Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

CHAPITRE I

LE TÉMOIGNAGE DE DIEU SUR L'HOMME.

-------

Genèse VI, 5-12. Job XV, 14-16. Psaume XIV, 1-3. Psaume I, 4. 5.

Ecclésiaste VII, 29. Esaïe LIII, 6. Jean XV, 18-24. Romains I. 21-32.

Romains III, 2-19. Ephésiens II, 13. Tite III, 3. 1 Jean V, 19.



Dieu nous connaît. Il sait ce que nous sommes. Il sait aussi ce qu'Il nous destinait à être. C'est sur la différence qui existe entre l'homme tel qu'il est et l'homme tel qu'il a été créé, que se fondent les déclarations de Dieu à son sujet.

Dieu est amour, et ne peut parler avec une sévérité inutile ; Il est vérité et ne peut rien dire qui ne soit vrai. D'ailleurs, quel motif aurait-Il de donner de l'homme une fausse idée ? Il aime à faire ressortir le bien et non le mal, qui peut se trouver dans ses oeuvres. Tout ce qui sortait de ses mains, Il le déclara « bon, très-bon, » dès l'abord. Et s'Il n'en parle plus de la même manière, ce n'est pas faute de le vouloir, mais de le pouvoir : car « toute chair avait corrompu sa voie sur la terre: » (Gen. VI, 12.)

Dieu déclare que l'homme est pécheur. Il s'élève donc en témoignage contre lui, et non pas pour lui, « Il n'y a point de juste, dit-Il, non, pas-même un seul ; il n'y a personne qui fasse le bien ; il n'y a personne qui ait de l'intelligence. » (Ps. XIV, 1-3 ; Rom. III, 16-12.) Dieu parle de l'homme avec bonté, mais sévèrement, comme un père qui mènerait deuil sur un enfant perdu, et qui, cependant, ne peut transiger avec le péché, ni « tenir le coupable pour innocent. » Il déclare l'homme, « perdu, égaré, rebelle, haïssant Dieu » (Rom. I, 30); non pas pécheur éventuellement, mais pécheur toujours ; non pas pécheur j jusqu'à un certain point, et bon encore dans une certaine mesure, mais complètement pécheur, sans aucune compensation de bien en lui; corrompu dans son coeur et dans sa vie, « mort dans ses fautes et dans ses péchés . » (Eph. II, 1) ; commettant le mal, et dès lors sujet à la condamnation ; « ennemi de Dieu, » et dès lors « sous sa colère » ; transgresseur de la loi, et dès Lors « sous la malédiction de la loi. » (Gal. III, 10.)

L'homme est tombé, non pas cet homme-ci, ou celui-là, mais la race humaine entière. En Adam, tous ont péché ; en Adam, tous sont morts. Ce n'est pas que quelques feuilles se soient fanées et soient tombées emportées par le vent ; mais l'arbre entier est corrompu, dans sa racine et dans ses branches « La chair, » ou «le vieil homme, » c'est-à-dire chaque homme qui naît dans le monde, en tant que fils d'homme, que fragment de l'humanité, de cette humanité tombée en Adam, est « corrompu » Non-seulement le pécheur commet le péché, mais il le porte partout avec lui, comme sa seconde nature, n'étant qu'un « corps» ou une masse de péché (Rom. VI, 6), un « corps de mort » (Rom. VII, 24), assujetti', non pas à la loi de Dieu, mais à celle du péché. (Rom. VII, 23.) Le Juif, élevé avec la loi la plus parfaite et dans les circonstances les plus favorables, était le meilleur type de l'humanité, de l'humanité civilisée, le meilleur spécimen des enfants d'Adam ; et cependant Dieu déclare qu'il est « assujetti au péché, » qu'il s'est égaré et qu'il s'est «privé de la gloire de Dieu. »

La vie extérieure d'un homme n'est pas l'homme, pas plus que la peinture qui recouvre une toile n'est cette toile, ou que la mousse qui recouvre un rocher n'est ce rocher lui-même. Le portrait d'un homme n'est pas cet homme, ce n'est qu'une habile combinaison de couleurs qui lui ressemble. De même l'état réel d'un homme est la relation de son âme avec Dieu. L'homme qui aime Dieu de tout son mur est dans un, état normal ; celui qui ne l'aime pas, est dans un état. anormal. Il est pécheur parce que son coeur n'est pas tel qu'il doit être à l'égard de Dieu, Il peut avoir bonne opinion de sa vie, et les autres avec lui; mais Dieu le tient pour coupable, digne dé la mort et de la perdition. Le bien extérieur ne peut pas le racheter du mal intérieur. Ses bonnes oeuvres à l'égard de ses semblables, ne peuvent être mises en balance avec ses pensées coupables sur Dieu. Et il est plein de ces pensées mauvaises aussi longtemps qu'il n'aime pas de toute sa force cet Être infiniment aimable et infiniment glorieux.

Aussi Dieu dit-Il que l'homme ne l'aime pas de tout son coeur; plus que cela, qu'il ne l'aime pas du tout. Ne pas aimer notre prochain est un péché ; ne pas aimer son père ou sa mère est un péché plus grand; ne pas aimer Dieu, notre Père céleste, est un péché plus grand encore:

Il est inutile que l'homme cherche à s'excuser ou à se disculper, à moins de pouvoir prouver qu'il aime et qu'il a toujours aimé Dieu de tout son coeur et de toute son âme. S'il peut dire cela en vérité, il est parfaitement en règle avec Dieu, il n'est pas pécheur et n'a pas besoin de pardon. Il arrivera tout droit au royaume des cieux sans croix et sans Sauveur. Mais, s'il ne peut pas dire cela, il a « la bouche fermée, » et il est « coupable devant Dieu. » Quelque favorablement que puisse faire présumer sa conduite de sa situation actuelle, le verdict de condamnation sera prononcé sur lui plus tard. Aujourd'hui est le jour de l'homme, où le jugement de l'homme prévaut ; mais le jour de Dieu approche, où il sera jugé selon ses mérites réels. Alors le Juge de toute la terre jugera en justice, et le pécheur sera couvert de confusion.

Une autre accusation plus grave que la première pèse encore sur l'homme : il ne croit pas au nom du Fils de Dieu ; il n'aime pas le Christ de Dieu. Voilà le péché des péchés. Ses sentiments à l'égard de Dieu, voilà son premier péché; ses sentiments à l'égard du Fils de Dieu, voilà le second. Et c'est ce dernier péché qui met le comble à sa culpabilité, et qui entraîne une condamnation plus grande que tous les autres ensemble. « Celui qui ne croit point est déjà condamné, parce qu'il n'a pas cru au nom du Fils unique de Dieu. » (Jean III, 18.) « Celui qui ne croit point à Dieu, le fait menteur, parce qu'il n'a pas cru au témoignage que Dieu a rendu de son Fils. » (1 Jean V, 10.) « Celui qui ne croira point sera condamné. » (Marc XVI, 16.) Voilà pourquoi le premier péché dont l'homme est convaincu par le Saint-Esprit, c'est l'incrédulité «Celui qui ne croira point sera condamné. - Quand il sera venu, il convaincra le monde de péché... parce qu'ils n'ont pas cru en moi. » (Jean XVI, 8, 9.)

Telle est la condamnation prononcée par Dieu sur l'homme, la Bible y revient sans cesse. Le grand amour de Dieu, que sa Parole nous révèle, a pour base cette condamnation même : c'est son amour envers ceux qui sont condamnés. Les déclarations de Dieu au sujet de sa grâce n'ont de sens et de valeur qu'autant qu'elles correspondent avec ses déclarations sur la culpabilité et la perdition de l'homme. Et Il ne témoigne pas contre l'homme comme contre un être moralement malade, ou malheureux, mais comme digne de la mort, sujet à la colère, condamné à une malédiction éternelle pour ce crime des crimes, un coeur ennemi de Dieu, et infidèle à son Fils venu en chair,

Ce n'est pas une sentence humaine, mais divine. C'est Dieu et non pas l'homme qui condamne, et « Dieu n'est pas homme pour mentir. » « Nous savons que son témoignage est véritable.» Combien il nous importe de le recevoir comme tel, et d'agir en conséquence!

- Table des matières Chapitre suivant