Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

J'ai entendu ta voix

et tes paroles ont fait l'allégresse de mon coeur! (b)

Dans l'impasse ou au fond du gouffre?

Pour un grand nombre de nos contemporains, la joie dépend des circonstances, de l'ambiance, du cadre dans lequel ils vivent. S'il est vrai que l'environnement peut avoir un impact sur le moral, il ne saurait être, à lui seul, le gage du bonheur. Trop de gens ont apparemment tout pour être heureux, mais vivent sans connaître le contentement.

Cet état est principalement dû au fait qu'ils n'ont pas encore eu l'occasion de se désaltérer à la vraie source du bonheur, celle qui permet qu'un coeur puisse être dans la joie indépendamment des circonstances, indépendamment de ce que le monde peut voir.

... avec un visage triste le coeur peut être content. Ecclésiaste 7: 3 (v. L. S)

Quant à ceux qui ont déjà bénéficié de cette source et qui ne vivent plus dans la joie qu'ils ont connue autrefois, c'est simplement
parce qu'ils ne boivent plus de cette eau.
Ils ne peuvent plus y boire car le chemin menant à la source d'eau vive s'est trouvé barré suite à de multiples avalanches d'épreuves qui ont stoppé le pèlerin en marche. N'ayant pu trouver le moyen de traverser ces montagnes de difficultés ou n'ayant plus la force ou l'audace d'entreprendre un pas de foi, ils restent là à se morfondre, rongés par un doute qui remet en cause la fidélité de Dieu.

Qui pourrait jeter le premier la pierre à ceux qui ont eu leur foi éprouvée par le feu de l'adversité et qui se trouvent arrêtés, désemparés ?
Loin de moi l'idée d'être le premier à le faire ! Ce serait signer ma propre condamnation et me placer moi-même avec eux sous le feu roulant de ceux qui ne comprennent pas les paroles de Pierre, lui qui met bien en évidence qu'il "FAUT ÊTRE ATTRISTÉ POUR UN PEU DE TEMPS PAR DIVERSES ÉPREUVES" pour tester la foi ! (
1 Pierre 1: 5-7)
Pas de foi, pas de test !

Si la Bible nous parle de grands hommes de foi qui ont été des exemples pour leurs contemporains et qui le restent pour nous, la plupart d'entre eux ont connu des passages à vide, des moments de détresse qui les ont conduits à s'interroger sur la valeur de leur ministère !
"
Je ne suis pas meilleur que mes pères" pouvait confesser Élie devant l'Éternel lors d'un moment de déprime en raison des menaces qui planaient sur lui (1 Rois 19: 4). Mais ce moment de découragement n'occulte pas les moments de foi qui l'ont précédé. L'épître de Jacques met en évidence "qu'Élie était un homme de la même nature que nous" (Jacques 5: 17) et qu'à cause de cette similitude nous pouvons vivre les mêmes expériences de foi qu'il a vécues !

Eh bien..., devant des difficultés insurmontables (à vues humaines), je dois avouer que je ne suis pas meilleur qu'Élie et reconnaître que je possède surtout la facette négative de sa personnalité, celle qui l'a poussé à demander la mort au moment où l'épreuve devenait insoutenable.

Il ne fait aucun doute que nous sommes nombreux à joindre notre voix à ceux et celles qui passèrent par des temps difficiles et qu'avec eux nous pouvons emprunter quelques passages des Lamentations de Jérémie pour décrire un état d'âme désastreux.

Quand je pense à ma détresse et à ma misère... Quand mon âme s'en souvient, Elle est abattue au dedans de moi. Lamentations de Jérémie 3. 19-20 (v. L. S)

Loin d'avoir la trempe de ce prophète appelé par Dieu, nous pouvons quand même tous bénéficier des mêmes ressources que lui au travers d'une foi qui a
repris vie après avoir entendu la Parole de Dieu.

Par la foi, nous avons la possibilité de prendre ce qu'il a saisi lui-même par sa foi et qui lui a redonné courage et confiance pour aller de l'avant.
Mais qu'on se le dise :
la foi n'est pas un acte irréfléchi, elle est le résultat d'une profonde réflexion qui, volontairement, a mené le croyant à croire Dieu de tout son coeur. Croire en dépit de tous les raisonnements que la sagesse humaine veut mettre en avant.

C'est ainsi que nous voyons Jérémie mettre en évidence
la double nature de l'homme régénéré par le Seigneur.

Premièrement, il fait état de sa détresse et de sa misère. (l'homme charnel, l'homme qui doit vivre dans ce monde en proie aux mêmes tourments que n'importe lequel d'entre nous, et qui souffre de l'adversité).

Rien ne sert de se voiler la face et de faire croire que tout va bien, de se convaincre soi-même que la situation n'est pas aussi dramatique qu'elle l'est en réalité. (lorsqu'elle l'est !).

- Ce n'est que lorsque l'on devient conscient que tout secours humain est devenu impossible,
- Ce n'est que lorsque que l'on prend conscience d'être au fond d'un gouffre d'où on ne pourra jamais sortir tout seul,
- Ce n'est qu'à partir de ce moment-là que
la détresse dévoile son véritable visage, qu'elle laisse tomber le masque d'une fausse sécurité qui permettait de donner le change devant les autres.

Tant que l'on se trouve dans une impasse, il y a la possibilité de faire demi-tour, de demander sa route, de retourner en arrière !
Tant que l'on est dans une impasse, on peut se secourir soi-même !
Mais dès que l'on prend conscience qu'il n'y a plus la possibilité de faire demi-tour, qu'il n'y a plus de sortie, dès que l'on réalise que l'on se trouve au fond d'un gouffre au lieu d'être dans une impasse, la question du Psalmiste redevient d'actualité : "
D'où me viendra le secours ?"

- Chômeurs en fin de droits ! "D'où me viendra le secours ?"
- Malades incurables ! "D'où me viendra le secours ?"
- Couples en instance de divorce ! "D'où me viendra le secours ?"
- Enfants rebelles à leurs parents ! "D'où me viendra le secours ?"
- Problèmes financiers ! "D'où me viendra le secours ?"
- etc... "D'où me viendra le secours ?"

Le deuxième point qui suit l'état de son âme : Il prend la bonne décision en gérant ses pensées en fonction de ce qui a déjà été vécu avec Dieu, (L'homme spirituel se nourrissant de la Parole de Dieu et s'appuyant sur ses promesses)

Jérémie, et bien d'autres, ont reconnu leur détresse, mais face à cet aveu d'échec, ils ont néanmoins relevé la tête et ont pris la décision la plus importante du moment, celle qui leur a permis de
passer au travers des difficultés, de les vivre tout en ayant un comportement positif !
Donner une orientation à ses pensées et non être conduit par elles ! (
2 Corinthiens 10: 5)

Voici ce que je veux repasser en mon coeur, Ce qui me donnera de l'espérance. Lamentations de Jérémie 3. 21 (v. L. S)

Quelle décision allons-nous prendre lorsque nos propres sécurités tomberont une à une et que nous serons obligés de faire un bilan négatif de notre situation ?
Comment allons-nous réagir quand les épreuves s'ajouteront les unes aux autres au point de nous submerger, de nous étouffer ? (Job)
Qu'elles sont les pensées qui vont conduire notre vie dans ces instants particuliers ou qu'elles sont celles qui nous animent en ce moment si nous sommes dans la situation qui vient d'être décrite ?

Jérémie a fait parler sa FOI !
Et sa foi a couvert le tapage des pensées qui, auparavant, le conduisaient à se lamenter sur lui-même.

Voici ce que je veux repasser en mon coeur, Ce qui me donnera de l'espérance.

Les bontés de l'Éternel ne sont pas épuisées, Ses compassions ne sont pas à leur terme ; Elles se renouvellent chaque matin. Oh ! que ta fidélité est grande !
L'Éternel est mon partage,
dit mon âme ; C'est pourquoi je veux espérer en lui.
L'Éternel a de la bonté
pour qui espère en lui, Pour l'âme qui le cherche. Lamentations de Jérémie 3. 21-26 (v. L. S)

Un jour, Jérémie a entendu la voix de l'Éternel et les paroles d'alors lui sont revenues en mémoire. Elles lui ont donné de la joie dans sa détresse, elles ont fait réapparaître une espérance qui était enfouie sous les décombres d'une vie brisée, une espérance bâillonnée par le doute.

Sans doute Jérémie a-t-il entendu la voix de l'Éternel d'une façon particulière ?
Peu importe le mode d'expression du Seigneur ! L'important est de reconnaître sa voix, sa pensée, sa Parole et accepter que ce qu'il dit EST ET RESTE LA VÉRITÉ indépendamment de notre vision des choses !

Parce qu'il a fait le choix - "ce que je veux repasser en mon coeur" - la Parole vivante et efficace de Dieu (
Hébreux 4: 12) a pris le dessus sur des pensées destructives qui, telles les vagues d'une mer en furie, venaient et revenaient sans cesse pour ronger sa vie de foi et détruire en lui toute espérance.

C'était un choix entre deux vérités !
- D'une part le constat d'une vie qui ne valait plus la peine d'être vécue,
- D'autre part la certitude que la fidélité de Dieu ne dépend pas des circonstances.

Pour en arriver à cette deuxième vérité, il va de soi qu'il faut déjà avoir entendu la Parole de Dieu, l'avoir expérimentée et se rappeler qu'il est toujours le même ! (
Malachie 3: 6 ; 1 Samuel 15: 29 ; Matthieu 24: 35 ; Hébreux 13: 8 ; etc.)

J'ai entendu ta voix, et tes paroles ont fait l'allégresse de mon coeur ! (Jérémie 15: 16) (v. L. S)

Est-ce que je suis capable d'être dans la joie à cause de la Parole de Dieu, de cette Parole entendue, de cette Parole ATTENDUE ?
Parole ATTENDUE parce qu'un enfant de Dieu SAIT qu'il a un PÈRE exceptionnel ! Un Père qui est attentif à tous les besoins de celui qu'il a déjà sauvé et que "
sa main n'est pas trop courte pour sauver, ni son oreille trop dure pour entendre." (Esaïe 59: 1)

Que vais-je faire de cette Parole que l'Esprit du Seigneur aura remise en évidence à un moment particulier de ma vie pour une situation particulière ?

Si Dieu a parlé..., si un texte biblique nous est revenu en mémoire, un texte qui tel un filet d'eau rafraîchissant va nous inviter à remonter à la source de Vie, pourquoi resterions-nous dans les liens de la détresse ?
Pourquoi resterions-nous paralysés alors que nous avons clairement entendu un "Lève-toi et marche" ? (par la foi !)

La force de l'Éternel n'est-elle pas en mesure de briser une fois de plus les liens que l'adversaire a mis sur nous, des liens qui nous font gémir et dont nous ne pouvons nous débarrasser ?

L'Éternel donne la force à son peuple Psaume 29: 11 (v. L. S)

L'Éternel
est la force de son peuple Psaume 28:8 (v. L. S)

Il donne de la force à celui qui est fatigué,
Et il augmente la vigueur de celui qui tombe en défaillance.

Esaïe 40:29 (v. L. S)

Tous ces textes sont bien encourageants, n'est-ce pas ? Mais...
Mais plusieurs diront :
"Vous ne savez pas à quel point j'en suis rendu ! Vous ne savez pas que j'ai tout essayé, que j'ai frappé à toutes les portes et que les personnes les mieux informées m'ont prévenu qu'il n'y avait plus d'issue ! C'est foutu, c'est fichu ! Je n'ai plus rien à espérer, j'ai les pieds et les poings liés, seule la tombe pourra me délivrer" !

"Espérant contre toute espérance" Abraham, le père des croyants, cru Dieu !

Alors que tout lui interdisait d'espérer, il a espéré et il a cru. Ainsi il est devenu le père d'une multitude de peuples conformément à ce que Dieu lui avait dit : Ta descendance sera nombreuse. Romains 4,18 ( v. du Semeur)

Il ferma les yeux sur les choses visibles et sur toutes les conséquences que sa raison aurait voulu en déduire, et tint le regard de sa foi arrêté sur Dieu et sur sa promesse certaine. (note tirée du NT Annoté)

La foi est l'unique bouée de sauvetage à laquelle l'homme désespéré peut s'accrocher, une bouée insubmersible. La seule qui ne se laissera pas ballotter par des courants dont la force pourrait entraîner n'importe quel objet flottant vers des rapides, puis dans la chute !

La foi est une bouée et non pas une planche de salut qui va à la dérive et qui va maintenir le naufragé quelques instants hors de l'eau en attendant la venue d'un meilleur secours !

La foi est la seule bouée de sauvetage reliée au coeur de Dieu par des cordages d'amour !

La "planche de salut", les combines, les magouilles, les compromis, cette planche présentée par le monde, reste dépendante du gré des courants et peut mener dans des situations pires que celles vécues jusqu'alors !
La bouée de la foi, quant à elle, étant reliée à Dieu, nous savons qu'il ne lâchera JAMAIS prise et ne sera JAMAIS dépourvu de force pour nous ramener dans un port paisible !
Alors qu'est-ce qui t'empêche de la saisir ?
C'est l'unique geste qui t'est demandé ! Prendre la bouée de la foi, et te laisser conduire !

Oh que l'Esprit de Dieu puisse nous convaincre - puisse me convaincre - que dans les situations les plus sombres, la foi en notre bien-aimé Sauveur et Seigneur et la foi dans sa Parole nous maintiendra hors de la dépression, du découragement.

D'où me viendra le secours ?

J'ai entendu ta voix, et ....

... Et quelques-uns pourraient encore s'interroger !
"Est-il imaginable un seul instant qu'il puisse y avoir un tel retournement de situation alors que toutes les issues sont condamnées ?
Alors qu'il n'y a PLUS d'issue !
Alors même que bien des frères et soeurs dans la foi se sont éloignés de mon chemin en raison des "malheurs" qui ont marqué depuis trop longtemps mon existence ? Marqués à tel point que plusieurs pensent qu'il doit y avoir du péché dans ma vie pour en être arrivé aussi loin !"

"Espère contre toute espérance"

Notre raison est déraisonnable dès qu'elle veut se placer avant la foi. Elle devient notre pire ennemie car elle est capable, si nous lui laissons le champ libre, de pousser ceux qui s'inclinent devant elle, à commettre l'irréparable.

Par contre, une étincelle de foi sera suffisante pour ranimer l'espérance quand bien même tout montrerait qu'il n'y a plus rien à espérer !

Voici, je suis l'Éternel, le Dieu de toute chair. Y a-t-il rien qui soit étonnant de ma part ? Jérémie 32:27 (v. L. S)

Pouvait-il y avoir une situation pire que celle de Jérémie ? Il vivait dans un environnement tel, que Dieu, fatigué du comportement de son peuple, fit comprendre qu'aucun intercesseur ne pourrait intervenir en sa faveur ! AUCUN !

L'Éternel me dit (à Jérémie) : Quand Moïse et Samuel se présenteraient devant moi, Je ne serais pas favorable à ce peuple. Jérémie 15: 1

Par contre, Dieu ne se fatigue pas de secourir ses enfants !
Ils lui sont trop chers pour qu'il mesure ses efforts ! Des efforts qui parfois l'ont mené à utiliser des païens pour ouvrir les portes de la liberté de ceux qui étaient prisonniers. Des païens qui ont changé brusquement de "politique" sous la puissante main du Seigneur qui les poussa à agir d'une façon plutôt que d'une autre.

Y a-t-il rien qui soit étonnant de ma part ?
Jérémie 32:27 (v. L. S)

Soudainement les bonnes Paroles de Dieu ne reprennent-elles pas vie dans notre coeur ?
Toutes ces Paroles d'espérance, de délivrances n'ont-elles pas plus de saveur maintenant que
l'épreuve est là pour révéler, au travers de notre foi, la puissance d'un Dieu riche en amour pour ceux et celles qui se confient en lui !

Alors,
dans l'impasse comme dans le gouffre, sachons nous tourner vers celui qui est le chemin, la vérité et la vie (Jean 14 ; 6).

Dans l'impasse, parce que nous aurions perdu le sens de l'orientation pour avoir négligé de suivre les indications du Seigneur.
Dans le gouffre, en raison de l'épreuve de la foi destinée à tester la pureté et la fiabilité de cette dernière.

Il est bon d'attendre en silence (sans râler, sans douter) le secours de l'Éternel. (Lamentations 3: 26) (v. L. S)

J'espère en l'Éternel, mon âme espère, Et j'attends sa promesse.
Psaume 130: 5 (v. L. S)


© J-M Ravé 24 février 2007 -
CP 474 - 2300 Chaux-de-Fonds - Suisse