Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

Savoir être triste et (ou) irrité quand il le faut.

2- La tristesse selon Dieu.

Il y a des tristesses qui réjouissent le coeur de Dieu, des tristesses qui deviennent une bénédiction pour ceux qui ont su poursuivre leur marche en dépit des difficultés.

Ceux qui sèment avec larmes moissonneront avec chants d'allégresse.
Celui qui marche en pleurant, quand il porte la semence, Revient avec allégresse, quand il porte ses gerbes. Psaume 126: 5-6

Lorsque les chemins sont difficiles et que l’on avance sans espérer récolter rapidement les fruits de notre consécration, on peut s’interroger s’il vaut bien la peine ou non de continuer sa route, de faire encore un travail qui semble ne rien apporter d’autre que de la tristesse.
Oui ! Il le faut !
Il faut avancer coûte que coûte, et toujours avancer quelles que soient les faibles forces que nous possédons, quels que soient les chagrins qui attristent notre coeur et notre esprit.
Avancer et toujours avancer au nom de Jésus-Christ en lui demandant des forces nouvelles qu’il ne manquera pas de nous donner.

Ne serait-il pas dommage d’être arrivés au point où en sommes aujourd’hui, d’avoir parcouru autant de chemin dans le sentier qui conduit à la vie éternelle, d’avoir surmonté tant d’obstacles, d’avoir résisté à de nombreuses tentations, puis de baisser les bras sous prétexte que la semence ne porte pas de fruits malgré des années et des années de prières en faveur d’une personne qui semble insensible à l’Esprit de Dieu ?
Ne serait-il pas regrettable et coupable de l’abandonner au triste sort éternel qui l’attend alors que l’Écriture nous enseigne à persévérer dans la prière ?

Persévérez dans la prière, veillez-y avec actions de grâces. Colossiens 4: 2

Ne serions-nous pas coupables si nous prenions au vol toutes les excuses que le prince des ténèbres nous suggère pour délaisser le rassemblement des frères, l’étude de la Parole de Dieu, la prière personnelle, la communion fraternelle ?

Lorsque nous semons le meilleur de ce que Dieu nous a donné et que nous constatons qu’à son tour l’ennemi sème une ivraie empoisonnée, une ivraie qui semble étouffer la semence de la Parole de Dieu répandue largement dans le coeur de nos enfants,
n’y a-t-il pas là une raison majeure de marcher dans la tristesse ?
N’est-il pas juste d’avoir les larmes aux yeux en voyant la dureté de certains coeurs qui nous environnent, des coeurs qui grappillent quelques bénédictions par-ci, par-là mais qui ne veulent pas s’engager une fois pour toutes à suivre Jésus-Christ ?

Semer avec larmes ! Une méthode qui semble désespérante pour celui qui, malgré tout, continue son oeuvre en marchant par la foi, mais une méthode qui promet des résultats dépassant toute espérance car :
Un jour, même si ce n’est que le jour d’éternité,
un jour, nous serons dans l’allégresse en constatant que notre fidélité et notre persévérance à avancer contre vents et marées auront été récompensées. Nous constaterons que notre travail n’a pas été inutile, que nous n’avons pas semé en vain et que telle ou telle personne, en dépit de nos propres constatations, a fini par accepter Jésus comme Sauveur et Seigneur de sa vie.
Dans l’éternité nous verrons que nos peines, nos larmes n’auront pas été inutiles si elles ont été le résultat de notre engagement au service de notre Père céleste.

(Toi qui lis ces lignes ou qui écoutes ce message, n’es-tu pas la cause des larmes de quelqu’un qui pense à toi, qui prie pour toi, qui t’invite à prendre la bonne décision ?)

Les larmes ! Une eau excellente qui peut apporter les meilleurs éléments “nutritifs” à nos activités missionnaires, ces activités de témoins et de propagateurs de la foi.
Une eau contenant ce “sel de la terre” qui devrait donner soif à ceux qui sont l’objet de notre attention.
Une eau qui, lorsqu’elle coule sur notre visage, quand nous intercédons pour une âme en peine, ne glisse pas inutilement jusqu’au sol, perdue dans la poussière de ce monde.
Non ! Son principe actif est recueilli par notre Père Céleste qui ne peut pas rester insensible aux sentiments profonds qui animent ses enfants lorsqu’ils se tourmentent pour leurs semblables.

Les larmes ! Nos larmes sont-elles des larmes de qualité que Dieu peut comptabiliser et récolter dans son outre ?

Tu comptes les pas de ma vie errante ; Recueille mes larmes dans ton outre : Ne sont-elles pas inscrites dans ton livre ? Psaume 56:8 (56:9)

Où sont-elles des larmes égoïstes qui révéleraient que l’on s’apitoie plus sur soi-même que sur ceux qui, si rien n’est fait,
seront perdus à jamais, séparés de Dieu pour l’éternité à cause de leurs péchés, de leur refus de la grâce.
Mais aussi à cause de ceux et celles qui n’auront pas persévéré dans leur intersession en faveur des perdus que Dieu aura mis sur leur coeur, de ceux qui n’auront pas contribué à l’avancement du royaume de Dieu selon leurs possibilités ou les dons qui leur ont été offerts !

Que nos larmes soient donc des larmes que le Seigneur puisse apprécier. Que nous sachions être tristes quand il le faut !

Tout comme pour l’irritation (voir le message de la semaine passée), il y a des tristesses qui sont agréables à notre Père céleste, des tristesses qu’il partage avec nous ou des tristesses qu’il nous donne à partager.
Sans doute serons-nous, une fois de plus, la cible de certains railleurs qui nous montrerons du doigt parce que notre mine laissera apparaître l’état d’une âme qui se tourmente pour autrui, mais mieux vaut paraître triste et avoir le coeur en paix avec Dieu que de donner l’impression d’être un bon vivant qui, une fois dans la solitude, sombre dans la mélancolie.

Mieux vaut le chagrin que le rire ; car avec un visage triste le coeur peut être content. Ecclésiaste 7: 3
(... car le coeur est rendu meilleur par la tristesse du visage. Version Darby)


La tristesse d’un enfant de Dieu qui “pleure” sur les perdus ne signifie pas qu’il a une vie sans joie. Bien au contraire !

Un chrétien est une personne joyeuse d’appartenir à Christ, heureuse d’être en communion avec des frères et soeurs qui partagent la même foi.

Au reste, frères, soyez dans la joie... 2 Corinthiens 13: 11

Avez-vous déjà rencontré ces enfants de Dieu qui donnent l’impression de porter la misère du monde sur leurs épaules et qui, tout à coup, s’animent à l’écoute de la Parole de Dieu ou d’un témoignage ?
Vous les voyez alors “renaître”! Une vie nouvelle semble tout à coup couler dans leurs veines et leur être entier démontre qu’ils sont dans la joie à cause de leur Seigneur. Une joie saine qui cependant sait s’écarter pour laisser la place à une profonde tristesse quand ils comparent leur vie à celles de ceux qui ne veulent pas venir à Christ pour avoir la Vie !

La tristesse des païens, cachée sous les plaisirs du monde, est bien plus réelle que toute la joie qu’ils peuvent laisser paraître lorsqu’ils “s’éclatent” au travers de mille et une activités. Cette profonde tristesse, ancrée au fond de leurs coeurs, refait surface lorsque les lumières de la ville s’éteignent, lorsqu’ils se retrouvent seuls devant eux-mêmes et que le silence devient si pesant qu’ils prennent des somnifères afin de s’endormir le plus vite possible.

Mais il y a pire encore ! Pire que la tristesse des païens qui euthanasient leur mal être à coup de divertissements qui leur font perdre le vrai sens de la vie, il y a ceux qui sont tristes parce qu’ils se sont placés dans un no man’s land, ni pour le monde, ni franchement pour Christ !
C’est souvent le cas d’enfants indécis qui vivent dans des familles chrétiennes. Parce qu’ils entendent régulièrement la Parole de Dieu ils n’osent pas se joindre aux activités de païens ! Un comportement qui fait que leur entourage les trouve bien élevés. Ils vivent de ses compliments, mais comme ils ne veulent pas s’abandonner entre les mains du Seigneur, ils se retrouvent en quelque sorte assis entre deux chaises. Une situation inconfortable qui n’apporte pas le repos !

Le monde les trouve tristes, les chrétiens les trouvent tristes et eux-mêmes savent qu’ils sont tristes !
Un océan de tristesse sur lequel ils surnagent désespérément sans penser à lancer un S.O.S. vers Celui qui n’attend qu’un cri de leur part pour les secourir !

De même que cette tristesse ne saurait plaire à Dieu, de même la joie de certains chrétiens ne lui est pas agréable non plus.

Un appel à la joie pour ceux qui sont tristes et un appel à la tristesse pour ceux qui sont joyeux d’une mauvaise joie.

Quoique la Parole de Dieu nous encourage à vivre dans la joie, il souhaiterait que certains soient dans la tristesse car la joie qu’ils entretiennent n’est pas celle que le Saint-Esprit donne !

Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur ; je le répète, réjouissez-vous. Philippiens 4: 4

La joie véritable de l’enfant de Dieu (pas du chrétien de nom ou de tradition), cette joie particulière et recommandée,
ne se trouve qu’avec le Seigneur des seigneurs.

Cette joie provenant de l’Esprit de Dieu qui habite en nous
, est une joie qui permet la tristesse :

Une tristesse selon Dieu qui cohabite avec la joie d’avoir été sauvé.
Une tristesse qui peut fort bien accompagner l’irritation qui nous anime lorsque l’on considère :

- Les résultats du péché dans le monde,
- La dureté des coeurs,
- La difficulté que nous avons à nous détacher de la vaine manière de vivre que nous avons héritée. (
1 Pierre 1: 18)

.... à vous qui, par la puissance de Dieu, êtes gardés par la foi pour le salut prêt à être révélé dans les derniers temps !
C'est là ce qui fait votre joie, quoique maintenant,
puisqu'il le faut, vous soyez attristés pour un peu de temps par diverses épreuves... 1 Pierre 1: 5-6

L’épreuve de la foi, celle du semeur ou celle de celui qui est testé, est une épreuve
indispensable qui bien souvent attriste les coeurs durant l’exécution de ladite épreuve.
Ce n’est qu’après avoir passé le test et obtenu une note favorable, qu’après avoir semé dans le champ du monde selon les ordres reçus, que
la joie d’avoir passé l’épreuve ou du travail accomplit, peut se manifester en nous.

Sans semailles, sans travail pour le Maître de la moisson, sans désir de passer par les tests pour faire un pas de plus dans la foi, il est à craindre que nous attristions le Seigneur par le refus de notre obéissance.
Chantions-nous à tue-tête les plus beaux cantiques qui aient été composés, ce comportement ne réjouira certainement pas le coeur de Dieu si le péché de la désobéissance a pu s’enraciner en nous.

La fausse joie, non pas celle du monde, mais celle que nous pourrions faire valoir au travers de nos “activités religieuses” qui masquent un état d’âme non conforme à la volonté de Dieu, cette fausse joie devrait être remplacée par une tristesse qui révélera que nous sommes confus d’avoir marché selon nos propres idées.
Reconnaissons qu’il nous arrive parfois de percevoir cette misère spirituelle qui vient faire de l’ombre dans notre ciel. Une misère que certains cachent par des comportements extravagants, par une exaltation trompeuse qui fait croire à l’entourage qu’ils sont des personnages spirituels hors norme.

Hors norme ! sans aucun doute, surtout si l’on prend l’exhortation de l’apôtre Jacques qui, sous l’influence du Saint-Esprit, ose déprécier des conduites qui ne servent pas à la gloire de Dieu, des attitudes qui jettent de la poudre aux yeux, qui en mettent plein la vue !

Ai-je besoin d’entendre ce qui va suivre ? Cette Parole qui sonne comme un coup de tonnerre dans une vie qui s’imagine être consacrée mais qui, en considération de ce texte, est une vie qui doit subir encore de nombreuses transformations !

Sentez votre misère ; soyez dans le deuil et dans les larmes ;
Que
votre rire se change en deuil, et votre joie en tristesse. Jacques 4: 9

Un appel à la tristesse !

Étrange conseil quand on le met en face du texte qui nous exhorte à “être toujours joyeux” !
Pourtant, si nous sommes honnêtes avec nous-mêmes, force est de constater que
nous avons eu bien des rires, bien des joies qui ne trouvaient pas un écho favorable dans le ciel.

Pensons simplement que nous aurons à rendre compte de toutes les paroles vaines que nous aurons dites, des paroles qui ont été prononcées dans des lieux où nous n’aurions pas dû nous trouver, le Seigneur attendant à ce que nous dépensions nos forces pour LUI et non pour le monde !

Si alors nous avons eu quelque peu conscience de notre égarement, la tristesse n’a pas manqué de nous visiter.
Son action bénéfique a fait que nous avons regretté amèrement les moments où la folie (ancienne) s’était, pour un temps, rattachée de nouveau à notre coeur.

La repentance n’est jamais bien loin de celui qui est triste selon Dieu !

... la tristesse selon Dieu produit une repentance à salut dont on ne se repent jamais, tandis que la tristesse du monde produit la mort. 2 Corinthiens 7: 10

Quelle grâce merveilleuse de pouvoir réagir à cette conscience qui, mise entre les mains délicates d’un Père, nous avertit que nous allons... ou que nous avons
dépassé une frontière ! Un Père qui, sans vouloir nous blesser, sait avoir l’attitude qui convient pour que nous devenions tristes de lui avoir fait de la peine.

Quelle grâce encore d’avoir cette pensée que l’apôtre Jacques nous livre !
Elle est un puissant message d’amour d’un Dieu qui ne veut pas que ses enfants se perdent dans un monde d’illusion où les joies éphémères remplaceraient celle que nous donne un salut gratuit et immérité.

Que le Seigneur nous aide donc à avoir la tristesse dans les moments convenables, pour de justes motifs, et à être dans la joie lorsqu’il nous y invite.

Réjouissez-vous avec ceux qui se réjouissent ; pleurez avec ceux qui pleurent. Romains 12: 15

Qu’il nous aide aussi à être des consolateurs qui savent consoler parce qu’ils auront connu et le temps des pleurs, de la tristesse, et le temps d’une joie et d’une paix que le monde, malgré ses persécutions, ne saurait enlever.

Le Seigneur, l'Éternel, m'a donné une langue exercée, Pour que je sache soutenir par la parole (pourquoi pas avec la Parole de Dieu !) celui qui est abattu... Esaïe 50: 4

Pour terminer cette petite série, je voudrais remettre en avant les deux questions qui ont été présentées dans les messages précédents. Questions qui, aux cours de cette quinzaine, sont peut-être revenues en mémoire à l’un d’entre nous en raison d’un comportement inapproprié, à moins que nous ne les ayons posées à quelqu’un qui était irrité !

Pourquoi es-tu irrité, et pourquoi ton visage est-il abattu ? Genèse 4: 6

Fais-tu bien de t'irriter ?
Jonas 4: 4

Ajoutons encore un autre “pourquoi” tiré, lui aussi, de la Parole de Dieu :

Pourquoi pleures-tu ? Jean 20: 15

Puissions-nous pleurer si nous avons perdu le Seigneur, si nous avons perdu la communion avec LUI ! ce sera alors...

... une tristesse selon Dieu qui produira une repentance à salut dont on ne se repentira jamais !”

 

© J-M Ravé 03 septembre 2005

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