Les
avantages d'Israël au Liban
Sur le champ de bataille au
Liban. les actions d'Israël se
déroulèrent simultanément avec
les informations diffusées en temps voulu.
L'un des grands problèmes concernant la
reconnaissance du champ de bataille réside
dans la transmission. Elle doit être faite au
bon moment pour permettre aux commandants de fixer
leurs positions d"après les dernières
informations.
.
Progrès
énormes
Il était
évident que. dans ce domaine. les forces
armées israéliennes ont fait
d'énormes progrès. Les commandants du
champ d'opération étaient
favorisés par les transmissions quasi
immédiates de la reconnaissance, ce qui
facilitait leur prise de position. Il est aussi
évident que les faux-bourdons de
reconnaissance fabriqués par Israël
depuis quelques années ont joué un
grand rôle.
Cependant, le plus grand
avantage qu'ont tiré les forces
armées israéliennes pendant ce
conflit provenait de leur supériorité
aérienne. Les Syriens avaient
découvert, pendant la guerre de 1973, que
l'armée de l'air israélienne pouvait
être incommodée par les fusées
air-sol. Leurs planifications étaient alors
basées sur cette constatation.
La destruction, le 9 juin,
des fusées dans la plaine de la Bekaa
modifia aussi leur plan d'attaque et mit en
déroute le commando syrien. Dans leur
désespoir, ils envoyèrent sans cesse
de nouvelles escadrilles pour la lutte
aérienne. Toutefois, les énormes
pertes montrent que, au sein de l'état-major
syrien, on cherchait une solution adéquate
à l'attaque israélienne.
La victoire-éclair
d'Israël obtenue grâce à sa
supériorité aérienne incita
certainement les Syriens à accepter un
cessez-le-feu sans tarder. En effet, les Syriens
acceptèrent le cessez-le-feu proposé
par Israël le 11 juin.
Sans doute. ce
développement aérien a dû
pousser les Syriens à renoncer à un
élargissement du champ d"opération
jusque sur les hauteurs du Golan, et à
éviter des pertes dans la région de
Beyrouth où ils avaient dû abandonner
le reste de leur 85 éme brigade.
Cette défaite
aérienne aura un effet durable sur les
planifications possibles des Syriens. La Jordanie,
actuellement base d'un nouveau dispositif de
défense des fusées air-sol
européennes et russes, se voit
obligée de reconsidérer tout le
concept.
.
Une solution
Suite aux pertes massives des
forces de l'air israéliennes pendant la
guerre de 1973, l'état-major d'Israël
engagea des discussions - surtout au sujet des
fusées air-sol syriennes. Les Syriens
pensaient avoir trouvé qu'un système
dense de fusées air-sol serait une
réplique suffisante à la
supériorité aérienne
israélienne. En Israël, certains
officiers ne croyaient pas non plus à
l'efficacité de leur propre force contre le
système syrien. Mais, à
l'époque, le commandant de l'armée de
l'air israélienne ne fut pas de cet avis. Le
général de division, Benny Peled,
avait investi de grands moyens pour trouver une
solution à ce problème.
L'armée de l'air
israélienne avait tiré des
conclusions de ses fautes. Ses pilotes furent
formés en conséquence et
préparés pour l'avenir. Le nouveau
commandant de l'armée de l'air, le
général de division David Ivri,
adjoint de Peled en 1973, était convaincu
que les nouvelles méthodes des
Israéliens promettaient un plein
succès. Ivri est un homme de petite taille,
plutôt mince, au visage marqué et
à la chevelure touffue. Il est l'un de ceux
qui s'occupèrent de plusieurs commandos dans
l'armée de l'air israélienne. C"est
une personnalité décidée qui,
lorsqu'elle dirige son commando, évite tout
ce qui est secondaire, ce qui dégage une
atmosphère de confiance dans son
entourage.
.
Confrontation
Si l'on estime les
résultats du combat de la plaine de la
Bekaa, il faut considérer qu'il ne
s'agissait pas, en premier lieu, d'un combat entre
avions et fusées. Il était
plutôt question d'une confrontation de deux
systèmes hautement développés
qui pouvaient compter sur une surveillance
aérienne ultra-moderne et sur les moyens de
communication électroniques.
Ces deux systèmes ont
été testés dans le combat, ce
qui est valable aussi bien pour la destruction des
fusées que pour l'une des plus grandes
batailles aériennes de l'histoire moderne.
Mais bien que la direction et le contrôle
d'une opération aussi complexe exigent des
moyens hautement qualifiés.
L'élément
humain n'est pas à négliger.
.
La réponse
russe
Une centaine d'experts et de
conseillers russes arrivaient en Syrie juste
après les combats aériens car, comme
en 1969, lors de la guerre d'usure avec l'Egypte,
le système que l'URSS devait défendre
et que les forces aériennes d'Israël
avait testées fut jugé insuffisant.
Les Russes envisagent dans un proche avenir une
réplique aux développements
techniques d'Israël.
Néanmoins, les
succès d'Israël dans la plaine de la
Bekaa les a fait réfléchir.
Les forces de l'air
israéliennes avaient réussi à
combattre les têtes de troupe et à
entraver les chemins de ravitaillement, comme le
prouve le désordre provoqué dans la
position de la 3 ème division de chars
blindés des Syriens.
Bien que les machines
américaines aient été
pilotées par des israéliens,
l'état-major israélien pense qu'il ne
faut pas tirer de conclusions de ces combats quant
à la technique des armes russes.
.
Erreurs des
pilotes
Dans l'ensemble, on est
persuadé, en Israël, que les avions
soviétiques sont efficaces du point de vue
technique.
L'échec des Syriens
est à attribuer le plus souvent aux fautes
commises par les pilotes et leurs
commandants.
Israël désire
formellement la démilitarisation du Sud
Liban. De ce fait, un accord entre Israël et
la Syrie pourrait être possible, du moins
tacitement, concernant leurs intérêts
au Liban.
Pour la première fois
depuis sept ans, le gouvernement libanais a la
possibilité de retourner dans des
régions gardées par Israël. Avec
les israéliens, les Libanais font de
sérieux efforts pour reconstruire les villes
et les régions détruites par la
guerre. Dans bien des secteurs, une collaboration a
commencé, qui établira la base d'une
nouvelle frontière pacifique entre un pays
arabe et Israël.
Nouvelles
d'Israël 08 / 1983
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Nouvelles d'Israël
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