Pâques - Le rendez-vous de tous les vivants -

3 - Victoire amère ou défaite glorieuse?

Je le sais, tu me mènes à la mort, Au rendez-vous de tous les vivants. Job 30: 23

O mort, où est ta victoire? O mort, où est ton aiguillon? 1 Corinthiens 15: 55

En ce jour de printemps, les oiseaux chantaient à tue-tête et préparaient leur nid afin que la vie puisse manifester, de tout son coeur et sans hypocrisie, la gloire de Dieu.

Par-ci, par-là, la terre se fendillait pour laisser passer quelques pousses vertes qui bientôt allaient produire fleurs et fruits afin que l’ordonnance divine, mise en place aux jours de la création, se renouvelle jusqu’à la fin de ce monde.

Que la terre produise de la verdure, de l'herbe portant de la semence, des arbres fruitiers donnant du fruit selon leur espèce et ayant en eux leur semence sur la terre. Et cela fut ainsi. Genèse 1: 11

Sous cet agréable soleil de printemps la vie éclatait dans un lieu où la mort semblait pourtant avoir son trône. Un lieu où des fleuves de larmes n’en finissent point de couler à chaque fois que la terre ouvre sa bouche pour recueillir la dépouille d’un être cher dont l’âme est retournée à Dieu.

C’est ainsi que dans cette période pascale où la mort triomphe de la vie et la VIE de la Mort, le Seigneur m’a mis sur le coeur, en ce début de semaine, d’aller faire un tour dans un cimetière afin d’y prendre quelques leçons.

Accompagné d’un frère en Christ, je me suis promené dans ses allées bien entretenues où les humains parlent souvent à voix basse comme s’ils voulaient ne pas se faire remarquer par cette mort qui les épie, qui les attend eux aussi.
Hélas, même en passant le plus discrètement possible, cette affirmation de Job: “Je sais que tu me mènes à la mort” nous crie à tue-tête que nous sommes attendus au “rendez-vous de tous les vivants”

Je sais que tu me mènes à la mort!
Telle est la condition de celui qui descend d’Adam et Eve! Qu’il soit croyant ou non, qu’il prétende descendre du singe ou non, ce rendez-vous est programmé et inévitable en dépit des efforts de la science! (Même les singes meurent et leurs "descendants" aussi!)

... par un seul homme le péché est entré dans le monde, et par le péché la mort, et qu'ainsi la mort s'est étendue sur tous les hommes, parce que tous ont péché... Romains 5. 12

Je sais que tu me mènes à la mort!
Réflexion devinée au travers de cette femme rencontrée devant la tombe de sa mère qui, parlant de sa propre vie, nous désignait son concubin quelques allées plus loin, fleurissant une tombe en souvenir d’un autre être cher.
Comme pour s’excuser, elle fit remarquer que son mode de vie n’était pas très juste mais que...

Eh oui! Dans ces endroits particuliers où le silence laisse place à la voix de Dieu, à celle de la conscience, on se rappelle tout à coup qu’on a une vie en désordre, une vie qui n’est pas conforme aux commandements de Dieu.

Mais tant que l’on peut sortir du cimetière, retourner à ses habitudes, retourner dans le tourbillon de la vie, on oublie vite que le péché mène à la mort. On oublie, ou on ne sait plus, que la conséquence du péché conduit immanquablement à une mort plus effroyable que celle rencontrée ici-bas, puisque cette mort-là sera une séparation éternelle d’avec Dieu; cette mort-là sera une “vie” dans les tourments éternels!

Je sais que tu me mènes à la mort!
Ce fut aussi la pensée du Seigneur Jésus, condamné par les hommes! Coupable de notre péché, coupable VOLONTAIRE de notre péché!
Il assuma à 100% cette culpabilité en donnant sa vie pour nous.
Comme une brebis que l’on mène à la boucherie, il a accepté la volonté de son Père afin que nous puissions connaître le plus grand pardon, le plus grand geste d’amour inimaginable dont une humanité obéissante et reconnaissante pourrait jouir dès à présent si elle voulait bien reconnaître son état de perdition.

Il (Jésus) est mort, et c'est pour le péché qu'il est mort une fois pour toutes... Romains 6: 10

... et qu'il est mort pour tous 2 Corinthiens 5: 15

Il est mort pour tous! Le Fils de Dieu n’a oublié personne, pas même ceux qui sont dans la fosse commune, sans identité pour les hommes, oubliés de tous, mais connus de Dieu.

Impensable! Invraisemblable?
Et pourtant c’est bien TON péché qui l’a conduit à la mort!

Celui que tu entretiens aujourd’hui! Celui que tu défends en invoquant des raisons qui sont injustifiables aux yeux de celui qui a souffert la mort et la condamnation pour toi! Ce péché-là serait encore capable, si c’était possible, de te faire prendre le marteau et les clous pour te débarrasser de celui qui contrarie ta volonté!
Jamais je ne ferai un tel acte, penses-tu!
Et pourtant, ce ne sont ni les Juifs, ni les Romains qui l’ont mis à mort, ils n’ont été, les uns comme les autres, que les instruments de notre péché:

... ce sont nos souffrances qu'il a portées, C'est de nos douleurs qu'il s'est chargé; Et nous l'avons considéré comme puni, Frappé de Dieu, et humilié.
Mais il était blessé pour nos péchés, Brisé pour nos iniquités; Le châtiment qui nous donne la paix est tombé sur lui... Esaïe 53: 4-5

Certes, nous ne pouvons plus conduire le Christ à la croix mais la Parole de Dieu met bien en évidence (Hébreux 6: 6) que nous pourrions fort bien, par notre comportement, crucifier celui que nous prenons pour notre Sauveur.
Nous pourrions aussi l’exposer à la honte, aux railleries, aux moqueries des païens qui cracheraient une fois de plus sur un Dieu qui se laisse salir par ceux qui disent le servir!
Sa Vie aurait-elle donc été inutile? La Mort aurait-elle triomphé dans le coeur de ceux qui un jour se sont approchés du Seigneur, puis s’en sont retournés comme si de rien n’était?

Une mort qui finit par la mort...
... n’est qu’une victoire pleine d’amertume car jamais elle n’est rassasiée. Sa seule satisfaction, celle de son prince, celle de Satan, n’est que d’avoir amené dans ses filets le plus possible d’âmes afin qu’elles ne connaissent pas le bonheur éternel.

Es-tu dans les filets de l’ennemi ou dans la barque de Jésus qui te mène vers l’autre bord, qui t’aide à traverser la vie même au milieu des tempêtes?

Cette amertume-là, au travers de ceux et celles dont le corps repose dans la terre, en conduit beaucoup à un chagrin sans limites en raison du manque d’espérance qu’un monde paganisé entretient par des doctrines qui élargissent de plus en plus le gouffre qui les sépare de Dieu. Des doctrines qui ont conduit à la mort physique et spirituelle ceux qui les ont élaborées et ceux qui s’y soumettent!

Mais, en contrepartie, qu'elles sont belles ces tombes silencieuses qui crient que la VIE a englouti la mort, qui crient que cette défaite (apparente) cache une victoire qui sera mise en partage avec tous ceux et toutes celles qui auront marché en vainqueurs à la suite de Christ.
Ce Christ qui ne put rester prisonnier des liens de la mort, mais qui, par la puissance de Celui qui donne la vie, a été le premier et le seul à avoir brisé définitivement les chaînes que le péché avait fait tomber sur toute la race humaine!

Dieu est le Dieu des vivants! Les “morts en Christ”, les morts dans la foi, sont des vivants que nous ne pouvons plus côtoyer dans notre monde, mais ce sont des vivants qui vivent dans la présence de leur Seigneur et Sauveur!

Dieu n'est pas Dieu des morts, mais des vivants; car pour lui tous sont vivants. Luc 20: 38

Je suis le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac, et le Dieu de Jacob? Dieu n'est pas Dieu des morts, mais des vivants. Matthieu 22: 32

Même dans un cimetière où la mort semble régner en maîtresse, la vie crie à pleins poumons bien plus fort que les tombes qui font trembler ceux qui sont sans espérance, ceux qui, quoique vivants, sont morts!
Sans vie (spirituelle) comme ces statues de pierres dans ce cimetière, ces statues qui regardent le sol d’un air attristé, ils n’entendent pas le chant des oiseaux qui crient à la vie...

Oh, si un instant seulement ils pouvaient lever la tête au lieu de l’incliner, s’ils pouvaient voir d’où viennent ces chants pleins de vie, d’espérance et d’amour...
S’ils pouvaient, comme nous l’avons fait, mon frère dans la foi et moi-même, s’ils pouvaient regarder en haut, ils verraient, au sommet d’un bâtiment, une statue, un "ange" couleur or.

Un "ange" dont les bras levés au ciel, montre à ceux qui sont encore vivants, dans quelle direction leurs regards doivent se diriger pour que leur propre mort soit engloutie par la Vie!

O mort, où est ta victoire? O mort, où est ton aiguillon? 1 Corinthiens 15: 55

Ici-bas, la mort détruit la vie, mais là où vit le Seigneur..., la VIE détruit la mort!


Celui qui croit en moi vivra, quand même il serait mort Jean 11: 25

Mais Dieu, qui est riche en miséricorde, à cause du grand amour dont il nous a aimés, nous qui étions morts par nos offenses, nous a rendus à la vie avec Christ... Ephésiens 2: 4-5

Précieuse période que ce temps de Pâques qui, malgré nous, nous ramène sur le chemin de la croix où Dieu a présenté son royal cadeau, cette grâce imméritée dont une multitude de croyants, au travers des siècles, ont été bénéficiaires.

Précieux endroits aussi que ces cimetières qui, au fil des tombes bien alignées, nous montrent que toutes les tranches d’âges sont représentées; la mort mettant ainsi sur un pied d’égalité tous les vivants afin qu’ils sachent qu’ils sont impuissants pour retenir la vie.

J’y ai vu des pierres tombales portant mon année de naissance, j’en ai vu une autre dont le nom, à une lettre près, était semblable au mien.

En marchant encore un peu nous avons vu aussi l’emplacement où les derniers disparus étaient fleuris comme ils ne l’avaient peut-être jamais été dans leur vie..., à côté d’eux, quatre fosses vides qui attendaient qu’on viennent les occuper...
Puis dans une autre allée, la tombe d’un homme qui était sur le point de partir en Italie pour y couler une retraite paisible, puis celle d’un autre dont nous étions sans nouvelles depuis quelques semaines, puis celle d’un pasteur, d’une soeur dans la foi...

Un jour, si le Seigneur tarde pour enlever ceux qui lui appartiennent, quelqu’un verra ma tombe sur laquelle on aura peut-être gravé:

“J'avais mis en l'Éternel mon espérance; Et il s'est incliné vers moi, il a écouté mes cris.
Il m'a retiré de la fosse de destruction, Du fond de la boue; Et il a dressé mes pieds sur le roc, Il a affermi mes pas.
Il a mis dans ma bouche un cantique nouveau, Une louange à notre Dieu. Psaume 40: 1-3”

Je suis, comme tout à chacun, dans une tranche d’âge où mon âme peut être redemandée à tout moment.

Ta tranche d’âge est aussi la bonne pour aller à la rencontre de Dieu. Es-tu prêt à le rencontrer? Es-tu en ordre avec lui?

L'homme n'est pas maître de son souffle pour pouvoir le retenir, et il n'a aucune puissance sur le jour de la mort; il n'y a point de délivrance dans ce combat... Écclésiaste 8: 8

La vie sur cette terre, malgré tout ce qui s’y passe, vaut encore la peine d’être vécue, Dieu ne nous reproche pas le fait de désirer une longue vie. (Psaume 34: 12-14)
Il y a encore bien des raisons où le coeur de l’homme peut se réjouir sainement, mais cette vie limitée, même si elle est longue, peut s’enrichir par la présence du Seigneur Jésus dans un coeur. Elle peut devenir une vie abondante illimitée puisqu’elle se poursuivra durant l’éternité dans la présence visible de celui qui aura été invité à partager notre vie.

Cette vie abondante que Dieu nous propose, n’est pas une vie artificielle qui ressemble à ses fleurs en plastique ou en soie synthétique qui donnent l’illusion de la fraîcheur et que l’on trouve souvent sur les tombes.
Je m’y suis laissé prendre en faisant remarquer à mon frère comment telle tombe était bien entretenue et bien fleurie. Après un contrôle il me fit remarquer que c’était du toc!
Oui, de la tromperie! Comme ces vies artificielles où l’on s’enivre de bruits, de plaisirs, de bonne chair, de tout ce que la vie donne en abondance pour faire oublier que, jour après jour, nous nous rapprochons de la mort.
Elle nous prendra dans ses bras même si nous faisons semblant de marcher à reculons en camouflant les rides que notre âge creuse immanquablement sur notre visage.

La semaine passée, lors de la réunion de prières, nous parlions de nos “petits bobos”, qui s’ajoutant les uns aux autres nous conduisent à avoir deux attitudes opposées:

- La plus courante, que nous avons tous connue, est de s’inquiéter, d’avoir un peu peur que ce malaise nouveau soit le feu vert pour le départ vers la cité céleste. Une inquiétude qui fait que nous allons entreprendre tout ce qui est possible pour retarder le départ par le biais des médecins.

- Quant à l’autre attitude, c’est de pouvoir dire: Seigneur si c’est ta volonté que je parte maintenant, je suis prêt, je suis en ordre!

Et si par hasard, nous nous sentions pas tout à fait prêt..., quelle grâce d’être conscients que certains dysfonctionnements de notre corps, certains “ratés”, comme une mécanique usée, sont là pour nous inviter à nous examiner, à faire le point: A faire la grande lessive!

C’est une grâce que nous puissions nous rendre compte que nos jours sont comptés.
Ne méprisons donc pas ces “petits bobos” ou ces grosses pannes, ils ont leur utilité et nous permettent de nous préparer.
Pensons à ceux qui disparaissent brusquement suite à un accident, un acte de terrorisme, à ceux qui mordaient à pleines dents dans la vie et qui brusquement se sont trouvés en présence de Dieu alors qu’ils avaient d’autres rendez-vous programmés dans leur agenda!

Pendant qu’il est encore temps, apprenons à reconnaître les signes de notre temps, à reconnaître les signes qui impriment les années dans notre chair et surtout:

Apprenons à reconnaître la voix du Seigneur qui nous invite tous, non pour nous condamner, mais pour prendre la place qu’il nous a préparée dans son royaume.


O mort, où est ta victoire? O mort, où est ton aiguillon? 1 Corinthiens 15: 55

Ici-bas, la mort détruit la vie, mais là où vit le Seigneur..., la VIE détruit la mort!

La mort n’est macabre que pour ceux qui vont mourir sans Dieu! La mort fait peur à ceux qui sont morts spirituellement et qui, par respect pour leurs semblables, vont quand même à l’ensevelissement de ceux qu’ils ont connus, sachant qu’un jour, d’autres seront là pour leur donner un dernier adieu!

Mais pour nous, enfants, de Dieu, rachetés par le précieux sang de Christ, Pâques sonne comme une trompette retentissante que rien ne peut arrêter:

Je les rachèterai de la puissance du séjour des morts, Je les délivrerai de la mort. O mort, où est ta peste? Séjour des morts, où est ta destruction? Osée 13: 14

Vous avez été rachetés à un grand prix. Glorifiez donc Dieu dans votre corps et dans votre esprit, qui appartiennent à Dieu. 1 Corinthiens 6. 20


© J-M Ravé 04 avril 2004

- CP 474 - 2300 Chaux-de-Fonds - Suisse