Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

D'où me viendra le secours?

1 - La vie au goutte à goutte

Je lève mes yeux vers les montagnes... D'où me viendra le secours ? Psaume 121: 1 (v. L. S)

J'élève mes yeux vers les montagnes
d'où me vient mon secours... (v. D ; v. D. M.)

Question ou affirmation? Telle pourrait bien être notre réflexion selon l'attitude intérieure du moment, selon le degré de foi que nous possédons, mais aussi selon la durée de l'épreuve. Une durée telle qu'elle pourrait bien user, petit à petit, le capital foi d'une âme qui désespère de sortir d'une impasse où chaque mouvement semble la faire s'enfoncer davantage dans l'obscurité.

Mais aussi une durée telle que la patience a été récompensée, laissant entrevoir dans le lointain un petit nuage qui annonce que la pluie bienfaisante de la bénédiction est en marche ! (
1 Rois 18: 44-46)

D'où me viendra le secours ?
C'est une question qui peut être posée autant par le croyant que l'incroyant !

Par le croyant
lorsqu'il est en proie aux assauts continuels du doute qui ne cesse de lui rabâcher que désormais sa foi chancelante ne saurait faire bouger le bras de Dieu.
Par le croyant encore arrimé aux promesses du Seigneur, mais qui sent qu'il pourrait bien lâcher prise et qui s'écrie du fond de son coeur : "
Je crois... ! Viens au secours de mon incrédulité !" (Marc 9: 24) ; " Aide-moi dans mon incrédulité. " (v. D. M.)
Par le croyant qui, à force de croire et d'espérer la délivrance sans la voir venir, s'interroge sur sa foi, sur sa vie chrétienne, réfléchissant au péché qu'il aurait pu commettre et dont il n'a aucune idée, mais qui ferait barrage à la lumière de Dieu, cette lumière qui pourrait l'éclairer et lui montrer la sortie de son tunnel !
Ce croyant qui a peut-être la sensation trompeuse d'être abandonné de tous.... Y compris de son Seigneur, de son Père céleste, ce croyant qui s'en vient à murmurer :

"D'où me viendra le secours si toi aussi, mon Dieu, tu m'abandonnes, si toi tu ne réponds pas ? Vers qui vais-je me tourner si toi qui es Amour, tu sembles indifférent à mes larmes, à ma détresse ?"

Jusqu'à quand, ô Éternel ?... J'ai crié, Et tu n'écoutes pas ! J'ai crié vers toi à la violence, Et tu ne secours pas ! Habakuk 1: 2 (v. L. S)

J'ai beau crier et implorer du secours, Il ne laisse pas accès à ma prière. Lamentations de Jérémie 3: 8 (v. L. S)

Mon Dieu ! je crie le jour, et tu ne réponds pas ; La nuit, et je n'ai point de repos. Psaume 22: 2 (22:3) (v. L. S)

Mon frère, ma soeur... ton expérience n'est pas nouvelle! Notre expérience n'est pas exceptionnelle ! Des hommes de Dieu sont passés dans l'étroit tunnel du silence de Dieu : Habakuk, Jérémie, Job, David, etc...
(Et aussi, pour d'autres raisons, le Seigneur Jésus : "
Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ?" Matthieu 27: 46)

Ils ont vécu ces Habakuk, Jérémie, Job, David, sans comprendre (sur le moment) pourquoi, lorsqu'ils criaient à Dieu, ils n'avaient pour réponse que l'écho de leur voix et non la réponse de l'Éternel.
Cependant l'Écriture est là pour nous instruire et nous montrer que
ces hommes-là sont sortis vainqueurs de l'épreuve et que la persévérance de la foi et l'obéissance à la volonté de Dieu, les a menés à retrouver la Lumière !

Ces choses leur sont arrivées pour servir d'exemples, et elles ont été écrites pour notre instruction, à nous qui sommes parvenus à la fin des siècles. 1 Corinthiens 10: 11 (v. L. S)
(... elles ont été écrites pour nous servir d'avertissement...) (v. D)

D'où me viendra le secours ?

Une question aussi posée par l'incroyant
qui s'interroge sur sa destinée terrestre dont l'avenir n'a rien d'engageant !
L'incroyant qui a constaté qu'autour de lui il n'y a personne qui ait à coeur de lui venir en aide, de lui montrer la sortie de secours ; l'incroyant qui voudrait croire que sa vie pourrait prendre un autre tournant, mais
qui pense surtout qu'il est pratiquement impossible qu'un tel... miracle, puisse se produire ! D'où me viendra le secours ?

Dans un cas comme dans l'autre, loin de juger l'attitude négative de nos deux victimes des circonstances (voulues ou non de Dieu), il faut retenir deux points essentiels qui caractérisent positivement la démarche de l'un et de l'autre.

- La conscience de son état.
- Le fait de lever les yeux.

La conscience de son état.
On ne pose pas ce genre de question (d'où me viendra le secours ?) sans avoir au préalable fait tout son possible pour se sortir des "mauvais draps" dans lesquels nous pourrions nous trouver. Tant qu'il y a un petit espoir de pouvoir résoudre son problème, l'homme gardera le silence jusqu'au moment où il se rendra à l'évidence qu'il a épuisé tous les moyens qui étaient à la portée de sa main.

C'est bien en raison de l'absence de solution dans des situations quasi désespérées que l'individu est conduit à extérioriser son angoisse, à crier son désarroi.
La vie, en ayant les mains liées par des tracas consécutifs à l'adversité, aux coups durs, cette vie où chaque mouvement de pensée appuie
l'idée qu'il est impossible, humainement, d'avoir la moindre espérance, cette vie n'est-elle pas déjà un pas vers la mort ?

Cette mort à soi-même, à toutes ses illusions, à tous ses rêves !
"Adieu veaux, vaches, cochons et couvées", comme savait si bien l'exprimer l'auteur d'une poésie apprise dans de mon enfance et qui me fait me souvenir d'une pensée de Jacques :
"
Si Dieu le veut, nous vivrons, nous ferons ceci ou cela. " (Jacques 4: 15)

Cette mort à soi-même qui semble être imposée afin que les regards se détournent des choses passagères pour prendre en considération des biens de qualité supérieure, pour prendre en considération une personne (le Seigneur Jésus) qui se trouve toujours à l'étroit dans un coeur encore trop souvent partagé !

Cette mort qui tolère un semblant de vie ! Une vie alimentée par un goutte à goutte qui permet de survivre sans être trop malheureux et sans être heureux !
Une vie qui dispense juste ce qu'il faut pour maintenir une existence stérile qui ne pourra porter du fruit que lorsque l'abondance de la Vie provenant de Dieu se manifestera avec la force d'un printemps dont personne ne peut empêcher les bourgeons d'éclore, les fleurs de paraître, les fruits de se former !

Mais cet état de conscience qui permet à l'homme de crier sa plainte est aussi une preuve qu'avec l'énergie du désespoir, ce désespoir qui généralement engendre la mort, il y a encore une formidable étincelle de vie qui pousse l'être dans la tourmente à crier de tout son coeur :

"D'OÙ ME VIENDRA LE SECOURS ?"

... celui qui va périr n'étend-il pas les mains ? Celui qui est dans le malheur n'implore-t-il pas du secours ? Job 30 24 (v. L. S)

Loin d'être négatif, ce cri du coeur, ce cri d'une âme tourmentée par l'Adversaire (il ne faut surtout pas oublier ce personnage de l'ombre), ce cri pourrait bien être un élan de foi ! En effet le malheureux, lorsqu'il crie son angoisse, le fait en changeant de position.
De recroquevillé qu'il était, gémissant sur lui-même, la tête baissée, le voilà relevant les yeux, le voilà relevant la tête, le voilà presque debout !

Le fait de lever les yeux met en évidence une volonté qui s'est réveillée !
"Je lève mes yeux vers les montagnes"
Je lève mes yeux et je regarde au loin, je regarde vers ces montagnes qui semblent inaccessibles, ces montagnes qui semblent toucher le trône de Dieu, ces montagnes qui pourraient cacher la délivrance tant espérée.
Je lève mes yeux et par la même occasion je relève la tête et je la relèverai d'autant plus que les montagnes seront élevées, d'autant plus que je serai conscient de ma petitesse.

"Étant rentré en lui-même... " nous est-il dit de ce fils prodigue qui, à sa façon a relevé la tête après avoir longuement marché en ne voyant que la boue, la fange nauséabonde dans laquelle se trouvaient les pourceaux qu'il était chargé de garder...
Combien de fois nos pensées ne nous ont-elles pas menés dans des terrains marécageux où personne ne pouvait venir à notre rencontre ?
Combien de fois n'avons-nous pas détourné la tête des panneaux indicateurs qui pourtant nous montraient la piste à suivre pour retrouver un sol qui ne se dérobe pas sous nos pas ?

"Étant rentré en lui-même..." tout comme Jérémie le "lamentateur" qui su faire le bilan exact d'une situation désespérée...

Quand je pense à ma détresse et à ma misère... (et nous y pensons d'autant plus qu'elle est grande)

Quand mon âme s'en souvient, Elle est abattue au dedans de moi.
(Plus j'y pense, plus je m'enfonce !) Lamentations de Jérémie 3: 19-20 (v. L. S)

Pas de faux fuyants, pas de détours, mais une terrible constatation qu'un homme de Dieu a faite de sa propre vie, un homme qui recevait la Parole de Dieu, un homme qui était en communion avec son Dieu !
Un homme qui cessa de s'apitoyer sur lui-même dès qu'il eut relevé la tête et cesser de regarder à lui-même !

Voici ce que je veux repasser en mon coeur, Ce qui me donnera de l'espérance.
Les bontés de l'Éternel ne sont pas épuisées, Ses compassions ne sont pas à leur terme ;
Elles se renouvellent chaque matin. Oh ! que ta fidélité est grande !
Lamentations de Jérémie 3: 21-23 (v. L. S)

Étant rentré en moi-même... étant rentrés en nous-mêmes, chacun pourra alors relever la tête et, s'il est un enfant de Dieu, racheté par le précieux sang de Christ, il pourra alors passer de la question : "D'où me viendra le secours ?" à l'affirmation: " ... les montagnes d'où me vient mon secours !"

J'élève mes yeux vers les montagnes d'où me vient mon secours...

Au lieu de voir une contradiction entre les différentes versions de la Bible au sujet de notre texte de base, il est bon de pouvoir les utiliser, l'une et l'autre, afin de mettre en avant une progression spirituelle qui ressemble beaucoup à notre marche.

Nous avons tous eu des moments où l'espérance était mal en point, particulièrement aux moments où, malgré nos élans de foi, les promesses de Dieu ne sont pas accomplies... tout de suite !
Lorsque Dieu tarde tellement à nous répondre, lorsque son silence devient si pesant que le prince des ténèbres profite de l'occasion pour saper notre moral, alors, oui, il faut le reconnaître, la question s'inscrit en lettre de feu et en relief :

"D'OÙ ME VIENDRA LE SECOURS ?"

Et cette question s'inscrit d'autant plus que l'adversaire de nos âmes met en évidence la piètre qualité de notre témoignage (et il n'a pas toujours tort !) une piètre qualité qui est utilisée par certains pour dénigrer notre vie chrétienne en mettant en avant qu'une telle situation désastreuse ne saurait être que la conséquence d'une vie en désaccord avec la volonté de Dieu !

Fort heureusement l'Écriture est là pour nous apprendre que le silence de Dieu n'est pas toujours consécutif à une vie où le péché aurait repris le dessus.

... tu nous as éprouvés, ô Dieu ! Tu nous as fait passer au creuset comme l'argent.
Tu nous as amenés dans le filet, Tu as mis sur nos reins un pesant fardeau,
Tu as fait monter des hommes sur nos têtes ; Nous avons passé par le feu et par l'eau.
Mais tu nous en as tirés pour nous donner l'abondance. Psaume 66: 10-12

C'est là ce qui fait votre joie, quoique maintenant, puisqu'il le faut, vous soyez attristés pour un peu de temps par diverses épreuves, afin que l'épreuve de votre foi, plus précieuse que l'or périssable (qui cependant est éprouvé par le feu), ait pour résultat la louange, la gloire et l'honneur, lorsque Jésus-Christ apparaîtra, 1 Pierre 1: 6-7

Il n'y a donc plus de situation totalement désespérée à partir du moment où la question "D'où me viendra le secours" est remplacée par l'affirmation : "... d'où me vient mon secours" !

Une affirmation qui prendra toute sa puissance dès que nous aurons réalisé que l'amour de Dieu à notre égard est toujours un amour
correctif et constructif destiné à nous amener plus près de lui, plus dépendant de lui.
S'il lui arrive d'agir en nous faisant passer par le feu de l'épreuve, il le fait parce qu'il nous connaît parfaitement et qu'il sait que nous en serons enrichis par le test de la foi.

Mon Berger me reste fidèle
Même quand il me fait souffrir.
Si chaque jour il me flagelle,
C'est pour m'empêcher de périr.
Ma douleur me tient loin du monde
Me garde en une paix profonde !


(Tiré du livre : Dans le monde de la foi - 1901 - Otto Funcke, p. 200)

Loin de nous l'idée de penser qu'il pourrait agir envers ses fils et ses filles de façon à les perdre ! Nous avons été sauvés pour servir et non pour que notre Père nous abandonne afin que nous devenions la proie du lion rugissant qui ne cesse de chercher qui il va dévorer. (
1 Pierre 5:8)

Quelle que soit notre perception de la souffrance, quelles que soient les ténèbres qui nous entourent, c'est en relevant les yeux, en relevant la tête que nos oreilles seront le mieux dégagées pour entendre le murmure de Dieu nous dire :

Sois tranquille, ne crains rien, Et que ton coeur ne s'alarme pas devant... (ce qui te fait peur aujourd'hui) Esaïe 7: 4 (v. L. S)

J'élève mes yeux vers les montagnes d'où me vient mon secours.
Non pas vers les montagnes de mes difficultés qui obscurcissent ma vue et qui font que mon existence est une vie au goutte à goutte qui distribue tour à tour un peu d'espérance et un peu de découragement (ni heureux, ni malheureux), mais à la montagne de l'Éternel où il sera pourvu ! (
Genèse 22: 14)

Dieu est pour nous un refuge et un appui,
Un secours qui ne manque jamais dans la détresse.
C'est pourquoi nous sommes sans crainte quand la terre est bouleversée, Et que les montagnes chancellent au coeur des mers, Quand les flots de la mer mugissent, écument, Se soulèvent jusqu'à faire trembler les montagnes...
Psaume 46 (v. L. S)

Nous sommes sans crainte quand nous pensons à ce qui bouleverse nos vies, à ce qui nous fait chanceler, trembler... !
Sans crainte, même lorsque chaque jour qui passe nous nous enfonçons, malgré nous, un peu plus dans des sables mouvants qui nous aspirent par le bas.

"Si tu me le dis Seigneur..., si tu nous le répètes... pourquoi restons-nous trop longtemps sur nos questions et n'arrivons-nous pas toujours à accepter tes réponses ? Pourquoi avons-nous tant de craintes?

Pourquoi ai-je tant de mal..., avons-nous tant de mal à discerner ce petit nuage dans le lointain, ce petit nuage qui annonce la fin de la sécheresse, qui annonce que la pluie bienfaisante de la bénédiction est en marche ? (1 Rois 18: 44-46)"

Maintenant, Seigneur, que puis-je espérer ?
En toi est mon espérance.


Psaume 39:7 (39:8) (v. L. S)


© J-M Ravé 20 mai 2006
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