« Voici les jours dès années de la vie d'Abraham : il vécut cent soixante-quinze ans. Abraham expira et mourut, après une heureuse vieillesse, âgé et rassasié de jours, et il fut recueilli auprès de son peuple. Isaac et Ismaël, ses fils, l'enterrèrent dans la caverne de Macpéla, dans le champ d'Ephron, fils de Tsochar, le Héthien, vis-à-vis de Mamré. C'est le champ qu'Abraham avait acquis des fils de Heth. Là furent enterrés Abraham et Sara, sa femme. »
1. Auprès du cadavre
d'Abraham.
Nous nous trouvons avec quelque
étonnement auprès du cadavre
d'Abraham. Cet homme si bien doué ne
paraissait-il pas presque immortel ? Il
recevait sans cesse de Dieu une nouvelle jeunesse.
Il n'a pas vécu moins de cent
soixante-quinze ans. Nous l'avons suivi pendant
environ une centaine d'années ; il
s'agissait des cent dernières années
de sa vie. L'Écriture ne nous parle que de
ce dernier siècle de son existence. Mais que
d'événements durant cette
période ! Nous sommes entrés en
quelque sorte, par eux, dans l'existence du
patriarche. C'est avec tristesse que nous nous
séparons de lui.
Dans combien d'attitudes différentes
n'avons-nous pas vu le serviteur de Dieu ! Il
passa devant nous comme un prince nomade, ayant
quitté la verdoyante vallée de
l'Euphrate pour venir habiter un pays inconnu. Il
s'est montré à nous ensuite comme le
prêtre qui élève de saints autels, qui offre
des
sacrifices, proclame le nom de Dieu, plante la
bannière de l'Éternel sur le sol de
la Palestine. Nous l'avons vu marchant en guerrier,
et le glaive en main, poursuivant les ravisseurs de
Lot. Il a déployé devant nous la plus
large hospitalité, quand il a reçu
des hôtes célestes sous les palmiers
de Mamré. Quelques heures plus tard, au
moment du coucher du soleil, il se prosternait
humblement devant l'Éternel pour obtenir le
salut des cités condamnées. Un an
après, le vieillard portait dans ses mains
un petit enfant et chantait à son Dieu un
nouveau cantique de reconnaissance. Abraham fut
encore pour nous le colon qui plante ;
n'a-t-il pas planté des tamariscs en vue des
générations futures, qu'il salue
déjà en esprit par la foi ? Sur
Morija, nous avons contemplé un père,
qui, la main levée et frémissante, le
visage plein d'angoisse et de foi, allait immoler
son fils unique. Une autre image a encore
attiré nos regards, celle du deuil de Sara,
de son enterrement dans la caverne de
Macpéla. Enfin, nous nous sommes
arrêtés devant le tableau frais et
plein de charme de la rencontre d'Isaac avec la
jeune Rebecca, rencontre préparée par
l'illustre vieillard et à laquelle il
préside en esprit. Aujourd'hui nous sommes
devant le cadavre du héros, aux pas duquel
nous nous sommes attachés à travers
tant d'événements divers.
Regardez bien ce cadavre. Il nous montre ce
que nous serons un jour, princes et mendiants,
prêtres et soldats, paysans et
commerçants. Asseyons-nous parfois,
croyez-moi, auprès des lits de mort, en vue
de prendre notre part des combats et des
souffrances de ceux qui s'en vont. Ou bien
serions-nous assez insensés pour fuir la vue
de la seule réalité certaine en ce
monde d'incertitude ? Ah ! restez parfois
seul avec un cadavre, les mains jointes, vous
demandant où vous serez, quand vous en serez
là. Encore une fois, considérez ce
vieillard couché dans sa bière....
Une auréole de paix entoure son front
puissant ; un doux sourire se joue sur ses
lèvres ; on dirait qu'il dort. Ne vous
semble-t-il pas qu'un rayon des portes d'or par
lesquelles
son
esprit vient de passer a glissé sur ses
traits et déjà les
illumine ?
Sans doute, il est mort, mais il vit
toujours. N'avons-nous pas senti maintes fois
passer sur nous le souffle puissant de sa vie
spirituelle ? Serait-il mort tout entier,
celui dont le contact nous vivifie à ce
degré ? Sa mort ne saurait être
que l'entrée dans la cité
céleste, dont Dieu est
« l'architecte et le
fondateur ». Il a cherché celle-ci
pendant sa vie et, à cause de cela, Dieu n'a
pas eu honte de s'appeler « son
Dieu ». Serait-il mort tout entier, celui
que l'Écriture nous montre aimé de
Dieu, en qui réside la vie ? Non, il
n'est pas mort, il est délivré de
l'existence présente.
En face de la mort, le chrétien peut
dire : « C'est par elle que
j'entrerai dans la patrie, dans ma véritable
demeure. » Mais le mondain tient un autre
langage ; il sent que tout sans exception,
tout, tout est perdu pour lui par la mort. Souvent,
il découvre bien longtemps avant l'heure
fatale la vanité des affections auxquelles
il s'est livré. C'est le cas quand ses
organes physiques, atteints par la maladie, lui
refusent avant le temps leurs services.
Un exemple de ce que j'avance. On
était en mai 1848. La révolution
grondait dans les rues de Paris, parcourues par des
rassemblements tumultueux. On aurait vu alors un
homme d'aspect misérable fuir la multitude.
Il se traîna avec peine jusque dans l'une des
salles du Louvre. Là se trouvait l'image
splendide de la Vénus de Milo. Devant cette
antique statue, l'homme donna libre cours à
son chagrin ; des larmes amères
jaillirent de ses yeux....
Je vous parle d'un fils d'Abraham selon la
chair, mais non selon l'esprit, du poète
Henri Heine, déjà nommé dans
ces pages. « Douleur, a-t-il pu
s'écrier alors, ton nom est
Heine ! » La source de son
désespoir était son brûlant
amour du monde qu'il ne pouvait plus satisfaire,
étant malade. La Vénus de Milo, comme
l'on sait, est mutilée. Elle est sans bras.
Mais elle avait eu des bras pour étouffer le
poète dans les liens de la
sensualité. Il lui avait tout
donné : son coeur, sa conscience, sa
raison, ses chants, son corps.
Elle avait tout pris. Il ne lui restait plus
rien : « J'ai cru naguère,
s'écriera-t-il, j'ai cru avec le philosophe
Hegel, que je suis un Dieu ; à cette
heure, je sais que je ne suis qu'un pauvre juif
malade, oublié. » Il vécut
encore seize ans dans d'affreuses
souffrances ; ce n'est qu'en passant que
l'infortuné poète se reposa à
certains moments dans la foi ; l'effet
général de ses malheurs fut de
l'inciter à de nouveaux
blasphèmes.
Quels sentiments différents
remplirent le coeur de l'ancêtre
d'Israël à l'heure de la rupture finale
avec le monde, avec la terre ! L'âme du
patriarche avait failli plus d'une fois se briser
dans ses épreuves ! Il s'est toujours
ressaisi, dans la pensée que toutes choses
concourent au plus grand bien de ceux qui aiment
Dieu. Le jour de la mort du patriarche, ne fut pas
pour lui un jour sombre ; ce fut le jour
souhaité par lui où il entra dans la
maison du Père, le jour où le
pèlerin fatigué salua la source d'eau
vive à laquelle il allait se
désaltérer.
2. Sèche notice.
Le texte qui note la mort d'Abraham ne nous
dit rien des sentiments, rien des espérances
et de la joie du patriarche. Il mentionne sa mort
avec une certaine apparence de sécheresse,
d'une manière qui semble prosaïque. Il
rappelle encore une fois les cent soixante-quinze
ans de la vie d'Abraham. Puis il ajoute qu'il
« mourut après une heureuse
vieillesse, âgé et rassasié de
jours. » J'en conclus que le vieillard
s'endormit sans douleur, sans maladie, content
d'arriver au terme de son existence. J'aime
à voir réunis, auprès de son
corps inanimé, ses deux fils, Isaac et
Ismaël. Ils procèdent ensemble à
la sépulture de leur père.
Après l'exil d'Ismaël, on
éprouve quelque surprise à voir ce
dernier ici, partageant le deuil d'Isaac.
Abraham avait eu trois femmes : Sara,
son épouse, Agar et Ketura ses concubines.
Il avait pris, avant son départ, ses mesures pour
éviter des dissensions au sujet de son
héritage. Il avait, de son vivant,
accordé des avantages aux fils de ses
concubines
(Gen.
XXV, 6). Isaac demeurait son
héritier. On reconnaît bien là
cet esprit prévoyant, dont le serviteur de
Dieu a donné plus d'une preuve.
Que n'imite-t-on dans nos familles, à
cet égard, Abraham ! Combien de
discordes, de divisions entre frères,
beaux-frères, parents, naissent de l'oubli
de beaucoup de chrétiens d'arranger leurs
affaires ! L'enfant de Dieu, qui prend
à coeur tous ses devoirs, aimera toujours
à régler sa succession, s'il en a
une, avant de mourir. Mieux vaut ne rien laisser
que de laisser un gros héritage qui
deviendra par votre négligence une source de
procès.
Il est naturel qu'Abraham ait
été enterré dans la caverne de
Macpéla. Là reposait
déjà Sara. C'était la seule
possession immobilière du patriarche sur la
terre promise.
Quelqu'un dira : « Tout cela
est bel et bon ; mais j'aurais
désiré que quelque
événement extraordinaire vînt
signaler la mort d'Abraham. »
Hénoch avait été enlevé
sans passer par la mort. Elie montera au ciel sur
un chariot de feu. Moïse sera recueilli
mystérieusement sur le mont Nébo.
Jacob meurt comme un autre homme, mais la
bénédiction prophétique qu'il
prononce, avant d'expirer, donne un éclat
particulier à son départ. Rien de
pareil n'a marqué, le délogement du
père des croyants. Pourquoi ?
Précisément parce qu'il est le
père des croyants. Parce qu'il a dû en
toutes choses donner l'exemple de la foi. Aussi
bien sa mort a-t-elle été la mort de
la foi et non celle de la vue.
Quoi ? La mort pourrait être un
acte de foi ? Comment cela ? La mort
parait plutôt être en
général la fin de toute
activité. Et pourtant le privilège,
le devoir de l'enfant de Dieu est de croire jusque
dans la mort. Je me souviens d'avoir
traversé la mer du Nord par une
tempête effroyable. Le mal de mer avait fondu
sur les passagers avec la rapidité de
l'éclair. Le capitaine me conseilla de tenir les
yeux fixés sur
la côte lointaine, par-dessus le navire qui
montait et s'abaissait, par delà les flots
mouvants. Le mal de mer n'est en effet,
paraît-il, que le contre-coup de l'agitation
des flots dans notre système nerveux. On est
préservé de cette maladie en
attachant ses regards sur quelque chose d'immobile.
Eh bien, la foi est ce regard salutaire qui
s'attache à une réalité
immuable. Seulement elle est le regard de
l'âme. La réalité immuable,
c'est la miséricorde de Dieu,
manifestée en Jésus-Christ, toujours
la même malgré les vagues du
péché ; c'est encore
l'éternité, le ciel dont les biens
durables forment un contraste avec les
bouleversements et les tempêtes
d'ici-bas.
À l'heure de la mort, nous avons plus
que jamais à embrasser du regard le monde
invisible. Car les lumières du monde visible
se voilent alors complètement à nos
yeux. Heureux qui garde alors une foi ferme dans
l'amour de Dieu ! Qui possède cette
joie ? Celui qui pendant sa vie a
marché avec Dieu. Celui-là se
dit : « Dieu ne me laissera pas.
Dieu ne peut pas me laisser. Il me montrera sa
fidélité dans la mort, comme il me
l'a montrée dans la vie. Il n'est pas le
Dieu des morts, mais des vivants ! »
Oui, vous écriez-vous, mais Abraham, parce
qu'il a été un homme d'une foi
éprouvée, n'aura-t-il pas dû
posséder quelque grâce
particulière à l'heure de la
mort ? Il en a eu une. Et je vais vous
l'indiquer.
3. Abraham a vu le jour de
Christ.
Je lis dans le psaume CXVI un mot
bienfaisant : « Elle a du prix aux
yeux de l'Éternel, la mort de ceux qui
l'aiment »
(vers.
15).
Celui qui parle ainsi est l'Éternel,
devant qui les nations sont comme de la
poussière, comme des gouttes d'eau, le
Créateur qui a fait les mondes par le
souffle de sa bouche, devant qui les couronnes des
rois ne sont que de la cendre, devant qui tout ce
que le monde encense n'est que
pure fumée. C'est ce Dieu tout-puissant qui
a prononcé la parole : « Elle
a du prix aux yeux de l'Éternel, la mort de
ceux qui l'aiment. »
Nous savons ce qui a en
général du prix aux yeux de
l'Éternel. Nous apprenons par les paraboles
de la brebis perdue, de l'enfant prodigue, qu'il y
a de « la joie dans le ciel pour un
pécheur qui se repent »
(Luc.
XV).
Les larmes de la repentance sont donc
particulièrement précieuses aux yeux
de l'Éternel. Nous apprenons encore par
l'Écriture que les yeux de l'Éternel
sont sur les justes. C'est comme si elle nous
disait qu'ils sont sur ceux qui ont la foi, puisque
c'est par la foi que nous devenons justes aux yeux
de Dieu. Dès lors « ceux qui
aiment l'Éternel », dans le
psaume, sont ceux qui uniront la repentance
à la foi. Ils portent dans leur âme
deux trésors sans prix : la foi et la
repentance. Dieu aime ses enfants à cause de
ces dispositions qui lui sont agréables.
Tout cela s'entend. Mais pourquoi parler de leur
mort, comme si elle avait un prix spécial,
un prix plus grand que la vie ? C'est que,
ainsi que nous l'avons vu, c'est dans la mort que
le regard de la foi atteint son maximum de
fermeté, d'acuité. En face du
trépas, les saints sentent toute la
sévérité des jugements de Dieu
contre le péché. Le mal leur
apparaît comme un monstre horrible qui, de
ses bras affreux, enlace, étreint l'homme.
Mais, à côté du monstre, ils
aperçoivent son vainqueur. Ils savent qu'ils
vont entrer par lui dans la vie éternelle.
Ils sont comme des naufragés qui verraient
leur esquif s'en aller planche après planche
et qui pourtant garderaient au fond du coeur un
rayonnant espoir. Ils s'écrient :
« Tout est perdu, » et en
même temps : « Tout est
gagné ! Dieu ne me laissera pas. Le
Sauveur est plus grand que la
mort. »
Malgré notre connaissance de la
miséricorde de Dieu, en face de sa
sainteté, du péché, de la
mort, nous garderions des défiances, si Dieu
ne nous avait donné son Fils. La
fermeté de la foi n'est possible que
là où apparaît le grand
Médiateur, celui qui nous réconcilie
avec Dieu.
Mais, s'il en est ainsi, et nous croyons
qu'il en est ainsi, il y aurait lieu
d'éprouver quelques inquiétudes
à l'égard des croyants de l'ancienne
alliance. Abraham vivait environ deux mille ans
avant Jésus-Christ. Il avait besoin, comme
nous, d'une autre justice que de la justice
humaine ; c'était un pécheur, il
succomba souvent à la tentation, même
à des tentations grossières. Il a
dû voir se dresser devant lui, à
l'heure suprême, plus d'une figure
accusatrice. S'il a possédé la paix,
c'est que, ainsi que l'a dit Jésus, il a vu
de loin le jour de Christ et l'a salué
(Jean
VIII, 56).
Ce regard prophétique jeté par
Abraham sur la journée de Christ, a
été sa lumière et sa force
dans la mort. Il ne croyait pas être
sauvé à cause de ses oeuvres, pas
même à cause de sa foi. Il n'avait pas
foi en sa foi. Il sentait que Dieu lui-même
devait intervenir dans l'histoire de l'homme pour
le rendre digne d'entrer dans les parvis
éternels. Il a donc pressenti
prophétiquement l'Évangile, l'oeuvre
de Christ. En esprit, il a salué Christ
comme le grand Médiateur. C'est Christ
lui-même qui nous le fait entendre, lorsqu'il
nous parle de la joie qu'Abraham a
éprouvée en voyant son jour. Le
patriarche a donc contemplé par la foi, bien
que confusément, le Sauveur mort et
ressuscité. Ce Sauveur fut son espoir dans
la mort.
4. Le monument érigé par
Christ à Abraham.
Nous ne saurions nous séparer de ce
héros de la foi, sans accorder un instant
d'attention au monument que le Sauveur lui a
érigé. C'est un monument qui honore
le serviteur de Dieu avec éclat, un monument
bien digne de celui qui l'a érigé et
qui est le Fils unique du Père. Remarquons
d'abord que le Seigneur a nommé Abraham plus
souvent que les autres hommes de Dieu de l'Ancien
Testament. Mais, quand je parle ici de monument, je
songe à un mot particulier de
l'Évangile, à un mot devant lequel
pâlissent tous les mausolées des
princes de la terre !
Vous
connaissez, lecteur, la parabole de Lazare et du
mauvais riche. Vous n'avez pas oublié ce
passage concernant Lazare : « Il fut
porté par les anges dans le sein
d'Abraham. » Cela veut dire qu'il entra
dans la communion d'Abraham, dans l'intimité
du patriarche toujours vivant, au sein du monde
invisible. Cette intimité avec le patriarche
nous est présentée comme le paradis.
En un mot, Abraham a été
montré par Jésus comme un esprit
versant la joie, la paix, dans les âmes qui
l'approchent.
Mesurez tout l'honneur fait par Jésus
au patriarche en se servant de cette expression
« le sein d'Abraham » pour
désigner le paradis. Jésus fait
vraiment de l'ancêtre du peuple juif le
centre de la joie des bienheureux, le point de
ralliement des croyants de l'ancienne alliance, au
sein du monde invisible, en attendant le glorieux
changement que devait apporter l'Ascension dans
cette région mystérieuse.
Nous ne disons plus, en effet, de nos
morts : « Ils ont été
portés par les anges dans le sein
d'Abraham. » Le grand rendez-vous des
croyants se trouve désormais auprès
du Fils de l'homme. Les chrétiens des temps
apostoliques se consolaient en disant :
« Nous serons toujours avec le
Seigneur. » Comprenons qu'il s'est
produit, à la suite du sacrifice de Christ,
par son entrée dans le ciel, une
modification dans la condition d'Abraham, de celle
du peuple glorifié de l'ancienne alliance.
Ils ont été introduits dans la
communion de Christ. Le paradis d'Abraham est
devenu dès lors celui de Christ, la
félicité de Christ est devenue celle
d'Abraham.
Nous n'avons donc plus à regarder
à Abraham glorifié, comme le
faisaient les Juifs, dans leurs espérances
de l'au delà, mais à
Jésus-Christ glorifié. Ce n'est ni
Abraham qui nous fortifiera à l'heure de la
mort, ni Moïse, ni Esaïe, ni aucun des
apôtres, ni aucun des Pères de
l'Eglise, ni aucun des martyrs, ni aucun des
réformateurs. C'est Jésus-Christ
seul. Abraham est un précurseur qui, dans sa
vie et sa mort, nous conduit à Christ.
Entré dans la gloire, il annonce une gloire
plus grande : celle qui devait inonder le
séjour des
esprits des témoins de Dieu dans l'ancienne
alliance, lorsque Christ, après avoir
achevé ici-bas son oeuvre,
pénétra dans le sanctuaire
céleste. Depuis ce retour du Fils de Dieu
dans les demeures éternelles le paradis ne
se nomme plus « le sein
d'Abraham ». Il s'appelle le ciel,
être « avec Christ »,
« auprès de Christ. »
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