Quand mon
âme était abattue au dedans de moi,
Je me
suis souvenu de l'Éternel Et ma prière
est parvenue jusqu'à toi, Dans ton saint
temple. Jonas 2: 7
Mon âme est abattue au dedans de
moi:
Aussi c'est à toi que je
pense... Psaume 42: 6
Au fond du gouffre, incompris de tous,
l’âme en détresse, même si
extérieurement elle se donne un visage pour
tromper son entourage, cette âme-là
risque fort de s’enfoncer davantage dans la
mélancolie s’il n’y a pas une main
secourable qui lui offre une planche de salut.
Elles sont nombreuses ces personnes que nous
croisons sur les trottoirs de nos villes, ces
personnes qui sont chargées d’un
fardeau trop lourd pour être porté
indéfiniment!
Parce qu’elles vont à leurs occupations
quotidiennes, parce qu’elles savent encore
avoir un certain maintien, peu se doutent de la
détresse intérieure qui les ronge et
qui pourrait bien les mener à prendre un
chemin sans retour.
C’est ainsi qu’on en retrouve dans les
bistrots, buvant plus que de coutume afin de noyer,
pour un temps, l’amertume qui empoisonne leur
vie.
Et c’est là, dans ces lieux où
l’esprit s’embrume petit à petit
que quelques malheureux trouvent une
“fraternité” qui, loin de les
enfoncer davantage, tentera de créer des
liens amicaux pour les détourner, au moins
pour un temps, de cette tristesse
intérieure. Malheureusement, les moyens mal
appropriés n’apporteront jamais la paix
et la délivrance que Christ offre
gratuitement à celui qui s’abandonne
entre les mains du Sauveur!
Néanmoins, cette
“fraternité” de comptoir pourrait
bien en apprendre à un certain
christianisme! À un christianisme qui ne
prend plus garde aux âmes qui sont dans la
peine, à ce christianisme qui laisse partir
à la dérive les enfants de Dieu
déboussolés!
Loin des bistrots et de certaines mauvaises
compagnies, il y a des âmes qui vivent dans
les tourments sans se précipiter pour autant
dans de vaines consolations, il y a des
chrétiens sincères qui souffrent la
souffrance de l’indifférence, une
torture tout aussi cruelle que celle qu’un
tortionnaire peut infliger à son ennemi!
Combien de
frères et de soeurs dans la foi ne sont-ils
pas allés à l’Église pour
chercher un réconfort au milieu de ceux qui
chantent l’amour de Dieu, un réconfort d’autant
plus précieux que l’épreuve
était trop pesante pour pouvoir la supporter
encore longtemps sans risque de
trébucher?
Ne nous est-il jamais arrivé de diriger nos
pas vers la maison de Dieu avec le secret
désir d’être
réconforté, de recevoir une parole
d’encouragement en raison de notre faiblesse
du moment?
Combien de bergers n’ont-ils jamais
remarqué ces brebis malades qui, au fil du temps,
s’installaient de plus en plus loin au fond de
la salle jusqu’au jour où la porte de
la maison de Dieu était passée une
fois pour toutes, où cette porte devenait
une séparation entre deux mondes qui
semblaient pourtant marcher ensemble dans le chemin
étroit?
Ces brebis comme les autres, pour qui
Christ a donné
sa vie afin qu’elles soient au
bénéfice du pardon divin au
même titre que le reste de
l’assemblée des
rachetés, ces
brebis qui sont en danger, non seulement en raison
de l’épreuve, mais aussi par le fait
que le lion rugissant mettra tout en oeuvre pour
détruire un peu plus cette âme
affaiblie et sans protection fraternelle!
Vous les
reconnaîtrez facilement si elles n’ont
pas encore quitté la
bergerie:
À peine saluées par ceux qui ont
été au bénéfice du
pardon de Dieu, elles ont tendance à
“fuir” l’assemblée à
toute vitesse une fois la réunion
terminée, fuir afin de ne pas
répondre à une salutation faite pour
la forme (quand elle est faite), fuir
l’indifférence pour enfin ne plus
revenir dans une maison où si l’on
chante haut et fort l’amour..., le coeur ne
suit pas en accomplissant la loi de Christ!
Portez
les fardeaux les uns des autres, et vous
accomplirez ainsi la loi de Christ. Galates 6. 2
Si quelqu'un dit: J'aime Dieu, et qu'il haïsse
son frère, c'est un menteur; car
celui
qui n'aime pas son frère qu'il voit, comment
peut-il aimer Dieu qu'il ne voit
pas?
1 Jean 4: 20
C’est à ces coeurs blessés par
les épreuves de la vie, blessés par
le manque d’amour du corps de Christ,
qu’aujourd’hui je voudrais
m’adresser plus particulièrement.
(Sans pour autant oublier ceux qui sont encore dans
le fond de la salle et qui hésitent à
rompre avec une assemblée qui les
ignore.)
Ces coeurs qui forment un genre
d’Église de l’ombre où
chacun des participants se raccroche tant bien que
mal à une branche, à une parole de
Dieu afin de ne pas tomber au fond du
précipice, au fond de la
dépression!
Ils se reconnaîtront ces frères et
soeurs dans la foi, ces frères et soeurs qui
ne franchissent plus les portes d’une
Église mais qui
gardent quand même la foi en
Dieu, qui lisent toujours les Saintes
Écritures et
qui, faute de mieux, écoutent un culte
à la radio ou à la
télévision.
Solitaires, oubliés de l’Église
locale, ils vivent leur foi en ermite en prenant,
sans le savoir, le risque de s’éteindre
tout doucement tel le charbon ardent mis à
l’écart du foyer, ce charbon qui ne
peut tenir longtemps qu’à la condition
d’être avec ses semblables.
Mon
troupeau (dit
l’Éternel) est errant sur toutes les
montagnes et sur toutes les collines
élevées, mon troupeau est
dispersé sur toute la face du pays; nul n'en
prend souci, nul ne le cherche. Ezéchiel 34: 6
Comme dans l’Israël du temps jadis, il y
a, aujourd’hui, des brebis qui sont
dispersées parce qu’elles n’ont
point eu de bergers qui avaient à coeur de
s’intéresser à elles.
Ne nous voilons pas la face! Même s'il y a
des assemblées florissantes où
l’amour du prochain ne fait aucun doute,
où il y a des bergers qui se donnent corps
et âme pour leur troupeau, il existe aussi
des milieux qui n’ont pas les mêmes
sentiments! Des milieux qui ne
s’inquiètent plus de la santé
des âmes, de ces Églises qui portent
la marque de Laodicée..., Églises
où Christ est à
l’extérieur!
Combien ces paroles du Seigneur ne doivent-elles
pas résonner à nos oreilles, nous
amener à la réflexion et nous pousser
à garder le contact avec ces frères
et soeurs de l’ombre afin de leur apporter
personnellement le réconfort et les
encouragements dont elles ont besoin!
J'ai eu
faim, et vous ne m'avez pas donné à
manger; j'ai eu soif, et vous ne m'avez pas
donné à boire... j'étais
malade et en prison, et vous ne m'avez pas
visité. Matthieu 25. 42-43
Il y en a qui ont faim et soif d’amour
fraternel, qui sont “malades” de la
solitude, prisonniers de leurs problèmes et
qui voudraient bien connaître cette affection
dont parlent les Écritures, connaître
le soutien du corps de Christ qui souffre quand un
de ses membres est blessé ou est dans
l’angoisse!
Plaise à Dieu que, dans cette triste
expérience, beaucoup puissent quand
même relever la tête et trouver la
victoire en Jésus-Christ malgré
l’abandon d’une communauté qui ne
souciait pas de leur existence!
Qu’un jour ils
puissent à leur tour
témoigner:
“Quand mon âme était
abattue au dedans de moi...”
Souvenir d’autrefois, du temps de
détresse où, par la grâce de
Dieu il restait néanmoins un peu
d’huile au fond du pot, au fond du coeur. Un
minimum de foi qui, par la puissance de Dieu, a pu
être utilisé pour faire jaillir de
nouveau une source abondante de reconnaissance
envers celui qui change les larmes en chants
d’allégresse!
Cette huile, image de l’Esprit Saint, baume
divin par excellence qui sait adoucir les blessures
les plus douloureuses et redonner un nouvel
élan à la vie spirituelle!
Quand mon âme était
abattue au dedans de moi...
- Un texte qui démontre que le
présent ne ressemble pas au passé:
“Quand mon âme était abattue...!” Un texte qui met en
lumière que la victoire sur le
désespoir est possible!
- Un témoignage en faveur de ceux et celles
qui passent par la détresse et qui
connaissent le poids de la solitude, de
l’incompréhension. Témoignage
qui indique que, dans les impasses de la vie, il y
a toujours une sortie de secours!
- Un verset qui donne un coup de projecteur
sur le seul moyen
efficace à
employer pour sortir de cet abattement qui laisse
une bonne partie du genre humain dans
l’indifférence tant qu’il
n’est pas touché lui-même par
l’épreuve.
C’est dans ces moments pénibles
qu’est testée la foi! Qu’elle est
éprouvée par le feu, ce feu qui
révélera si la conversion est
réelle ou non!
Certes, dans ces moments difficiles, le parcours
peut être chaotique pendant quelque temps,
faisant même croire aux observateurs
lointains qu’il n’y plus beaucoup
d’espoir de relèvement.
Certains iront même jusqu’à
proclamer que celui qui a abandonné
l’Église, (ou qui est abandonné
de l’Église de Laodicée)
n’a jamais été
véritablement converti.
Eh oui! Quand on est chrétien, on ne quitte
pas son assemblée! C’est du moins la
pensée de ceux qui n’ont jamais
approché celui qui s’est retiré
dans son coin et qui souffre solitaire.
Quand mon
âme était abattue au dedans de
moi,
Je me suis souvenu de l'Éternel..., c'est
à toi que je pense...
Solitude douloureuse,
mais solitude bénie qui, en raison des circonstances,
permet de réfléchir au temps
passé, de se souvenir qu’il fut une
période où le Seigneur était
un secours et de réaliser soudainement
qu’il est toujours le même
aujourd’hui.
Ce qu’il a fait hier, ne pourrait-il pas
encore l’accomplir maintenant?
Solitude bénie qui permet de réaliser
à nouveau que Dieu sonde les coeurs,
qu’il connaît les motivations de chacun
et qu’il a promis d’être avec nous
jusqu’à la fin du monde! Avec nous,
dans le malheur ou dans la paix!
Désespérée à cause de
l’épreuve, de
l’incompréhension du corps de Christ,
cette lumière (vous êtes la lumière
du monde; Matthieu 5: 14) qui vacille qui tremble au moindre
souffle, prête à devenir un lumignon
qui fume, celle lumière-là peut
retrouver tout son éclat et devenir un
puissant témoignage qui prouvera que Dieu
reste fidèle et qu’il est avec ceux qui
ont le coeur affligé, qu’il
écoute toujours la prière du
malheureux.
C’est ainsi que toi, le chrétien de
l’ombre, abandonné par
l’Église de
Laodicée, tu
peux, par la grâce de Dieu, devenir un
instrument efficace entre les mains du Seigneur en
faveur de ceux qui ne mettraient jamais les pieds
dans une communauté religieuse.
Bien avant d’être dans un bâtiment
construit de mains d’homme, Dieu est avant
tout celui qui veut habiter dans un coeur.
C’est dans les coeurs qu’il veut mettre
son nom, et non sur les frontons des
Églises!
Solitude douloureuse!
Solitude bénie! Mais aussi solitude
dangereuse!
Dangereuse! Car l’âme solitaire, si elle
n’a pas de compagnon d’armes pour
l’encourager, pourrait bien se refroidir et
perdre tout intérêt pour les choses de
Dieu.
En effet le Seigneur Jésus nous a
enseigné qu’il est présent
au
milieu de son peuple
dès qu’il
y a un minimum de deux personnes qui ont à
coeur de marcher ensemble dans la même
direction.
Car
là où deux ou trois sont assemblés
en mon nom, je (Jésus) suis au milieu
d'eux. Matthieu 18: 20
Ainsi le chrétien de l’ombre est
invité à ne pas rester dans sa
solitude mais à rechercher une communion
fraternelle de qualité.
Avant de franchir à jamais la porte du lieu
de culte que tu fréquentes, regarde donc si dans le fond de
l’Église, là à tes
côtés, regarde s’il n’y a
pas quelqu’un comme toi qui est dans la détresse, qui
est incompris, ignoré de ceux qui se
rassemblent!
Quelqu’un qui attend peut-être que ton
regard croise le sien?
N’y a-t-il
personne qui soupire comme toi et qui exprime
silencieusement cette prière:
Une prière, un soupir
qui peut monter de tous les coeurs lorsqu’ils
constatent que leurs chers frères et soeurs
deviennent de plus en plus distants alors que les liens fraternels
devraient être entretenus afin qu’ils ne
se rompent pas un jour, faute de les avoir
laissés à
l’abandon!
C’est lorsque l’amour fraternel
n’est plus mis en pratique qu’il
s’écroule et provoque de nombreuses
blessures qui en laissent quelques-uns
handicapés pour la vie!
À tous ces chrétiens de l’ombre,
à tous ceux qui passent par des moments
difficiles, de ces moments que l’on ne
désire pas partager en raison de la
timidité, et à nous qui passerons
peut-être par le même chemin
qu’eux...:
... Rappelons-nous qu’il a un chemin du
souvenir qui nous ramènera au pied de la
croix, qui nous conduira à lever la
tête vers le trône de la
grâce!
Quand mon
âme était abattue au dedans de moi,
Je me
suis souvenu de l'Éternel Et ma prière
est parvenue jusqu'à toi... Jonas 2: 7
Lorsqu’une
prière arrive jusqu’au trône de
la grâce, peut-elle être
ignorée? Dieu peut-il être
indifférent quand une âme en
détresse crie après Lui?
Heureux l'homme qui se confie en
toi!
Psaume 84: 12
Heureux l’homme qui met sa confiance dans le
Seigneur, qui ne s’appuie pas sur la chair,
l’homme qui sait faire des confidences
à son Dieu, qui partage sa vie avec le Roi
des rois et qui attend de Lui le secours, le
soutient dont il a besoin!
Détresse, découragement ou solitude,
rien n’empêchera le Seigneur
Jésus d’aller vers l’âme qui
se confie en Lui, rien ne l’empêchera de
prendre par la main celui qui chancelle afin de
renouveler ses forces pour qu’il soit un
témoin de la grâce de Dieu.
C’est alors que nous pourrons proclamer
à qui voudra l’entendre, ce merveilleux
texte des Saintes Écritures, ce texte qui me
rappelle une certaine période de ma vie:
J'avais
mis en l'Éternel mon espérance;
Et il s'est incliné vers moi, il a
écouté mes cris.
Il m'a retiré de la fosse de destruction, Du
fond de la boue;
Et il a dressé mes pieds sur le roc, Il a
affermi mes pas.
Il a mis dans ma bouche un cantique nouveau, Une
louange à notre Dieu;
Beaucoup l'ont vu, et ont eu de la crainte, Et ils
se sont confiés en l'Éternel.
Psaume 40
© J-M Ravé 07 août 2004
- CP 474 -
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