Les terrains de mon coeur.

3 - J’ai été enchanté de...

Fort heureusement nous avons tous eu des moments de bonheur dans

notre vie. Dieu nous accorde à tous des moments de joies passagères, de ces joies qui ne dépendent pas forcément de la foi en Jésus-Christ.
Comme nous, le monde peut avoir des plaisirs en toute honnêteté sans que Dieu ait à reprendre les uns ou les autres. Les plaisirs de la famille, d’une amitié partagée, d’un bon repas sont des exemples parmi tant d’autres.

Aujourd’hui, je désire particulièrement mettre en avant ceux qui ont eu l’occasion de faire des voyages, qui se sont réjouis des richesses de la création, de l’ambiance, de la nourriture exotique, etc.
Ils ont été enchantés, émerveillés par ce qu’ils ont vécu et, si c’était à recommencer, il referait la route pour retrouver ces instants particuliers.
Comme ils ne se sont pas enracinés dans ce pays, ils ne profitent plus de ce qu’ils ont connu. Il ne leur reste que des souvenirs qui viennent et reviennent empiéter sur le temps présent sans pour autant leur redonner toutes les saveurs qu’ils ont appréciées.

Notons quand même que, dans de rares exceptions, l’attrait pour le nouveau pays a été tel, que certains ont vendu tout ce qu’ils avaient pour aller s’établir dans l’endroit qui les avait enchantés!

Ne trouvez-vous pas que cette description colle bien avec la vie spirituelle?

Je pense à ceux et celles qui ont été confrontés à l’Évangile. À ceux et celles qui ont été enchantés d’entendre parler des merveilles de Dieu, surpris de savoir que Dieu était aussi vivant, aussi présent dans la vie d’une personne au point d’influencer sa conduite toute entière.
Ils ont été réjouis pour un temps, puis, par la suite, ils ont repris le train-train quotidien, se rappelant encore, de temps à autre, des brides du témoignage qui leur a été donné.

Notons quand même que, de temps à autre, l’attrait pour le nouveau pays, l’attrait pour l’Évangile a été tel, que certains ont abandonné leur vie passée pour la donner à Christ.
En quelque sorte ils ont déménagé en passant du royaume des ténèbres à celui de la lumière, du royaume du prince de ce monde au royaume de Dieu!

Ils ont reconnu qu’ils étaient, eux aussi, des pécheurs et qu’ils ne pouvaient rien faire pour plaire à Dieu, qu’ils n’avaient aucune possibilité d’effacer leur culpabilité vis-à-vis du Dieu de justice!
Parce qu'ils ont cru à la bonne nouvelle de l’Evangile, ils ont été pardonnés, purifiés de leurs fautes, libérés de la puissance du péché, connaissant ainsi le pardon et la grâce de Dieu, attributs de son amour pour nous!

Je pense aussi à des chrétiens qui ont eu l’occasion d’aller à des rencontres où ils ont été impressionnés par les messages d’édifications qui leur ont été annoncés, par les moments d’une communion fraternelle extraordinaire. Tant de bénédictions qu’en leur for intérieur ils se promettaient que leur vie chrétienne allait être plus abondante, plus engagée à suivre le Maître.
Pour certains ce vécu, qui leur a donné un coup de fouet, a servi à peu de choses. Une fois de retour à la maison, s’évanouissait la chaude ambiance spirituelle pour laisser la place à la vie quotidienne, pour revivre comme avant avec les mêmes craintes, les mêmes doutes qu’autrefois et le regret de ne plus baigner dans l’atmosphère bénie qu’ils ont connue ailleurs.

Notons quand même que, là aussi, certains ont changé. Ils ont grandi et porté plus de fruits pour la gloire de Dieu car la Parole semée dans leur coeur a trouvé un terrain propice pour se développer.

Ces deux derniers exemples montrent que les racines et le terrain vont déterminer l’évolution de ce qui a été semé, aussi bien:

- Dans la vie du païen interpellé un instant par la Parole de Dieu
- Que dans le coeur du croyant.
Un semeur sortit pour semer....

Une autre partie (de la semence) tomba dans les endroits pierreux, où elle n'avait pas beaucoup de terre: elle leva aussitôt, parce qu'elle ne trouva pas un sol profond; mais, quand le soleil parut, elle fut brûlée et sécha, faute de racines. Mat 13: 5-6 & Marc 4: 5-6

Celui qui a reçu la semence dans les endroits pierreux, c'est celui qui entend la parole et la reçoit aussitôt avec joie. Matthieu 13: 20

Ces versets, comme les précédents, nous font penser à du travail d’évangélisation, à la Parole de Dieu qui a été semée, mais elle pourrait aussi mettre en avant les enseignements bibliques que nous recevons et qui peuvent trouver un terrain difficile pour croître! Ne le pensez-vous pas?

En tant que semeurs, nous avons le privilège de nous réjouir en voyant les réactions positives de celui qui reçoit la Parole de Dieu. Nous réjouir quoique nous ne connaissions pas la nature cachée du terrain.
Combien de fois n’avons-nous pas partagé notre exaltation lorsque nous avons vu qu’il y avait du répondant, qu’il y avait de l’écoute?
Je pense encore à ce jour où nous avions, à notre table, le neveu d’une personne âgée dont nous nous étions occupés. Ce fut un repas où je mangeais tout froid, ma bouche ne s’ouvrant pratiquement que pour parler, que pour témoigner de la grâce de notre merveilleux Sauveur.

Et combien d’autres personnes encore ont été “enchantées” de nous connaître, de VOUS connaître? Tout cela parce qu’à un moment ils ont eu un contact avec l’Évangile! Ils ont été impressionnés, touchés: LA PAROLE DE DIEU AVAIT COMMENCÉ À AGIR!

Contrairement à la semence qui est tombée sur le chemin, cette dernière n’a pas été dévorée par les oiseaux, elle n’a pas été enlevée par le malin. Elle est là, elle a été une cause de joie, elle a pris racine (au moins pour un temps).

Il ne nous appartient pas de savoir si cet enthousiasme pour les choses de Dieu sera passager ou non. Il n’est pas toujours dans nos attributs de suivre à la trace ceux et celles qui nous ont entendus.
L’oeuvre que nous accomplissons en témoignant, est la part qui nous incombe! Un travail qui peut se poursuivre loin de nos yeux, loin de nos oreilles. D’autres seront peut-être appelés à continuer, sans que nous le sachions, des entretiens avec cette âme qui un jour a été touchée par l’Esprit de Dieu:

J'ai planté, Apollos a arrosé, mais Dieu a fait croître, en sorte que ce n'est pas celui qui plante qui est quelque chose, ni celui qui arrose, mais Dieu qui fait croître. 1 Corinthiens 3: 6-7

La plus grande part en revient à Dieu:
- Il fournit la semence que nous devons semer,
- Il l’arrose de son Esprit afin qu’elle prenne vie
- Il l’a fait croître.

Semence, pluie et vie ne dépendent pas de nous! Pas plus que le terrain sur lequel la graine tombe! Notre part c’est de semer, de semer encore, de semer toujours! (par la parole et le témoignage de notre vie.)

Par contre nous devons être vigilants à l’état de notre propre coeur afin que la Parole de Dieu ne tombe pas dans des endroits où il y a peu de terre!
Soyons honnêtes! Il y a des moments où certains commandements, certaines recommandations, certains ordres, ont bien du mal à être acceptés!

Ce “oui Seigneur”, chaque fois qu’il est accompagné du “mais”, n’a-t-il pas rencontré une de ces pierres qui font obstacle?
- Il est écrit!
- Oui mais... ai....!
(Là, contrairement à la parabole du semeur, la Parole n’est pas reçue avec joie, bien au contraire!)

L’incrédulité, notre propre raisonnement, tout ce qui reste encore de notre vieille nature, tout cela ne fait-il pas partie de ces pierres que le laboureur rencontre dans son champ?
Ces pierres que nous voulons laisser en place et qui, si elles sont trop nombreuses, gâchent la vie chrétienne!
Ainsi la semence de la parabole, semée entre les pierres, trouve un terrain propice pour commencer un développement. Comme toute graine qui a la possibilité de faire des racines, elle va croître sans que rien ne laisse présager sa future destruction.

Parce que le temps ne reste pas toujours au beau fixe, parce qu’il faut une période d’épreuves, la jeune pousse sera confrontée à l’adversité, non pas dans le but d’être détruite, mais afin de se fortifier, de s’endurcir!
Notre foi, indépendamment de son niveau, a aussi besoin d’être fortifiée. Les tempêtes de la vie sont là pour que nous puissions nous enraciner encore davantage en Christ. Ces épreuves sont indispensables afin de résister aux tempêtes qui sont annoncées.

Si le vent et la pluie ont raison de cette jeune pousse, si le soleil parvient à la dessécher, n’est-ce pas parce que ses racines ont poussé superficiellement?
Si notre vie chrétienne est aussi superficielle que la plante emportée par la tempête, il ne fait aucun doute qu’à la première adversité sérieuse, nous fléchirons sous le poids de l’épreuve et nous serons emportés comme des fétus de paille à la grande joie du prince des ténèbres.
C’est alors que sera révélé si la semence, qui un jour a été semée dans notre coeur, est tombée dans un terrain rocailleux ou dans de la bonne terre!

Un peu de foi, un peu de monde..., voilà un bon terrain rocailleux où la semence divine ne saurait s’enraciner profondément!

Ceux qui sont sur le roc, ce sont ceux qui, lorsqu'ils entendent la parole, la reçoivent avec joie; mais ils n'ont point de racine, ils croient pour un temps, et ils succombent au moment de la tentation. Luc 8: 13

Il manque de persistance, et, dès que survient une tribulation ou une persécution à cause de la parole, il y trouve une occasion de chute. Matthieu 13: 21 & Marc 4: 17

Alors que les Saintes Écritures mettent en avant qu’à la fin des temps il y aura des moments difficiles, nous nous apercevons qu’il y en a déjà plusieurs qui ont abandonné la foi. Ils n’ont pu résister à la pression du monde qui les invitait à devenir des partisans d’un nouvel ordre.
Leurs racines ne s’étaient pas engagées dans les profondeurs de la Parole de Dieu. Leur foi, cachée sous quelques centimètres d’apparence et de religiosité, n’a pas tenu le coup.
La nôtre résistera-t-elle au temps qui passe?

En prenant de l’âge nos racines s’ancrent-elles davantage aux promesses de Dieu?

Pensons à tous ces martyrs qui ont donné leur vie pour la cause de Christ! Fallait-il que leurs racines aient trouvé la source d’eau vive pour ne point renier le Maître, pour rester tranquille dans une paix parfaite sachant que la mort ne les déracinerait pas de leur espérance!

Je sais que mon rédempteur est vivant, Et qu'il se lèvera le dernier sur la terre. Quand ma peau sera détruite, il se lèvera; Quand je n'aurai plus de chair, je verrai Dieu. Je le verrai, et il me sera favorable... Job 19: 25: 27

Si une vie chrétienne superficielle ne peut tenir le coup dans l’épreuve tout comme la semence dans les endroits pierreux ne peut résister à la chaleur du soleil, nous devons être conscients que nous prenons de grands risques lorsque nous ne prêtons pas attention aux avertissements du Seigneur quand il veut nous reprendre.

Combien de fois le Seigneur n’a-t-il pas dû nous répéter les mêmes choses (je parle d’abord de ma propre expérience), combien de fois n’a-t-il pas dû insister pour que nous mettions en pratique ce qu’il nous avait montré?

Combien de fois la Parole de Dieu n’a-t-elle pas rencontré le coin de rocaille de notre coeur, ce coin où il a dû employer les grands moyens pour briser ce roc d’incrédulité, ce roc d’entêtement, afin que cette Parole, déplaisante pour nous, puisse à son tour trouver un terrain favorable pour se développer?

Dieu nous châtie pour notre bien, afin que nous participions à sa sainteté. Il est vrai que tout châtiment semble d'abord un sujet de tristesse, et non de joie; mais il produit plus tard pour ceux qui ont été ainsi exercés un fruit paisible de justice. Hébreux 12: 10-11

C’est une grâce immense que d’être repris par le Seigneur, un bénéfice pour notre coeur qui, si j’ose employer cette expression, a besoin d’être “dépierré”.

Parce que nous sommes réellement des enfants de Dieu, parce que notre vie a été donnée à Christ, le divin jardinier met tout en oeuvre pour débarrasser notre vie de ce qui l’encombre, de ce qui est une gêne pour que la semence porte du fruit en abondance.

Si certains courent de tous les côtés pour vibrer quelques instants dans un milieu où l’on fait en sorte de manipuler les sentiments, il est à craindre que le terrain de leur coeur soit bien rocailleux.
Nous, nous n’avons pas besoin d’émotions fortes pour entretenir une dépendance avec la foi chrétienne. Nous devons simplement laisser le Saint-Esprit nous conduire, laisser la Parole de Dieu s’infiltrer en nous, prendre place, la laisser étendre ses racines même si elle bouscule notre rocaille intérieure, SURTOUT SI ELLE LA BOUSCULE, SURTOUT SI ELLE LA DETRUIT!

Place à la Parole de Dieu! Place à la bonne semence dans ma vie toute entière!

Il y a encore bien du travail à faire dans chacun de nos coeurs pour que la semence produise un rendement maximum. Quand on pense qu’il arrive parfois que l’on se souvienne plus de ce qui a été prêché il y a quelques jours!

“Le pasteur a bien parlé, le sermon était de qualité, mais quel était donc le sujet?”

Reconnaissons que la Parole de Dieu a bien du mal à trouver le chemin de notre coeur tant le monde nous envahit contre notre volonté. Il nous met plein la tête et plein la vue ce que nous ne voulons ni voir ni entendre!
Plus nous serons attentifs à ses manifestations, plus il y aura des interférences, des parasites qui nous empêcheront d’être à l’écoute de Dieu, à l’écoute de ce Père céleste qui a tant de choses à nous dire, à nous montrer... pour notre bien!

Conclusion:

Ce n’est pas la Parole de Dieu qui nous dérange qu’il faut jeter hors de notre vue, de nos pensées, mais les pierres qui l’empêchent de prendre possession du terrain

Je vous donnerai un coeur nouveau, et je mettrai en vous un esprit nouveau; j'ôterai de votre corps le coeur de pierre, et je vous donnerai un coeur de chair. Ezéchiel 36: 26

O Dieu! crée en moi un coeur pur, Renouvelle en moi un esprit bien disposé. Psaume 51: 10

© J-M Ravé 28 février 2004

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