dans vos péchés, et
par conséquent aussi ceux qui sont morts en
Christ sont perdus. »
(1
Cor. 15 : 12-18.)
Voilà ce que dit saint Paul ! Et
loin de se consoler par une conception de la
résurrection uniquement spirituelle, mais au
contraire discernant ici nettement la grandiose
alternative qui se pose, ce puissant homme de Dieu
s'écrie, avec un saint mépris de
toutes les demi-consolations : « Si
nous n'avons d'espérance en Christ que pour
cette vie seulement, nous sommes les plus
misérables d'entre les hommes. »
(1
Cor. 15-19.) Examinons-nous donc
nous-mêmes, pour savoir si nous croyons au
Christ ressuscité. - Si nous n'y croyons
pas, nous sommes encore dans notre
péché.
Le
séjour sur
la terre de Christ ressuscité.
- Parmi les pages les plus
mystérieuses de la Bible, ce Livre plein de
saints mystères, il faut compter celles qui
nous parlent du Christ ressuscité. Elle est
touchante la joie de ses disciples, en même
temps que leur saint respect devant cet ami
revenant d'un autre monde. - Le voilà
tangible, ayant chair et sang, buvant et mangeant,
étant absolument la même personne et
pourtant d'un degré plus élevé
qu'eux ; ne connaissant plus les liens de la
matière, ni ceux de l'état corporel
inférieur. Il apparaît comme il
disparaît. Cela fut assurément un
grand mystère. Nous aussi nous aurions
contemplé ce ressuscité avec un
frémissement intime et un saint tremblement,
ce témoin palpable d'un monde intangible, ce
vainqueur vivant de la mort, cet homme du
paradis ! Et que de questions se seraient
posées
à nous aussi, et en nous-mêmes, comme
aux disciples, en le contemplant !
Qu'elles sont hautes profondes et grandes
ces questions-ci : Où Christ
habitait-il pendant ces quarante jours durant
lesquels il apparaissait tantôt ici,
tantôt là ? - Sans doute au
paradis, puisqu'il promit au brigand de s'y trouver
avec lui. Et cependant pas encore dans le ciel,
puisqu'il dit à Marie : « Je
ne suis pas encore monté vers mon
Père », et puisque son ascension,
positivement désignée comme telle,
n'eut lieu qu'au bout de quarante jours.
Ces quarante jours rappellent d'une
manière frappante les quarante jours du déluge, les quarante
ans durant
lesquels Moïse en Horeb dut
séjourner au désert, alors qu'il
doutait encore qu'il fût appelé
à délivrer Israël ; les
quarante jours pendant lesquels le peuple
d'Israël, momentanément privé de
son conducteur Moïse, fut tenté au pied
du Sinaï et y succomba, ce qui
l'obligea à errer quarante ans dans le
désert. - Puis il y a encore les quarante
jours durant lesquels le grand prophète Elie
dut marcher dans ce même désert,
agité par ses doutes quant à sa
mission divine, jusqu'en Horeb, la montagne de Dieu
(1
Rois 19 : 1-12), pour y
recevoir la réponse divine. Enfin,
n'oublions pas les quarante jours de la
tentation de Jésus dans le
désert !
Il se pourrait ainsi que Boehme, ce cher
homme de Dieu, eût raison de penser qu'Adam,
avant de succomber à la tentation, l'ait
subie pendant quarante jours dans ce
même paradis, lequel ne serait point
enlevé de la terre, mais seulement devenu
invisible. Christ aurait, par le séjour dans
ce jardin, affirmé que lui, le dernier Adam,
avait surmonté toutes les tentations.
Mystérieuses
perspectives.
- Comme qu'il en soit de cette supposition,
il est certain que nous voyons s'ouvrir ici, aux
regards de la foi, de vastes et mystérieuses
perspectives, et des questions insolubles se
posent, telles que celles-ci : Qu'est-ce que
la vie dans ce paradis ? Comment Jésus
se montrait-il à ses disciples ? avec
des vêtements semblables à ceux qu'il
avait portés ? avec les mêmes
traits de son visage ? ou bien
transfiguré comme sur le Tabor ?
N'était-il visible que pour eux seuls, ou
bien à chacun des humains ? comme, par
exemple, sur le chemin d'Emmaüs et dans
l'hôtellerie de cette bourgade ?
Pourquoi a-t-il mangé plusieurs fois avec
ses disciples ? Assurément, entre
autres motifs, pour leur démontrer la
réalité absolue de son existence
corporelle. Il est cependant probable que cet acte
avait encore une autre signification, quoique le
sens symbolique du poisson, qui revient si souvent
dans la vie de Christ, nous soit encore
inconnu.
Et que de choses n'eut-il pas à
raconter aux disciples au sujet de ce paradis qu'il
habitait alors ! Ou bien ne leur en a-t-il
rien dit, et aucun d'eux n'a-t-il osé le
questionner là-dessus ?
(Jean
21 : 12.)
Pourquoi devaient-ils aller en
Galilée pour le voir, puisque son ascension
devait pourtant avoir lieu sur le mont des
Oliviers ? Que signifie encore
l'expression : monter au ciel, puisque
l'univers tout entier appartient au Dieu des
cieux ?
Aucun homme n'est en état de
répondre avec certitude à toutes ces
questions. Et cependant elles appartiennent
à ce domaine qu'entend sans doute
l'apôtre Paul quand il nous exhorte à
penser aux choses qui sont en haut. - Lors
même qu'un pèlerin ignore encore quel sera
l'aspect
de la magnifique patrie vers laquelle tendent tous
ses désirs, cette perspective ne l'en
préoccupe pas moins, et cette
préoccupation le détourne des
distractions auxquelles l'exposent les jeux des
enfants, qui prennent leurs ébats le long de
sa route.
Les quarante jours une fois arrivés
à leur terme, l'on a pu voir sans doute
combien la figure du Fils de l'homme avait grandi
pendant ce temps en majesté et quelle autorité royale
elle avait acquise.
C'est le moment où il conduit ses chers
disciples sur le mont des Oliviers pour leur
adresser ses dernières paroles :
« Toute puissance m'est donnée
au ciel et sur la terre. Allez et enseignez
toutes les nations et baptisez-les au nom du
Père, du Fils et du Saint-Esprit, et
enseignez-leur à garder tout ce que je vous
ai commandé. Voici, je suis avec vous
tous les jours, jusqu'à la fin du
monde. »
(Matt.
28 : 18-20.)
Alors il s'éleva transfiguré
vers le ciel et s'assit à la droite de Dieu,
d'où il reviendra pour juger les vivants et
les morts.
- Quelle figure Christ avait-il
durant sa
vie terrestre ? Cette question a
déjà préoccupé bien des
coeurs pieux. Quelques-uns ont rappelé
à ce propos les paroles du
prophète : « Il n'y avait en
lui ni apparence ni beauté pour attirer nos
regards et son aspect n'avait rien pour nous
plaire. »
(Esaïe
53 : 2.) D'autres
citent le passage du Psaume 45, où David,
parlant du Messie.. dit : « Tu es le
plus beau des fils de l'homme. »
(Ps.
45 : 3.)
Il nous est impossible de savoir quelle
figure Christ avait, et nous ne pensons pas
qu'aucun artiste ait jamais pu la rendre, car
Jésus n'a pas voulu qu'elle fût
conservée par aucun portrait, aucune
effigie, buste ou statue.
Quant à sa figure actuelle et
véritable, telle que vous et moi nous la
verrons un jour, nous en possédons la
description authentique, faite d'après
nature par un homme qui l'a vue et qui
décrit son aspect dans les termes qui
suivent :
« Je vis au milieu des sept
chandeliers d'or quelqu'un qui ressemblait à
un fils d'homme, vêtu d'une longue robe, et
ayant une ceinture d'or sur la poitrine. Sa
tête et ses cheveux étaient blancs,
comme de la laine blanche, comme de la neige :
ses yeux étaient comme une flamme de
feu ; ses pieds étaient semblables
à de l'airain ardent, comme s'il eût
été embrasé dans une
fournaise, et sa voix était comme le bruit des
grandes eaux. Il
avait
dans sa main droite sept étoiles et de sa
bouche sortait une épée aiguë
à deux tranchants, et son visage
était comme le soleil quand il brille dans
sa force. Quand je le vis, je tombai à ses
pieds comme mort. Il posa sur moi sa main droite en
disant : Je suis le premier et le dernier et
le vivant. J'étais mort et voici je suis
vivant au siècle des siècles. - Je
tiens les clefs de la mort et du séjour des
morts. »
(Apoc.
1 : 11-18.)
La
gloire de
Christ.
- Tel est le lumineux frontispice de la
révélation de Jean, le disciple
bien-aimé. Et dans ce livre formant la
conclusion et le couronnement de la Bible
entière, la gloire de Christ vient percer
les nuages et illuminer les dernières
scènes de l'histoire du monde
terrestre.
Tout d'abord, nous y lisons les sept paroles
de puissance, de réprimandes et de
promesses, à l'adresse des sept
Églises, paroles qui nous offrent le tableau
des différents états
simultanés et successifs de
l'Église-Épouse de Christ. À
ces paroles on reconnaît que Celui qui les
prononce possède véritablement tout
pouvoir au ciel et sur la terre. -
Suivez-moi ! commande ici ce Roi vainqueur qui
a déjà traversé
victorieusement le tumulte des batailles, en
s'adressant à ses compagnons d'armes qui
luttent encore de toutes leurs forces sur cette
terre ; et il leur promet des couronnes
incorruptibles.
Voici ces paroles incomparables que
l'apôtre Jean entendit sur l'île de
Patmos, promesses glorieuses entre
toutes :
« À celui qui vaincra, je
lui donnerai à manger de l'arbre de vie qui
est au milieu du paradis de Dieu. »
(Apoc.
2 : 7.)
« Celui qui vaincra n'aura pas
à souffrir la seconde mort. »
(Apoc.
2 : 11.)
« À celui qui vaincra je
donnerai à manger de la manne cachée,
et je lui donnerai un caillou blanc, avec un
nouveau nom écrit dessus, que nul ne
connaît que celui qui le
reçoit. »
(Apoc.
2 : 17.)
« À celui qui aura vaincu
et qui aura gardé mes oeuvres jusqu'à
la fin, je lui donnerai puissance sur les nations.
Il les paîtra avec une verge de fer, comme on
brise les vases d'argile, ainsi que moi-même
j'en ai reçu le pouvoir de mon père.
Et je lui donnerai l'étoile du
matin. »
(Apoc.
2 : 26-28.)
« Celui qui vaincra sera
revêtu de vêtements blancs ; je
n'effacerai point son nom du Livre de vie, et je
confesserai son nom devant mon Père et
devant ses anges. »
(Apoc.
3 : 5.)
« Celui qui vaincra, je ferai de
lui une colonne dans le temple de mon Dieu, et il
n'en sortira plus ; et j'écrirai sur
lui le nom de mon Dieu, et le nom de la ville de
mon Dieu, de la nouvelle Jérusalem qui
descend du ciel d'auprès de mon Dieu, et mon
nouveau nom. »
(Apoc.
3 : 12.)
« Celui qui vaincra, je le ferai
asseoir avec moi sur mon trône, comme moi
j'ai vaincu et je me suis assis avec mon
Père sur son trône. »
(Apoc.
3 : 21.)
Après cela, d'une voix semblable aux
grandes eaux, Il commanda à son ami et
disciple Jean : « Monte ici et je te
ferai voir les choses qui doivent arriver dans la
suite. » Et aussitôt Jean se trouve
ravi et mis en état de considérer
cette petite terre au point de vue d'une divine
perspective.
C'est alors que se déroule à
nos regards étonnés tout le monde
céleste, un monde qui ne pivote plus avec
peine et misérablement autour des préoccupations
du
lendemain, du manger et du boire, du vêtement
et de la condition sociale. Il ne s'agira plus
alors de science, d'art ou d'industrie :
grâce à Dieu ou en aura fini avec
cette poussière et ces balayures de la
terre. Il ne sera plus question des diverses formes
de l'existence terrestre, formes qui sont à
charge à un esprit infini, qui le
tourmentent et le traînent dans la
poussière de ces bas-lieux.
L'on ne s'entretiendra, au contraire, que
des principes éternels et des divines
vérités de la force et de la
création, de la vie et de sa conservation,
du péché et du jugement, et puis de
la rémunération finale
éternelle et grandement glorieuse.
Parvenu à ces hauteurs, l'esprit
jouit abondamment et en pleine liberté du
mystère et du miracle, dont les
légendes et traditions de l'enfance lui
apportaient déjà le pressentiment.
Dans ce domaine de la liberté, où
tout est possible, tout ne s'en accomplit pas moins
selon les règles éternellement belles
de la pensée divine.
C'est dans ces régions-là que
l'âme peut respirer l'air du ciel ; et
si l'esprit est réellement de la
vérité, il sent aussi que la
vérité y est l'élément
dominant. L'on y trouve tout d'abord l'adoration de tout ce
qui existe aux pieds
de Celui qui a tout créé. Quelle
autre loi de l'existence pourrait-il donc y
avoir ?
Ensuite vient se poser la grande question de
savoir qui ouvrira, qui lira, le livre de l'univers
fermé par la faute de Satan ? Ne
sentons-nous pas journellement que nous sommes
à nous-mêmes comme un livre
fermé ? et aussi à autrui, comme
le sont pour nous les autres hommes. Ah !
quelle lourde croix, et quel tourment sans pareil,
que d'ignorer qui l'on est, ce que sont les autres,
ce qu'est la création, ce qu'est Dieu !
Par cette promesse : « Vous
serez comme des dieux, connaissant toutes
choses », Satan a séduit l'homme,
en faisant appel à la soif éternelle
de connaissance que ressent l'âme humaine. Et
le monde donne le nom de princes de la science
à des gens qui n'ont compris que la cent
millionième partie d'une seule des lettres
de ce livre !
Depuis le jour de la chute, la
création tout entière gémit de
ce que ce livre divin reste à jamais
scellé. Car au ciel et sur la terre, depuis
le chérubin dans le ciel jusqu'au
démon au plus bas des enfers, il n'y a aucun
être créé qui pût ouvrir
ce livre ! La création restera-t-elle
donc à jamais pour nous comme un livre
fermé ?
Mais voici que s'avance Celui qui fut jadis
le fils du charpentier : alors dans un
état d'abaissement tel que Dieu seul a pu le
comprendre et le mesurer, mais maintenant
revêtu d'une gloire et d'une puissance
surpassant tout ce qui fut créé. Il
s'avance, l'Agneau de Dieu qui ôte le
péché du monde ; il se
présente devant l'Éternel, et
aussitôt les vieillards qui entourent le
trône de Dieu s'écrient :
« Voici, Il a vaincu le lion de la
tribu de Juda. »
Alors éclate comme un tonnerre le
chant de mille milliers d'anges prononçant
d'une voix éclatante ces paroles :
« L'Agneau qui a été
immolé est digne de recevoir puissance,
richesse, sagesse, force, honneur, gloire et
louange ! » Et j'entendis, dit
l'apôtre de Patmos, toutes les
créatures qui sont dans le ciel, et sur la
terre, et sous la terre, et dans la mer, et tout ce
qui est, disant : « A Celui qui est
sur le trône et à l'Agneau soient
louanges, et honneur, et gloire, et puissance
d'éternité en
éternité ! » Et les
vingt-quatre anciens se prosternaient et
adorèrent Celui qui vit
éternellement.
Et à mesure que l'Agneau ouvrait les
sceaux, des jugements de plus en plus
sévères et terribles se
déchaînaient sur cette terre, qui
depuis six mille ans est profanée et
souillée par les hommes. Ainsi que dans un
formidable orage, les roulements des tonnerres
divins se précipitent, les anges du jugement
font retentir leurs trompettes et répandent
leurs coupes sur la terre.
De même qu'après l'orage les
éclats du tonnerre se taisent et le ciel
bleu se montre à nouveau, ici aussi l'on
voit, après les fléaux des jugements
de Dieu, le ciel s'ouvrir et laisser
paraître, monté sur un cheval blanc,
Celui qui s'appelle la Parole de Dieu, le Seigneur
des seigneurs, et le Roi des rois,
Jésus-Christ, le divin
Ressuscité.
Alors ceux qui l'auront aimé et
auront donné leur vie pour Lui, se
relèveront d'entre les morts pour
régner avec Lui mille ans :
magnifique et divine récompense pour la vie
de tourments et d'humiliations, dont la
durée terrestre est d'ailleurs si courte,
vie telle que le Messie l'a lui-même subie.
Ce sera la rémunération divine,
déjà avant l'éternité,
en même temps que la glorieuse justification
des voies de Dieu envers les hommes.
Mais cela n'est pas encore suffisant pour
changer le coeur de l'homme, si
désespérément malin. Car,
quand les mille ans seront accomplis, Satan sera
délié de sa prison et sortira de
l'abîme, sa prison, pour aller séduire
les peuples aux quatre coins de la terre et les
rassembler au combat contre Dieu et son Christ
(Ps.
2.)
C'est alors ici la fin de la patience de
Dieu. Alors ce ne seront plus des jugements
isolés, ce ne seront plus des anges ou bien
le déchaînement des vertus des cieux, qui
exerceront
ses
châtiments. Mais c'est de Lui-même, du
Saint et du Juste, que sortira le feu
destiné à consumer les nations
rebelles.
Et en effet : la terre sera
consumée par le feu
(2
Pierre 3 : 10) et s'enfuira
avec le ciel de devant la face de Celui qui est
assis sur le grand trône blanc. Les morts,
grands et petits, sont debout devant Dieu, et ce
Dieu, c'est Christ, car il est écrit :
« Le Père ne juge personne,
mais Il a donné tout jugement au
Fils. »
(Jean
5 : 22.) Les livres seront
ouverts, et quiconque ne sera pas trouvé
inscrit dans le Livre de vie, sera jeté dans
l'étang ardent.
(Apoc.
20: 15.) - C'est la seconde
mort.
C'est à présent que le
péché et l'offense sont
entièrement expiés. Les deux derniers
et les plus magnifiques chapitres de la Bible nous
présentent alors un tableau lumineux et des
plus attrayants de la gloire infinie de la
création éternelle
réconciliée avec son Dieu par la mort
de Christ.
C'est semblable à un baume divin, sur
des blessures de six mille ans, que se
présentent à nous, chrétiens,
les paroles du livre de l'Apocalypse que nous
lisons au chapitre 21e : « Et
Dieu essuiera toutes larmes de leurs yeux, et la
mort ne sera plus, ni deuil, ni cri, ni douleur,
car les premières choses sont
passées. » Et celui qui
était sur le trône dit
« Voici, je fais toutes choses
nouvelles. »
(Apoc.
21 4-5.)
Et maintenant attendons la bienheureuse espérance et la manifestation de la gloire de notre grand Dieu. et de notre Seigneur Jésus-Christ. (Tite 2 : 13.)
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