Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

PRÉFACE

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Cette brochure a été publiée une première fois à Toronto en 1912, et depuis lors, a paru en différentes éditions au Canada, en Angleterre et aux États-Unis.
Elle a été traduite aussi en plusieurs langues. Une belle édition en espagnol, pour l'Amérique du Sud, a été publiée sous le titre de « Las Marivillas del Libro » par les soins de la Maison de la Bible de Los Angeles.
Elle a paru ensuite en Syriaque, en Chinois, en Japonais ; on a même demandé qu'elle fût traduite en Telugu et en Malayalam pour l'Inde.

Cette première édition française paraît par les soins de l'Éditeur avec l'espoir que beaucoup d'âmes apprécieront sa grande valeur. L'auteur l'accompagne également de ses ferventes prières afin que, par ce moyen, le Seigneur fortifie la foi et la connaissance spirituelle de ses enfants. Il remercie vivement les nombreux amis qui lui ont déjà exprimé leur appréciation de cette brochure, et prend la liberté de citer ici le témoignage de feu son ami, le Docteur Griffith Thomas, qui pendant toute sa vie, publia les vérités de l'Évangile :

« Tous ceux qui désirent posséder un ouvrage d'un usage facile, contenant les plus beaux témoignages de la puissance de la Bible, devraient se procurer celle belle et puissante brochure du Docteur Dyson Hague, intitulé : « Le Livre Merveilleux. » La manière dont il expose la Vérité aidera ses lecteurs à réaliser le but en faveur duquel le directeur d'un collège canadien a vécu et lutté avec tant d'ardeur, but sacré en complète harmonie avec les paroles du Christ : « Sanctifie-les par Ta vérité, Ta parole est la Vérité. »




1. - « Tes témoignages sont merveilleux ! »

Tel est le cri d'enthousiasme que le Psalmiste exhale au verset 129 du Psaume 119. Ce cri s'est répété à travers les siècles par des milliers d'âmes ; et à mesure que nous avançons, le miracle du Livre nous apparaît plus merveilleux. Plus nous l'étudions, plus aussi nous comprenons que la Bible n'est pas simplement un livre, mais le Livre par excellence.
À son lit de mort, Walter Scott pria son gendre de lui lire quelque chose « du Livre. » À quoi Lockhart répondit par la question : « Quel livre ? » Il n'y a qu'un Livre, répliqua le grand romancier. Partout dans le monde, elle est appelée Le Livre, à côté duquel toutes les autres publications s'effacent. Oui, la Parole de Dieu est le seul livre parfait, éternel, universel. C'est la Voix Divine ; tous les autres livres ne sont que des échos éphémères.

Le mot « bible » lui-même signifie littéralement « le livre ». C'est une traduction du titre grec de la Bible : He Biblos, en français : « le Livre ». Dans le Nouveau Testament grec, c'est le premier mot du premier chapitre du premier livre : « Biblos Geneseos » que l'on pourrait rendre ainsi : la Bible de la genèse, la Bible du commencement ou de l'origine, ou de la source ; curieuse contrepartie des premiers mots du premier chapitre de l'Ancien Testament. La Bible convient à tous les temps, elle est inaccessible et suprême dans sa grandeur, unique dans sa magnificence, mystérieuse dans sa supériorité et son influence ; aussi élevée au-dessus de tous les autres livres que le ciel l'est au-dessus de la terre, et le Fils de Dieu au-dessus des fils des hommes.
Voyez Jean 1. 1-3 ; 3.31 et 17.17. (1re Note).




2. -- Merveilleux par sa formation

Le fait même de son existence éveille notre admiration. En étudiant l'histoire et l'origine de la Parole divine, l'homme est inévitablement frappé d'étonnement quand il constate la méthode mystérieuse de sa formation. La Bible est un miracle littéraire, car elle fut toujours un livre, et aujourd'hui encore, elle est le livre de notre siècle. Jamais un homme n'a reçu l'ordre d'en établir le plan ; jamais non plus, les hommes qui l'ont écrite ne se sont concertés pour accomplir leur tâche.
La manière dont la Bible s'est développée est un des mystères des temps. Petit à petit, partie après partie, siècle après siècle, elle s'est formée de fragments divers, écrits par des auteurs n'ayant aucune intention de se consulter sur son arrangement ou de faire quelque chose qui puisse s'enchaîner et se suivre. Un homme écrivait en Syrie, un autre en Arabie, un troisième, en Italie ou en Grèce ; quelques-uns de ces écrivains vécurent à des époques très différentes ; la première partie du Livre fut écrite quinze siècles avant la naissance du dernier de ses auteurs. (2e Note).

Maintenant, prenez n'importe quel autre livre et pensez un peu à sa formation. Nous savons à peu près comment les choses se passent. Dans la plupart des cas, un homme décide d'écrire. Il pense à son sujet, rassemble et classe les matières nécessaires, puis il se met à l'oeuvre, écrivant lui-même ou dictant ses idées. Enfin, l'ouvrage est imprimé, et ce travail a pris des mois ou des années, suivant son importance.
Un livre ordinaire peut prendre de un à dix ans de travail, mais en général une oeuvre littéraire est produite par un homme dans le temps de sa propre génération.
Mais nous parlons d'un ouvrage remarquable, écrit dans l'espace de mille cinq cents ans au moins, embrassant la durée de soixante générations des peuples les plus célèbres de l'antiquité. Ce fait élargit notre conception de Dieu ; nous avons une idée toute nouvelle de sa patience infinie, nous contemplons son attente calme et sereine, car malgré l'effort fébrile et l'agitation continuelle des humains, Il procède lentement, silencieusement à la formation complète du Livre. Un peu ici, un peu là ; ici un récit historique, là une prophétie ; ici, un poème, là une biographie ; à la fin, après le temps nécessaire, avec autant de tranquillité que pour la construction du temple (1 Rois 6/7), le saint volume fut achevé et présenté au monde dans sa merveilleuse perfection. (3e Note).

À la mort de Moïse, il n'était composé que de cinq courtes parties ; quand David monta sur le trône, il était enrichi de quelques parchemins de plus ; un à un, princes, sacrificateurs et prophètes apportèrent leurs pierres, petites ou grandes, à cet édifice divin, et ainsi, au cours des âges, l'Ancien Testament fut écrit et complété, tel que nous le possédons aujourd'hui. Comme Josèphe, le célèbre historien juif le déclare :
« Jamais depuis l'apparition de ce Livre, on ne s'est hasardé à en retrancher ou y ajouter quoi que ce soit ; car les Juifs, bien que plusieurs siècles se soient écoulés, ont depuis leur plus tendre enfance été accoutumés à parler du Livre comme des décrets, des lois de Dieu. »

Mais si la formation des trente-neuf livres de l'Ancien Testament est merveilleuse, la composition des vingt-sept livres du Nouveau est également surhumaine. Car au point de vue littéraire, le Nouveau Testament est encore un plus grand miracle que l'Ancien. Les Juifs n'étaient pas des écrivains. Leur enseignement était surtout oral et ils avaient peu de penchants pour les oeuvres littéraires. Tout, dans l'ambiance nationale et spirituelle des Apôtres, était défavorable à la composition d'un récit écrit.

Pour leurs intelligences juives, rien ne pouvait rivaliser avec l'Ancien Testament, et celui-ci ne commandait aucun supplément. Que le Nouveau Testament ait été écrit par des Juifs est un vrai miracle. (4e Note). Et même, leur Maître n'écrivait pas non plus. Jésus n'a jamais écrit une ligne, si nous sommes bien renseignés, et ne rechercha jamais la publicité, et l'idée d'écrire un jour une Bible supplémentaire aux Escritures alors connues, n'avait jamais effleuré ses disciples. Une telle proposition les aurait fait, certainement, reculer d'horreur. Cinquante ans après la naissance de Jésus, il n'existait probablement pas encore une ligne du Nouveau Testament. Mais ensuite, par la direction et sous l'influence du Saint-Esprit, sans aucune collaboration humaine ni plan d'arrangement au préalable, fragment après fragment, ici une courte lettre, là une biographie, le Nouveau Testament s'est formé.

Remarquons bien le fait, il n'y eut aucune entente préalable. Matthieu, Marc, Luc et Jean ne se sont pas réunis en petit comité pour discuter solennellement, pour prier et pour rechercher ensemble les instructions du Saint-Esprit. Ils ne sont pas sortis d'une semblable conférence, après avoir décidé d'entreprendre chacun leur tâche, en choisissant chacun leur sujet. Matthieu présentant Christ comme Roi ; Marc parlant de son oeuvre ; Luc le décrivant comme homme et Jean le couronnant comme Fils de Dieu. Non, rien de pareil !

Nous pouvons en dire autant des épîtres. Paul et Jacques ne se sont pas rencontrés, un beau jour, pour discuter et prier afin d'écrire ensuite, l'un sur le côté dogmatique, l'autre sur la question pratique du christianisme. Ces hommes écrivirent simplement, poussés par le Saint-Esprit (2 Pi. 1/21), obéissant aux besoins présents des fidèles, afin de donner un
enseignement bien nécessaire ou de souligner quelque glorieuse vérité ; ainsi la composition fragmentaire de récits et de lettres a formé cette unité miraculeuse que nous appelons le Nouveau Testament.
Oui, le Livre est merveilleux ; il est transcendant, absolument inexplicable. Sa formation est un miracle de littérature. Westcott a dit avec raison :
« On ne trouve aucune trace d'entente projetée entre les différents livres ou leurs auteurs ; encore moins, d'une unité ou d'une perfection extérieure dans la collection entière. Si tous ces livres réunis forment un ensemble parfait, cet ensemble est dû, non à une coopération des auteurs, mais à la volonté de Celui qui fut leur inspirateur. »
En un mot, l'existence même de la Bible est l'écrasante preuve que le Livre n'est pas une production humaine, mais qu'il vient du Dieu Tout-Puissant.




3. — Merveilleux par son unification

Nous considérons la Bible comme un livre, mais il nous arrive rarement de la regarder comme une bibliothèque. Elle est pourtant composée de soixante-six volumes séparés, écrits en trois langues différentes, par trente ou quarante auteurs divers traitant les sujets les plus variés, ayant vécu à différentes époques et dans les circonstances les plus diverses.
L'un de ces auteurs écrivit de l'histoire, un autre une biographie, un troisième traita des questions d'hygiène ; l'un écrivit sur la théologie, un autre fut poète, un troisième prophétisa ; l'un traita des questions de philosophie et de jurisprudence; un autre établit des généalogies et parla d'ethnologie ; un autre enfin raconta des histoires et des aventures de voyage du plus haut intérêt. (5e Note). Si ces soixante-six volumes étaient imprimés séparément, en gros caractères, sur un fort papier et reliés en maroquin, ils formeraient à eux seuls une petite bibliothèque. Cependant, nous les possédons tous, réunis en un petit volume qu'un enfant peut aisément tenir en sa petite main !
Considérons un trait étrange et remarquable. Les sujets traités par ce livre sont, nous l'avons dit, des plus divers et souvent difficiles à saisir, car il traite de la question la plus abstraite qu'il soit possible d'imaginer. Ayant vécu à des époques différentes, les différents auteurs ont été, nous le savons, dans l'impossibilité de se consulter ; pourtant, cette collection variée de publications hétérogènes ne forme pas simplement un tout relié en un volume extérieur, mais elle est unifiée par Dieu, le véritable auteur de cette oeuvre prodigieuse que chacun considère aujourd'hui comme le livre unique ! C'est bien, en effet, ce qu'il est, le miracle par excellence de l'unité littéraire. (6e Note).




4. — Merveilleux par son actualité

Quand nous pensons à l'ancienneté de la Bible, sa présence parmi nous aujourd'hui est tout simplement un prodige. Voici pourquoi : Nous savons tous que la pierre de touche d'une oeuvre littéraire est justement la durée de son existence. Pouvez-vous me citer des ouvrages écrits il y a mille ans, qu'on lit encore aujourd'hui ? Ils ont paru, ils ont été lus, avec intérêt peut-être, mais ils ont disparu, mis de côté par la froide main de l'oubli. Leur force et leur puissance, bien réelles à l'époque, ont passé pour toujours. Qui songe de nos jours à lire ces livres qui jadis firent fureur : L'Astice, le Gil Blas, ou encore Paul et Virginie ? Leur vérité est anéantie, leur attrait s'est évanoui ; nous retrouvons l'écho de (1 Cor. 7/31: « La figure de ce monde passe. » (7e Note). Trouvez-moi un livre, vieux de cinq cents ans, qui soit encore lu par notre génération ! Il n'y en a pas. Ceux qui étudient les classiques sont obligés de connaître Horace et Homère, ou bien Virgile, mais autrement, qui donc à présent songerait à lire tous ces auteurs ? Ce sont des livres morts, en langues mortes. Car plus un livre vieillit, moins il a de chance de survivre et d'être lu par des peuples de nationalité et de langue différentes.
D'autre part, tel livre, écrit dans un pays, ne sera pas goûté dans un autre. L'Espagnol lit les auteurs de sa patrie ; les Allemands, les Anglais, les Français en font autant. Quelques génies exceptionnels comme Dante, Goethe, Dumas ou Shakespeare réussiront à passer les frontières de leur pays. Pour ce qui concerne la Turquie, la Chine ou le Brésil, peu de gens pourront vous dire si ces pays ont donné des écrivains ; ils pourront encore moins citer les noms des auteurs ou les titres de leurs oeuvres. Quelle différence pour la Bible ! C'est le seul livre au monde accusant une origine miraculeuse. Elle a non seulement triomphé du temps, mais elle a franchi toutes les frontières établies entre nations.

Sir William Jones a démontré que tous les autres livres orientaux, fussent-ils aussi poétiques que possible, aussi sages qu'on puisse le désirer, doivent, pour être rendus intelligibles et intéressants à l'esprit occidental, subir une transfusion. Il faut très souvent modifier ou annuler de nombreux passages. N'est-il donc pas curieux, que ce Livre oriental, — notre Bible, — qu'il aille en Islande ou à Madagascar, c'est le Livre qui fait appel à l'esprit et au coeur de ceux qui le lisent. Prenez le Coran, la « bible » des Mahométans, et mettez-le à côté de la Bible. Carlyle dit que le Coran est considéré par les Mahométans avec un respect tel que peu de chrétiens en montrent pour leur Bible. Il est lu tout entier chaque jour dans certaines mosquées par un groupe de trente prêtres qui se relayent pour cet office. Il y a des docteurs mahométans qui l'ont lu 70.000 fois ! Mais, ajoute-t-il avec humour, seul le sentiment du devoir ferait lire le Coran tout entier à un européen. C'est une lecture ennuyeuse à l'extrême ; de grandes parties sont diffuses, pleines de fatras, de mélanges fastidieux, de répétitions sans fin, de phrases entortillées, de complications lourdes et de stupidités aussi abondantes qu'insupportables ; en fait, il est écrit aussi mal qu'un livre peut l'être. (Héroes, page 59).

Prenez encore les soi-disant autres « bibles ». Les Védas des Hindous, par exemple, qui date de l'an mille avant notre ère ; l'Avesta des Parsis, qui date de l'an cinq cents avant Jésus-Christ, ou la Tripitaka (les Trois Corbeilles) des Bouddhistes de la même époque, ou encore les « Treize King » (texte confucéen) des Chinois. Tous ces ouvrages ont été traduits en, au moins, une langue, outre celle dans laquelle ils ont été écrits ; mais leur publication a été si réduite qu'elle est passée inaperçue. D'autre part, ils n'excitent aucun intérêt. Et cependant, la Bible a été écrite en grande partie dans une langue considérée comme morte, car l'hébreu n'est ni parlé ni écrit de nos jours, du moins pour la majorité des peuples. Pourtant, ce livre écrit dans une langue ignorée du plus grand nombre, par des hommes morts depuis des milliers d'années, est non seulement un livre bien vivant, mais c'est le livre le plus répandu dans le monde. (8e Note.)




5. — Merveilleux par sa circulation

Le vieux Livre est, de nos jours, le plus vendu et le plus demandé. Il y a certainement des gens qui s'imaginent que la Bible est un livre d'autrefois, et qu'il ne se vend plus à présent. Pourtant, songez à son immense circulation
5. — Merveilleux par sa circulation actuelle ! Un de mes amis a consacré énormément de temps et d'attention à se documenter à ce sujet, et a calculé que par la trentaine de Sociétés Bibliques et par les diverses maisons d'édition dans la plupart des pays, il sort de presse annuellement plus de 35.000.000 de Bibles. La Société Biblique Britannique et Étrangère publie à elle seule près de 12 millions d'exemplaires des Saintes Écritures par an.

Les oeuvres littéraires les plus connues, les plus appréciées, ont été traduites tout au plus, en soixante-dix langues. Mais voici un livre qui a été traduit en plus de 900 langues vivantes et qui fait de jour en jour de nouvelles conquêtes. On le trouve dans la hutte des Esquimaux comme dans les îles les plus lointaines de la Mer du Sud. Et, chose remarquable, le chiffonnier juif, le planteur chinois, le marchand arabe et bien d'autres ont, et peuvent apprendre leur propre langue par l'étude de ce livre merveilleux.
On demandait récemment à un libraire quel était l'ouvrage le plus en vogue à notre époque. Il ne parla pas du dernier roman ou d'une célèbre étude scientifique. Non, le livre dont la vente est supérieure à celle de tous les autres est tout simplement la Bible. Les autres volumes se vendent par milliers, la Bible par millions d'exemplaires. (9e Note.)




6. — Merveilleux par l'intérêt qu'elle éveille

Notons un autre trait merveilleux ! La Bible est le seul volume qui soit lu par toutes les classes de la société et par toutes sortes d'individus. Chacun sait qu'une personne bien avertie au point de vue littéraire ne lit pas un livre d'enfants, et ces derniers ne vont pas s'attaquer à des traités de philosophie ou de science. N'est-il pas extraordinaire de penser qu'un livre qui diffère tellement de tous les autres, présente le même intérêt pour l'enfant que pour le vieillard arrivé au bord de la tombe ?
Il y a quelques années, une personne lisait une histoire à ma petite fille. « Que lisez-vous là ? » demandai-je. — « C'est l'histoire de Joseph ! » répondit-elle. Et la fillette de s'écrier avec ardeur : « Je t'en prie, papa, ne l'interromps pas, c'est tellement beau ! » Elle écoutait avec délices cette histoire écrite en hébreu et vieille probablement de trois mille ans.
Dans une chambre voisine, se trouvait un vieux savant, un des hommes les plus célèbres du monde scientifique. Il était penché sur le vieux volume, lisant avec un profond respect et une avidité plus grande encore les pages de ce livre extraordinaire.

Ce simple fait n'est-il pas un phénomène ? Un célèbre savant de notre époque se délecte à la lecture d'un livre qui fait aussi la joie d'une petite fille ! Nous pouvons bien dire que c'est un fait unique et sans précédent dans la littérature. Nos enfants l'étudient à la maison et dans les écoles du dimanche, de grands savants tels que Newton, Herschel, Faraday et Brewster, des hommes d'État tels que Gladstone, Lincoln, Stonewall et Jackson ont fait de ce Livre la joie et le guide de leur vie. (10e Note).




7. — Merveilleux par son langage

La Bible ne fut écrite ni à Athènes, la patrie des belles-lettres de la Grèce ; ni à Alexandrie en Égypte. Elle fut écrite en Palestine, par des hommes ignorants pour la plupart, et qui reçurent leur inspiration des sources mêmes de la sagesse. La plupart de ses auteurs étaient ce que nous appellerions aujourd'hui des illettrés. Non seulement, ne connurent-ils pas les Universités de l'époque, mais ils n'étaient ni des intellectuels, ni des penseurs ; il a été même dit que plusieurs n'étaient pas capables de parler correctement leur langue maternelle. Selon toute probabilité, ni Jean, ni Pierre, ne parlaient grammaticalement. Souvenez-vous que Pierre fut reconnu à son dialecte et à son accent. Il parlait galiléen avec l'accent de sa province (Matt. 26/73 ; Act. 2/7 ; 4/13.) Voyez les différents accents des différentes provinces de France. Comme ils varient suivant les régions !
Pierre et Jean étaient des hommes sans instruction. Il est probable, qu'à cette époque, Pierre ne parlait que le dialecte araméen ; or, la prononciation de la province du Nord différait beaucoup du dialecte choisi de la Judée et de Jérusalem. Par exemple, il y avait certaines lettres, telles que le guttural Aleph — A — qu'ils ne pouvaient prononcer correctement.

Aucun des auteurs de la Bible n'avait une réputation littéraire. Malgré cela, Dieu, dans sa mystérieuse Providence, l'a tellement débarrassée de tout provincialisme, qu'elle est devenue le modèle du pur langage des nations les plus littéraires du monde.
Mais il y a plus. La Bible a pénétré au Nord et au Midi, à l'Orient et à l'Occident. Elle entre pour une large part dans la formation de la mentalité moderne, pourtant elle date de toute antiquité. Elle influence les progrès des grandes nations de l'Occident, quoiqu'elle nous vienne du peuple le plus conservateur de l'Orient. Tous ses auteurs sont des Hébreux, et les Hébreux étaient, par instinct, par tradition, par éducation et par sentiment, le plus étroit de tous les peuples. Le Juif n'était pas seulement exclusif à l'excès ; il n'avait aucun intérêt quelconque pour les autres nations. Pierre, par exemple, le grand apôtre, fut d'une lenteur inconcevable à comprendre qu'il devait s'occuper du salut des Gentils ! Un miracle et une révélation spéciale furent seuls capables de vaincre son instinctive résistance (Act. 10/28. Gal. 2/11-14.)
Comment expliquer ce fait ? Des hommes ignorants, étroits, exclusifs, aveuglés de préjugés ont été capables d'écrire un livre universel, propriété non seulement des Juifs, mais aussi du monde entier ! Par la puissance divine, ce vieux livre hébreu fut si bien affranchi de tout exclusivisme rabbinique et judaïque, que tous les peuples le lisent facilement dans leur propre langue, sans jamais songer à son ancienne origine orientale. (11e Note).

L'Eglise catholique se vante d'une seule langue pour la terre entière, mais ce langage unique est une langue morte, le latin. Les Sociétés Bibliques ont une gloire bien supérieure, c'est celle d'avoir traduit la Parole de Dieu en plus de six cents langues vivantes. L'Eglise chrétienne, parle-t-elle en langues ? demanda un jour l'évêque de Londres. Oui ! fut la prompte réponse, par les Sociétés Bibliques, le miracle de la Pentecôte a été renouvelé (Act. 2/9-11) !




8. — Merveilleux par sa conservation

La Bible a subsisté à travers tous les âges, malgré de terribles et incessantes persécutions. Siècle après siècle, les hommes ont essayé de la brûler et de la détruire. Les rois de la terre et les chefs de l'église se sont ligués pour la faire disparaître de la face du monde. En l'an 303 de notre ère, l'empereur Dioclétien entreprit contre elle la plus formidable attaque qu'un livre eût connue. On croyait avoir détruit toutes les Bibles et des milliers de chrétiens périrent ; sur le Livre exterminé, un arc de triomphe fut érigé portant l'inscription : « Extincto nomine Christianorum. » (Le mot chrétien est effacé.) (12e Note.)
Malgré cela, quelques années plus tard, la Bible réapparut comme Noé sortant de son arche, prête à croître, à multiplier et à remplir la terre. En l'an 325, dans le premier concile général, Constantin la reconnut comme le juge infaillible, contenant toute la vérité.

Puis vinrent les longues persécutions du moyen-âge. L'Eglise de Rome priva le peuple des Saintes Écritures et, pendant des siècles, ce fut un livre à peu près inconnu. Quand Martin Luther atteignit l'âge adulte, il n'avait encore jamais vu une Bible de sa vie. Par les édits, les malédictions et les bulles des papes, le Livre fut brûlé et ses lecteurs, condamnés par l'Inquisition, furent livrés à la torture et aux flammes des bûchers. On peut encore voir à Londres l'endroit où, par ordre de Rome, furent brûlés à grand étalage, de grandes quantités de Livres Saints.
Mais la pire des persécutions fut peut-être celle qui commença vers la fin du 17e siècle. La Bible fut alors attaquée avec violence par des hommes qui prétendaient à la liberté de pensée. Des hommes comme Bolingbroke, Hume et Voltaire se firent forts de pouvoir exterminer les Écritures. Voltaire déclarait même qu'un siècle après lui, on ne trouverait plus aucune Bible dans le monde, à l'exception peut-être d'un seul exemplaire conservé à titre de curiosité dans un musée d'antiquités.

Puis vint le rationalisme germanique, avec ses attaques les plus acérées et les plus mortelles. Baur, Strauss, l'Université de Tubingue se lancèrent contre elle avec une rage féroce. Mais comme il est écrit : « Celui qui siège dans les cieux rit, le Seigneur se moque d'eux » (Ps. 2.4.) La Parole de Dieu est aujourd'hui plus vivante que jamais. Elle demeure et demeurera à toujours. Ses adversaires ont fait de leur mieux, ils ont dressé contre elle leurs plus violentes batteries. Malgré tout, la Parole du Seigneur a libre cours et Dieu est glorifié. Son influence est plus grande qu'elle ne le fut jamais. (13e Note.)
« Pensez un peu, disait un chrétien éloquent, cette Parole de Dieu est toujours la même, toujours brillante de jeunesse éternelle, c'est un organe sain, une voix impérissable, un pas infaillible, un oeil perçant ; elle est parfaite. » Et en vérité, à mesure que nous y pensons, nous pouvons jeter le défi à notre siècle orgueilleux comme le fit Moïse au sien et s'écria : « Interroge les temps anciens qui t'ont précédé, depuis le jour où Dieu créa l'homme sur la terre, et d'une extrémité du ciel à l'autre : Y eut-il jamais si grand événement, et a-t-on jamais ouï chose semblable ? » (Deut. 4/32.)
Merveilles suprêmes !

Avant de terminer, j'aimerais encore mentionner brièvement certaines choses qui se présentent à mon esprit, et qui sont les merveilles suprêmes de ce Livre merveilleux.

PREMIÈRE NOTE. — Il existe un lien divin et mystique entre la parole révélée « Ta Parole est la vérité, » (Jean 17/17), et le Verbe incarné et pré-incarné (La Parole était Dieu, (Jean 1/1-3.) Ainsi que dit Saphir : Jésus était humain et surhumain ; Jésus était Juif, et pourtant, Il appartient à toute l'humanité. Il est le Fils de l'homme et le Fils de Dieu. Il n'est pas le produit de l'évolution humaine mais le Seigneur du ciel. (Jean 3/31) est aussi vrai en ce qui concerne Le Livre que du Fils de Dieu : « Celui qui vient d'en haut est au-dessus de tous ; celui qui est de la terre est de la terre, et il parle comme étant de la terre. Celui qui vient du ciel est au-dessus de tous. »

DEUXIÈME NOTE
. — Regardons l'histoire européenne depuis 15 ou 16 siècles et prenons des extraits des écrits de Saint Augustin, de Bède, d'Anselme, de Dante, de Luther, de Pascal, de Calvin, de Shakespeare, de Guizot, d'Amict, etc., et réunissons en un volume une cinquantaine de ces oeuvres et nous aurons une idée du classement littéraire employé par le Saint-Esprit pour fournir la Bible.

TROISIÈME NOTE.
— Les adverbes grecs d'Hébr. 1/1 sont : polumeros et polutropos, ceux-ci ne signifient pas « la richesse et l'originalité du génie juif, » mais la gloire surnaturelle des parties diverses de la Bible comme étant la Parole de Dieu. L'A. T. et le N. T. sont tous les deux la Parole de Dieu ; l'un et l'autre sont la voix de Dieu. (Hébr. 3/7 ; 1 Je. 2/7-8.)

QUATRIÈME NOTE.
— Voyez : Westcott, The Bible in the Church, p. 54 à 66.

CINQUIÈME NOTE. —
Prenez, par exemple, cette charmante et romanesque histoire de Ruth. Ce n'est qu'une petite histoire mais une histoire vraie, naturelle ; l'histoire d'un foyer et d'un coeur, de la gloire d'une douce femme et de sa loyauté, de la tendresse d'un honnête homme saisi par l'amour. Nous remercions Dieu de ce que la Bible est si humaine, car comme le dit Parker : « la Bible aurait pu être un livre trop élevé pour nous. » Le livre de Ruth nous montre que la Bible est le Livre du peuple, un Livre de famille, un récit de la vie humaine révélant toutes ses dispositions, ses circonstances et ses passions. La Bible du Peuple, VI. 174.

SIXIÈME NOTE.
— Saphir raconte avoir lu Schopenhauer, philosophe panthéiste allemand, il y a quelques années ; celui-ci, dans son ouvrage sur le système de l'univers de la connaissance, dit : « C'est un édifice architectural dont les parties sont reliées organiquement entre elles. Chaque partie soutient le tout et est soutenue par le tout. » Cet homme, dit Saphir, a expliqué la philosophie de la Bible. La Genèse et l'Apocalypse, l'A. T. comme le N. T., le même Auteur, et chaque partie illustrée par le tout, et le tout répand la lumière sur chaque partie. Ce livre est organiquement lié, uni. Celui qui inspira les trois premiers chapitres de la Genèse vit dans sa pensée les trois derniers de l'Apocalypse. (Saphir : The Divine Unity of Scripture, p. 191,193.)

SEPTIÈME NOTE
. — Un critique littéraire parlant dernièrement des oeuvres « mortes » nous disait que les valeurs ont tellement évolué, que nous nous trouvons aussi éloignés des vues que professaient certains auteurs du siècle dernier, que des anciens poètes de la Chine !

HUITIÈME NOTE
. — Ceci émerveillait l'auteur même du (Ps. 119) et lui faisait dire : « Dès longtemps je sais par tes préceptes que tu les as établis pour toujours » (Ps. 119/152.) L'affirmation du Christ serait contraire au bon sens et à la raison, dans la bouche d'un simple israélite : (Matt. 24/35 ; Luc 21/33) : « Le ciel et la terre passeront, mais Mes paroles ne passeront point. » Et voici la déclaration inspirée de l'apôtre Pierre : « La Parole du Seigneur demeure éternellement. » (1 Pi. 1/23,25), confirmée depuis plus de vingt siècles

NEUVIÈME NOTE
. — En 1804, la Bible en partie ou dans sa totalité, fut traduite en 60 langues. Aujourd'hui, la Société Biblique Britannique et Étrangère seule, l'imprime en 669 langues. Depuis 1804, cette société en a publié 431.000.000 d'exemplaires.
La Société Biblique Américaine a, depuis qu'elle existe, répandu plus de 200.000.000 d'exemplaires en plus de 150 langues. N'est-ce pas une preuve merveilleuse de la puissance de la Bible qui attire les hommes de toutes classes et de toutes nations ? Et quel témoignage plus éclatant de la puissance du Livre que la distribution, pendant la grande guerre de 1914-1918, de 9 millions d'exemplaires en 80 langues différentes.
Notons encore qu'en 1931, la Bible a été le plus grand succès de l'Exposition Coloniale à Paris, 24.650 exemplaires des Saintes Écritures y ont été vendus.

DIXIÈME NOTE.
— Nous pourrions citer une pléiade de savants illustres qui ont fait l'éloge de la Bible : Leibnitz, Milton, Bacon, Pascal, Huxley, Arnold, Victor Hugo, etc. Mais la Bible est devenue chère à une autre classe sociale, plus nombreuse : celle du peuple. Elle s'affirme de plus en plus comme le Livre du peuple et de tous.
Geoffroy Saint-Hilaire, célèbre professeur français, dit : « J'ai voyagé du nord au sud et de l'est à l'ouest, et ce qui m'a frappé le plus c'est de constater que, dans les pays où se lit la Bible, on trouve de la littérature pour les enfants et les ouvriers. Le langage de la Bible est universel, il est le soleil qui illumine tous les peuples. » Rien de plus vrai, le Livre voyage à travers le monde, atteint toutes les races et parle à chaque individu en sa langue maternelle.

ONZIÈME NOTE.
— Christ, bien qu'Il fût Hébreu parmi les Hébreux, était le Seigneur du ciel, le Fils de l'Homme, la Lumière du monde, le Désiré des nations, la Vie de l'humanité. Ainsi, notre Bible, quoique d'origine juive, est un Livre universel. Pour Elle, il n'y a ni Juif, ni Grec, ni barbare, ni esclave, ni libre ; c'est Le Livre de tout le monde. Ses paroles sont comme des rayons de soleil pour tous pays, et de même que l'eau, désaltèrent qui que ce soit. Dites-vous qu'il est écrit en hébreu ou en grec ? Dites plutôt qu'il est écrit par l'Esprit de Dieu dans la langue de l'humanité !

DOUZIÈME NOTE
. — L'étudiant en histoire sera frappé de ce fait irréfutable : Pendant toutes les persécutions contre les chrétiens, l'acharnement s'était dirigé, non contre la doctrine, mais contre le Livre. Les cruautés Dioclétiennes, de même que les tortures de l'Inquisition, furent surtout dirigées contre ceux qui lisaient et possédaient la Bible.

TREIZIÈME NOTE
. — La Bible n'est vraiment pas un livre ordinaire. Haïe et pourchassée comme nul autre livre, elle a fait preuve d'indestructibilité ; méprisée et cependant honorée ; raillée et en même temps appréciée ; déclarée morte et malgré cela, vivante et productive. Des empereurs, des rois puissants, des prêtres, n'ont épargné ni peine, ni argent pour la détruire ; des sages et des savants ont essayé de la réfuter, et de nos jours la haute-critique la tyrannise, la science veut la supprimer, mais elle reste et se répand par toute la terre avec une rapidité étonnante, par millions d'exemplaires. — Bettex, p. 52.
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