La campagne vaudoise est d'une incomparable
beauté. La population qui l'habite -
malgré de grandes ombres au tableau - est
volontiers bienveillante et
généreuse. Aussi bien, sur notre sol,
ont fleuri de multiples oeuvres de charité.
Les infirmeries, les asiles, que ce sait à
la ville ou au village, sont légion. Mais il
pourrait paraître que notre terre n'offre
point un climat favorable aux sages audaces d'une
foi qui obéit aux inspirations de l'Esprit
et qui table sur les immuables promesses de la
Parole de Dieu. Nous sommes si prudents, si
préoccupés de ne pas nous
écarter d'un bon sens qui nous rive souvent
à la médiocrité
spirituelle ! C'est chez les Anglo-Saxons que
nous avons coutume de chercher les initiatives qui
font sortir des chemins battus et entrer hardiment
dans les voles de Dieu. Un Georges Müller, un
Hudson Taylor ne sauraient, nous semble-t-il,
trouver des émules dans notre coin de
pays.
Ah ! détrompez-vous. Dieu
appelle partout des hommes et des femmes à
la sainte aventure de la foi. Il en appelle partout
à quitter la barque des
sécurités humaines pour marcher sur
les eaux profondes de la grâce. Cette
aventure ne va pas sans heures d'angoisse, mais
elle est la plus sûre qui soit parce qu'elle
prend son mot d'ordre dans les déclarations
mêmes du Dieu de Jésus-Christ et
trouve sa sécurité dans la
fidélité du Vivant.
Merci à Madame Alice van Berchem,
qui nous a présenté
déjà Renée de Benoît et
Adèle Pélaz, de nous raconter
aujourd'hui l'histoire de « La
Maison ». Cette histoire est belle en
tout point.
L'auteur de la présente
préface a assisté, plusieurs
années de suite, aux assemblées
annuelles des amis de La Maison, à Burtigny.
Il a entendu les rapports de Soeur Cécile et
a gardé, des moments vécus dans ce
milieu, une inoubliable impression. S'il n'a pas
connu M. Charles Moreillon, il a fortifié sa
propre foi au contact de la foi de Madame Sergy.
C'est donc de tout coeur qu'il souhaite au livre de
Madame van Berchem une large diffusion.
Les temps que nous vivons sont
terribles. On pourrait craindre parfois que les
cris de douleur ne couvrent la voix du Dieu des
miséricordes, que les larmes qui coulent ne
noient la réalité des consolations
évangéliques. Or il n'en est rien.
Les croyants d'aujourd'hui comme ceux d'hier
répètent cette confession de foi et
la vérifient sans cesse: « Mais Toi tu
es toujours le même et tes années ne
finiront point. Les enfants de tes serviteurs
auront une demeure assurée et leur
postérité se perpétuera sous
tes yeux »
(Ps.
102 : 28 et 29).
Lausanne, octobre 1943.
Ce livre est un témoignage.
« Ce que nous avons vu et entendu,
nous vous l'annonçons
(I
Jean 1. 1). »
« Nous dirons à la
génération future les louanges de
l'Éternel, et sa puissance, et les prodiges
qu'Il a opérés... Il a ordonné
aux pères de l'enseigner à leurs
enfants, afin qu'ils missent en Dieu leur confiance
et qu'ils n'oubliassent pas les oeuvres de
l'Éternel
(Ps.
78. 3-7). »
Le monde a besoin d'une
démonstration « d'Esprit et de
puissance », d'une
révélation des choses invisibles. Il
veut voir des preuves effectives de l'action divine
dans la vie journalière.
C'est pourquoi nous ne pouvons faire les
miracles que Dieu a accomplis, non pas au loin, non
pas autrefois dans les siècles
écoulés, mais ici même, dans
notre terre vaudoise, dans l'époque
troublée que nous vivons et à l'heure
où les inquiétudes et
l'anxiété pour le lendemain risquent
de faire sombrer la foi chancelante de
beaucoup.
« Nous ne pouvons pas ne pas
parler de ce que nous avons vu et entendu
(Actes
4. 20). »
En racontant les grandes choses que Dieu
a faites depuis 44 ans en faveur de La Maison, nous
voulons rappeler le souvenir de
celui qui en a eu la vision et en a
été le fondateur, de celle qui en fut
l'âme pendant tant d'années.
Pouvons-nous garder pour nous les
trésors spirituels que renferment certaines
lettres et certains récits et
n'exauçons-nous pas les prières de
ces fidèles serviteurs en prolongeant ainsi
leur ministère ? Ministère de
combat et de foi, d'intercession et de victoire, de
souffrance et d'amour.
Puissent des pages vivifier notre foi,
stimuler notre amour et nous pousser à
rechercher cette communion intime avec
Jésus-Christ, qui fut le ressort
caché de ces deux vies.
« Souvenez-vous de vos
conducteurs... considérez leur vie, et
imitez leur foi
(Hébr.
13. 7). »
A. van Berchem.
Je remercie ici Mademoiselle Mia
Denéréaz, qui a consacré un
temps précieux à la révision
du manuscrit de ce livre et à la correction
des épreuves. Ses judicieux conseils m'ont
été extrêmement utiles, ainsi
que ceux de Mademoiselle Hélène
Naville.
Que l'une et l'autre
trouvent ici
l'expression de toute ma
reconnaissance.
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