Quoique morts ils parlent encore. Hébr. 11 : 4.
1917
Témoignages rendus dans le passé comme dans le présent à l'inspiration plénière et à l'autorité inébranlable des Saintes Ecritures.
Si les fondements sont renversés, que fera le juste? Ps. 11: 3.
J'ai cru, c'est pourquoi j'ai parlé. Ps. 116: 10.
Préface
Nous ne falsifions pas (ne frelatons pas) la Parole de Dieu comme plusieurs le font.
Il Cor. 2 : 17.
A travers tant de voix confuses et discordantes représentant les traits enflammés du malin, j'éprouve le besoin de faire retentir les témoignages puissants des pères de l'Eglise et de quelques hommes de Dieu de notre siècle, qui "quoique morts parlent encore" et de me joindre à eux pour combattre les puissances des ténèbres et pour élever haut l'étendard de l'inspiration plénière des Saintes-Écritures et de l'infaillibilité de la Parole de Dieu.
Qu'il me soit permis de me servir comme préface de quelques paroles ineffaçables d'un homme de Dieu, M. E. Faucher, ancien membre du Consistoire de Marseille et des Synodes de 1872 et de 1879. Ces paroles de haute valeur expriment mieux que je n'aurais su le faire moi-même, mes convictions les plus profondes. Je les ai trouvées dans sa brochure remarquable intitulée: "Observations laïques sur les tendances actuelles de la théologie".
J'en cite quelques passages:
"Par quel moyen, dira-t-on, Dieu a-t-il assuré et garanti la fidélité et la conservation du message qu'il a pris la peine de nous faire transmettre? - Je n'en sais rien, et je n'ai pas besoin de le savoir. Que ce soit en dictant Lui-même les termes de ce message à ses messagers, - ou en faisant passer les faits devant leurs yeux, dans une vision qu'ils auront ensuite à décrire eux-mêmes dans leur propre langue et avec leurs impressions personnelles, - ou en répandant dans leur esprit et dans leur coeur, par Son Saint-Esprit, les doctrines et les vérités morales qu'il voulait nous communiquer par leur moyen, - peu importe. La seule chose que je veux maintenir invariablement, c'est que Dieu n'a pas pu permettre que l'erreur vienne se mêler aux vérités qu'il nous était indispensable de connaître pour être sauvés, et compromettre ainsi le but même de Sa révélation.
"Malgré le dédain et la répulsion que l'on témoigne de nos jours pour ce mode d'inspiration littérale, je voudrais bien demander comment il serait possible d'expliquer autrement de nombreux passages, où l'esprit humain ne saurait jouer aucun autre rôle que de répéter fidèlement les paroles de Dieu Lui-même. Par exemple, le premier chapitre de la Genèse, quoique ce soit précisément le grand cheval de bataille contre la doctrine de l'inspiration plénière; - ou les prophéties, dont souvent les prophètes eux-mêmes ne pouvaient comprendre le sens réel et complet, ni deviner les minutieux détails dont un grand nombre se sont déjà accomplis à la lettre. Qui a pu faire imaginer ou deviner aux apôtres les détails et les paroles de la nuit de Gethsémané?
"C'est ce qui explique pourquoi malgré le respect et l'affection pour les personnes, on peut être forcé de combattre avec quelque vivacité des principes, dont on ne dira pas qu'ils finiraient par détruire l'Écriture, puisque nous savons que "l'Écriture ne peut être anéantie" (Jean 10: 35), mais ils troublent la paix et ébranlent la foi des pauvres âmes, qui croyaient avoir assuré leurs espérances sur le rocher de la Parole, et qui comme la colombe de l'arche, ne sauraient bientôt plus où poser la plante de leurs pieds. Que ceux qui ont scruté minutieusement la Bible, avec la loupe de leur critique, veuillent bien nous indiquer une seule parole, sur laquelle celui qui la prononce, ou celui qui la cite plus tard - fût-ce le Seigneur Jésus Lui-même - manifeste le moindre soupçon que ce puisse ne pas être la Parole de Dieu même, ou la moindre hésitation à invoquer l'autorité absolue de ce qui est écrit. Quant à moi, je me contente d'avoir à cet égard la même opinion que le Seigneur Jésus, et je ne tiens pas à être meilleur théologien que Lui."
Je ne voudrais rien ajouter ici et je me borne à m'écrier du fond de mon âme: "Seigneur! à qui irions-nous? Tu as les paroles de la vie éternelle".
Comte MODESTE de KORFF.
MONTREUX Mai 1917.
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