Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

Porter la croix ou porter SA croix

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Ils (les soldats romains) forcèrent à porter la croix de Jésus un passant qui revenait des champs, Simon de Cyrène, père d'Alexandre et de Rufus ; et ils conduisirent Jésus au lieu nommé Golgotha, ce qui signifie lieu du crâne. Marc 15: 21 (v. L. S)

La foule se pressait au passage de Jésus, une foule émue qui se lamentait sur le condamné. Une foule qui se frappait la poitrine en raison de ce que l'on faisait au "bois vert", selon l'expression de celui qui allait être crucifié ("
... si l'on fait ces choses au bois vert, qu'arrivera-t-il au bois sec ?" Luc 23: 31; une foule qui, quelque temps auparavant, avait peut-être joint sa voix, malgré elle, à ceux et celles qui criaient : "Crucifie, crucifie-le !" ( Luc 23: 31)

Alors que le Fils de Dieu avançait péniblement vers Golgotha, affaibli par les coups des hommes, peinant sous le poids de la croix, et sous le poids de nos péchés
et de mes péchés qui s'amoncelaient sur sa tête, voilà que les soldats interpellèrent un homme afin de l'obliger à porter le fardeau visible du Seigneur.

Combien de "Romains" aujourd'hui encore n'obligent-ils pas des hommes et des femmes à porter des "croix" bien pesantes, des "croix" dont eux-mêmes ne voudraient pas se charger ?

Ils lient ensemble des fardeaux pesants et insupportables, et les mettent sur les épaules des hommes ; mais ils ne veulent point les remuer de leur doigt. Matthieu 23: 4 (v. D. M.)

Ce dernier texte de Matthieu ne décrit-il pas un comportement pire que celui des Romains du temps de Jésus ?
Ne met-il pas en lumière que ces fardeaux pesants sont délibérément poser sur les épaules de victimes sans que d'autres en aient été libérés?
Ce genre de "Romains", triste constatation, se trouvait dans le milieu religieux de l'époque (scribes et pharisiens), et se retrouve encore dans l'Église d'aujourd'hui.
Là, il y a malheureusement des frères qui chargent leurs frères de fardeaux qu'ils ne veulent pas prendre sur eux-mêmes afin de ne pas en souffrir !
Ils chargent leurs frères, mais ne veulent pas bouger le petit doigt pour les soulager oubliant ainsi une des facettes de l'amour qui consiste à soutenir son prochain.

Portez les fardeaux les uns des autres, et vous accomplirez ainsi la loi de Christ. Galates 6: 2 (v. L. S)

Simon de Cyrène a été chargé, par les Romains, de la croix pour que Jésus en soit déchargé, mais les scribes et les pharisiens n'ont déchargé personne..., pas même leur conscience !
Dans le monde actuel, nous savons qu'il y en a d'autres qui vont plus loin encore ! Ils se déchargent de leurs responsabilités et chargent les conséquences de leurs fautes ou de leurs actes, sur le dos des autres !
Pour ce genre de "Romains" qu'importe si les autres plient sous la charge, qu'importe si jusqu'à la fin de leur vie ils marcheront courbés et humiliés, l'important pour eux est d'avoir une marche sans entrave !

Ne leur ressemblons pas ! Ne chargeons pas les autres de nos fardeaux pour que notre propre marche soit allégée. Ce genre de comportement pourrait bien faire que nous soyons trouvés trop légers dans la balance le jour où nous serons pesés et où le Juge constatera qu'il manque le poids de la miséricorde, de la compassion, de l'amour !

Seigneur... , toi qui sonde mon coeur, qui connaît chacune de mes pensées, chacun de mes actes, montre-moi s'il te plaît, si je n'ai pas chargé un frère ou une soeur d'un fardeau qu'il m'appartenait de porter .
Fais-le afin que je puisse le délivrer d'une charge que je pourrais alors déposer à tes pieds afin que, par ta grâce, tu m'en délivres à ton tour !


Simon de Cyrène a donc marché courbé par la contrainte des hommes.
À contrecoeur, il a été assimilé au condamné divin alors qu'il était un homme libre !

Qui sait, si pour la populace, il n'a pas été pris, lui aussi, pour un condamné car : "
on conduisait en même temps deux malfaiteurs, qui devaient être mis à mort avec Jésus" (Luc 23: 32) ! Alors un de plus, un de moins... !
Pour la foule il y avait Jésus, Simon de Cyrène, et deux malfaiteurs qui allaient en direction de Golgotha ; il y avait quatre personnes encadrées par les Romains !
Ainsi, il y a fort à croire que Simon de Cyrène n'a pas toujours été pris pour un simple porteur de croix et qu'il eut à subir les paroles désagréables d'une partie des badauds ; particulièrement de ceux qui se trouvaient en fin de parcours et qui n'avaient pas connaissance du comportement des Romains lorsqu'ils interpellèrent cet homme qui rentrait de son travail.

Donc, Simon de Cyrène a porté
une croix ! Mais il n'a pas porté sa croix : il a porté celle de Christ sur la demande des ennemis d'Israël et non de sa propre autorité !
Relevons au passage qu'aucun disciple, aucun partisan de Christ ne s'est proposé pour soulager le Seigneur dans sa pénible marche !

En portant la croix de Christ, Simon a quand même porté la sienne !
Il a porté sa croix et son exemple peut nous encourager à prendre résolument notre croix. Nous le verrons un peu plus loin.

Lui qui ne semblait pas se soucier de Jésus (il s'en revenait des champs nous dit Marc), fut mêlé étroitement aux derniers instants de la vie du Seigneur.
Pour cette raison, il put entendre quelques-unes des paroles prophétiques du Fils de Dieu lorsqu'il s'adressait à celles qui pleuraient sur lui, les avertissant que c'était plutôt sur elles-mêmes qu'elles devaient pleurer en raison de ce qui allait arriver dans la suite des temps. (
Luc 23: 28-32)

Ces paroles-là ont-elles été suffisantes pour faire basculer la vie de Simon et l'engager à prendre le chemin étroit qui conduit jusqu'à la vie éternelle ?
Nous pouvons l'imaginer, car l'Écriture met en avant qu'il était le père d'Alexandre et de Rufus, ce Refus qui pourrait bien être "l'élu du Seigneur" dont parle l'épître aux Romains : "
Saluez Rufus, l'élu du Seigneur, et sa mère, qui est aussi la mienne." (Romains 16: 13)

Si aujourd'hui nous ne pouvons plus porter la croix de Christ, comme Simon de Cyrène l'a fait, nous sommes invités (et non contraints) à porter une croix. Invités, mais aussi prévenus que
si nous ne le faisons pas, nous serons indignes du Seigneur !

... celui qui ne prend pas sa croix... n'est pas digne de moi. Matthieu 10: 38 (v. L. S)

Quelle peut donc bien être cette croix que je suis invité à porter ?
Si l'expression "porter sa croix" est courante dans le langage populaire pour faire comprendre que la personne en question endure des épreuves qui lui sont souvent pénibles, parfois injustes et dont elle ne peut se débarrasser, cette façon de s'exprimer n'est pas conforme à la pensée du Seigneur.
La façon dont il s'exprime démontre que le fait de porter sa croix (personnelle) n'est pas une fatalité due à des circonstances malheureuses dont on ne peut changer le cours, mais bien un acte
volontaire que l'on accepte de faire ou non.

De nombreuses "croix populaires" seraient bien vite déposées si les personnes qui se plaignent de leur fardeau en avaient la possibilité, car ces croix-là ne sont pas des "charges" qui ont été prises de plein gré pour suivre Christ,
elles ont été "reçues" sans avoir la possibilité de les refuser.

Parce que nous avons le choix de prendre notre croix ou de la refuser, bien des "croix populaires" sont d'avance éliminées et ne pourront jamais être considérées comme la croix que Christ nous invite à prendre.

On ne peut prendre et se charger que de ce qui n'est pas encore sur nous !

Ainsi
tout ce qui pourrait nous peser n'est pas forcément une croix aux yeux du Seigneur.
Nos soucis quotidiens, qu'ils soient familiaux, financiers, tout ce qui pourrait nous tourmenter jour et nuit, ne sauraient être des croix avec lesquelles il faut avancer. Nous sommes invités à nous en décharger sur Christ et non à les porter continuellement sur nos épaules !

... déchargez-vous sur lui de tous vos soucis, car lui-même prend soin de vous. 1 Pierre 5: 7 (v. L. S)

Ajoutons encore que Jésus nous demande de nous charger de notre croix CHAQUE JOUR !

... qu'il se charge chaque jour de sa croix, et qu'il me suive. Luc 9: 23 (v. L. S)
... qu'il charge de jour en jour sa croix, et me suive. (v. D. M.)

C'est donc un acte réfléchi qui se répète tous les jours, notre croix faisant en quelque sorte partie de notre habillement quotidien. Un chrétien qui ne porte pas sa croix ne saurait être le disciple de Christ !

... quiconque ne porte pas sa croix.... ne peut être mon disciple. Luc 14: 27

Suis-je bien un disciple de Christ ?

Comprenons aussi que le fait de porter sa croix implique
l'idée d'une charge suffisamment pesante que l'on a pas forcément envie de prendre.

En allant encore plus loin, en pensant particulièrement à ceux qui portent des "croix populaires", qui sont accablés par ces "croix" et qui s'en plaignent, la majorité d'entre eux ne suivent pas Christ !
Or le Seigneur dit clairement qu'il FAUT porter sa croix
et LE SUIVRE !

... quiconque ne porte pas sa croix, et ne me suit pas, ne peut être mon disciple. Luc 14: 27 ; Matthieu 10: 38

Simon de Cyrène, tout en portant la Croix de Christ, l'a suivi.
Certes nous pouvons admettre, qu'au moins pendant un instant, il l'a fait sous la contrainte. Néanmoins sa marche forcée nous montre ce que nous devons faire LIBREMENT !

Si quelqu'un veut venir après moi,

- qu'il renonce à lui-même,
- qu'il se charge chaque jour de sa croix,
- et qu'il me suive.

Car celui qui voudra sauver sa vie la perdra, mais celui qui la perdra à cause de moi la sauvera.
Luc 9 23: 24

Simon de Cyrène a renoncé à lui-même.
Il a accepté d'entrer dans le "cortège" de ceux qui étaient montrés du doigt, il a accepté de porter un fardeau qui n'était pas le sien, il a accepté de suivre Jésus, tout cela sans rien recevoir de ceux qui l'obligeaient à agir ainsi.

En marchant dans l'obéissance, il a perdu le contrôle de sa vie n'ayant plus la maîtrise de ses actes. C'est parce qu'il s'est soumis, parce qu'il a perdu sa liberté d'agir et sa vie d'indépendance, qu'il a pu retrouver la liberté et la vie (vivre esclave, vivre sous la contrainte, n'est pas vivre !). Sa désobéissance aux ordres des Romains aurait pu le conduire à la mort !

À notre tour, nous devons renoncer à nous-mêmes, non par contrainte, par obligation, tel le prisonnier qui se résigne à perdre sa liberté parce que ses actes l'on conduit à être incarcéré, mais nous devons le faire
librement en pleine conscience et non sous la pression.

Nous devons accepter l'idée que les intérêts de notre Maître doivent passer avant les nôtres lorsque les uns et les autres sont en compétition.
En agissant ainsi, nous nous chargeons d'une discipline qui n'est pas conforme à notre nature charnelle et égoïste.
En quelque sorte,
nous nous chargeons d'une croix dont un des bras sera posé sur nos épaules tandis que l'autre sera sur celles du Seigneur !
Un joug doux à porter ! (Matthieu 11: 30)

Prenez mon joug sur vous et recevez mes instructions, car je suis doux et humble de coeur ; et vous trouverez du repos pour vos âmes. Matthieu 11: 29

L'acceptation de marcher avec Jésus fait que le joug est non seulement plus facile à porter que n'importe quel autre joug, mais qu'il permet aussi de suivre le Seigneur partout où il veut nous mener. Le suivre... !
Toutes les autres formes de joug auxquelles nous pourrions être liés nous conduiront à subir de sérieux dommages lorsque ces attelages - non conformes - s'emballeront!

Certains n'ont jamais pu revenir à Christ pour s'être laissés piéger ! Pensons-y !

Sans porter la croix de Jésus,
sans poser sur nos épaules le joug de l'obéissance à sa Parole, il nous sera impossible de faire sa volonté, impossible de le suivre, impossible d'être son disciple, impossible de lui être agréable !

Par son application,
l'obéissance devient donc un renoncement à soi-même, un renoncement à faire selon ses propres idées, selon sa façon de voir ! L'obéissance nous obligera à marcher au pas de Jésus et non à notre rythme !

L'obéissance nous fait perdre notre vie d'indépendance !
Cette vie dont Christ prend le contrôle et le garde aussi longtemps que nous voulons marcher avec lui, liés à son joug.
Perdre sa vie en mourant comme martyr ne dure qu'un instant, par contre perdre sa vie en la remettant continuellement entre les mains de son Sauveur est un acte qui démontre bien qui est le Seigneur de notre vie.

L'obéissance est une croix qu'il est difficile à porter si l'on ne "meurt" pas à soi-même !
Dans l'obéissance est renfermé tout ce que demande notre Dieu :

- Le renoncement à soi-même
- Se charger volontairement de la discipline de Christ,
- Suivre le Seigneur
- Et mourir à soi-même !

Ainsi il nous est facile de connaître une des facettes de cette croix que nous sommes appelés à prendre
chaque jour !

Y a-t-il un jour où je puis être dispensé d'obéir ?
Un jour où je puis renoncer à Christ pour faire ma volonté ?
Un jour où j'ai l'autorisation de suivre d'autres pas que ceux du Seigneur ?
Puis-je me permettre de faire mourir Christ en moi ou de l'anesthésier un moment afin de vivre comme je l'entends chaque fois que j'ai envie de changer d'air ?
Nulle part dans les Écritures nous ne pourrions trouver la moindre excuse valable pour déposer notre obéissance et agir comme bon nous semble.

Pourtant... reconnaissons-le, il nous est arrivé bien des fois où nous avons agi en dépit du bon sens, soit dans la précipitation, soit dans la faiblesse, oubliant de se charger de notre croix, ne pensant plus à marcher dans l'obéissance ou ne prenant pas le temps de savoir ce que Jésus ferait à notre place !

Qu'à cela ne tienne ! Celui ou celle qui avoue ses transgressions
et qui les délaisse, obtient miséricorde ! (Proverbes 28: 13)
C'est ainsi que
chaque jour nous pouvons repartir le coeur léger et reprendre la croix que nous avions délaissée un instant.
Chaque jour le Seigneur renouvelle tacitement son amour envers ceux et celles qu'il a sauvés ! Chaque jour sa fidélité nous accompagnera !

À nous donc de contresigner notre engagement par notre désir de le suivre dans cette nouvelle journée. Un acte qui se fera dans la prière matinale au cours de laquelle nous ne manquerons pas de lui faire part de notre soumission et de notre dépendance à lui. N'est-ce pas ce qu'il attend de chacun de ses enfants ?

Prenez mon joug sur vous et recevez mes instructions... Matthieu 11: 29

Le joug est une entrave qui restreint la liberté !
La croix qu'il nous est demandé de prendre est aussi une entrave. Elle nous empêchera de vagabonder en dehors de la voie qui nous a été tracée !
Voulons-nous nous en saisir chaque jour ? On ne suit pas Jésus les mains dans les poches en sifflotant !
Acceptons-nous de tout notre coeur de marcher dans l'obéissance ? (même s'il y a des ratages de notre côté ?)

Ne point vouloir prendre notre croix alors que Jésus nous le demande, aura pour conséquence d'être
trouvés trop légers !

Trop légers en face du monde, trop légers en face de la tentation si bien qu'au moindre coup de vent contraire à ce qui reste de notre foi, nous nous retrouverons emportés loin du Seigneur.

Combien n'agissent-ils pas trop légèrement vis-à-vis du monde en se donnant à lui plutôt qu'à l'Église ?

Tu as été pesé dans la balance, et tu as été trouvé léger. Daniel 5: 27 (v. L. S)

En se chargeant d'une croix dont l'obéissance fait partie, nous manifesterons notre amour pour Dieu. Ceci contribuera à notre stabilité et nous évitera d'être emportés à "tout vent de doctrine" (Éphésiens 4: 14) ou à se retrouver enveloppés par le monde, loin du Seigneur.
En se chargeant de notre croix, nous serons aussi TOUJOURS bien accompagnés puisque nous porterons le joug de Christ sur nos épaules et qu'il le portera avec nous !

Ai-je bien pris ma croix ce matin?

... c'est en ceci que consiste [notre] amour pour Dieu ; que nous gardions ses commandements ; et ses commandements ne sont point pénibles. Parce que tout ce qui est né de Dieu surmonte le monde ; et ce qui nous fait remporter la victoire sur le monde, c'est notre foi. 1 Jean 5: 3-4 (v. D. M.)

J-M Ravé 13 mai 2006 - CP 474 - 2300 Chaux-de-Fonds - Suisse
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© J-M Ravé 13 mai 2006 -
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