Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

Comment va ton âme?

2- Maintenant, Éternel, prends mon âme...

Un message pour les désespérés, qu'ils soient chrétiens ou non!

Il (Élie) alla dans le désert où, après une journée de marche, il s'assit sous un genêt, et demanda la mort, en disant:

C'est assez! Maintenant, Éternel, prends mon âme... 1 Rois 19: 4

Il (Jonas) demanda la mort, et dit: La mort m'est préférable à la vie. Jonas 4: 8

Qui sont donc ces hommes qui demandent la mort?
Ce sont des serviteurs du Dieu Très-Haut, des hommes qui ont accompli des exploits au nom de l'Éternel et qui ont vu la puissance de Dieu se manifester!

Ces hommes, que l'on pourrait croire hors du commun en raison des actions qu'ils ont menées et des résultats qu'ils ont obtenus, étaient en réalité des hommes comme chacun d'entre nous! Des hommes de même nature que nous, en proie au même découragement.
Ils pouvaient être abattus, désorientés dans leur compréhension des événements au point de ne plus avoir envie de vivre, de lutter, mais, contrairement à ceux et celles qui vivent sans Dieu, ils n'attentaient pas à leurs jours!

Simplement, dans leur dépression, ils demandaient à Dieu de les reprendre. Ce faisant, ils s'adressaient au
Père des miséricordes, au Dieu de consolation, ce Dieu qui savait, et qui sait encore, redonner de nouvelles forces à ceux dont l'âme est abattue afin qu'ils reprennent la route et qu'ils accomplissent le nombre de leurs jours.

Si tu es désespéré, si ton âme est abattue:
Comme ces hommes, tourne-toi vers le Seigneur, vide ton coeur devant LUI! Il n'est JAMAIS indifférent à la détresse humaine.
Trop souvent c'est LUI QUI ATTEND qu'on l'invoque pour pouvoir intervenir!
 

.. invoque-moi au jour de la détresse; Je te délivrerai, et tu me glorifieras. Psaume 50: 15

Il m'invoquera, et je lui répondrai; Je serai avec lui dans la détresse, Je le délivrerai et je le glorifierai.
Je le rassasierai de longs jours, Et je lui ferai voir mon salut. Psaume 91: 15-16

Malgré leur misère intérieure, en aucun cas, Élie et Jonas n'auraient osé se prendre eux-mêmes la vie! Ils laissaient ce geste à Celui qui l'avait donnée et qui, pour cette raison, était le seul habilité à la reprendre!

Oui, ces hommes d'actions, misérables dans leur abattement, ces hommes-là ont pourtant accompli des prodiges pour que le saint nom de l'Éternel soit remis à l'honneur. L'un comme l'autre, ils ont été poussés à agir, obéissant à la Parole divine qui leur avait été annoncée.

D'un côté le feu est descendu du ciel à la voix d'Élie pour consumer l'holocauste qui était présenté ainsi que les pierres de l'autel qui le supportait.
Une action d'éclat démontrant au peuple incrédule, ballotté de droite à gauche, allant tantôt vers le Dieu de leurs pères, tantôt vers les Baals et autres divinités païennes sans vie et incapables de manifester leur présence, une action d'éclat qui fit que ce peuple fut contraint de reconnaître que l'Éternel était bel et bien le seul et véritable Dieu! (lire 1 Rois, chapitre 18)
Une marche par la vue et non par la foi!

Quand tout le peuple vit cela, ils tombèrent sur leur visage et dirent: C'est l'Éternel qui est Dieu! C'est l'Éternel qui est Dieu! 1 Rois 18: 39

D'un autre côté nous avons une ville entière qui s'humilie devant le Seigneur et qui compte sur sa miséricorde pour ne pas être détruite; une ville qui écouta la prédication d'un Jonas désobéissant, mais qui annonçait quand même le véritable message de Dieu!
Par la foi et non par la vue, les Ninivites furent épargnés de la colère à venir! Ceci au grand mécontentement de Jonas qui espérait voir la fin de cette ville où la méchanceté était telle, que la patience de Dieu était arrivée à ses limites. (Lire Jonas, chapitre 3)

Peu spectaculaire dans la forme, la conversion de cette ville fut néanmoins un événement qui nous touche de près aujourd'hui encore, tandis que le feu du ciel, ce feu destructeur, n'est plus une menace ici-bas contre les faux dieux qui pullulent dans notre siècle.
La conversion de cette ville méchante nous montre qu'en s'humiliant sincèrement devant le Seigneur, le chemin de la grâce s'ouvre devant chacun.

... revêtez-vous d'humilité; car Dieu résiste aux orgueilleux, Mais il fait grâce aux humbles. 1 Pierre 5: 5

Malgré ces actions d'éclat, le feu du ciel et la repentance d'une ville, Élie et Jonas n'avaient plus envie de vivre!

Jonas l'homme qui prêcha à contrecoeur fut dégoûté en constatant que la grâce de Dieu était accordée à cette ville impie!
Dégoûté de la vie à cause de l'amour de Dieu, de sa compassion, de sa miséricorde en faveur de la lie de la société.
Pour lui, Dieu se devait de punir ces méchants hommes sans leur offrir la possibilité de changer de vie!
N'avons-nous pas eu, un jour ou l'autre, une pensée fugitive qui rejoignait celle de ce prédicateur? N'avons-nous pas espéré, au moins quelques secondes, que celui-ci ou celui-là n'ait pas droit au salut?

Jonas, insensible à la perte éventuelle de plus de 120.000 âmes mais profondément désolé de ce que son parasol (un ricin) soit détruit par un ver,
ce Jonas-là, ne demande qu' à mourir en raison de la perte d'un bienfait de Dieu!

Combien nous sommes loin de Moïse qui, à l'inverse, préférait avoir son nom supprimer du Livre de vie plutôt que de voir le peuple rester sous la juste condamnation de son péché!

Pardonne maintenant leur péché! Sinon, efface-moi de ton livre que tu as écrit.
L'Éternel dit à Moïse: C'est celui qui a péché contre moi que j'effacerai de mon livre. Exode 32: 32-33

À mon tour, puis-je être dégoûté de la vie, non pas en raison de la grâce de Dieu qui se manifeste sur mon prochain car j'en ai déjà bénéficier autrefois lorsque j'étais comme lui (et j'en ai besoin chaque jour pour rester debout), mais à cause de la disparition de certains bienfaits de Dieu?

Lorsque les bontés matérielles, les soutiens qu'il envoie se retirent, suis-je encore capable de rester ferme dans la foi? Est-ce qu'à mon tour je ne désirerais pas que Dieu reprenne mon âme?
Suis-je toujours décidé à poursuivre l'oeuvre de Dieu lorsque je vois mon ricin se faner petit à petit, c'est à dire lorsque je constate que les portes se ferment les unes après les autres et que mes ressources diminuent?

Est-ce que je m'inquiète plus pour mon propre avenir que pour celui des âmes qui vont à la perdition?

Hélas... je ne suis pas meilleur que Jonas sur ce point particulier! Je dois confesser qu'il est arrivé des périodes où le départ pour la cité céleste était désiré ardemment, non pas pour retrouver mon Sauveur, mais plutôt pour éviter de souffrir l'épreuve de la foi.
C'est rarement de gaieté de coeur que l'on voit s'amonceler les nuages noirs qui promettent les difficultés, mais ces nuages noirs, malgré les sombres présages qu'ils laissent deviner, ont leur utilité car ils nous contraignent à nous arrêter dans notre marche.
Dans ces moments où la dépression nous guette, n'ayons pas peur des mots, l'enfant de Dieu s'en vient à parler encore plus ouvertement à son Père céleste. Il lui ouvre son coeur sans faire de détour, lui fait part de sa misère et tire le bilan d'une vie qui n'a rien d'exceptionnel si ce n'est d'avoir vu de près la main de Dieu agir comme il l'avait dit!

... je ne suis pas meilleur que mes pères. 1 Rois 19: 4

Par cette réflexion nous nous mettons au même rang qu'Élie qui, en dépit de son travail pour Dieu, constate avec amertume qu'il n'est rien de moins qu'un homme sujet à la même faiblesse que ceux qui l'ont précédé!

L'oeuvre accomplie, aussi grande soit-elle, n'a jamais été un gage pour nous assurer une marche exempte de découragement. Un découragement qui survient au moment où les regards sont fixés intensément sur le problème, sur la difficulté imprévue plutôt que sur Celui qui nous a envoyés en mission.

Pour avoir abandonné un instant la place privilégiée d'être "assis avec Christ dans les lieux célestes" cette place qui permet de dominer les situations les plus complexes
par le moyen de la foi, nous nous trouvons tout à coup dans le brouillard.
Nous ne savons plus comment nous sortir d'une situation qui nous dépasse et nous tremblons à l'idée que tout ce que nous avons pu faire jusqu'à présent ne sert à rien pour échapper aux griffes du découragement.

Ainsi, qu'elles que soient les oeuvres que nous avons pu entreprendre pour l'avancement du royaume de Dieu, nous devons garder en mémoire que tout ce qui nous est donné est grâce..., grâce imméritée! Que rien ne pourra jamais être mis en avant pour obtenir une faveur particulière, pas même celle d'être à l'abri d'un adversaire qui désire encore plus que jamais nous atteindre afin de nous abattre, de nous réduire au silence, pour autant que cela soit possible.

Utiles pour servir à la gloire de Dieu, pour conduire des âmes à Christ, pour relever la foi de nos pères, mais inutiles dans le sens où nous n'avons rien fait d'extraordinaire qui puisse mériter une décoration quelconque. Accomplissant les oeuvres qui ont été préparées à l'avance, nous sommes simplement entrés dans le travail de Dieu.
Il n'y a point d'honneur à avoir fait ce qui devait être fait de la même façon qu'il n'y a pas de gloire à être un citoyen honnête, à respecter la fidélité envers son conjoint! Tous ces points, et bien d'autres encore, sont dans la normalité. Seul, s'écarter de la bonne voie mérite d'être signalé et condamné!

Vous de même, quand vous avez fait tout ce qui vous a été ordonné, dites: Nous sommes des serviteurs inutiles, nous avons fait ce que nous devions faire. Luc 17: 10

C'est ainsi qu'Élie, lui aussi, ne fit qu'accomplir l'oeuvre de Dieu en remplissant la mission qui lui avait été confiée. (1 Rois 18: 36) Mission glorieuse où l'homme, involontairement, est placé sur un piédestal par rapport à ceux qui le regardent vivre, mission dangereuse qui, dans certaines circonstances, pourrait élever l'homme plutôt que Dieu!

- Fort dans la foi parmi les faibles!
- Fort en marchant sous la direction divine, mais...
- Faible dès que Dieu se tient un peu à l'écart pour regarder son enfant poursuivre sa route!

Oh quelle grâce (ennuyeuse) de remettre les pieds sur terre après avoir accompli les exploits de Dieu, une grâce qui avouons-le, doit être préférable à celle d'avoir continuellement une écharde dans la chair comme aiguillon pour nous maintenir dans l'humilité.

Quelle grâce (insoupçonnée) de se retrouver tout petit, en proie à la faiblesse, au doute parfois, à la crainte souvent, en constatant que, sans le soutien du Seigneur, nous ne sommes plus rien.
Sans ce soutien, sans ce secours, abandonné de tous, de tous ceux qui étaient là pour applaudir l'oeuvre que Dieu nous avait mise à coeur d'accomplir, ne voyant plus que notre misère personnelle, la pensée du départ pour la patrie céleste demeure une idée fixe dans ces moments sombres.

C'est assez! Maintenant, Éternel, prends mon âme...

Alors que tout est devenu sombre, il reste quand même cette étincelle de lumière au fond du coeur qui permet au désespéré, de se tourner vers le Seigneur, vers
Celui qui a toujours parlé au coeur de ceux qui ont accepté de devenir ses enfants.
Si Christ habite dans mon coeur, si je suis son enfant parce que je lui ai donné ma vie, comment pourrait-il ne pas entendre les soupirs, les gémissements de celui qu'il a sauvé de la condamnation éternelle en mourant sur la croix, en étant condamné à sa place?

Parce qu'il habite en moi, ma vie est précieuse à ses yeux quand bien même elle me dégoûte!

C'est LUI qui me mettra sur le coeur la marche à suivre pour que je retrouve la sérénité!
C'est LUI qui me fera découvrir une nouvelle saveur à sa Parole tandis que de l'autre côté, la voix de l'ennemi me suggérera peut-être quelques moyens d'en finir?

Invoque-moi au jour de la détresse...

Cette invocation ne sera peut-être pas un cri! Elle sera peut-être un soupir, un balbutiement ou un gémissement adressé à ce Dieu qui semble avoir oublié qu'il y a quelque part sur la terre un enfant désespéré!
Ainsi, au plus profond de la détresse il reste toujours pour le chrétien, un fil qui le relie au Seigneur des seigneurs alors que pour les désespérer du monde, après avoir tourné et retourner dans tous sens leurs problèmes, ils sont trop souvent conduits à obéir à cette "voix" mystérieuse qui les incite à en finir une fois pour toute!
Combien de suicidés qui ont manqué leur départ, se remettent-ils à l'oeuvre, toujours poussés par cette même pensée, toujours poussés par cette "voix" mystérieuse qui les appelle?
Dans toutes ces tentatives de suicide qui se répètent jusqu'à ce qu'elles réussissent, cet ennemi invisible ne manquera jamais de donner les moyens adéquats afin que le dépressif abandonne sa dépression en se jetant dans l'éternité!
C'est oeuvre de destruction est l'oeuvre de Satan!
 
Jamais Dieu ne poussera quelqu'un au suicide!
 
Si ta vie devient insupportable parce que tu te retrouves seul, incompris de tous, que tu sois chrétien ou non, il y a une sortie de secours qui ne conduit pas à la mort!

Pour la trouver,
ta part sera de crier à Dieu, car lui seul à l'oreille suffisamment sensible pour entendre l'appel désespéré d'une âme qui ne sais plus où elle en est.
Lui seul est en mesure d'aplanir ton sentier et d'écarter de ta route ces "puissances infernales" qui voudraient te prendre.
L'homme, malgré sa bonne volonté, n'aura jamais le coeur de Dieu pour te comprendre, il n'aura jamais les moyens de te donner cette paix dont tu as besoin.
Certes, il pourra te réconforter pour un temps, mais ses activités le conduiront immanquablement à ne pas pouvoir rester toujours à tes côtés pour t'aider!

Seul Dieu est capable de marcher près de toi jour après jour, instant après instant, allant même jusqu'à te soutenir, te porter lorsque tu seras fatigué où que tu n'auras plus la force d'avancer.
Si tu le laisses agir dans ta vie, il pourrait faire bien plus que tu ne puisses l'imaginer! À tel point que, même dans les périodes les plus sombres, tu ne sois plus jamais sans espérance!
Il est vrai que tu pourras encore être bousculé par la vie, marcher à contre-courant, lutter pour rester debout, tu pourras même être persécuté pour tes idées...

... Mais plus jamais tu ne seras comme auparavant, livré à ces voix qui t'incitent à en finir avec la vie!
Tu auras toujours la pensée de déverser ton coeur devant ce Dieu qui ne manquera pas de répondre comme il l'a fait pour Élie ou Jonas!

Jonas, ce prédicateur qui marchait à contrecoeur, la mort dans l'âme, à cause de la perte d'un bien matériel et
à cause de l'amour de Dieu pour tous les perdus

Nous sommes pressés de toute manière, mais non réduits à l'extrémité; dans la détresse, mais non dans le désespoir; persécutés, mais non abandonnés; abattus, mais non perdus. 2 Corinthiens 4: 8-9

Les liens de la mort m'avaient environné, Et les torrents de la destruction m'avaient épouvanté;
Les liens du sépulcre m'avaient entouré, Les filets de la mort m'avaient surpris.
Dans ma détresse, j'ai invoqué l'Éternel, J'ai crié à mon Dieu; De son palais, il a entendu ma voix, Et mon cri est parvenu devant lui à ses oreilles. Psaume 18
 


© J-M Ravé 31 juillet 2004

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