Ils (les
soldats romains) forcèrent à porter
la croix de Jésus un passant qui revenait
des champs, Simon de Cyrène, père
d'Alexandre et de Rufus ; et ils conduisirent
Jésus au lieu nommé Golgotha, ce qui
signifie lieu du crâne. Marc 15: 21 (v. L. S)
La foule se pressait au passage de Jésus,
une foule émue qui se lamentait sur le
condamné. Une foule qui se frappait la
poitrine en raison de ce que l'on faisait au "bois
vert", selon l'expression de celui qui allait
être crucifié ("... si l'on fait ces
choses au bois vert, qu'arrivera-t-il au bois
sec ?" Luc 23: 31) ;
une foule qui, quelque temps auparavant, avait
peut-être joint sa voix, malgré elle,
à ceux et celles qui criaient :
"Crucifie, crucifie-le !" ( Luc 23: 31)
Alors que le Fils de Dieu avançait
péniblement vers Golgotha, affaibli par les
coups des hommes, peinant sous le poids de la
croix, et sous le poids de nos péchés
et de mes
péchés
qui s'amoncelaient sur sa tête, voilà
que les soldats interpellèrent un homme afin
de l'obliger à porter le fardeau visible du
Seigneur.
Combien de "Romains" aujourd'hui encore
n'obligent-ils pas des hommes et des femmes
à porter des "croix" bien pesantes, des
"croix" dont eux-mêmes ne voudraient pas se
charger ?
Ils lient
ensemble des fardeaux pesants et insupportables, et
les mettent sur les épaules des
hommes ; mais ils ne veulent point les remuer
de leur doigt. Matthieu 23: 4 (v. D.
M.)
Ce dernier texte de Matthieu ne décrit-il
pas un comportement pire que celui des Romains du
temps de Jésus ?
Ne met-il pas en lumière que ces fardeaux
pesants sont délibérément
poser sur les épaules de victimes sans que
d'autres en aient été
libérés?
Ce genre de "Romains", triste constatation, se
trouvait dans le milieu religieux de
l'époque (scribes et pharisiens), et se
retrouve encore dans l'Église
d'aujourd'hui.
Là, il y a malheureusement des frères
qui chargent leurs frères de fardeaux qu'ils
ne veulent pas prendre sur eux-mêmes afin de
ne pas en souffrir !
Ils chargent leurs frères, mais ne veulent
pas bouger le petit doigt pour les soulager
oubliant ainsi une des facettes de l'amour qui
consiste à soutenir son prochain.
Portez
les fardeaux les uns des autres, et vous
accomplirez ainsi la loi de Christ. Galates 6: 2 (v. L. S)
Simon de Cyrène
a été chargé, par les Romains,
de la croix pour que Jésus en soit
déchargé, mais les scribes et les pharisiens
n'ont déchargé personne..., pas
même leur conscience !
Dans le monde actuel, nous savons qu'il y en a
d'autres qui vont plus loin encore ! Ils se
déchargent de leurs responsabilités
et chargent les conséquences de leurs fautes
ou de leurs actes, sur le dos des autres !
Pour ce genre de "Romains" qu'importe si les autres
plient sous la charge, qu'importe si jusqu'à
la fin de leur vie ils marcheront courbés et
humiliés, l'important pour eux est d'avoir
une marche sans entrave !
Ne leur ressemblons pas ! Ne chargeons pas les
autres de nos fardeaux pour que notre propre marche
soit allégée. Ce genre de
comportement pourrait bien faire que nous soyons
trouvés trop légers dans la
balance le jour où nous serons
pesés et où le Juge constatera qu'il
manque le poids de la miséricorde, de la
compassion, de l'amour !
Seigneur... , toi qui
sonde mon coeur, qui connaît chacune de mes
pensées, chacun de mes actes, montre-moi
s'il te plaît, si je n'ai pas chargé
un frère ou une soeur d'un fardeau qu'il
m'appartenait de porter .
Fais-le afin que je puisse le délivrer d'une
charge que je pourrais alors déposer
à tes pieds afin que, par ta grâce, tu
m'en délivres à ton
tour !
Simon de Cyrène a donc marché
courbé par la contrainte des hommes.
À contrecoeur, il a été
assimilé au condamné divin alors
qu'il était un homme libre !
Qui sait, si pour la populace, il n'a pas
été pris, lui aussi, pour un
condamné car : "on conduisait
en
même temps deux malfaiteurs, qui devaient
être mis à mort avec
Jésus"
(Luc 23: 32) ! Alors un de plus, un de
moins... !
Pour la foule il y avait Jésus, Simon de
Cyrène, et deux malfaiteurs qui allaient en
direction de Golgotha ; il y avait quatre
personnes encadrées par les
Romains !
Ainsi, il y a fort à croire que Simon de
Cyrène n'a pas toujours été
pris pour un simple porteur de croix et qu'il eut
à subir les paroles
désagréables d'une partie des
badauds ; particulièrement de ceux qui
se trouvaient en fin de parcours et qui n'avaient
pas connaissance du comportement des Romains
lorsqu'ils interpellèrent cet homme qui
rentrait de son travail.
Donc, Simon de Cyrène a porté
une croix ! Mais il n'a pas
porté sa
croix : il a porté celle de Christ sur
la demande des ennemis d'Israël et non de sa
propre autorité !
Relevons au passage qu'aucun disciple, aucun
partisan de Christ ne s'est proposé pour
soulager le Seigneur dans sa pénible
marche !
En portant la croix de
Christ, Simon a quand même porté la
sienne !
Il a porté
sa croix et son exemple peut nous
encourager à prendre résolument notre
croix. Nous le verrons un peu plus loin.
Lui qui ne semblait pas se soucier de Jésus
(il s'en revenait des champs nous dit Marc), fut
mêlé étroitement aux derniers
instants de la vie du Seigneur.
Pour cette raison, il put entendre quelques-unes
des paroles prophétiques du Fils de Dieu
lorsqu'il s'adressait à celles qui
pleuraient sur lui, les avertissant que
c'était plutôt sur elles-mêmes
qu'elles devaient pleurer en raison de ce qui
allait arriver dans la suite des temps.
(Luc 23: 28-32)
Ces paroles-là ont-elles été
suffisantes pour faire basculer la vie de Simon et
l'engager à prendre le chemin étroit
qui conduit jusqu'à la vie
éternelle ?
Nous pouvons l'imaginer, car l'Écriture met
en avant qu'il était le père
d'Alexandre et de Rufus, ce Refus qui pourrait bien
être "l'élu du Seigneur" dont parle
l'épître aux Romains :
"Saluez
Rufus, l'élu du Seigneur, et sa mère,
qui est aussi la mienne."
(Romains 16: 13)
Si aujourd'hui nous ne pouvons plus porter la croix
de Christ, comme Simon de Cyrène l'a fait,
nous sommes invités (et non contraints)
à porter une croix. Invités, mais
aussi prévenus que si nous ne le faisons pas, nous serons
indignes du Seigneur !
...
celui qui ne prend pas sa croix... n'est pas digne
de moi. Matthieu 10: 38 (v. L. S)
Quelle peut donc bien
être cette croix que je suis invité
à porter ?
Si l'expression "porter sa croix" est courante dans
le langage populaire pour faire comprendre que la
personne en question endure des épreuves qui
lui sont souvent pénibles, parfois injustes
et dont elle ne peut se débarrasser, cette
façon de s'exprimer n'est pas conforme
à la pensée du Seigneur.
La façon dont il s'exprime démontre
que le fait de porter sa croix (personnelle) n'est
pas une fatalité due à des
circonstances malheureuses dont on ne peut changer
le cours, mais bien un acte volontaire que l'on accepte de faire ou non.
De nombreuses "croix populaires" seraient bien vite
déposées si les personnes qui se
plaignent de leur fardeau en avaient la
possibilité, car ces croix-là ne sont
pas des "charges" qui ont été prises
de plein gré pour suivre Christ,
elles ont
été "reçues" sans avoir la
possibilité de les refuser.
Parce que nous avons le choix de prendre notre
croix ou de la refuser, bien des "croix populaires"
sont d'avance éliminées et ne
pourront jamais être
considérées comme la croix que Christ
nous invite à prendre.
On ne peut prendre et se charger que de ce qui
n'est pas encore sur nous !
Ainsi tout ce qui
pourrait nous peser n'est pas forcément une
croix aux yeux du Seigneur.
Nos soucis quotidiens, qu'ils soient familiaux,
financiers, tout ce qui pourrait nous tourmenter
jour et nuit, ne sauraient être des croix
avec lesquelles il faut avancer. Nous sommes
invités à nous en décharger
sur Christ et non à les porter
continuellement sur nos épaules !
...
déchargez-vous sur lui de tous vos
soucis, car lui-même prend soin de
vous. 1 Pierre 5: 7 (v. L. S)
Ajoutons encore que Jésus nous demande de
nous charger de notre croix CHAQUE JOUR !
... qu'il
se charge chaque jour de sa croix, et qu'il me
suive. Luc 9: 23 (v. L. S)
... qu'il
charge de jour en jour sa croix, et me suive. (v.
D. M.)
C'est donc un acte réfléchi qui se
répète tous les jours, notre croix
faisant en quelque sorte partie de notre
habillement quotidien. Un chrétien qui ne
porte pas sa croix ne saurait être le
disciple de Christ !
...
quiconque ne porte pas sa croix.... ne peut être mon
disciple. Luc 14: 27
Suis-je bien un disciple de Christ ?
Comprenons aussi que le fait de porter sa croix
implique l'idée
d'une charge suffisamment pesante que l'on a pas
forcément envie de prendre.
En allant encore plus loin, en pensant
particulièrement à ceux qui portent
des "croix populaires", qui sont accablés
par ces "croix" et qui s'en plaignent, la
majorité d'entre eux ne suivent pas
Christ !
Or le Seigneur dit clairement qu'il FAUT porter sa
croix et LE
SUIVRE !
...
quiconque ne porte pas sa croix, et ne me suit
pas,
ne peut être mon disciple. Luc 14: 27 ; Matthieu 10: 38
Simon de Cyrène, tout en portant la Croix de
Christ, l'a suivi.
Certes nous pouvons admettre, qu'au moins pendant
un instant, il l'a fait sous la contrainte.
Néanmoins sa marche forcée nous
montre ce que nous devons faire
LIBREMENT !
Si
quelqu'un veut venir après moi,
- qu'il renonce à lui-même,
- qu'il se charge chaque jour de sa croix,
- et qu'il me suive.
Car celui qui voudra sauver sa vie la perdra, mais
celui qui la perdra à cause de moi la
sauvera. Luc 9 23: 24
Simon de Cyrène
a renoncé à
lui-même.
Il a accepté d'entrer dans le
"cortège" de ceux qui étaient
montrés du doigt, il a accepté de
porter un fardeau qui n'était pas le sien,
il a accepté de suivre Jésus, tout
cela sans rien recevoir de ceux qui l'obligeaient
à agir ainsi.
En marchant dans l'obéissance, il a perdu le
contrôle de sa vie n'ayant plus la
maîtrise de ses actes. C'est parce qu'il
s'est soumis, parce qu'il a perdu sa liberté
d'agir et sa vie d'indépendance, qu'il a pu
retrouver la liberté et la vie (vivre
esclave, vivre sous la contrainte, n'est pas
vivre !). Sa désobéissance aux
ordres des Romains aurait pu le conduire à
la mort !
À notre tour, nous devons renoncer à
nous-mêmes, non par contrainte, par
obligation, tel le prisonnier qui se résigne
à perdre sa liberté parce que ses
actes l'on conduit à être
incarcéré, mais nous devons le faire
librement en pleine conscience et non
sous la pression.
Nous devons accepter l'idée que les
intérêts de notre Maître doivent
passer avant les nôtres lorsque les uns et
les autres sont en compétition.
En agissant ainsi, nous nous chargeons d'une
discipline qui n'est pas conforme à notre
nature charnelle et égoïste.
En quelque sorte, nous
nous chargeons d'une croix dont un des bras sera
posé sur nos épaules tandis que
l'autre sera sur celles du Seigneur !
Un joug doux à
porter !
(Matthieu 11: 30)
Prenez
mon joug sur vous et recevez mes instructions, car
je suis doux et humble de coeur ; et vous
trouverez du repos pour vos âmes.
Matthieu 11: 29
L'acceptation de marcher avec Jésus fait que
le joug est non seulement plus facile à
porter que n'importe quel autre joug, mais qu'il
permet aussi de suivre le Seigneur partout
où il veut nous mener. Le
suivre... !
Toutes les autres formes de joug auxquelles nous
pourrions être liés nous conduiront
à subir de sérieux dommages lorsque
ces attelages - non conformes - s'emballeront!
Certains n'ont jamais pu revenir à Christ
pour s'être laissés
piéger ! Pensons-y !
Sans porter la croix de Jésus,
sans poser sur nos
épaules le joug de l'obéissance
à sa Parole,
il nous sera impossible de faire sa volonté,
impossible de le suivre, impossible d'être
son disciple, impossible de lui être
agréable !
Par son application, l'obéissance devient donc un
renoncement à soi-même, un renoncement à faire selon
ses propres idées, selon sa façon de
voir ! L'obéissance nous obligera
à marcher au pas de Jésus et non
à notre rythme !
L'obéissance
nous fait perdre notre vie
d'indépendance !
Cette vie dont Christ prend le
contrôle et le garde aussi longtemps que
nous voulons marcher avec lui, liés à
son joug.
Perdre sa vie en mourant comme martyr ne dure qu'un
instant, par contre perdre sa vie en la remettant
continuellement entre les mains de son Sauveur est
un acte qui démontre bien qui est le
Seigneur de notre vie.
L'obéissance
est une croix qu'il est difficile à porter
si l'on ne "meurt" pas à
soi-même !
Dans
l'obéissance est renfermé tout ce que
demande notre Dieu :
- Le renoncement à soi-même
- Se charger volontairement de la discipline de
Christ,
- Suivre le Seigneur
- Et mourir à soi-même !
Ainsi il nous est facile de connaître une des
facettes de cette croix que nous sommes
appelés à prendre chaque jour !
Y a-t-il un jour où je puis être
dispensé d'obéir ?
Un jour où je puis renoncer à Christ
pour faire ma volonté ?
Un jour où j'ai l'autorisation de suivre
d'autres pas que ceux du Seigneur ?
Puis-je me permettre de faire mourir Christ en moi
ou de l'anesthésier un moment afin de vivre
comme je l'entends chaque fois que j'ai envie de
changer d'air ?
Nulle part dans les Écritures nous ne
pourrions trouver la moindre excuse valable pour
déposer notre obéissance et agir
comme bon nous semble.
Pourtant... reconnaissons-le, il nous est
arrivé bien des fois où nous avons
agi en dépit du bon sens, soit dans la
précipitation, soit dans la faiblesse,
oubliant de se charger de notre croix, ne pensant
plus à marcher dans l'obéissance ou
ne prenant pas le temps de savoir ce que
Jésus ferait à notre place !
Qu'à cela ne tienne ! Celui ou celle
qui avoue ses transgressions et qui les
délaisse,
obtient miséricorde ! (Proverbes 28:
13)
C'est ainsi que chaque
jour nous pouvons
repartir le coeur léger et reprendre la
croix que nous avions délaissée un
instant.
Chaque jour le Seigneur renouvelle tacitement son
amour envers ceux et celles qu'il a
sauvés ! Chaque jour sa
fidélité nous accompagnera !
À nous donc de contresigner notre engagement
par notre désir de le suivre dans cette
nouvelle journée. Un acte qui se fera dans
la prière matinale au cours de laquelle nous
ne manquerons pas de lui faire part de notre
soumission et de notre dépendance à
lui. N'est-ce pas ce qu'il attend de chacun de ses
enfants ?
Prenez
mon joug sur vous et recevez mes instructions...
Matthieu 11: 29
Le joug est une entrave qui restreint la
liberté !
La croix qu'il nous est demandé de prendre
est aussi une entrave. Elle nous empêchera de
vagabonder en dehors de la voie qui nous a
été tracée !
Voulons-nous nous en saisir chaque jour ? On
ne suit pas Jésus les mains dans les poches
en sifflotant !
Acceptons-nous de tout notre coeur de marcher dans
l'obéissance ? (même s'il y a des
ratages de notre côté ?)
Ne point vouloir prendre notre croix alors que
Jésus nous le demande, aura pour
conséquence d'être trouvés trop
légers !
Trop légers en face du monde, trop
légers en face de la tentation si bien qu'au
moindre coup de vent contraire à ce qui
reste de notre foi, nous nous retrouverons
emportés loin du Seigneur.
Combien n'agissent-ils
pas trop légèrement vis-à-vis
du monde en se donnant à lui plutôt
qu'à l'Église ?
Tu as
été pesé dans la balance, et
tu as été trouvé léger.
Daniel 5: 27 (v. L. S)
En se chargeant d'une croix dont
l'obéissance fait partie, nous manifesterons
notre amour pour Dieu. Ceci contribuera à
notre stabilité et nous évitera
d'être emportés à "tout vent de
doctrine" (Éphésiens 4: 14) ou
à se retrouver enveloppés par le
monde, loin du Seigneur.
En se chargeant de notre croix, nous serons aussi
TOUJOURS bien accompagnés puisque nous
porterons le joug de Christ sur nos épaules
et qu'il le portera avec nous !
Ai-je bien pris ma
croix ce matin?
... c'est
en ceci que consiste [notre] amour pour Dieu ;
que nous gardions ses commandements ; et ses
commandements ne sont point pénibles. Parce
que tout ce qui est né de Dieu surmonte le
monde ; et ce qui nous fait remporter la
victoire sur le monde, c'est notre foi.
1 Jean 5: 3-4 (v. D. M.)
J-M Ravé 13 mai 2006 - CP 474 - 2300
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© J-M
Ravé 13 mai 2006 -
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