Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

CHAPITRE I

Suite 2

-------

Nous voyons que, lorsque Dieu satisfait un désir, ce n'est nullement une preuve que ce désir soit selon Lui. Israël n'aurait pas dû demander un roi, l'Éternel ne leur suffisait-il pas ? N'était-il pas leur roi ? Ne pouvait-il pas, comme toujours, les conduire à la bataille et combattre pour eux ?

Pourquoi rechercher le bras de la chair ? Tout pouvoir, toute sagesse, toute vraie bonté, se trouvaient en l'Eternel, leur Dieu, et ils pouvaient y avoir recours en tout temps et dans toutes leurs nécessités.

Et lorsqu'ils possédèrent le roi que leur coeur désirait, que fit ce roi pour eux ? « 'Tout le peuple le suivait en tremblant » (1 Sam. 13, 7). Plus nous étudions la triste histoire du règne de Saül, plus nous voyons que, du commencement à la fin, il fut un obstacle plutôt qu'une aide. Son règne fut un lamentable fiasco, exprimé par ces paroles du prophète Osée (13, 11) : « Je t'ai donné un roi dans ma colère, et je l'ai ôté dans ma fureur». En un mot, Saül fut la réponse à l'incrédulité et à la volonté propre du peuple, c'est pourquoi toutes leurs brillantes espérances à son sujet furent bientôt totalement détruites. Il ne répondait point au coeur de Dieu, et, par conséquent, il ne répondit point aux besoins du peuple. Il se montra tout à fait indigne de la couronne, et sa mort ignominieuse sur la montagne de Guilboa fut en accord avec toute sa carrière.

 

Maintenant, si nous considérons la mission des espions, nous voyons qu'elle se termine aussi par un désappointement complet. Il n'en pouvait être autrement, puisqu'elle était le fruit de l'incrédulité. Il est vrai que Dieu leur donna des espions ; aussi Moïse dit-il, avec une grâce touchante : « Et la chose fut bonne à mes yeux, et je pris d'entre vous douze hommes, un homme par tribu ». C'était la grâce s'abaissant à l'état du peuple, et consentant à un projet qui convenait à cet état. Mais cela ne prouve nullement que, soit le projet, soit l'état du peuple, fussent selon Dieu. Béni soit son Nom, il peut nous venir en aide dans notre incrédulité, quoiqu'il soit affligé et déshonoré par elle.

Il aime une foi ferme et franche, la seule chose au monde qui lui donne sa vraie place. C'est pourquoi, lorsque Moïse dit au peuple : « Regarde, l'Eternel, ton Dieu, a mis devant toi le pays : monte, prends possession, comme l'Éternel, le Dieu de tes pères, te l'a dit ; ne crains point, et ne t'effraye point », quelle aurait dû être leur réponse? « Nous voici, ô Éternel, conduis-nous à la victoire. Tu nous suffis. Avec toi pour chef, nous avancerons avec confiance. Pour toi les difficultés ne sont rien. Peu nous importe ce qui nous attend : les géants, les hautes murailles, les tours menaçantes, ne sont devant Toi, ô Éternel, Dieu d'Israël, que comme des feuilles sèches devant l'orage. Conduis-nous donc, ô Éternel!»

Tel ne fut pas le langage d'Israël. Dieu ne leur suffisait pas. Ils ne se fiaient pas à ce qu'il leur avait dit du pays. Le pauvre coeur humain veut tout essayer plutôt que de dépendre simplement de Dieu. L'homme naturel ne peut se confier en Dieu, parce qu'il ne le connaît point. Il n'y a rien au monde de plus béni qu'une vie de foi simple et réelle. Mais on se fait illusion si l'on croit vivre de foi, tandis que le coeur s'appuie sur quelque soutien humain. Le vrai croyant n'a affaire qu'à Dieu. Toutes ses ressources sont en Lui. Ce n'est pas qu'il n'apprécie les instruments que Dieu veut bien employer ; au contraire, il les apprécie hautement, précisément parce qu'ils sont les moyens dont Dieu se sert pour venir en aide et bénir. Mais il ne leur donne pas la place de Dieu. Il dit : « Mais toi, mon âme, repose-toi paisiblement sur Dieu ; car mon attente est en lui. Lui seul est mon rocher » (Ps. 62, 5, 6).

 

Il y a une force toute particulière dans ce mot « seul ». Il sonde le coeur. S'attendre à l'homme, soit directement, soit indirectement, pour suppléer à un besoin quelconque, c'est, en principe, s'écarter de la vie de foi. Et quelle triste chose que de compter sur les moyens humains ! C'est, au point de vue moral, aussi dégradant que la vie de foi est ennoblissante, - et c'est aussi illusoire que dégradant. Israël voulut envoyer des espions, et toute l'affaire tourna à sa confusion.

«Et ils se tournèrent, et montèrent dans la montagne, et vinrent jusqu'au torrent d'Eshcol, et explorèrent le pays. Et ils prirent dans leurs mains du fruit du pays et nous l'apportèrent, et ils nous rendirent compte et dirent : Le pays, que l'Éternel, notre Dieu, nous donne, est bon » (vers. 24, 25). Puisque Dieu le donnait, il ne pouvait être que bon. Avaient-ils besoin d'espions pour leur dire que le don de Dieu était bon ? Assurément non. Une foi simple aurait raisonné ainsi : « Tout ce que Dieu donne doit être cligne de Lui ; nous n'avons pas besoin d'espions pour nous en assurer ». Mais hélas ! cette foi simple est un joyau extrêmement rare, et ceux-là même qui le possèdent n'en connaissent que bien peu la valeur et ne savent guère s'en servir. Parler de la vie de foi et vivre de cette vie, c'est deux choses, comme le sont la théorie et la pratique. N'oublions jamais que c'est le privilège de tout enfant de Dieu de vivre de foi, et que cette vie embrasse tout ce qui est nécessaire au chrétien du commencement à la fin de sa carrière terrestre.

 

Le lecteur remarquera de quelle manière Moïse fait allusion à la mission des espions. Il se borne à cette portion de leur témoignage qui était selon la vérité. Il ne dit rien des dix espions infidèles. Ceci est en parfait accord avec le caractère et l'objet du livre. Tout s'y adresse à la conscience de l'assemblée. Il leur rappelle qu'ils avaient eux-mêmes proposé d'envoyer les espions, et que quoique ces derniers eussent placé devant eux du fruit du pays, et témoigné de son excellence, ils ne voulurent pas y monter : « Mais vous ne voulûtes pas monter, et vous fûtes rebelles au commandement de l'Éternel, votre Dieu » (vers. 26). Ils étaient sans excuse. Leur coeur était évidemment dans un état d'incrédulité et de rébellion, et la mission des espions, du commencement à la fin, ne fit que le manifester pleinement.

« Et vous murmurâtes dans vos tentes, et vous dites : C'est parce que l'Éternel nous hait », - terrible mensonge ! - « qu'il nous a fait sortir du pays d'Égypte, afin de nous livrer aux mains des Amoréens, pour nous détruire ». Combien les arguments de l'incrédulité sont absurdes ! Sûrement, si l'Eternel les eût haïs, rien ne lui eût été plus facile que de les laisser' mourir parmi les fours à briques des Égyptiens, sous le fouet cruel des exacteurs de Pharaon. Pourquoi s'était-il donné tant de peine à leur sujet ? Pourquoi ces dix plaies envoyées sur le pays de leurs oppresseurs ? S'il les haïssait, pourquoi n'avait-il pas laissé les eaux de la Mer Rouge les engloutir, comme elles avaient englouti leurs ennemis ? Pourquoi les avait-il délivrés de l'épée d'Amalek ? Ah ! s'ils n'eussent pas été gouvernés par un esprit d'aveugle incrédulité, tant de preuves magnifiques de son amour les auraient amenés à une conclusion tout opposée à celle qu'ils osèrent exprimer. Il n'y a rien sous le ciel de plus irrationnel que l'incrédulité ; il n'y a rien de plus logique que la simple confiance d'une foi enfantine. Puisse le lecteur faire toujours l'expérience de cette vérité !

« Et vous murmurâtes dans vos tentes ». L'incrédulité non seulement raisonne, mais elle murmure. Elle ne voit ni le bon, ni le beau côté des choses. Elle n'est jamais au clair, parce qu'elle met Dieu de côté et ne regarde qu'aux circonstances. Ils dirent : « Où monterions-nous ? Nos frères nous ont fait fondre le coeur, en disant : C'est un peuple plus grand et de plus haute taille que nous » ; - mais ils n'étaient pas plus grands que Jéhovah ; - « les villes sont grandes, et murées jusqu'aux cieux » ; - grossière exagération de l'incrédulité ! - « et de plus nous avons vu là des fils des Anakim ».

La foi aurait répondu : Eh bien ! si les villes sont murées jusqu'au ciel, notre Dieu est au-dessus d'elles, car il est dans le ciel. Que sont les grandes cités et les hautes murailles pour Celui qui créa l'univers, et le soutient par la parole de sa puissance ? Que sont les Anakim en présence du Dieu Tout-Puissant ? Si le pays était couvert de villes murées, de Dan à Beer-Shéba, et si les géants étaient aussi nombreux que les feuilles d'une forêt, tout cela serait comme de la balle pour Celui qui avait promis de donner à toujours la propriété du pays de Canaan à la postérité d'Abraham, son ami.

Mais Israël n'avait pas la foi, comme l'apôtre nous le dit au III ème chapitre des Hébreux : « Ils n'y purent entrer à cause de l'incrédulité ». Là était la difficulté. Les villes à hautes murailles et les terribles Anakim n'auraient pas été des obstacles, si Israël ne s'était confié qu'en Dieu, qui en aurait promptement eu raison. L'incrédulité nous prive toujours de la bénédiction. Elle s'oppose au rayonnement de la gloire de Dieu ; elle jette une ombre sur nos âmes, et nous ôte le privilège de faire l'expérience de la toute-suffisance de notre Dieu, pour suppléer à tous nos besoins et pour écarter toutes nos difficultés.

 

Béni soit-il de ce qu'il ne fait jamais défaut au coeur qui se confie en Lui, et plus on Lui demande, plus il aime à donner. Ne nous dit-il pas : « Ne crains pas, crois seulement » (Marc 5, 36), ou encore : « Qu'il vous soit fait selon votre foi » (Matt. 9, 19). Précieuses paroles ! Puissions-nous tous en réaliser pleinement la douceur et la force ! Nous pouvons être certains que nous ne saurions jamais aller trop loin en comptant sur Dieu. Nous manquons toujours en ne puisant pas assez dans ses trésors infinis : « Ne t'ai-je pas dit que, si tu crois, tu verras la gloire de Dieu ? » (Jean 11, 40).

L'envoi des espions finit comme il avait commencé : par l'incrédulité la plus déplorable. Dieu étant mis de côté, ils ne voyaient que les difficultés.

« Ils n'y purent entrer ». Ils ne purent voir la gloire de Dieu. Écoutons les paroles de Moïse ; elles font du bien au coeur ; elles en touchent les cordes les plus sensibles ; « Et je vous dis : Ne vous épouvantez pas, et ne les craignez point ; L'Éternel, votre Dieu, qui marche devant vous combattra lui-même pour vous ». - Dieu combattant pour le peuple ! l'Éternel, un homme de guerre ! - « Il combattra pour vous, selon tout ce qu'il a fait pour vous sous vos yeux, en Égypte, et dans le désert, où tu as vu que l'Eternel, ton Dieu, t'a porté comme un homme porte son fils, dans tout le chemin où vous avez marché, jusqu'à ce que vous soyez arrivés en ce lieu-ci. Mais, dans cette circonstance, vous ne crûtes point l'Éternel, votre Dieu, qui, afin de reconnaître pour vous un lieu pour que vous y campiez, allait devant vous dans le chemin, la nuit, dans le feu, pour vous faire voir le chemin où vous deviez marcher, et le jour, dans la nuée ».

 

Quelle force morale, quelle touchante douceur dans cet appel ! Comme nous voyons clairement ici, ainsi qu'à chaque page du livre, que le Deutéronome n'est pas une simple répétition de faits, mais un puissant commentaire de ces faits qui touche tout à fait le coeur. La manière d'agir si tendre de l'Éternel est indiquée ici avec une délicatesse inimitable. Qui ne serait frappé par cette douce image : « Comme un homme porte son fils ? » Si la force de la main de l'Éternel, ou la supériorité de son intelligence, se voient dans la nature de son action, l'amour de son coeur se montre dans la manière, dont il l'accomplit.

Les Israélites, néanmoins, ne pouvaient croire que Dieu les ferait entrer au pays. Malgré les merveilleuses preuves qu'il leur avait données de sa puissance, de sa fidélité, de sa bonté, depuis les fours à briques d'Egypte, jusqu'aux confins du pays de Canaan, ils restaient incrédules. « Et l'Éternel entendit la voix de vos paroles et fut courroucé, et jura, disant : Si aucun de ces hommes, de cette génération méchante voit ce bon pays que j'ai juré de donner à vos pères ! excepté Caleb, fils de Jephunné : lui, le verra, et je lui donnerai et à ses fils, le pays où il a marché, parce qu'il a pleinement suivi l'Éternel » (v. 35-36).

« Ne t'ai-je pas dit que, si tu crois, tu verras la gloire de Dieu ? » (Jean 11, 40). Tel est l'ordre divin. Les hommes disent que voir c'est croire, mais dans le royaume de Dieu, croire c'est voir.

Pourquoi aucun des hommes de cette méchante génération ne put-il voir ce bon pays ? Simplement, parce qu'ils n'avaient pas cru l'Éternel, leur Dieu. Et pourquoi Caleb eut-il la permission de le voir et d'en prendre possession ? Simplement, parce qu'il avait cru. L'incrédulité est toujours ce qui nous empêche de voir la gloire de Dieu. « Il ne fit pas là beaucoup de miracles, à cause de leur incrédulité » (Matt. 13, 58). Si Israël eût cru, il l'aurait amené et établi sur la montagne de son héritage.

Il en est de même des chrétiens maintenant. Il n'y a pas de limites aux bénédictions dont nous pourrions jouir, si nous comptions davantage sur Dieu. « Toutes choses sont possibles à celui qui croit » (Marc 9, 23). Dieu ne nous dira jamais : « Tu as assez reçu ; tu attends trop ». Impossible, car c'est sa joie de répondre aux espérances les plus vastes de la foi.

Tirons donc largement sur Lui : « Ouvre ta bouche toute grande, et je la remplirai » (Ps. 81, 10). Les trésors inépuisables du ciel sont ouverts à la foi. « Quoi que vous demandiez, en priant, si vous croyez, vous le recevrez » (Matt. 21, 22). « Si quelqu'un de vous manque de sagesse, qu'il demande à Dieu, qui donne à tous libéralement et qui ne fait pas de reproches, et il lui sera donné ; mais qu'il demande avec foi, ne doutant nullement » (Jacq. 1, 5). La foi n'hésite ni ne doute ; l'incrédulité est toujours hésitante et chancelante, c'est pourquoi elle ne voit jamais la gloire de Dieu, ni sa puissance. Elle est sourde à sa voix, et aveugle pour voir ses actes. Elle affaiblit le coeur et les mains ; elle assombrit la route et empêche tout progrès. Elle retint Israël quarante ans loin du pays de Canaan ; et nous n'avons aucune idée de combien de bénédictions elle nous prive. Combien tout irait mieux parmi nous, si la foi était plus vivante dans nos coeurs ! Quelle est la cause de la déplorable stérilité de la chrétienté professante ? Comment expliquerons-nous notre pauvreté morale, notre peu de croissance ? Pourquoi voyons-nous de si faibles résultats de toutes les oeuvres chrétiennes ? Pourquoi y a-t-il si peu de véritables conversions ? Pourquoi nos évangélistes sont-ils si souvent découragés à cause du petit nombre de leurs gerbes ? Nous répondrons à toutes ces questions : La cause de tout ce mal est notre incrédulité.

 

Sans doute que nos divisions y ont aussi leur part, de même que notre mondanité, l'état charnel de nos coeurs, notre égoïsme, notre amour de nos aises. Quel est le remède à tout cela ? Comment nos coeurs seront-ils attirés vers tous nos frères, dans un amour sincère ? « Par la foi » - ce principe précieux - « opérant par l'amour » (Gal. 5, 6). Ainsi l'apôtre peut dire aux chers nouveaux convertis de Thessalonique : « Votre foi augmente beaucoup», et puis encore (2 Thess. 1, 3): « Et l'amour de chacun de vous tous, l'un pour l'autre, abonde ». Il en est toujours ainsi. La foi nous met en contact immédiat avec la source éternelle de l'amour en Dieu lui-même, et la conséquence naturelle en est que nos coeurs sont attirés vers tous ceux qui Lui appartiennent, vers tous ceux dans lesquels nous retrouvons, quelque peu que ce soit, son image bénie. Nous ne pouvons être près du Seigneur, et ne pas aimer tous ceux qui, en tous lieux, invoquent son Nom d'un coeur pur. Plus nous sommes près de Christ, plus nous serons intimement unis, dans l'amour fraternel, à chaque membre de son corps.

 

Quant à la mondanité, sous toutes ses formes, comment la combattrons-nous ? Voici la réponse d'un autre apôtre : « Parce que tout ce qui est né de Dieu est victorieux du monde ; et c'est ici la victoire qui a vaincu le monde, savoir notre foi. Qui est celui qui est victorieux du monde, sinon celui qui croit que Jésus est le Fils de Dieu ? » (1 Jean 5, 4, 5). Le nouvel homme marchant dans la puissance de la foi, vit au-dessus du monde, au-dessus de ses intérêts, de ses motifs, de ses usages. Il n'a rien de commun avec lui. Quoique dans le monde, il n'est pas du monde. Il se meut en sens contraire. Toutes ses sources viennent du ciel. Sa vie, ses espérances, son tout est là, et il lui tarde d'y être aussi, quand son oeuvre sur la terre sera terminée.

La foi est donc un principe puissant. Elle purifie le coeur, elle opère par l'amour, elle est victorieuse du monde. Il n'est donc pas étonnant que Pierre l'appelle une « foi précieuse » ; elle l'est vraiment au delà de toute expression.

 

Voyez comment ce principe agissait en Caleb, et quels fruits bénis il produisit. Caleb put réaliser la vérité de ces paroles, prononcées des centaines d'années plus tard : « Il vous sera fait selon votre foi ». Il crut que Dieu était capable de les faire entrer dans le pays, et que tous les obstacles et toutes les difficultés n'étaient là que pour exercer leur foi ; puis Dieu, comme il le fait toujours, répondit à sa foi (voyez Josué 14, 6-14). Qu'elle est édifiante l'expression d'une foi candide ! Quel contraste avec les accents de la sombre incrédulité qui déshonore Dieu ! - « Et Josué le bénit, et donna Hébron en héritage à Caleb, fils de Jephunné. C'est pourquoi Hébron appartient en héritage, jusqu'à ce jour, à Caleb, fils de Jephunné, le Kenizien, parce qu'il avait pleinement suivi l'Éternel, le Dieu d'Israël ».

Caleb, comme son père Abraham, était fort dans la foi, donnant gloire à Dieu. Nous pouvons dire, avec une entière certitude, que comme la foi honore toujours Dieu, Dieu à son tour aime à honorer la foi ; et que si les chrétiens dépendaient plus entièrement de Dieu seul, s'ils puisaient davantage aux sources éternelles, nous verrions un état de choses bien différent autour de nous : « Ne t'ai-je pas dit que, si tu crois, tu verras la gloire de Dieu ? » Oh ! si nous avions une foi plus vivante ! si nous saisissions plus fermement les promesses de Dieu ! alors nous pourrions attendre des résultats plus glorieux de l'évangélisation ; nous verrions plus de zèle, plus d'énergie, et plus de dévouement dans l'Église, et plus de fruits de justice dans la vie de chaque croyant individuellement.

Au verset 37, Moïse rappelle d'une manière touchante le fait de son exclusion de la terre promise. « Contre moi aussi l'Éternel s'irrita, à cause de vous, disant : Toi non plus, tu n'y entreras pas ». Remarquez ces mots - « à cause de vous ». Il était nécessaire de rappeler à l'assemblée que c'était à cause d'eux que Moïse, ce bien-aimé et honoré serviteur de l'Éternel était empêché de traverser le Jourdain et de poser son pied dans le pays de Canaan. Il est vrai « qu'il avait parlé légèrement de ses lèvres », mais ils l'avaient provoqué en « chagrinant son esprit » (Ps. 106, 33). Combien cela aurait dû les toucher ! Non seulement ils ne purent entrer eux-mêmes à cause de leur incrédulité, mais encore ils furent la cause de l'exclusion de Moïse, qui désirait si ardemment « voir cette bonne montagne et le Liban » (Deut. 3, 25).

Le gouvernement de Dieu est une solennelle réalité. Le coeur humain s'étonnera peut-être que quelques paroles, prononcées à la légère, aient été une cause suffisante pour empêcher un bien-aimé serviteur d'atteindre l'objet de ses voeux. Nous n'avons qu'à courber la tête ; il ne nous appartient pas de juger ou de raisonner. « Le juge de toute la terre ne fera-t-il pas ce qui est juste ? » (Gen. 18, 25). Assurément. Il ne peut se tromper. « Grandes et merveilleuses sont tes oeuvres, Seigneur, Dieu Tout-puissant ! Justes et véritables sont tes voies, ô Roi des nations ! » (Apoc. 15, 3). « Dieu est extrêmement redoutable dans l'assemblée des saints, et terrible au milieu de tous ceux qui l'entourent » (Ps. 89, 7). « Notre Dieu est un feu consumant » (Héb. 12, 29), et : « C'est une chose terrible que de tomber entre les mains du Dieu vivant » (Héb. 10, 31).

La portée et l'action du gouvernement de Dieu seront-elles différentes, parce que nous, chrétiens, sommes sous la dispensation de la grâce ? Nullement. Il est aussi vrai aujourd'hui que jamais que « ce qu'un homme sème, cela aussi il le moissonnera » (Gal. 6, 7). Il ne s'agit donc pas de spéculer sur la liberté de la grâce divine, pour être à l'abri des actes du gouvernement divin. Ces deux choses sont parfaitement distinctes ; on ne devrait jamais les confondre. La grâce peut pardonner gratuitement et pour toujours ; mais les roues du gouvernement de l'Éternel continuent à tourner avec une puissance écrasante. La grâce pardonna le péché d'Adam, mais sa justice le chassa d'Éden pour gagner son pain à la sueur de son front, parmi les épines et les ronces d'un sol maudit. La grâce pardonna le péché de David, mais l'épée du gouvernement resta sur sa maison jusqu'à la fin ; Bathshéba fut la mère de Salomon, mais Absalom fomenta une rébellion.

De même pour Moïse : la grâce le fait monter au sommet de Pisga et lui montre le pays, mais le gouvernement lui défend positivement d'y entrer. On objectera que Moïse, dans sa capacité officielle, en tant que représentant le système légal, ne pouvait amener le peuple dans le pays. Cela est vrai, mais ne touche en rien la solennelle vérité qui nous occupe. Ni dans le 20 ème chapitre des Nombres, ni dans le premier chapitre du Deutéronome, nous ne voyons un mot de Moïse dans sa position officielle. C'est lui-même en personne qui est devant nous, et s'il ne peut entrer dans le pays de la promesse, c'est parce qu'il a parlé légèrement de ses lèvres.

Il sera bon pour nous de bien peser, devant Dieu, cette grande vérité pratique. Soyons certains que plus nous connaîtrons vraiment la grâce, plus nous sentirons la solennité du gouvernement, et plus nous en approuverons les arrêts. Il y a du danger à recevoir avec insouciance et légèreté la doctrine de la grâce, lorsque le coeur et la vie n'en subissent pas la sanctifiante influence. Il n'y a rien de plus terrible qu'une légèreté charnelle relativement à la vérité du salut par grâce. Elle ouvre la porte à toute espèce de licence. C'est pourquoi nous voudrions mettre sur la conscience du lecteur la vérité pratique du gouvernement de Dieu. Elle est utile en tout temps, mais surtout de nos jours, où règne la fatale tendance de « changer la grâce de notre Dieu en dissolution » (Jude 4). Nous verrons toujours que ceux qui sentent le plus profondément l'immense bénédiction d'être sous la dispensation de la grâce, seront aussi ceux qui accepteront le plus entièrement les arrêts du gouvernement de Dieu.

 

Nous apprenons, par la fin de notre chapitre, que le peuple n'était nullement disposé à se soumettre à ce gouvernement. Il ne voulait ni grâce, ni gouvernement. Quand on l'invite à monter pour aller prendre possession du pays avec l'aide de l'Éternel, il hésite, refuse, et se laisse aller à un esprit d'incrédulité. En vain, Josué et Caleb lui font entendre les paroles les plus encourageantes ; en vain, étalent-ils devant ses yeux les beaux fruits du bon pays ; en vain, Moïse cherche à l'émouvoir par les motifs les plus touchants ; Israël ne veut pas monter lorsqu'on lui dit de le faire. Qu'arrive-t-il alors ? Il est pris au mot. Il lui est fait selon son incrédulité. « Et vos petits enfants, dont vous avez dit qu'ils seraient une proie, et vos fils qui aujourd'hui ne connaissent pas le bien et le mal, ceux-là y entreront, et c'est à eux que je le donnerai, et ils le posséderont. Et vous, tournez-vous, et partez pour le désert, par le chemin de la mer Rouge » (v. 39-40).

Il n'y avait pas d'alternative. S'ils ne voulaient pas monter au pays avec une foi simple, ils devaient retourner dans le désert. C'est à quoi ils ne veulent pas se soumettre. Ils ne voulaient ni profiter des provisions de la grâce, ni s'incliner sous la sentence du jugement : « Et vous répondîtes et me dîtes : Nous avons péché contre l'Eternel ; nous monterons, et nous combattrons, selon tout ce que l'Eternel, notre Dieu, nous a commandé. Et vous ceignîtes chacun ses armes de guerre, et légèrement vous entreprîtes de monter dans la montagne » (vers. 41).

Cela ressemble à la contrition et au jugement de soi-même, mais il n'y en avait que l'apparence. Il est très facile de dire : « Nous avons péché ». Saül aussi l'a dit plus tard, mais sans avoir le sentiment de la signification de ces mots : « J'ai péché », comme on le voit par ce qui suit immédiatement : « Honore-moi maintenant, je te prie, en la présence des anciens de mon peuple» (1 Sam. 15, 30). Quelle étrange contradiction : « J'ai péché » ; mais pourtant, « honore-moi ». S'il eût réellement senti son péché, combien son langage aurait été différent, ainsi que' toute sa conduite. Rempli de lui-même, se servant d'une formule, sans un atome de sentiment' réel, Saül faisait montre d'adorer Dieu, afin de s'attirer de l'honneur ! Combien de telles choses doivent offenser Celui qui exige la vérité dans le coeur, et qui veut que ceux qui l'adorent, l'adorent en esprit et en vérité ! Les plus faibles soupirs d'un coeur brisé et contrit sont précieux au Seigneur ; mais il abhorre les vaines formes de la religiosité, dont le but est d'exalter l'homme à ses propres yeux et aux yeux de ses semblables. La confession des lèvres n'a aucune valeur, si le coeur ne sent pas le péché. Un auteur moderne l'a dit avec beaucoup de justesse : « C'est une chose facile de dire « nous avons péché », mais que de fois il nous faut apprendre qu'une prompte et brusque confession du péché n'est pas ce qui prouve que le péché est senti ! Elle est plutôt une preuve de la dureté de coeur. La conscience sent qu'un certain acte de confession est nécessaire, mais il n'y a peut-être rien qui endurcisse autant le coeur que l'habitude de confesser le péché sans le sentir. Un des grands pièges de la chrétienté est l'habitude de répéter au moyen d'une formule, une confession stéréotypée des péchés. Nous l'avons probablement tous fait d'une manière ou d'une autre ; car, sans posséder une formule écrite, le coeur naturel peut toujours s'en composer quelqu'une à son usage ».

Ainsi en fut-il pour Israël à Kadès : leur confession de péché était sans aucune valeur ; elle n'avait pas le cachet de la vérité. S'ils eussent senti ce qu'ils disaient, ils se seraient inclinés sous le jugement de Dieu et auraient accepté humblement la conséquence de leur péché. Voyez le cas de Moïse. Il courbe sa tête sous la discipline divine. « L'Éternel », dit-il, « s'irrita contre moi à cause de vous, disant : Toi non plus, tu n'y entreras pas. Josué, fils de Nun, qui se tient devant toi, lui, y entrera ; fortifie-le, car c'est lui qui le fera hériter à Israël » (vers. 37, 38).

 

Moïse leur montre qu'ils sont la cause de son exclusion du pays, et cependant pas une parole de murmure ne lui échappe ; il se soumet à la décision divine, non seulement résigné à être remplacé par un autre, mais prêt à nommer et à encourager son successeur. Il n'y a pas trace de jalousie ou d'envie en lui. Il n'était pas occupé de lui-même ou de ses intérêts, mais de la gloire de Dieu et du bien de son peuple.

Ce dernier montrait un esprit bien différent. « Nous monterons et nous combattrons ». Quelle folie ! Lorsque Dieu leur avait commandé de monter, et que ses fidèles serviteurs les avaient encouragés à aller prendre possession du pays, ils avaient répondu: « Où monterions-nous ? » Puis, lorsqu'il leur est ordonné de retourner dans le désert, ils disent : « Nous monterons et nous combattrons ».

« Et l'Éternel me dit : Dis-leur : ne montez pas, et ne combattez pas, car je ne suis point au milieu de vous, afin que vous ne soyez pas battus par vos ennemis. Et je vous parlai ; mais vous n'écoutâtes point, et vous fûtes rebelles au commandement de l'Éternel, et vous fûtes présomptueux, et montâtes dans la montagne. Et l'Amoréen, qui habitait cette montagne, sortit à votre rencontre, et vous poursuivit, comme font les abeilles, et il vous tailla en pièces en Séhir, jusqu'à Horma » (vers. 42-44).

Il n'était pas possible que l'Éternel les accompagnât sur le chemin de la volonté propre et de la rébellion, et sans la présence divine, Israël ne pouvait résister aux Amoréens. Si Dieu est pour nous et avec nous, nous devons être victorieux: Mais nous ne pouvons pas compter sur Dieu, si nous ne sommes pas dans le chemin de l'obéissance. C'est folie de s'imaginer que nous pouvons avoir Dieu avec nous si notre conduite n'est pas fidèle. « Le nom de l'Éternel est une forte tour ; le juste y court, et s'y trouve en une haute retraite » (Prov. 18, 10). Si nous ne marchons pas dans la justice pratique, c'est une coupable présomption que de parler d'avoir le Seigneur pour notre forte tour.

Béni soit-il de ce qu'il peut nous agréer malgré toutes nos faiblesses et toutes nos misères, pourvu qu'il voie en nous un sentiment sincère de notre vraie condition. « Confie-toi en l'Éternel, et pratique le bien » (Ps. 37, 3), tel est l'ordre divin.

 

Prétendre s'assurer en l'Éternel, tandis qu'on fait le mal, c'est changer la grâce de notre Dieu en dissolution, et nous mettre entre les mains du diable qui ne cherche que notre ruine morale. «Car les yeux de l'Éternel parcourent toute la terre, afin qu'il se montre fort en faveur de ceux qui sont d'un coeur parfait envers lui» (2 Chron. 16, 9). Quand nous avons une bonne conscience, nous pouvons lever la tête, et cheminer à travers toute espèce de difficultés ; mais vouloir marcher sur le sentier de la foi avec une mauvaise conscience est une chose des plus dangereuses. Ce n'est que lorsque nos reins sont ceints de vérité et que nous avons revêtu la cuirasse de la justice, que nous pouvons prendre le bouclier de la foi.

Il est de toute importance que les chrétiens recherchent la justice pratique dans tous ses détails. Ces paroles de l'apôtre Paul sont d'une grande valeur morale pour nous : « Moi aussi je m'exerce à avoir toujours une conscience sans reproche devant Dieu et devant les hommes ». Nous devrions faire de même. Notre saint privilège est de fouler, jour après jour, d'un pas ferme, le sentier du devoir, de l'obéissance, celui sur lequel luit constamment la lumière de l'approbation de Dieu. Alors sûrement, nous pourrons compter sur Dieu, et ainsi avancer, en paix, vers notre patrie céleste.

 

Nous le répétons, ce n'est pas que nous ne puissions regarder à Dieu dans notre faiblesse, nos manquements, et même lorsque nous avons péché. Nous le pouvons et nous le devons ; son oreille est toujours attentive à notre cri. « Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous pardonner nos péchés et nous purifier de toute iniquité » (1 Jean 1, 9). « Je t'ai invoqué des lieux profonds, ô Éternel ! Seigneur ! écoute ma voix ; que tes oreilles soient attentives à la voix de mes supplications. 0 Jah ! si tu prends garde aux iniquités, Seigneur, qui subsistera ? Mais il y a pardon auprès de toi, afin que tu sois craint» (Psaume 130, 1-4). Il n'y a aucune limite au pardon divin, par le fait qu'il n'y en a aucune à l'étendue de l'expiation, aucune à la vertu et à l'efficace du sang de Jésus Christ, le Fils de Dieu, qui purifie de tout péché ; aucune à la valeur de l'intercession de notre grand Souverain Sacrificateur, qui peut sauver jusqu'au bout tous ceux qui s'approchent de Dieu par lui.

Toutes ces vérités sont largement exposées et illustrées de diverses manières dans le volume inspiré. Mais la confession du péché et le pardon ne doivent pas être confondus avec la justice pratique. Ce sont deux conditions très distinctes dans lesquelles nous pouvons nous adresser à Dieu ; nous pouvons l'invoquer avec une profonde contrition, et être exaucés, ou bien nous pouvons le prier avec une bonne conscience et être exaucés aussi. Néanmoins, les deux choses sont essentiellement distinctes et forment toutes deux un contraste marqué avec l'indifférence et la dureté de coeur, qui prétendent compter sur Dieu dans une marche de désobéissance positive. C'est là ce qui est si choquant aux yeux du Seigneur et qui attire son juste jugement. Il reconnaît et il approuve la justice pratique ; il pardonne gratuitement et entièrement le péché confessé ; mais nous imaginer que nous pouvons nous confier en Dieu, tandis que nos pieds sont sur le chemin de l'iniquité, ce n'est rien moins que la plus épouvantable impiété. « Ne mettez pas votre confiance en des paroles de mensonge, disant : C'est ici le temple de l'Eternel, le temple de l'Eternel, le temple de l'Eternel ! Mais si vous amendez réellement vos voies et vos actions, si vous faites réellement la justice entre un homme et son prochain, si vous n'opprimez pas l'étranger, l'orphelin et la veuve, et que vous ne versiez pas le sang innocent dans ce lieu, et que vous ne marchiez pas après d'autres dieux pour votre dommage, je vous ferai demeurer dans ce lieu, dans le pays que j'ai donné à vos pères, de siècle en siècle. Voici, vous vous confiez en des paroles de mensonge, qui ne profitent pas. Quoi ? voler, tuer, commettre adultère, jurer faussement, brûler de l'encens à Baal, marcher après d'autres dieux que vous ne connaissez pas !... et vous venez, et vous vous tenez devant moi dans cette maison qui est appelée de mon nom, et vous dites : Nous sommes délivrés pour faire toutes ces abominations » (Jér. 7, 4-10).

 

Dieu veut la réalité. Il désire la vérité dans le coeur, et si les hommes prétendent l'avoir et marchent dans l'impiété, il faut qu'ils s'attendent à son juste jugement. Cette pensée nous fait trembler pour l'église professante. Le passage si solennel, que nous avons tiré du prophète Jérémie, quoique s'appliquant tout d'abord aux enfants de Juda et aux habitants de Jérusalem, a aussi une application très positive à la chrétienté. Nous voyons au 3ème chapitre de la seconde épître à Timothée, que toutes les abominations du paganisme, énumérées à la fin du chap. 1 des Romains, seront reproduites aux derniers jours couvertes du manteau de la profession chrétienne, et en relation immédiate avec « une forme de piété ». Quelle doit être la fin d'un semblable état de choses ? La colère sans rémission. Les plus sévères jugements de Dieu en destruction sont réservés aux masses baptisées de cette profession, que nous appelons la chrétienté. Le moment approche rapidement où tous les bien-aimés enfants de Dieu, rachetés par le sang de Christ, seront enlevés de ce monde coupable et pécheur, bien que soi-disant « chrétien », pour être à toujours avec le Seigneur dans ces demeures divines préparées dans la maison du Père. Alors « l'énergie d'erreur » (2 Thess. 2, 11) sera envoyée sur la chrétienté, sur ces mêmes pays où la lumière du christianisme a brillé avec éclat ; où l'évangile du salut gratuit a été prêché ; où la Bible a circulé par millions d'exemplaires, et où tous, plus ou moins, professent le nom de Christ et s'appellent chrétiens.

 

Qu'est-ce qui doit succéder à cette «énergie d'erreur » ? Un nouveau témoignage ? de nouvelles offres de grâce ? d'autres tentatives de la miséricorde divine ? Non ; pas pour la chrétienté ! Non ; pas pour ceux qui professent, sans Dieu et sans Christ, les formes creuses et vaines du christianisme. Les païens entendront « l'Évangile éternel » (Apoc. 14, 6) ; « l'Evangile du royaume » ; mais quant à cette chose terrible, quant à cette épouvantable anomalie qui s'appelle la chrétienté, rien ne reste pour elle que les ténèbres du dehors à jamais

 

Lecteur, ce sont les paroles véritables de Dieu. Rien ne serait plus facile que de mettre sous vos yeux une foule de preuves convaincantes, tirées de l'Ecriture ; mais cela nous écarterait de notre but actuel. Le Nouveau Testament, du commencement à la fin, enseigne la solennelle vérité énoncée ci-dessus, et tout système de théologie qui enseigne différemment, sera sur ce point du moins, reconnu complètement faux.

Chapitre précédent Table des matières Chapitre suivant