Appel de minuit
n° 6-juin-2002
Texte
intégral
|
Laodicée
L'illusion
spirituelle que se fait une Église
des temps de la fin
Il est mal de
tromper d'autres personnes, et il est
pénible d'être trompe
soi-même. Mais la pire des choses
est de se tromper
soi-même !
NORBERT
LIETH
Nous lisons en
Apocalypse
3,14-22:
« Écris à l'ange
de l'Eglise de Laodicée :
Voici ce que dit l'Amen, le témoin
fidèle et véritable, le
commencement de la création de
Dieu :
Je connais
tes oeuvres. Je sais que tu n'es ni froid
ni bouillant. Puisses-tu être froid
ou bouillant ! Ainsi, parce que tu es
tiède, et que tu n'es ni froid ni
bouillant, je te vomirai de ma bouche.
Parce que tu dis : je suis riche, je
me suis enrichi, et je n'ai besoin de
rien, et parce que tu ne sais pas que tu
es malheureux, misérable, pauvre,
aveugle et nu, je te conseille d'acheter
de moi de l'or éprouvé parle
feu, afin que tu deviennes riche, et des
vêtements blancs, afin que tu sois
vêtu et que la honte de ta
nudité ne paraisse pas, et un
collyre pour oindre tes yeux, afin que tu
voies. Moi, je reprends et je châtie
tous ceux que j'aime. Aie donc du
zèle, et repens-toi. Voici, je me
tiens à la porte et je frappe. Si
quelqu'un entend ma voix et ouvre la
porte, j'entrerai chez lui, je souperai
avec lui, et lui avec moi. Celui qui
vaincra, je le ferai asseoir avec moi sur
mon trône, comme moi j'ai vaincu et
me suis assis avec mon Père sur son
trône. Que celui qui a des oreilles
entende ce que l'Esprit dit aux
Églises ! »
Laodicée
(en grec : Laodikeia) fut
fondée en l'an 253 avant
Jésus-Christ par le roi syrien
Antiochus II, qui régna de 261
à 246. Il appela la ville du
prénom de sa femme
Laodike.
L'influence de
l'Évangile fut très forte
à Laodicée, où une
église vit le jour. L'apôtre
Paul et ses collaborateurs se sont
très activement occupés des
croyants de cette ville ; ils les ont
enseignés ; ils ont
lutté pour eux (Col. 2,1 ; 4,12.15-16). Aujourd'hui, seuls les
vestiges d'un ancien théâtre
et une plaque rappellent la gloire
passée et la richesse de cette
cité.
Laodicée
signifie « justice du
peuple » (en grec : laos
peuple et dikaia justice). Ce nom semblait
refléter l'état
intérieur de cette
assemblée, que le Seigneur a
qualifiée de tiède.
Manifestement, le peuple se
prévalait trop de son droit de
décision et d'intervention, et cela
aux dépens des préceptes de
la Parole de Dieu.
Laodicée
était vraisemblablement la plus
progressiste et la plus riche des sept
villes auxquelles furent adressées
les lettres d'Apocalypse 2-3. Ses habitants connaissaient
un niveau de vie particulièrement
élevé. Cette richesse
provenait de trois sources :
- de la
sphère des finances (des
banques) ; l'or était la
monnaie courante,
- de la
fabrication de textiles,
- de la production
de remèdes, surtout d'un collyre
très réputé.
Laodicée honorait Asklepios, le
dieu de la médecine.
Il manquait
cependant à la ville un
approvisionnement naturel en eau, qui lui
fût propre. C'est ainsi que des
tuyaux lui amenaient l'eau des sources
chaudes de Hiérapolis, un endroit
éloigné de dix
kilomètres environ. L'eau froide
lui parvenait d'un torrent de montagne
d'une pureté de cristal se situant
près de la ville de
Colosses.
Étant
donné que les habitants de
Laodicée ne possédaient pas
de réservoirs d'eau et devaient se
procurer ce précieux liquide d'une
manière ingénieuse, ils
étaient confrontés à
ce problème : l'eau qu'ils
recevaient, froide ou chaude, arrivait
chez eux tiède. Malgré leurs
richesses, cela était
continuellement pour eux une cause de
tourment, car cette eau tiède
était si écoeurante que,
généralement, on la
crachait.
Laodicée
se vantait d'être un centre de la
médecine. Ses habitants
s'enorgueillissaient tellement de leurs
richesses qu'ils refusèrent,
après un très grave
séisme survenu en l'an 60
après Jésus-Christ, une
offre d'aide des Romains. Ils
rebâtirent la ville avec leurs
propres moyens !
« Je suis riche, je me suis
enrichi, et je n'ai besoin de
rien. »
Le Seigneur se
servit de ces quatre
éléments essentiels dans la
vie quotidienne des Laodicéens
(finances, textiles, collyre et
approvisionnement en eau) pour, dans Sa
sagesse, leur adresser un message sur leur
état spirituel - un message qui
vaut aussi pour notre époque. Pour
cette raison, Laodicée est
considérée par de nombreux
exégètes comme un type de la
chrétienté du temps de la
fin.
La
signification du message de
« chaud »,
« froid » et
« tiède »
« Puisses-tu être
froid ou bouillant ! Ainsi, parce que
tu es tiède et que tu n'es ni froid
ni bouillant, je te vomirai de ma
bouche. » En
général,
« puisses-tu être
froid... » est perçu
négativement alors que
« ... ou
bouillant » l'est
positivement, et cela dans ce sens :
Ah, si tu étais un chrétien
bouillant ou pas du tout ! Mais
à la lecture de tout ce contexte,
nous devons constater que telle
n'était pas la pensée du
Seigneur Jésus. Selon moi, il faut
donner un sens positif tant à
« chaud » qu'à
« froid ». Seul ce
« parce que tu es
tiède » est repoussant
pour le Seigneur. Sept raisons valables
à cela :
1. Le
Seigneur Lui-même fournit
l'explication. Jésus ne dit pas
qu'être
« bouillant » est bien
et « froid » mauvais.
Considérons Ses mots une fois
encore : « Je connais tes oeuvres. Je
sais que tu n'es ni froid ni bouillant.
Puisses-tu être froid ou
bouillant ! Ainsi, parce que tu es
tiède, et que tu n'es ni froid ni
bouillant, je te vomirai de ma
bouche » (v. 15-16). Il présente ces
deux choses comme étant
valables :
« Puisses-tu être froid
ou bouillant ! » Par contre, Il
déclare que la tiédeur est
repoussante.
2. Sur base
du Nouveau Testament, Dieu ne souhaite la
perdition de personne. Nous ne voyons nulle part
dans le N.T. que le Seigneur reste
indifférent à la vue de
quelqu'un allant à la perdition.
Bien au contraire : Il
« veut que tous les hommes
soient sauvés et parviennent
à la connaissance de la
vérité » (1 Tim. 2,4). C'est pour que ce voeu
puisse s'accomplir que Jésus est
mort !
3.
« Tiède » peut
être plus grave que
« froid ». Si le mot
« froid » qualifiait
l'état de perdition de quelqu'un
n'ayant pas de relation avec Dieu, ce
serait effectivement plus grave que la
« tiédeur ».
Mais le Seigneur considère cette
dernière comme la pire des
situations, quelque chose
d'insupportable.
4. Dans
l'Écriture Sainte, l'eau froide est
une image d'un véritable
rafraîchissement. Le Seigneur Jésus a
dit : « Et quiconque donnera
seulement un verre d'eau froide à
l'un de ces petits parce qu'il est mon
disciple, je vous le dis en
vérité, il ne perdra point
récompense » (Matth. 10,42). Jadis, la
possibilité n'existait pas de se
procurer de l'eau froide en tournant
simplement un robinet. Non, il fallait
aller en puiser à une source pour
pouvoir offrir un « verre d'eau
froide » à
« l'un de ces
petits ».
5. L'eau
froide est une image de l'action de
l'Esprit Saint. Ce principe se trouve
énoncé dans cette parole de
notre Seigneur :
« Le dernier jour, le grand
jour de la fête, Jésus, se
tenant debout, s'écria : Si
quelqu'un a soif, qu'il vienne à
moi et qu'il boive. Celui qui croit en
moi, des fleuves d'eau vive couleront de
son sein, comme dit l'Écriture. Il
dit cela de l'Esprit que devaient recevoir
ceux qui croiraient en lui ; car
l'Esprit n'était pas encore, parce
que Jésus n'avait pas encore
été
glorifié » (Jean 7,37-39).
6. L'eau de
la vie est pour la
rédemption. C'est ce que le Seigneur a
déclaré à la femme
samaritaine au puits de Jacob :
« Jésus lui
répondit : Quiconque boit de
cette eau aura encore soif ; mais
celui qui boira de l'eau que je lui
donnerai n'aura jamais soif, et l'eau que
je lui donnerai deviendra en lui une
source d'eau qui jaillira jusque dans la
vie éternelle » (Jean 4,13-14).
7.
L'arrière-plan historique de
Laodicée joue un rôle
décisif. Comme déjà
signalé : Laodicée
était approvisionnée en eau
par deux sources : une chaude
à Hiérapolis et une froide
à Colosses. Après un long
parcours, ce liquide parvenait à
destination dans un état de
tiédeur.
Le Seigneur
s'est servi de ce fait. Il souhaitait que
l'assemblée de Laodicée
fût
« bouillante » ou
« froide » ; Il
déplorait sa tiédeur.
La signification
pratique de ce message
Dans une
assemblée en bon état de
fonctionnement, il devrait y avoir en
général un christianisme
bouillant et également un
élément
rafraîchissant.
Il se trouve
dans l'Eglise du Seigneur des croyants qui
brûlent de zèle pour
Lui : dans leur témoignage,
dans la prière, dans leur marche
à Sa suite ainsi que dans leur
activité pour les âmes
perdues. Un zèle absolument
exemplaire ! Mais il y a aussi dans
la même assemblée des gens
qui accomplissent un service plutôt
silencieux dans le domaine de la cure
d'âme. Il ne leur est pas
donné d'aller vers les autres pour
leur prêcher
l'Évangile ; ils fonctionnent
à leur manière pour
répandre la Parole de consolation
et de rafraîchissement auprès
de ceux qui cherchent un soutien. Les
chrétiens silencieux sont
plutôt portés à la
réflexion, tout en étant
pleins de l'Esprit. Des courants d'eau
vive peuvent sortir d'eux. On se sent bien
dans leur présence. Des âmes
abattues, souffrantes trouvent de
l'encouragement auprès
d'eux.
Il est bon pour
une assemblée locale d'avoir dans
son sein des croyants qui brûlent de
zèle ainsi que d'autres au
caractère calme et
pondéré dont la
présence est un
rafraîchissement. L'eau bouillante
sert à cuisiner, à
préparer un thé chaud ou des
compresses chaudes, etc. L'eau froide
ranime, désaltère, fait
tomber la fièvre et adoucit des
inflammations. Un café chaud fait
du bien au même titre qu'un coca
cola froid. On ne les apprécie pas
quand ils sont tièdes. La
tiédeur n'est pratiquement d'aucune
utilité !
Le message de
la tiédeur
Laodicée
n'était ni bouillante ni
froide ; la tiédeur la
caractérisait. Les chrétiens
sur place ne brûlaient pas dans
l'Esprit ; leur action n'était
pas non plus rafraîchissante ;
ils étaient comme de l'eau qui
provoque chaque jour de l'irritation. Ils
cherchaient la « voie d'or
intermédiaire » ;
ils étaient des chrétiens
d'habitudes, généralement
insatisfaits dans le domaine spirituel, et
cela parce qu'ayant pratiquement tout
ailleurs. Dans leur autosatisfaction, ils
s'adaptaient au monde ambiant.
Le
célèbre
évangéliste Anton Schulte
s'est exprimé tout récemment
à Berlin en ces termes :
« Les murs des assemblées
sont devenus si transparents qu'ils ne
séparent plus de rien. On est en
train de s'adapter au monde. »
Cet état de tiédeur inspire
du dégoût au Seigneur, car il
ne Le sert pas. Un christianisme bien
pesé, figé dans un pur
formalisme, tiède, Lui est en
horreur. Notre monde n'a nul besoin d'un
tel système ; il lui faut des
chrétiens qui se tiennent tout
près de leur Seigneur ! Cette
formule a sa raison d'être :
« Être tout entier ou
s'abstenir ! » Ou encore
celle-ci : « Un
semi-chrétien est un non-sens
total ! »
Comment en
vient-on à la
tiédeur ?
Le plus souvent,
elle commence sournoisement, de
manière invisible. Elle
apparaît cependant quelque part du
fait qu'elle s'insinue dans nos oeuvres.
Le Seigneur la remarque, Lui qui a dit
à Laodicée :
« Je connais tes oeuvres.
Je sais que tu n'es ni froid ni
bouillant... » (Apoc. 3,15).
Via
l'autosatisfaction, un christianisme au
départ à la fois
brûlant et rafraîchissant peut
se transformer en tiédeur. Pensons
à l'eau de ces deux sources :
de fraîche ou chaude qu'elle
était, elle est devenue
tiède après la
traversée d'une
région.
On tolère
des choses mondaines, on flirte avec le
péché auquel on ouvre les
portes de plus en plus largement. On se
satisfait de ce que l'on a et de ce que
l'on est devenu. Lire la Bible et prier
sont passés au deuxième
rang. Finalement, les réunions
d'assemblée et les heures
d'intercession sont une
corvée ; tantôt, on y
assiste, tantôt pas. On se montre
toujours plus négligent dans le
domaine spirituel ; on accepte des
compromis avec le monde. Ce qui concerne
le royaume de Dieu et sa justice a
cessé d'être prioritaire
(Matth. 6,33).
Un aliment
devient tiède, quand on le retire
du feu ; de même une eau
froide, quand on la laisse. En ne suivant
Jésus qu'à distance, on est
gagné par la tiédeur. Le
Seigneur se tient dehors et Il dit :
« Voici, je me tiens à
la porte. » Si, du fond du
coeur, nous ne souhaitons pas être
remplis de l'Esprit Saint, aucun courant
d'eau vive n'en sortira. Celui qui a
cessé d'aimer Jésus de tout
son être n'aspire plus à ce
que son voisin incrédule soit
sauvé, que Dieu puisse faire Son
oeuvre en et par lui.
Comment il
peut en être
autrement
Le Seigneur
glorifié offre une nouvelle
possibilité aux chrétiens
devenus tièdes :
« Voici, je me tiens à
la porte, et je frappe. Si quelqu'un
entend ma voix et ouvre la porte,
j'entrerai chez lui, je souperai avec lui,
et lui avec moi » (Apoc. 3,20). Celui qui rouvre la porte
de son coeur à Jésus pour
qu'Il puisse y réoccuper la
première place va se retrouver dans
une étroite communion avec Lui.
Tout devient alors
différent !
Pour cela, il
est nécessaire de rentrer en
soi-même et d'écouter
à nouveau ce qu'Il nous dit :
« Si quelqu'un entend ma
voix... » Cher lecteur,
chère lectrice, si vous êtes
devenu tiède et spirituellement
indolent, ouvrez donc à
Jésus la porte de votre coeur et,
tout à fait consciemment,
donnez-Lui la première place !
Sa vie battra de nouveau en vous ;
vous brûlerez pour Lui et serez en
rafraîchissement pour les
autres.
La richesse
négligée
Le Seigneur
glorifié dit à
Laodicée en Apocalypse
3,17-18:
« Parce que tu dis : je
suis riche, je me suis enrichi, et je n'ai
besoin de rien, et parce que tu ne sais
pas que tu es malheureux,
misérable, pauvre, aveugle et nu,
je te conseille d'acheter de moi de l'or
éprouvé par le feu, afin que
tu deviennes riche, et des vêtements
blancs, afin que tu sois vêtu et que
la honte de ta nudité ne paraisse
pas, et un collyre pour oindre tes yeux,
afin que tu voies. »
Comme nous
l'avons déjà
constaté, les trois sources de la
richesse de Laodicée étaient
la sphère des finances, l'industrie
textile et la fabrication d'un
médicament pour les yeux. Par
contre, la ville ne disposait pas d'un
système d'approvisionnement en eau.
Le Seigneur se sert de ces quatre
éléments pratiques de leur
vie quotidienne pour placer les
chrétiens Laodicéens devant
leur propre état
spirituel.
L'illusion
que se fait
Laodicée
Que
Laodicée s'enorgueillissait de ses
richesses, cela se reflétait aussi
dans l'état spirituel des croyants
de cette ville. Leur profonde
misère avait sa cause dans la
formidable illusion spirituelle qu'ils se
faisaient quant à eux-mêmes.
Cela apparaît clairement, d'une
part, en ce que le Seigneur doit leur
dire : « Je te
conseille... » Ils avaient tout faux,
et cela parce qu'ils se tenaient en dehors
de Son conseil. Par ailleurs, le Seigneur
leur montra exactement le contraire de ce
qu'ils pensaient quant à
eux-mêmes :
« ... tu es malheureux,
misérable, pauvre, aveugle et
nu... » Leur véritable
état était tout
différent de ce qu'ils
imaginaient ; et cela est effrayant.
Rien n'est plus grave que de s'illusionner
au plan spirituel !
En quoi
consistait cette illusion des
chrétiens de
Laodicée ?
1. Ils se
méprenaient sur les
vérités
spirituelles. La ville de Laodicée
était riche, et les
chrétiens sur place
l'étaient également.
Manifestement, ils pensaient que la
possession de biens matériels
était synonyme de
bénédiction spirituelle. Le
cas de Laodicée est là pour
nous prouver qu'il n'en est rien :
ces chrétiens-là
étaient riches, mais pas
bénis. Quelques
exemples :
- L'assemblée de
Jérusalem était si pauvre
que d'autres églises durent lui
envoyer de l'argent :
« Car la Macédoine et
l'Achaïe ont bien voulu s'imposer
une contribution en faveur des pauvres
parmi les saints de Jérusalem.
Elles l'ont bien voulu, et elles le
leur devaient ; car si les
païens ont eu part à leurs
avantages spirituels, ils doivent aussi
les assister dans les choses
temporelles » (Rom.
15,26-27 ; cf. 1 Cor. 16,3). Bien qu'ayant besoin de
cette aide financière,
l'assemblée de Jérusalem
était riche en biens
spirituels ; les nations avaient
part à ses
bénédictions et
étaient même
qualifiées de :
« ses
débiteurs ».
- Paul a
déclaré pouvoir
être content dans la richesse
comme dans la pauvreté ; la
bénédiction était
sa part dans les deux cas.
- Ailleurs,
l'apôtre déclare :
« ... comme attristés,
et nous sommes toujours joyeux ;
comme pauvres, et nous en enrichissons
plusieurs ; comme n'ayant rien, et
nous possédons toutes
choses » (2 Cor. 6,10).
- Paul met en
garde contre les richesses
passagères :
« ... si donc nous avons la
nourriture et le vêtement, cela
nous suffira. Mais ceux qui veulent
s'enrichir tombent dans la tentation,
dans le piège, et dans beaucoup
de désirs insensés et
pernicieux qui plongent les hommes dans
la ruine et la
perdition » (1 Tim. 6,8-9). Ne nous laissons pas
séduire par cette fausse
opinion, selon laquelle
- des
assemblées, des oeuvres
missionnaires ou des serviteurs de Dieu
ne sont pas bénis, quand ils
traversent une crise
financière ;
- des
églises ou oeuvres riches sont
bénies, parce qu'elles n'ont pas
de problèmes financiers.
La
bénédiction divine est
plutôt tributaire de
l'obéissance. Toute autre chose est
une grâce supplémentaire, qui
s'accompagne d'une plus grande
responsabilité.
2. Ils
pensaient être
Indépendants. Ils se leurraient ainsi
lourdement :
« Je suis riche, je me suis
enrichi, et je n'ai besoin de
rien. »
Le Seigneur
permet que nous connaissions des crises et
des détresses, afin que nous
restions dépendants de Lui. Quand
quelqu'un possède tout ou s'il se
porte toujours bien, le danger est grand
pour lui de ne plus se tourner vers Dieu.
Un croyant satisfait de lui-même
s'informera encore à peine de la
volonté du Seigneur.
L'autosatisfaction spirituelle produit un
arrêt dans la sanctification. Paul
aurait eu toutes les raisons d'être
content de lui-même ; pourtant,
il écrivit :
« Frères, je ne pense
pas l'avoir saisi ; mais je fais une
chose : oubliant ce qui est en
arrière et me portant vers ce qui
est en avant, je cours vers le but, pour
remporter le prix de la vocation
céleste de Dieu en Jésus
Christ » (Phil. 3,13-14). L'apôtre disait
à Timothée :
« Que personne ne
méprise ta jeunesse ; mais
sois un modèle pour les
fidèles, en parole, en conduite, en
charité, en foi, en pureté.
jusqu'à ce que je vienne,
applique-toi à la lecture, à
l'exhortation, à l'enseignement, Ne
néglige pas le don qui est en toi,
et qui t'a été donné
par prophétie avec l'imposition des
mains de l'assemblée des anciens.
Occupe-toi de ces choses, donne-toi tout
entier à elles, afin que tes
progrès soient évidents pour
tous. Veille sur toi-même et sur ton
enseignement ;
persévère dans ces
choses » (1 Tim. 4,12-16).
3. Prier pour
soi-même est se
leurrer. Le
Seigneur dut reprocher à
l'assemblée de
Laodicée :
« Parce que tu
dis... » C'était une
sorte de prière pour soi.
Peut-être même
remerciaient-ils Dieu d'être devenus
riches et de n'avoir besoin de rien ;
mais cette reconnaissance n'était
pas sincère, elle était
l'expression de leur
autosatisfaction.
Il y a dans la
Bible un autre exemple de cette sorte de
« prière ». Le
Seigneur Jésus dit au sujet de
« certaines personnes se
persuadant qu'elles étaient justes,
et ne faisant aucun cas des autres. Deux
hommes montèrent au temple pour
prier ; l'un était pharisien,
et l'autre publicain. Le pharisien,
debout, priait ainsi en lui-même. O
Dieu, je te rends grâces de ce que
je ne suis pas comme le reste des hommes,
qui sont ravisseurs, injustes,
adultères, ou même comme ce
publicain » (Luc 18,9-11). Ce
« priait en
lui-même » est une des paroles
les plus bouleversantes du Nouveau
Testament. Ce genre de prière ne va
pas jusqu'aux cieux. Qu'y avait-il donc de
si négatif dans la prière du
pharisien ? Ne peut-on remercier Dieu
pour ce que l'on est ou ce que l'on
a ? Si, certainement. Mais cet homme,
dans sa prière, omettait l'oeuvre
de Jésus et faisait valoir ses
propres efforts.
Le publicain
pria différemment. Il est dit
à son sujet :
« Le publicain, se tenant
à distance, n'osait même pas
lever les yeux au ciel ; mais il se
frappait la poitrine, en disant. O Dieu,
sois apaisé envers moi, qui suis un
pêcheur » (Luc 18,13). Dans la Bible espagnole,
il est écrit ceci :
« Dios, Sè propicio a mi,
pecador » (= expiation,
favorable, disposé).
« Propicio » est un
mot pour le sacrifice (=Sacrificio).
Autrement dit : en priant, ce
publicain se tournait vers le
sacrifice.
Au sujet de ce
verset, il y a dans la Bible Scofield une
remarque au bas de la page ; la
voici : « L'expression
"sois apaisé" traduit ici le verbe
grec hilaskomai... pour désigner le
"propitiatoire" ou couvercle de l'arche de
l'alliance... Le publicain... pensait...
au propitiatoire aspergé de sang.
... Sa prière pourrait être
paraphrasée ainsi : "Sois
apaisé envers moi, parce que tu
regardes le sang de l'expiation.
" »
Romains 3,24-25 parle également de
cette merveilleuse grâce de
Dieu : « ... ils sont gratuitement
justifiés par sa grâce, par
le moyen de la rédemption qui est
en Jésus Christ. C'est lui que Dieu
a destiné à être, par
son sang, pour ceux qui croiraient victime
propitiatoire, afin de montrer sa justice,
parce qu'il avait laissé impunis
les péchés commis
auparavant. »
Nous ne pouvons
pas faire référence à
nos « bonnes
actions », quand nous prions
Dieu. Si nous voulons que notre
prière ait du poids devant Lui,
nous devons nous appuyer exclusivement sur
Sa grâce rendue opérante par
le sacrifice de Son Fils. C'est par ce
sacrifice que notre dette est
ôtée. En priant alors au nom
de Jésus, nous ferons très
certainement l'expérience de la
grâce divine dans notre
vie !
|