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 Le Christ selon saint Luc

 

Textes : « Le Fils de l'homme est venu pour chercher et sauver ce qui était perdu. » Luc 19 : 10.

« il cherche la brebis perdue jusqu'à ce qu'il l'ait trouvée. » Luc 15 : 4.

Si nous demandons à Luc ce qu'il pense du Christ, il répondra :

 

CHRIST EST LE FILS DE L'HOMME, LE MESSAGER DE LA GRACE DE DIEU,

l'envoyé de Dieu, plein de compassion pour la pauvre humanité perdue, qu'Il vient chercher et sauver. Ayant été « fait péché pour nous, afin que nous devinssions justice de Dieu », Il a autorité sur la terre de pardonner les péchés. Luc 5 : 24. Ce qui a fait à Luc dans sa contemplation du Christ l'impression la plus profonde, ce sont les compassions infinies du coeur de Jésus. Ce grand coeur débordant d'amour pour tous, depuis le peuple de son choix jusqu'au dernier des païens, ce coeur miséricordieux qui ne désespère de personne, pas même du plus bas tombé des pécheurs, voilà ce qui l'a subjugué.

 

« Le Fils de l'homme, dit-il, est venu, non pour perdre les âmes, mais pour les sauver. » Luc 9 : 56.

Ce Sauveur plein d'amour, dit Luc, nous apporte

a) un évangile de la joie.

Luc 2 : 8-14. Car le ministère du Fils de l'homme débute par un ciel ouvert et par le chant des anges, scellé par le glorieux « in excelsis Deo » de toute l'armée céleste.

Luc 15 : 7. Car ces mêmes célestes milices éclatent de joie quand un seul pécheur accepte le salut.

Luc 24 :31-35. Car le Ressuscité lui-même change la pro. fonde tristesse des disciples qui pleurent un Sauveur mort, en une joyeuse allégresse par la révélation d'un Sauveur vivant.

Luc 24 : 52. Car après l'Ascension le ministère du Christ se termine sur la note de la joie.

b) un évangile de la miséricorde

pour tous les hommes et Luc nous montre le Christ s'adressant à tous les coeurs brisés, liés, opprimés, isolés, à tous ceux qui par leur propre faute ou celle d'autrui gémissent dans leur douleur. A tous il apporte guérison, liberté, lumière, victoire.

Luc 5 : 29-31. Il s'assied à la table du péager Lévi et supporte patiemment le reproche indigné des propres justes, des pharisiens et des scribes Il mange et boit avec les pécheurs. »

Luc 7 : 36-50. Dans la maison du riche pharisien son regard plein de miséricorde et de compassion rencontre une pauvre femme perdue de moeurs, et, voyant sa repentance, il étend sur elle l'étendard de son amour.

Luc 19 : 1-10. Dans la maison de l'usurier Zachée il transforme à son contact le coeur de pierre du péager en un coeur débordant d'amour pour Dieu et ses frères.

Luc 9 : 51-55. Passant par la Samarie où demeurent les ennemis de son peuple, il veut les sauver et non les détruire comme l'eussent désiré ses disciples indignés.

Luc 23 : 39-43. Il reçoit le brigand repentant et l'emmène avec lui dans le paradis.

Luc 23 : 33-34. Il prie pour ses meurtriers.

 

c) un évangile de la grâce,

offert à tous, accessible à tous ; et Luc nous transmet les paraboles incomparables du Christ traitant de ce grand salut. Nous y voyons l'amour divin cherchant les perdus « jusqu'à ce qu'il les trouve ».

Car tous les hommes sont perdus et ont à retrouver leur vraie place ; qu'ils soient typifiés dans Luc 15 :1-24

par la brebis égarée loin du bercail ;

par la drachme qui est ensevelie sous la poussière au lieu d'être dans la main de son possesseur ;

par l'enfant prodigue qui erre loin de la maison du Père.

Dans Luc 14 : 16-24 nous entendons l'invitation si pressante de la Grâce : « Venez, car tout est prêt 1 » v. 17.

Et si les premiers conviés ne répondent pas, le Christ plein d'amour en appelle d'autres : les pauvres, les estropiés, les aveugles, car il faut « que sa maison soit remplie ». Il y a beaucoup de demeures dans la vaste maison du Père ; il y a place pour tous dans sa maison ; et Dieu invite et Dieu attend.

« Là où le péché a abondé, la grâce a surabondé. »

 

d) un évangile de la croix,

car Luc, qui nous montre la grandeur de l'amour du Père qui ouvre sa maison à tous ceux qui répondent à l'invitation divine, nous révèle aussi la sainte étroitesse de Dieu quand il s'agit de « l'Eglise du Christ qui est son corps » (Eph. 1 : 23) et qui doit être rendue conforme à l'image du Fils. A cette fin le Seigneur éduque ses vrais disciples sur le chemin de la croix.

Luc 14 : 25-33. Tous cependant ne sont pas capables de suivre ce chemin resserré ; aussi, pour qu'on ne se fasse pas illusion, qu'on ne s'engage pas à la légère, ni dans un enthousiasme passager (voir Luc 9 : 57-62), le Seigneur engage les hommes à s'asseoir, à calculer la dépense, à évaluer la croix et la gloire et puis à faire librement leur choix.

e) un évangile d'amour fraternel.

Luc nous présente encore le Christ éduquant ses disciples non seulement pour le règne avec lui dans l'économie future, mais il le montre les façonnant pour le présent siècle en leur ouvrant toutes grandes les portes de service de l'amour chrétien, leur indiquant les oeuvres que « Dieu a préparées pour nous afin que nous y marchions ».

Luc 10 : 30-37. Le portrait du « bon Samaritain » est signé par ces paroles catégoriques : « Va, et fais de même. »

Nous ne pouvons pas ouvrir les oreilles quand il est dit : « Venez, car tout est prêt » et les fermer, quand Jésus dit : « Va, et fais de même. »

Notre coeur ne peut se réjouir de la grâce de Dieu que si, vaincu par l'amour, il aime à son tour.

f) un évangile de détachement des biens terrestres.

Luc nous fait connaître aussi un Christ qui s'élève avec force contre l'égoïsme humain, qui porte de grands coups au mammonisme et qui vient nous dire d'être des économes fidèles (voir Luc 16 19) et nous demander : « Es-tu riche en Dieu ? » (Luc 12 21).

Luc 16 13. « Vous ne pouvez servir Dieu et Mammon. »

Luc 12 15. « Gardez-vous avec soin de toute avarice ; car un homme fût-il dans l'abondance, sa vie ne dépend pas (le ce qu'il possède. »

Luc 12 : 16-21. Voici par exemple l'homme riche avec ses plans de construction pour l'agrandissement de ses greniers, qui amasse des trésors pour lui-même. « Insensé ! » lui dit Dieu.

Luc 18 : 22-25. Voici le jeune homme riche qui veut hériter de la vie éternelle, mais qui quitte tristement le Seigneur parce qu'il ne peut renoncer à ses richesses.

Luc 16 : 19-31. Ici, c'est le mauvais riche qui ne se soucie pas du pauvre Lazare à sa porte et qui, dans l'autre monde, voit ses appels à la miséricorde rester sans réponse.

Luc 21 : 1-4. Là, c'est la pauvre veuve qui met dans le tronc du temple sa dernière pite et dont l'acte généreux est hautement apprécié par le Seigneur.

 

g) un évangile de la communion avec Dieu.

Si le Christ, révélé par Luc, nous appelle d'une part à l'action, d'autre part il nous invite au silence devant Lui. Il nous avertit de ne pas nous perdre dans les activités extérieures, de ne pas oublier le monde intérieur de l'âme, la culture de « la vie cachée avec Christ en Dieu » (Col. 3 : 3). Il nous rappelle par l'exemple de :

Luc 10 :38-42. Marie de Béthanie que la communion avec le Maître doit primer le service pour le Maître, puisque là seulement sont les sources d'une vie féconde.

Selon l'exemple de la vie de prière du Christ, (Voir par exemple : Luc 4 :42 ; 6 :12 ; 9 :18 ; 9 :28 ; 11 : 1, etc.), « tout disciple accompli devant être comme le Maître », Luc transmettra aux disciples l'enseignement du Christ sur la prière et ses trois paraboles sur la prière qui fixent nettement quel devra être le caractère de leur prière, quant à eux-mêmes, quant aux autres, quant à l'Ennemi.

Luc 18 : 9-14. Dans la parabole du « pharisien et du péager », Jésus nous enseigne l'attitude d'humilité que nous avons en tout temps à maintenir devant Dieu ; c'est-à-dire celle du pécheur qui vit de grâce.

Luc Il :5-13. Dans la parabole de « l'ami », Jésus nous enseigne que notre prière pour les autres doit porter le caractère d'une prière sacerdotale. Et puisque, comme cet homme, nous n'avons par nous-mêmes rien à donner aux âmes affamées qui viennent à nous, nous avons, comme lui, à recourir à la plénitude de notre ami riche pour recevoir de lui du pain de vie pour un monde qui se meurt.

Luc 18 :1-8. Dans la parabole du « juge unique », Jésus nous enseigne quel doit être le caractère de notre prière par rapport à l'Ennemi.

Cette prière doit être persévérante (cf. 1 Pierre 5 :8-9).

h) un évangile de l'adoration,

car Luc nous dépeint le Christ recevant non seulement la requête et l'intercession de ses disciples, mais désirant trouver chez eux cet autre élément de la communion avec Dieu l'adoration.

Luc 24 :52. Nous lisons qu'au jour de l'Ascension, « les disciples ayant adoré le Christ s'en retournèrent pleins de joie ».

Nous aussi devant cette sublime figure du Christ nous ne pouvons que courber nos fronts et dans une sainte adoration lui dire : « Tu es digne de recevoir la puissance, la richesse, la sagesse, la force, l'honneur, la gloire et la louange. » Apoc. 5 :12.

 

Conclusion

Ainsi par le témoignage de Luc nous connaissons un Sauveur qui dans sa grâce s'abaisse jusqu'à nous, qui nous apporte la joie en nous délivrant du péché et de sa puissance, qui nous introduit dans la communion de Dieu, qui nous forme pour son service, qui répand dans nos coeurs l'amour de Dieu et fait de nous - si nous nous donnons à Lui sans réserve - des êtres transformés à sa divine image.

 

Ce Christ, Messager de la grâce de Dieu, a-t-il trouvé votre âme? A-t-elle été « liée par lui dans le faisceau des vivants » ? (l Sam. 25 : 29).


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