Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

Plaise à Dieu que vous deveniez tel que je suis!

(À l'exception de ces liens).

C'est avec une parole de l'apôtre Paul que nous entamons notre réflexion de ce jour, une parole prononcée devant les grands de ce monde :

Que ce soit bientôt ou que ce soit tard, plaise à Dieu que non seulement toi, mais encore tous ceux qui m'écoutent aujourd'hui, vous deveniez tels que je suis... ! Actes 26. 29 (v. L. S)

Nous pourrions penser que Paul devait avoir une situation enviable pour oser dire à un roi, à un gouverneur et à toutes les autorités présentes ce genre de réflexion !

Qu'avait-il en réalité, lui qui soulignait qu'il était dans les liens : " ... que vous deveniez tels que je suis (disait-il), à l'exception de ces liens" ?

En regardant le parcours de cet homme, nous pourrions penser que sa situation n'était guère brillante puisque nous constatons qu'il venait de passer deux années en prison (Actes 24: 27). Maintenant nous le retrouvons devant le roi Agrippa, non pas pour obtenir la liberté ou pour recevoir la grâce, mais afin que les autorités sachent quoi écrire à l'empereur concernant ce prisonnier qui avait fait appel à César pour défendre sa cause (Actes 25: 11 et 25 à 27).

Ayant parlé librement de sa foi et de sa rencontre avec le Seigneur Jésus ressuscité, Paul fut traité de fou par Festus (procurateur romain de Judée) lorsqu'il aborda le thème de la "justification". Étant pris à témoin, le roi Agrippa, ne voulant pas répondre à la question embarrassante d'un simple prisonnier, mit fin au débat en disant : "Tu vas bientôt me persuader de devenir chrétien !" (Actes 26: 28)

C'est bien parce que le roi avait compris la pensée de l'apôtre qu'il lui fut souhaité de devenir comme lui, sauf les liens, bien entendu !
Mais, aux yeux de ce monde, Paul n'avait rien pour plaire dans son apparence extérieure. Ce qu'il représentait n'avait aucune valeur pour ceux et celles qui veillaient à garder leurs privilèges et à jouir des bienfaits de la vie présente.

Ainsi, ces grands de ce monde se levèrent et se retirèrent de la présence d'un prisonnier au langage dérangeant, un prisonnier qui, d'après leur verdict, n'avait rien fait pour mériter la mort ou l'emprisonnement.

Cette séparation un peu brusque nous rappelle que la Parole de Dieu possède en elle-même une façon de s'exprimer, de se faire comprendre, qui va jusqu'au plus profond des consciences. Sans détour, elle place l'homme face à un choix qu'il est tenu de faire, et cela quel que soit son rang.

À partir du moment où j'ai été interpellé intérieurement, il ne m'est plus possible de dire "je ne savais pas".
Le roi Agrippa avait bien compris le message, mais sa "fuite" lui fit prendre une position de perdant face à un simple prisonnier dans les chaînes !
Un simple prisonnier qui n'avait aucun pouvoir terrestre, mais qui, placé entre les mains du Seigneur pour faire SA volonté, avait l'autorité de la Parole de Dieu pour défendre les positions qu'il avait prises. Une parole de Dieu....

.... vivante et efficace, plus tranchante qu'une épée quelconque à deux tranchants, pénétrante jusqu'à partager âme et esprit, jointures et moelles ; elle juge les sentiments et les pensées du coeur.
Nulle créature n'est cachée devant lui, mais
tout est à nu et à découvert aux yeux de celui à qui nous devons rendre compte. Hébreux 4: 12-13 (v. L. S)

Fuir, se cacher la face ou se boucher les oreilles, ne sert à rien : la parole entendue a été reçue et quoique l'on fasse, on ne pourra plus jamais agir comme si on ne l'avait jamais entendue.

Cette parole, que l'on pourrait refuser parce qu'elle a révélé un défaut dans la cuirasse du chrétien, ne peut plus nous laisser indifférents. Qu'on ne veuille plus l'entendre, qu'on ne veuille pas chercher à la comprendre ne changera rien ! Elle a été prononcée et Dieu ne reviendra pas en arrière.

Le roi Agrippa pouvait faire ce qu'il voulait, désormais IL SAVAIT ! Plus rien ne pouvait être comme avant, comme au temps de son ignorance ! "Tu vas bientôt me persuader de devenir chrétien !"

Ainsi, la parole que je refuse d'entendre - de réentendre - de comprendre, cette parole que je juge trop dure peut-être, cette parole que je n'ai pas envie de comprendre parce que je devine le plan du Seigneur, ce sera justement celle-là qui se mettra toujours en travers de ma route, bloquant ma marche jusqu'à ce que je me soumette à la volonté de Dieu.

Combien ne se sont-ils pas laissés arrêter par ce qu'ils ont compris, arrêter parce qu'ils jugeaient que le prix de la consécration demandé par Dieu était trop excessif ?
Combien n'ont-ils jamais pu reprendre leur marche en avant étant arrêtés par leur refus de se plier à la volonté de Dieu ?

... il y a beaucoup d'appelés, mais peu d'élus. Matthieu 22: 14 (v. L. S)

Peu qui ont à coeur de triompher, de combattre le bon combat de la foi !
Peu qui achèveront la course !
Peu qui garderont la vraie foi, celle qui nous fait TOUJOURS triompher en Christ ! (2 Corinthiens 2: 14)

Plaise à Dieu que nous fassions partie de ceux et celles qui, après un temps de réflexion plus ou moins long, ont repris la marche sous le joug de Christ, acceptant la volonté de celui qui a donné sa vie pour nous sauver de la perdition éternelle.

Ne fermons donc pas nos yeux, ne nous bouchons pas les oreilles pour ne plus avoir affaire avec la Parole de Dieu, celle qui nous a dérangés. Ne fuyons pas comme le roi Agrippa, car, souvenons-nous : "tout est à nu et à découvert aux yeux de celui à qui nous devons rendre compte (Hébreux 4: 13).
Il connaît nos motivations, il sait pour quelle raison nous nous détournons d'un de ses commandements, pourquoi nous ne cherchons pas à comprendre ou à mettre en pratique ce qui nous a interpellés.

"La Parole de Dieu est vivante et efficace, plus tranchante qu'une épée quelconque à deux tranchants" ! Parole de vérité annoncée par l'apôtre Paul ! Parole puissante qui poussa un roi à se détourner d'un prisonnier qui sut être un témoin de Christ en dépit des circonstances !
Posons-nous la question : Qui avait la véritable autorité : Paul ou le roi ?

C'est bien parce que l'apôtre était un témoin fidèle qu'il avait quelque chose de plus que ces auditeurs. En dépit de ses liens, il possédait la vraie liberté et pouvait se permettre de souhaiter à chacun de devenir comme lui "esclave de Jésus-Christ" (1 Corinthiens 7: 22) et non esclave des hommes, esclaves du péché et des passions qu'il suscite !

Parce qu'il savait en qui il croyait, parce qu'il savait que les promesses de Dieu sont "oui et amen", il avait de l'assurance et il était convaincu que sa place était bien plus enviable que celle de ceux qui le jugeaient ou l'accusaient à tort !

... c'est à cause de cela (de l'Évangile) que je souffre ces choses ; mais j'en ai point honte, car je sais en qui j'ai cru... 2 Timothée 1: 12 (v. L. S)

N'était-ce pas le Seigneur qui avait aplani son sentier de façon à ce qu'il aille rendre témoignage devant César ?
"Il faut que tu comparaisses devant César, et voici, Dieu t'a donné tous ceux qui naviguent avec toi" (Actes 27: 24), c'est ce qui lui sera dit plus tard par un message divin lors d'une violente tempête alors qu'il se trouvera sur un bateau en perdition.

Paul savait donc de quoi il parlait, de qui il parlait et quelle était sa mission sur cette terre. Puis-je en dire autant afin de proclamer comme lui : "Plaise à Dieu que vous deveniez tel que je suis !"

En pensant à cette simple phrase, je m'interroge et je me demande si je suis capable de dire la même chose à ceux que je côtoie, le dire sans être un hypocrite !

Est-ce que je peux souhaiter que les gens deviennent comme moi ?
Y a-t-il une différence entre leur vie et la mienne ?
Pour souhaiter que les autres deviennent comme je suis, il doit y avoir des différences qui soient suffisamment évidentes pour que l'on s'aperçoive que je ne suis pas ou plus comme ceux que j'interpelle.

Depuis que j'ai donné ma vie au Seigneur Jésus, qu'est-ce qui a changé dans mon existence en dehors du fait que je vais à l'Église ?

Si quelqu'un est en Christ, il est une nouvelle créature. Les choses anciennes sont passées ; voici, toutes choses sont devenues nouvelles. 2 Corinthiens 5: 17 (v. L. S)

Qu'est-ce qui a changé dans ma vie au point que je souhaite que les gens suivent la voie que j'ai choisie ? Les choses anciennes, mes mauvaises habitudes ont-elles changé ?

Bien entendu nous pouvons tous répondre que désormais nous avons l'assurance du salut, l'assurance de la Vie éternelle ! Mais ces mots, même accompagnés de notre déclaration de foi, ont-ils un répondant dans notre vie de tous les jours ?

L'apôtre Paul était en prison, prisonnier volontaire de Dieu qui le conduisait là où il devait aller afin d'être un témoin pour Christ et un instrument pour amener des âmes au Seigneur ! Il était en prison, mais son témoignage était différent de celui qu'il avait avant qu'il ne rencontre le Seigneur Jésus et lui donne sa vie.

La prison ne sera peut-être jamais pour nous, toutefois il est convenable de réfléchir et de regarder si, dans la liberté dont nous bénéficions, c'est bien Dieu qui conduit notre vie.
Ne devrait-il pas parfois nous mettre dans des liens pour que nous soyons menés là où il a envie de nous mener afin que nous accomplissions SA volonté ou que nous prenions du temps pour réfléchir à la façon dont nous avons vécu jusqu'à ce jour ?
À chacun de répondre pour lui-même et de voir si sa liberté n'entrave pas la liberté de la Parole de Dieu !

L'apôtre Paul, souffrant à cause de la Parole de Dieu, n'avait en vue que le Royaume de Dieu ; la priorité No 1 dans sa vie ! Que dis-je ! La SEULE priorité, le SEUL but (Philippiens 1: 21) :

Christ est ma vie !

"Faites TOUT pour la gloire de Dieu" aura-t-il encore l'occasion de dire aux Corinthiens (1 Corinthiens 10: 31) et d'ajouter, aussi pour nous :

Quoi que vous fassiez, en PAROLE ou en OEUVRE, faites tout au nom du Seigneur Jésus, en rendant par lui des actions de grâces à Dieu le Père" Colossiens 3: 17 (v. L. S)

Non content d'annoncer le salut en Jésus-Christ, il s'inquiétait aussi des âmes qui s'étaient engagées dans le chemin étroit, ne cessant de les exhorter à marcher d'une manière digne de leur vocation, celle d'être devenus des enfants de Dieu.

Libres, mais souvent prisonniers de leurs passions, les croyants de l'Église de la fin des temps ont bien de la peine à dire : "Plaise à Dieu que vous deveniez tel que je suis !"

Prisonniers de l'adversité, enfoncés dans les épreuves à cause de leur foi, d'autres ont autant de peine à dire : "Plaise à Dieu que vous deveniez tel que je suis !"

Les premiers ne peuvent pas le dire parce que leur vie de tous les jours ne correspond pas à la foi chrétienne qu'ils prétendent avoir. N'étant pas devenus des "nouvelles créatures", ils ne sauraient demander aux autres de devenir comme eux. Ne le sont-ils pas déjà ? (Excepté le langage religieux, le patois de Canaan employé à tort et à travers !)

Quant aux autres, ceux qui subissent mal l'épreuve de la foi, ils ne peuvent pas souhaiter qu'on leur ressemble parce que leurs yeux ne regardent pas au bon endroit.
Combien de fois ne me suis-je pas posé cette question :
"Peux-tu proposer aux gens de vivre la vie que tu vis alors que toi-même tu as du mal à tenir le coup ?"

Ma vie est-elle enviable ?
Terrestrement, pas forcément si en raison des tribulations je déprime et me comporte comme si Dieu était mort !
Terrestrement, OUI, si en raison des tribulations je sais me tenir comme un témoin de Jésus-Christ.

Ma responsabilité est donc grande puisque ma façon de gérer les difficultés, les épreuves, ma façon de supporter ou non l'adversité fera que je me réjouirai ou m'attristerai de vivre pour Christ !

La vie de foi que vivait l'apôtre Paul l'avait conduit à la privation de liberté.
Ma vie de foi va me conduire dans le même chemin !

Étant devenu esclave de Jésus-Christ, je suis tenu d'agir selon SA Parole et non selon mes pensées ou les désirs de ma vieille nature !

- Avec Christ ma vieille nature se trouve privée de liberté, et c'est tant mieux pour mon âme !
- Avec Christ en moi, vivant pour lui et par lui, je connais alors la VRAIE LIBERTÉ ! Ne m'a-t-il pas affranchi ?
Les choses anciennes sont passées, toutes choses sont devenues nouvelles ! Elles le sont, pour autant que je ne retourne pas à mes anciennes passions, toutes celles qui font du tort à mon âme et qui m'empêchent de marcher de progrès en progrès !

C'est donc bien en marchant dans l'obéissance et dans la joie d'avoir Jésus pour Sauveur et Seigneur que, sans mentir, je pourrai souhaiter que ceux qui m'écoutent ou me regardent deviennent ce que je suis (un enfant de Dieu) sans pour autant avoir obligatoirement les mêmes épreuves que moi.

Mes frères, regardez comme un sujet de joie complète les diverses épreuves auxquelles vous pouvez être exposés... Jacques 1: 2 (v. L. S)

Les apôtres se retirèrent de devant le sanhédrin, joyeux d'avoir été jugés dignes de subir des outrages pour le nom de Jésus. Actes 5: 41 (v. L. S)

Cette joie particulière, l'avons-nous déjà connue dans l'épreuve ?
Au sortir de l'épreuve, très certainement, mais dans l'épreuve..., c'est une autre affaire !

Pour ma part, je dois reconnaître que je comprends plus facilement la pensée de l'apôtre Pierre qui relève qu'il faut que nous soyons ATTRISTÉS par des épreuves ! Des épreuves destinées uniquement à éprouver notre foi, une foi plus précieuse que l'or ! (1 Pierre 1: 6-7)
Lorsque je ronchonne dans l'adversité, lorsque je murmure, je ne peux pas faire partager ma joie d'être un enfant de Dieu et encore moins souhaiter que mon entourage me ressemble.
Par cette attitude négative, je reconnais qu'il y a encore de nombreuses scories dans ma foi. J'en conclus alors que j'ai besoin de passer et de repasser par le creuset de l'épreuve afin que ma foi soit encore épurée pour que je puisse dire sincèrement : "Plaise à Dieu que vous deveniez tel que je suis !"

Ce ne sera qu'en reprenant le contexte de la pensée de l'apôtre Pierre que je pourrai parler comme Paul l'avait fait devant le roi Agrippa.
Pierre qui, tout en parlant de l'épreuve OBLIGATOIRE, avait d'abord mis en avant la joie que nous devrions avoir en pensant à ce que Dieu réserve à ses enfants :

Béni soit Dieu... qui, selon sa grande miséricorde, nous a régénérés, pour une espérance vivante, par la résurrection de Jésus-Christ d'entre les morts, pour un héritage qui ne se peut ni corrompre, ni souiller, ni flétrir, lequel vous est réservé dans les cieux, à vous qui, par la puissance de Dieu, êtes gardés par la foi pour le salut prêt à être révélé dans les derniers temps !

C'est là ce qui fait votre joie
, quoique maintenant, puisqu'il le faut, vous soyez attristés pour un peu de temps par diverses épreuves... (lire 1 Pierre 1: 3-9)

Ce qui fait notre joie ! C'est ce que nous pouvons partager ! ce que nous pouvons souhaiter aux autres en dépits des difficultés de la vie et des sombres nuages qui s'amoncellent sur un monde qui, dans sa grande majorité, a rejeté Dieu et le salut qu'il a présenté aux hommes au travers de Jésus-Christ.

Alors que nous sommes destinés à la Vie éternelle, n'oublions pas le revers de la médaille : nous sommes aussi destinés à vivre au milieu des tribulations présentes (1 Thessaloniciens 3: 3).

Ainsi nous pouvons être affligés en raison des épreuves, mais néanmoins nous devons les "soupeser" et les comparer au "poids" de la bénédiction éternelle qui nous attend si nous combattons le bon combat, si nous restons fermes dans la foi jusqu'au bout.

... nous ne perdons pas courage. Et lors même que notre homme extérieur se détruit, notre homme intérieur se renouvelle de jour en jour.

Car
nos légères afflictions du moment présent produisent pour nous, au delà de toute mesure, un poids éternel de gloire,

parce que nous regardons, non point aux choses visibles, mais à celles qui sont invisibles ; car les choses visibles sont passagères, et les invisibles sont éternelles. 2 Corinthiens 4: 16-18 (v. L. S)

L'apôtre Paul savait regarder aux choses invisibles, à celles qui étaient éternelles, raison pour laquelle il pouvait dire, de tout son coeur :

"Plaise à Dieu que vous deveniez tel que je suis !"

Conclusion.

a) Ne soyons pas comme le roi Agrippa qui refusa d'écouter la voix de Dieu alors qu'il avait bien compris le message. Ne fermons pas nos oreilles si le Saint-Esprit nous a interpellés et cherchons à comprendre ce qu'il désire pour notre vie plutôt que de prendre une position de... rejet !

b) Que notre conduite soit différente de la conduite de ceux que nous voudrions amener à Christ. Qu'ils constatent que les choses anciennes ont changé et que notre façon d'agir est différente de celle que nous avions avant d'avoir donné notre vie au Seigneur.
c) Que nous apprenions à regarder davantage en haut afin qu'aux travers des persécutions, des épreuves, nous gardions la joie de notre salut et la joyeuse espérance d'être toujours avec Christ dans son Royaume.

C'est alors que nous pourrons souhaiter à notre entourage :

Plaise à Dieu que vous deveniez tel que je suis !

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Soyez mes imitateurs, comme je (Paul) le suis moi-même de Christ. 1 Corinthiens 11. 1 (v. L. S)

J-M Ravé 18 avril 2009 - CP 474 - 2300 Chaux-de-Fonds - Suisse