Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

XII

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 Les trois grands miracles.


- Christ mourut, nous savons comment. Voilà ce que Rousseau en dit : « Si la mort de Socrate fut celle d'un sage, la mort de Christ fut celle d'un Dieu ! »
L'on peut dire, nous semble-t-il, que notre univers ne renferme au fond que trois miracles, qui en contiennent à leur tour des millions d'autres, tels que l'océan qui engloutit tous les fleuves, tous les ruisseaux et toutes les eaux de pluie de notre globe.

Nous nommerons tout d'abord la création de cet univers, miracle par lequel la divinité, qui se suffirait à elle seule, semble être sortie d'elle-même pour faire du fini dans l'infini, le temps dans l'éternité et la matière dans l'esprit, toutes ces choses qui constituent en elles-mêmes un insondable mystère, que l'Écriture résume dans ces premiers mots de la Bible : « Au commencement Dieu créa les cieux et la terre. »

Le second miracle est celui de la Rédemption de cette création, qui est également une oeuvre créatrice, puisque, par elle, il a été accompli un acte que les anges eux-mêmes ne peuvent comprendre, car par lui le créateur de toutes choses s'est fait lui-même une créature dans le sein de Marie. Et la Parole a été faite chair et a habité parmi nous.

Le troisième mystère est le prodige de Satan, qui n'est pas inférieur aux deux premiers et vient démontrer le pouvoir et la violence de l'adversaire.

Une personne divine est descendue dans sa Création, y apporter une bonne nouvelle, opérant des oeuvres de Salut, voulant ôter son fardeau à la race humaine gémissant sous le poids de ses péchés pour s'en charger elle-même. Et voilà que cette humanité, ses propres créatures se sont moquées d'un pareil Dieu, l'ont outragé, l'ont maudit, l'ont même cloué sur une croix au milieu des rires et des outrages ! Il est venu chez les siens et les siens ne l'ont point reçu.
Et malgré tout cela, Jésus s'est écrié en expirant : « Tout est accompli ! » Ici c'est bien la voix d'un Dieu qui a retenti. - Tandis que, depuis six mille ans, l'homme quitte ce monde en poussant ce triste soupir : « Ce que j'ai voulu, espéré, ardemment désiré et poursuivi durant ma vie, je ne l'ai point accompli ! » C'est vrai pour un Moïse qui ne put entrer dans la terre promise, comme pour un Elie, dont l'oeuvre inachevée dut être accomplie par Élisée. C'est encore vrai pour Attila, pour Mahomet, Alexandre, César et Napoléon.


La résurrection de Christ réelle et corporelle.

- Et il ressuscita le troisième jour ! « Or, si l'on prêche que Christ est ressuscité des morts, comment quelques-uns parmi vous disent-ils qu'il n'y a point de résurrection des morts ? S'il n'y a point de résurrection des morts, Christ non plus n'est point ressuscité. Et si Christ n'est pas ressuscité, notre prédication est donc vaine et votre foi aussi est vaine. Il se trouve même que nous sommes de faux témoins à l'égard de Dieu, puisque nous avons témoigné contre Dieu qu'il a ressuscité Christ, - tandis qu'il ne l'aurait pas ressuscité, si les morts ne ressuscitent point. Car si les morts ne ressuscitent point, Christ non plus n'est point ressuscité. Et si Christ n'est pas ressuscité, votre foi est vaine, vous êtes encore dans vos péchés, et par conséquent aussi ceux qui sont morts en Christ sont perdus. » (1 Cor. 15 : 12-18.)

Voilà ce que dit saint Paul ! Et loin de se consoler par une conception de la résurrection uniquement spirituelle, mais au contraire discernant ici nettement la grandiose alternative qui se pose, ce puissant homme de Dieu s'écrie, avec un saint mépris de toutes les demi-consolations : « Si nous n'avons d'espérance en Christ que pour cette vie seulement, nous sommes les plus misérables d'entre les hommes. » (1 Cor. 15-19.) Examinons-nous donc nous-mêmes, pour savoir si nous croyons au Christ ressuscité. - Si nous n'y croyons pas, nous sommes encore dans notre péché.


Le séjour sur la terre de Christ ressuscité.

- Parmi les pages les plus mystérieuses de la Bible, ce Livre plein de saints mystères, il faut compter celles qui nous parlent du Christ ressuscité. Elle est touchante la joie de ses disciples, en même temps que leur saint respect devant cet ami revenant d'un autre monde. - Le voilà tangible, ayant chair et sang, buvant et mangeant, étant absolument la même personne et pourtant d'un degré plus élevé qu'eux ; ne connaissant plus les liens de la matière, ni ceux de l'état corporel inférieur. Il apparaît comme il disparaît. Cela fut assurément un grand mystère. Nous aussi nous aurions contemplé ce ressuscité avec un frémissement intime et un saint tremblement, ce témoin palpable d'un monde intangible, ce vainqueur vivant de la mort, cet homme du paradis ! Et que de questions se seraient posées à nous aussi, et en nous-mêmes, comme aux disciples, en le contemplant !

Qu'elles sont hautes profondes et grandes ces questions-ci : Où Christ habitait-il pendant ces quarante jours durant lesquels il apparaissait tantôt ici, tantôt là ? - Sans doute au paradis, puisqu'il promit au brigand de s'y trouver avec lui. Et cependant pas encore dans le ciel, puisqu'il dit à Marie : « Je ne suis pas encore monté vers mon Père », et puisque son ascension, positivement désignée comme telle, n'eut lieu qu'au bout de quarante jours.

Ces quarante jours rappellent d'une manière frappante les quarante jours du déluge, les quarante ans durant lesquels Moïse en Horeb dut séjourner au désert, alors qu'il doutait encore qu'il fût appelé à délivrer Israël ; les quarante jours pendant lesquels le peuple d'Israël, momentanément privé de son conducteur Moïse, fut tenté au pied du Sinaï et y succomba, ce qui l'obligea à errer quarante ans dans le désert. - Puis il y a encore les quarante jours durant lesquels le grand prophète Elie dut marcher dans ce même désert, agité par ses doutes quant à sa mission divine, jusqu'en Horeb, la montagne de Dieu (1 Rois 19 : 1-12), pour y recevoir la réponse divine. Enfin, n'oublions pas les quarante jours de la tentation de Jésus dans le désert !

Il se pourrait ainsi que Boehme, ce cher homme de Dieu, eût raison de penser qu'Adam, avant de succomber à la tentation, l'ait subie pendant quarante jours dans ce même paradis, lequel ne serait point enlevé de la terre, mais seulement devenu invisible. Christ aurait, par le séjour dans ce jardin, affirmé que lui, le dernier Adam, avait surmonté toutes les tentations.


Mystérieuses perspectives.

- Comme qu'il en soit de cette supposition, il est certain que nous voyons s'ouvrir ici, aux regards de la foi, de vastes et mystérieuses perspectives, et des questions insolubles se posent, telles que celles-ci : Qu'est-ce que la vie dans ce paradis ? Comment Jésus se montrait-il à ses disciples ? avec des vêtements semblables à ceux qu'il avait portés ? avec les mêmes traits de son visage ? ou bien transfiguré comme sur le Tabor ? N'était-il visible que pour eux seuls, ou bien à chacun des humains ? comme, par exemple, sur le chemin d'Emmaüs et dans l'hôtellerie de cette bourgade ? Pourquoi a-t-il mangé plusieurs fois avec ses disciples ? Assurément, entre autres motifs, pour leur démontrer la réalité absolue de son existence corporelle. Il est cependant probable que cet acte avait encore une autre signification, quoique le sens symbolique du poisson, qui revient si souvent dans la vie de Christ, nous soit encore inconnu.

Et que de choses n'eut-il pas à raconter aux disciples au sujet de ce paradis qu'il habitait alors ! Ou bien ne leur en a-t-il rien dit, et aucun d'eux n'a-t-il osé le questionner là-dessus ? (Jean 21 : 12.)

Pourquoi devaient-ils aller en Galilée pour le voir, puisque son ascension devait pourtant avoir lieu sur le mont des Oliviers ? Que signifie encore l'expression : monter au ciel, puisque l'univers tout entier appartient au Dieu des cieux ?
Aucun homme n'est en état de répondre avec certitude à toutes ces questions. Et cependant elles appartiennent à ce domaine qu'entend sans doute l'apôtre Paul quand il nous exhorte à penser aux choses qui sont en haut. - Lors même qu'un pèlerin ignore encore quel sera l'aspect de la magnifique patrie vers laquelle tendent tous ses désirs, cette perspective ne l'en préoccupe pas moins, et cette préoccupation le détourne des distractions auxquelles l'exposent les jeux des enfants, qui prennent leurs ébats le long de sa route.

Les quarante jours une fois arrivés à leur terme, l'on a pu voir sans doute combien la figure du Fils de l'homme avait grandi pendant ce temps en majesté et quelle autorité royale elle avait acquise. C'est le moment où il conduit ses chers disciples sur le mont des Oliviers pour leur adresser ses dernières paroles : « Toute puissance m'est donnée au ciel et sur la terre. Allez et enseignez toutes les nations et baptisez-les au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et enseignez-leur à garder tout ce que je vous ai commandé. Voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu'à la fin du monde. » (Matt. 28 : 18-20.)

Alors il s'éleva transfiguré vers le ciel et s'assit à la droite de Dieu, d'où il reviendra pour juger les vivants et les morts.




XIII


La figure de Christ.

- Quelle figure Christ avait-il durant sa vie terrestre ? Cette question a déjà préoccupé bien des coeurs pieux. Quelques-uns ont rappelé à ce propos les paroles du prophète : « Il n'y avait en lui ni apparence ni beauté pour attirer nos regards et son aspect n'avait rien pour nous plaire. » (Esaïe 53 : 2.) D'autres citent le passage du Psaume 45, où David, parlant du Messie.. dit : « Tu es le plus beau des fils de l'homme. » (Ps. 45 : 3.)

Il nous est impossible de savoir quelle figure Christ avait, et nous ne pensons pas qu'aucun artiste ait jamais pu la rendre, car Jésus n'a pas voulu qu'elle fût conservée par aucun portrait, aucune effigie, buste ou statue.

Quant à sa figure actuelle et véritable, telle que vous et moi nous la verrons un jour, nous en possédons la description authentique, faite d'après nature par un homme qui l'a vue et qui décrit son aspect dans les termes qui suivent :

« Je vis au milieu des sept chandeliers d'or quelqu'un qui ressemblait à un fils d'homme, vêtu d'une longue robe, et ayant une ceinture d'or sur la poitrine. Sa tête et ses cheveux étaient blancs, comme de la laine blanche, comme de la neige : ses yeux étaient comme une flamme de feu ; ses pieds étaient semblables à de l'airain ardent, comme s'il eût été embrasé dans une fournaise, et sa voix était comme le bruit des grandes eaux. Il avait dans sa main droite sept étoiles et de sa bouche sortait une épée aiguë à deux tranchants, et son visage était comme le soleil quand il brille dans sa force. Quand je le vis, je tombai à ses pieds comme mort. Il posa sur moi sa main droite en disant : Je suis le premier et le dernier et le vivant. J'étais mort et voici je suis vivant au siècle des siècles. - Je tiens les clefs de la mort et du séjour des morts. » (Apoc. 1 : 11-18.)


La gloire de Christ.

- Tel est le lumineux frontispice de la révélation de Jean, le disciple bien-aimé. Et dans ce livre formant la conclusion et le couronnement de la Bible entière, la gloire de Christ vient percer les nuages et illuminer les dernières scènes de l'histoire du monde terrestre.

Tout d'abord, nous y lisons les sept paroles de puissance, de réprimandes et de promesses, à l'adresse des sept Églises, paroles qui nous offrent le tableau des différents états simultanés et successifs de l'Église-Épouse de Christ. À ces paroles on reconnaît que Celui qui les prononce possède véritablement tout pouvoir au ciel et sur la terre. - Suivez-moi ! commande ici ce Roi vainqueur qui a déjà traversé victorieusement le tumulte des batailles, en s'adressant à ses compagnons d'armes qui luttent encore de toutes leurs forces sur cette terre ; et il leur promet des couronnes incorruptibles.

Voici ces paroles incomparables que l'apôtre Jean entendit sur l'île de Patmos, promesses glorieuses entre toutes :

« À celui qui vaincra, je lui donnerai à manger de l'arbre de vie qui est au milieu du paradis de Dieu. » (Apoc. 2 : 7.)
« Celui qui vaincra n'aura pas à souffrir la seconde mort. » (Apoc. 2 : 11.)
« À celui qui vaincra je donnerai à manger de la manne cachée, et je lui donnerai un caillou blanc, avec un nouveau nom écrit dessus, que nul ne connaît que celui qui le reçoit. » (Apoc. 2 : 17.)
« À celui qui aura vaincu et qui aura gardé mes oeuvres jusqu'à la fin, je lui donnerai puissance sur les nations. Il les paîtra avec une verge de fer, comme on brise les vases d'argile, ainsi que moi-même j'en ai reçu le pouvoir de mon père. Et je lui donnerai l'étoile du matin. » (Apoc. 2 : 26-28.)
« Celui qui vaincra sera revêtu de vêtements blancs ; je n'effacerai point son nom du Livre de vie, et je confesserai son nom devant mon Père et devant ses anges. » (Apoc. 3 : 5.)
« Celui qui vaincra, je ferai de lui une colonne dans le temple de mon Dieu, et il n'en sortira plus ; et j'écrirai sur lui le nom de mon Dieu, et le nom de la ville de mon Dieu, de la nouvelle Jérusalem qui descend du ciel d'auprès de mon Dieu, et mon nouveau nom. » (Apoc. 3 : 12.)
« Celui qui vaincra, je le ferai asseoir avec moi sur mon trône, comme moi j'ai vaincu et je me suis assis avec mon Père sur son trône. » (Apoc. 3 : 21.)

Après cela, d'une voix semblable aux grandes eaux, Il commanda à son ami et disciple Jean : « Monte ici et je te ferai voir les choses qui doivent arriver dans la suite. » Et aussitôt Jean se trouve ravi et mis en état de considérer cette petite terre au point de vue d'une divine perspective.

C'est alors que se déroule à nos regards étonnés tout le monde céleste, un monde qui ne pivote plus avec peine et misérablement autour des préoccupations du lendemain, du manger et du boire, du vêtement et de la condition sociale. Il ne s'agira plus alors de science, d'art ou d'industrie : grâce à Dieu ou en aura fini avec cette poussière et ces balayures de la terre. Il ne sera plus question des diverses formes de l'existence terrestre, formes qui sont à charge à un esprit infini, qui le tourmentent et le traînent dans la poussière de ces bas-lieux.
L'on ne s'entretiendra, au contraire, que des principes éternels et des divines vérités de la force et de la création, de la vie et de sa conservation, du péché et du jugement, et puis de la rémunération finale éternelle et grandement glorieuse.

Parvenu à ces hauteurs, l'esprit jouit abondamment et en pleine liberté du mystère et du miracle, dont les légendes et traditions de l'enfance lui apportaient déjà le pressentiment. Dans ce domaine de la liberté, où tout est possible, tout ne s'en accomplit pas moins selon les règles éternellement belles de la pensée divine.
C'est dans ces régions-là que l'âme peut respirer l'air du ciel ; et si l'esprit est réellement de la vérité, il sent aussi que la vérité y est l'élément dominant. L'on y trouve tout d'abord l'adoration de tout ce qui existe aux pieds de Celui qui a tout créé. Quelle autre loi de l'existence pourrait-il donc y avoir ?

Ensuite vient se poser la grande question de savoir qui ouvrira, qui lira, le livre de l'univers fermé par la faute de Satan ? Ne sentons-nous pas journellement que nous sommes à nous-mêmes comme un livre fermé ? et aussi à autrui, comme le sont pour nous les autres hommes. Ah ! quelle lourde croix, et quel tourment sans pareil, que d'ignorer qui l'on est, ce que sont les autres, ce qu'est la création, ce qu'est Dieu !

Par cette promesse : « Vous serez comme des dieux, connaissant toutes choses », Satan a séduit l'homme, en faisant appel à la soif éternelle de connaissance que ressent l'âme humaine. Et le monde donne le nom de princes de la science à des gens qui n'ont compris que la cent millionième partie d'une seule des lettres de ce livre !

Depuis le jour de la chute, la création tout entière gémit de ce que ce livre divin reste à jamais scellé. Car au ciel et sur la terre, depuis le chérubin dans le ciel jusqu'au démon au plus bas des enfers, il n'y a aucun être créé qui pût ouvrir ce livre ! La création restera-t-elle donc à jamais pour nous comme un livre fermé ?
Mais voici que s'avance Celui qui fut jadis le fils du charpentier : alors dans un état d'abaissement tel que Dieu seul a pu le comprendre et le mesurer, mais maintenant revêtu d'une gloire et d'une puissance surpassant tout ce qui fut créé. Il s'avance, l'Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde ; il se présente devant l'Éternel, et aussitôt les vieillards qui entourent le trône de Dieu s'écrient : « Voici, Il a vaincu le lion de la tribu de Juda. »

Alors éclate comme un tonnerre le chant de mille milliers d'anges prononçant d'une voix éclatante ces paroles : « L'Agneau qui a été immolé est digne de recevoir puissance, richesse, sagesse, force, honneur, gloire et louange ! » Et j'entendis, dit l'apôtre de Patmos, toutes les créatures qui sont dans le ciel, et sur la terre, et sous la terre, et dans la mer, et tout ce qui est, disant : « A Celui qui est sur le trône et à l'Agneau soient louanges, et honneur, et gloire, et puissance d'éternité en éternité ! » Et les vingt-quatre anciens se prosternaient et adorèrent Celui qui vit éternellement.

Et à mesure que l'Agneau ouvrait les sceaux, des jugements de plus en plus sévères et terribles se déchaînaient sur cette terre, qui depuis six mille ans est profanée et souillée par les hommes. Ainsi que dans un formidable orage, les roulements des tonnerres divins se précipitent, les anges du jugement font retentir leurs trompettes et répandent leurs coupes sur la terre.

De même qu'après l'orage les éclats du tonnerre se taisent et le ciel bleu se montre à nouveau, ici aussi l'on voit, après les fléaux des jugements de Dieu, le ciel s'ouvrir et laisser paraître, monté sur un cheval blanc, Celui qui s'appelle la Parole de Dieu, le Seigneur des seigneurs, et le Roi des rois, Jésus-Christ, le divin Ressuscité.

Alors ceux qui l'auront aimé et auront donné leur vie pour Lui, se relèveront d'entre les morts pour régner avec Lui mille ans : magnifique et divine récompense pour la vie de tourments et d'humiliations, dont la durée terrestre est d'ailleurs si courte, vie telle que le Messie l'a lui-même subie. Ce sera la rémunération divine, déjà avant l'éternité, en même temps que la glorieuse justification des voies de Dieu envers les hommes.
Mais cela n'est pas encore suffisant pour changer le coeur de l'homme, si désespérément malin. Car, quand les mille ans seront accomplis, Satan sera délié de sa prison et sortira de l'abîme, sa prison, pour aller séduire les peuples aux quatre coins de la terre et les rassembler au combat contre Dieu et son Christ (Ps. 2.)

C'est alors ici la fin de la patience de Dieu. Alors ce ne seront plus des jugements isolés, ce ne seront plus des anges ou bien le déchaînement des vertus des cieux, qui exerceront ses châtiments. Mais c'est de Lui-même, du Saint et du Juste, que sortira le feu destiné à consumer les nations rebelles.

Et en effet : la terre sera consumée par le feu (2 Pierre 3 : 10) et s'enfuira avec le ciel de devant la face de Celui qui est assis sur le grand trône blanc. Les morts, grands et petits, sont debout devant Dieu, et ce Dieu, c'est Christ, car il est écrit : « Le Père ne juge personne, mais Il a donné tout jugement au Fils. » (Jean 5 : 22.) Les livres seront ouverts, et quiconque ne sera pas trouvé inscrit dans le Livre de vie, sera jeté dans l'étang ardent. (Apoc. 20: 15.) - C'est la seconde mort.

C'est à présent que le péché et l'offense sont entièrement expiés. Les deux derniers et les plus magnifiques chapitres de la Bible nous présentent alors un tableau lumineux et des plus attrayants de la gloire infinie de la création éternelle réconciliée avec son Dieu par la mort de Christ.

C'est semblable à un baume divin, sur des blessures de six mille ans, que se présentent à nous, chrétiens, les paroles du livre de l'Apocalypse que nous lisons au chapitre 21e : « Et Dieu essuiera toutes larmes de leurs yeux, et la mort ne sera plus, ni deuil, ni cri, ni douleur, car les premières choses sont passées. » Et celui qui était sur le trône dit « Voici, je fais toutes choses nouvelles. » (Apoc. 21 4-5.)


Alors Dieu sera tout en tous.

Et maintenant attendons la bienheureuse espérance et la manifestation de la gloire de notre grand Dieu. et de notre Seigneur Jésus-Christ. (Tite 2 : 13.)


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