Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !
BIBLIOTHÈQUE DU CHRISTIANISME SOCIAL

sous la direction
de M. le pasteur CHASTAND
Directeur de la Revue du Christianisme social

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PRÉFACE

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Ce volume, empressons-nous de le dire, n'est pas un recueil de sermons. Non qu'il ne nous donne pas des leçons de morale sociale et religieuse, mais, nulle part, on ne rencontre le ton doctoral ou la cantilène religieuse. On a partout l'impression d'un écrivain qui puise dans son trésor d'expériences personnelles pour illustrer les plus beaux enseignements de l'Évangile. Point de texte à propos duquel il disserte sur toute sorte de questions étrangères au sujet choisi, mais des illustrations frappantes, des aperçus aussi justes qu'originaux et qui semblent empruntés à nos meilleurs moralistes. Nous n'aurions pas de peine à citer parmi nos écrivains en renom, certains noms qui ne désavoueraient pas nombre de pages de cet écrin de perles précieuses. Le traducteur a si bien compris la pensée intime de M. Gannett qu'il a su la rendre avec un rare bonheur, et qu'on croirait, en lisant ce petit volume, entendre parler un écrivain français.

Rarement petit livre fut plus propre à provoquer d'utiles réflexions sur soi-même et sur les hommes. L'auteur nous conduit, par un sérieux retour sur nous-mêmes, à la lumière des plus belles, et parfois des plus rudes leçons de l'Évangile, vers les hautes cimes, où l'on respire un air plus pur et on entrevoit une radieuse lumière. De là le titre heureux donné à la traduction.

Le travail, l'amitié, la charité, l'épreuve : tels sont les sujets traités par notre auteur avec une fraîcheur d'impressions qui font de ce petit livre un manuel de psychologie religieuse.

Que peut-on dire de nouveau sur des sujets semblables qui ont servi de thème aux prédicateurs de tous les temps ? Vous vous direz peut-être cela en ouvrant le volume et, en le fermant, vous serez gagné par l'auteur et charmé d'avoir lu des études religieuses écrites par un pasteur et qui ne ressemblaient ni de près ni de loin à des sermons, et pas même à des sermons anglais.

G. CHASTAND.



PRÉFACE DU TRADUCTEUR


Ce petit livre n'est pas autre chose qu'un recueil de causeries familières sur des sujets de morale chrétienne empruntés au domaine de la vie de chaque jour. Publiés d'abord sous forme d'articles dans une Revue américaine, ces essais ont paru plus tard en Écosse dans une jolie édition illustrée avec une préface de la comtesse d'Aberdeen. Ils ont eu un très grand succès, et la presse anglaise leur a fait un accueil des plus favorables. On peut en juger par cette citation du London News : « Ce livre renferme des pensées qui sont tout autant de perles fines ; si elles pouvaient s'enchâsser dans la sphère de la vie ordinaire, elles transformeraient la destinée la plus humble en un sort digne d'un roi. » Ce qui donne à ces discours une saveur particulière, ce n'est pas seulement la profondeur, l'originalité des aperçus, mais aussi et surtout leur adaptation aux petits détails de la vie courante. L'auteur qui est américain a constaté qu'il y a souvent chez ses compatriotes - n'est-ce pas aussi le cas chez nous ? - un fossé profond entre le christianisme que l'on professe et la manière dont on se comporte chez soi, dans son intérieur ?

Que d'hommes, de femmes jouissant au dehors d'une excellente réputation religieuse cessent de se surveiller dans l'intimité de la vie de famille, et laissent apparaître des défauts de caractère, des procédés égoïstes, une manière d'être en un mot qui jure avec les éloges qu'on leur décerne et le brevet de piété qu'ils se sont octroyé à eux-mêmes naïvement.

Se montrer chrétien à tous égards dans les mille petits détails dont se compose notre existence, apprendre à les transfigurer en les élevant à la hauteur d'un grand idéal, lutter virilement contre tout ce qui tend à amoindrir, à rapetisser notre âme et transformer ainsi les tentations, les épreuves elles-mêmes en bénédictions : telle est l'idée maîtresse de ce livre. Peut-être pourrait-on reprocher à l'auteur d'attribuer à notre volonté propre une puissance exagérée, d'oublier un peu trop que pour être en état d'agir efficacement, elle a besoin de chercher constamment en Dieu son point d'appui, etd'être mise en branle par ce levier surnaturel, dont parle saint Paul quand il dit : « Je puis tout en Christ qui me fortifie. » Quoi qu'il en soit, il est bon qu'à une époque d'abaissement moral et d'affaiblissement des caractères comme la nôtre, on fasse appel à notre énergie ; ce qu'il faut faire entendre aujourd'hui, c'est une sonnerie de clairon, un sursum corda qui nous réveille de notre apathie.

L'auteur de ce volume a su trouver le secret de faire vibrer toutes les cordes de notre vie morale, sans jamais prendre un ton prêcheur ; c'est pour cela qu'il ne peut manquer d'être apprécié par des lecteurs français comme il l'a été en Amérique et en Angleterre ; il est impossible en effet, qu'après avoir lu ces pages, non pas en courant, mais en en méditant le contenu avec soin, ils ne se sentent mieux armés pour le combat de la vie et plus sur leurs gardes à l'égard de ces petites choses qui, trop souvent par notre faute, deviennent pour nous une pierre d'achoppement.

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