Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

l'Abécédaire pour une vie bénie

(41) (Qoph)

1 ère partie: Sachons crier à Dieu.

Il y a des dieux dans ce monde, des dieux sans majuscule, devant lesquels beaucoup de personnes s'inclinent régulièrement afin d'obtenir leurs faveurs.
Mammon et Dame fortune! Un couple uni pour le pire de ceux qui leur font confiance !
Les voyez-vous avoir pour courtisans tous ceux et toutes celles qui ne connaissent pas
les véritables richesses, ces richesses qui ont une durée éternelle et qui ne sauraient être dévaluées en raison de la politique mondiale ou de déboires économiques ?

Les actualités boursières de ces derniers jours me font penser aux paroles de l'apôtre Jacques lorsqu'il s'adressait particulièrement aux personnes qui se confient dans les richesses. Sérieux avertissement envers ceux qui ont amassé des trésors souvent au détriment de leurs subordonnés ou de pays moins développés que les nôtres, pays dont on a pillé les richesses en échange d'une bouchée de pain.

À vous maintenant, riches ! Pleurez et gémissez, à cause des malheurs qui viendront sur vous. Vos richesses sont pourries... Votre or et votre argent sont rouillés...
Voici,
le salaire des ouvriers qui ont moissonné vos champs, et dont vous les avez frustrés, crie, et les cris des moissonneurs sont parvenus jusqu'aux oreilles du Seigneur des armées.
Vous avez vécu sur la terre dans les voluptés et dans les délices...
Jacques 5: 1 et suivants (v. L. S)

Si ces paroles n'étaient que des paroles d'hommes, leur portée n'aurait pas de graves conséquences, mais, voilà ! Ce sont les paroles de Dieu ! D'un Dieu avec majuscule, avec majesté !
Ce sont les paroles du Dieu tout-puissant devant lequel il nous faudra rendre compte de tous les actes commis sur cette terre.

Si la terre et tout ce qu'elle contient appartient à Dieu, l'homme n'en est que le gérant, un gérant qui devrait thésauriser pour le royaume de Dieu et non pour les quelques 70 à 80 années de vie terrestre !
"
Amassez-vous des trésors dans le ciel, où la teigne et la rouille ne détruisent point, et où les voleurs ne percent ni ne dérobent", disait le Seigneur Jésus suite à l'enseignement qu'il avait donné sur la prière (Matthieu 6. 20).
En lui, en Jésus, nous pouvons être "comblés de toutes les richesses qui concernent la Parole de Dieu" (1
Corinthiens 1: 5). Sachons donc faire le bon choix et dire, avec l'auteur du Psaume 119 au verset 127:

J'aime tes commandements, plus que l'or et que l'or fin...

Beaucoup connaissent le "Notre Père" surtout le "donne-nous notre pain quotidien". Mais bien des "réciteurs" de ce "Notre Père" oublient leurs responsabilités à l'égard des moins bien nantis et
laissent à la charge de Dieu le soin de faire le bien qu'ils ont les moyens de faire eux-mêmes :
"Bénis Seigneur le pain que tu nous donnes et procures aussi du pain aux affamés".
Une prière contraire à la volonté de Dieu puisqu'il nous est expressément commandé de partager (lorsque cela est possible) :

Partage ton pain avec celui qui a faim... Esaïe 58: 7 (v. L. S)

En pensant au texte que Jacques nous a laissé "
À vous maintenant, riches ! Pleurez et gémissez...", je me rappelle de la parabole du riche insensé qui envisageait d'augmenter la capacité de stockage de ses biens, tandis que Dieu l'avertissait que cette nuit même, son âme lui serait redemandée : "... ce que tu as préparé, pour qui cela sera-t-il ?" (Luc 12: 16- 34).

Ainsi il est des trésors, des fortunes qui perdent toute valeur non seulement en passant dans l'éternité, mais déjà ici-bas lorsque les circonstances font que ni l'or, ni l'argent ont le pouvoir de changer les circonstances. L'histoire de Job montre bien que le malheur peut frapper à toutes les portes et que les riches ne sont pas à l'abri des calamités.
Si sa situation fut particulière pour qu'il en retire un enseignement - ainsi que nous-mêmes - il est bon de retenir une pensée d'Éliphaz, un de ses amis :

Jette l'or dans la poussière, L'or d'Ophir parmi les cailloux des torrents ; Et le Tout-Puissant sera ton or, Ton argent, ta richesse.
Alors tu feras du Tout-Puissant tes délices, Tu élèveras vers Dieu ta face ; Tu le prieras, et il t'exaucera... Job 22: 24

Sans doute est-ce parce que le Tout-Puissant faisait les délices de son âme, parce que les commandements de Dieu étaient son trésor, que l'auteur du Psaume 119 pouvait se permettre de "harceler" Dieu au travers de multiples demandes sans être repris par le divin Maître !
Ne se confiant ni dans ses richesses, ni dans ses relations, il mettra son espérance uniquement dans l'Éternel.

- Mieux vaut pour moi la loi de ta bouche que mille objets d'or et d'argent. (v. 72)
- J'aime tes commandements,
plus que l'or et que l'or fin... (v. 127)
-
Je me réjouis en suivant tes préceptes, Comme si je possédais tous les trésors. (v. 14)

Aujourd'hui, alors que nous allons à sa rencontre au travers de la lettre "Qoph", nous remarquons un changement d'attitude de sa part.
Pour la première fois, il va ouvrir la bouche pour réclamer le secours de Dieu. Il va le faire
dans un langage qui exprime sa détermination tant il désire sortir de la situation dans laquelle il se trouve.
Les autres fois, lorsqu'il se présentait devant Dieu pour faire connaître ses besoins, sa façon de prier était bien plus douce :

- Fais du bien à ton serviteur... (v. 17 "Gimel")
- Enseigne-moi... (v. 33 - "Hé")
- Que ta miséricorde vienne sur moi...
(v. 41 "Vav")
- Souviens-toi de ta promesse... (v. 49 "Zaïn")
- Mon âme languit après ton salut... (v 81. "Kaph")

Alors que la persécution se fait toujours plus violente - menaces de mort réitérées au verset 110 - alors que
maintenant s'avancent ceux qui poursuivent le crime (v. 150), cette fois-ci, il va commencer cette lettre "Qoph" en criant à Dieu (v. 145 - v. L. S) !

Je t'invoque de tout mon coeur

Notons que la plupart des versions disent clairement : "Je crie du fond du coeur".
En les citant, nous sommes à même de relever la force de cette prière dont l'intensité est proportionnelle à une menace qui n'est pas le fruit de l'imagination : "
Ils s'approchent ceux qui poursuivent le crime" (v. 150). Ils s'approchent..., et parce qu'ils s'approchent avec de mauvaises intentions, il est normal que le besoin d'être secouru soit de plus en plus pressant.

Un désir que le Seigneur ne saurait contester puisque, lui-même, par la bouche d'Asaph,
nous engage à suivre un certain cheminement pour obtenir le secours de l'Éternel. Un cheminement que nous retrouvons d'ailleurs dans le psaume 119 et qui se résume ainsi : 1° louanges, 2° respect de ses engagements avec Dieu, et seulement après, 3° exposer sa demande.

1° Offre pour sacrifice à Dieu des actions de grâces,
Et accomplis tes voeux envers le Très-Haut.
Et invoque-moi au jour de la détresse ; Je te délivrerai, et tu me glorifieras. Psaumes 50: 14- 15 (v. L. S)

Connaissant désormais la mentalité de notre Psalmiste, nous n'avons pas besoin de nous étendre sur les louanges qu'il a pu faire monter vers son Dieu, pas plus que sur ses engagements à rester attaché aux commandements divins, nous n'avons pas non plus besoin de remettre en question sa séparation d'avec le monde et d'avec les pécheurs.

Marchant dans les voies de l'Éternel en dépit des vents contraires, son cri nous fait réaliser que, pour lui,
le secours ne peut venir QUE de Dieu et qu'il n'attend pas de délivrance de la part de quelqu'un d'autre.

Tant que, dans mon esprit, il y a la pensée que j'ai la possibilité de me secourir moi-même en agissant d'une façon ou d'une autre...
Tant que j'imagine qu'une tierce personne pourrait me sortir de mon embarras...
Tant que je fais tout pour que les gens s'apitoient sur mon sort afin qu'ils agissent en ma faveur....
Tant que je ne suis pas libre de mettre ma pleine confiance en Dieu, il y a peu de chance pour que mes prières puissent avoir l'impact désiré, mon coeur ne s'attendant pas entièrement à l'Éternel !

Tant que dans nos esprits les "Égyptiens" sont susceptibles de nous apporter un secours, nos prières ne seront jamais faites de tout notre coeur.
Par contre si nous nous rendons compte que nous sommes pris à la gorge, tombés au fond du gouffre ou acculés dans une voie sans issue, alors là, oui, le coeur peut crier de toute sa force à Dieu et émouvoir ce dernier (qui est le premier à savoir qu'il est le seul capable de nous délivrer).

Ce cri du coeur, cette prière ardente, quoique sincère, peut cependant rester sans réponse si les motivations invoquées ne permettent pas à Dieu de répondre sans compromettre la crédibilité de SA Parole.
Jamais il ne pourra exaucer une prière qui soit en contradiction avec ses enseignements, même si elle est faite du fond du coeur et dans les larmes !

Que voulait donc le Psalmiste, et pourquoi le voulait-il ?
La première partie de la réponse est évidente !
On en voulait à sa vie en raison de la foi qu'il avait placée en Dieu, en raison de son témoignage et de sa façon de vivre qui sortaient des conventions que le monde avait établies.

Une colère ardente me saisit à la vue des méchants qui abandonnent ta loi. (v. 53)
Je retiens mon pied loin de tout mauvais chemin (
v. 101)

Il est évident que si nous avons de telles pensées et une telle façon d'agir, il ne nous sera pas possible de plaire au monde et encore moins d'être agréables à ceux qui exercent une certaine autorité au milieu de nous.
La lumière de Christ, émanant de tout enfant de Dieu
marchant continuellement sous le joug de Christ, met en évidence les différences qu'il y a entre ceux qui servent l'Éternel et ceux qui ne le servent pas, d'où des réactions parfois violentes. Le péché n'aime pas être mis sous le feu des projecteurs !

Ceci dit, demander la délivrance n'a rien d'exceptionnel ! Toute personne, indépendamment de sa foi, aspire à être libérée du joug de ses semblables, quand ce n'est pas du joug des lois qui entravent certaines libertés.

Pourquoi voulons-nous être libres ou garder la liberté que nous avons actuellement ?
Pour jouir du monde, pour profiter de la vie au maximum ?

Notre Psalmiste invoque l'Éternel pour une raison bien précise qui pourrait surprendre ceux qui ne connaissent pas Dieu :
" EXAUCE-MOI" (
v. 145), "SAUVE-MOI" (v. 146) !
Pourquoi ?
Dans le seul but d'avoir la liberté de garder la loi de Dieu et de toujours l'observer ! (Pensons aux chrétiens qui n'ont pas la liberté d'afficher légalement leur foi en Christ).

Je t'invoque...Afin que je garde tes statuts !
Afin que j'observe tes préceptes !

Quoique dans la majorité des pays dits "christianisés" la persécution ne se manifeste plus physiquement, elle est quand même réelle et occasionne aussi de graves "blessures". Combien de persécutions sournoises n'exercent-elles pas leur pouvoir en gâchant la vie de ceux qui sont visés dans le but de la leur rendre insupportable ?

Dans les périodes difficiles où il fallait lutter pour maintenir les acquis de notre foi, il m'est arrivé de dire que mes "ennemis", ceux qui en voulaient à ma foi et à ma façon de vivre, faisaient pratiquement partie de la famille tant ils étaient en permanence dans mes pensées.
Présents avec leurs menaces, présents dans mes pensées lorsque j'imaginais les conséquences à venir suite aux nouvelles démarches qu'ils entreprenaient pour nous rendre l'existence insupportable.
Leur but inavoué, celui de persécuter les chrétiens engagés, a été souvent atteint par le simple fait qu'ils ont pu, pour un temps, infliger des tourments, troubler la tranquillité d'une famille entière tout en gardant les mains propres aux yeux de la société.

Je t'invoque de tout mon coeur : exauce-moi, Éternel, Afin que je garde tes statuts !
Je t'invoque : sauve-moi, Afin que j'observe tes préceptes !
Psaume 119: 145-146 (v. L. S)

Si à l'époque où a été écrit ce Psaume, la vie n'avait pas une grande valeur aux yeux de certains, si le Psalmiste pouvait craindre pour son existence, il n'a jamais cessé de placer son intérêt pour les commandements de Dieu, ces commandements qu'il tient à garder et à mieux connaître!
Quoique sa vie soit troublée par de continuelles pensées touchant ses ennemis,
il forcera son âme à se tourner vers l'Éternel et à chercher son secours afin de le servir en toute liberté.

Un petit sondage dans le Psaume 119 m'a permis de constater que sur les 19 premières lettres mentionnées (en comptant celle d'aujourd'hui), il n'y a pas moins de 13 lettres qui mettent en avant toutes ses persécutions (lettres, 3 "Gimel", 6, 7, 8, 9, 11, 12, 14, 15, 16, 17, 18, 19 "Qoph").

Quels enseignements pouvons-nous tirer de son expérience ?
Comment devrais-je me conduire à l'avenir lorsque je me trouverai confronté à l'adversité ? Une adversité qui, soit dit en passant, peut se manifester sans que des hommes interviennent : le chômage ou la maladie, par exemple !

C'est en plongeant nos regards dans la Parole de Dieu que nous trouverons une réponse qui convient parfaitement à ceux et celles qui vivent dans le temps de la grâce.

... déchargez-vous sur lui (sur Dieu) de tous vos soucis, car lui-même prend soin de vous. 1 Pierre 5: 7 (v. L. S)

Verset bien connu mais dont la mise en pratique n'est pas aussi facile que la lecture même de ce texte ! Facile à lire, facile à dire
aux autres, mais difficile à pratiquer soi-même !
Fort heureusement il y a une piste qui va nous rendre plus accessible ce texte. Il suffit de prendre garde à ce que Pierre disait précédemment et qui est l'entrée en matière avant le "déchargement" de nos soucis :

Humiliez-vous donc sous la puissante main de Dieu... 1 Pierre 5: 6 (v. L. S)

En effet, c'est bien lorsque nous nous rendons compte que nous ne sommes rien, que nous ne pouvons plus rien faire par nos propres forces, c'est à ce moment-là seulement que l'on peut reconnaître notre misère et s'incliner devant notre Père céleste pour avoir son conseil et son secours.
Alors, oui, c'est dans cet état d'humiliation que nous nous rendrons compte qu'il y a quelque part,
tout près de nous, un Dieu vivant qui nous invite à déposer notre fardeau au pied de la Croix.

Ensuite, après s'être humiliés devant Dieu, après avoir déchargé notre coeur du fardeau qui l'oppressait, il ne nous restera plus qu'à être vigilants et à veiller à ce que toutes nos pensées soient dirigées vers Christ, l'auteur de notre salut, de notre délivrance, et non vers le problème qui a été déposé.

Cette dernière démarche dépend entièrement de notre volonté, de la maîtrise de nos sentiments. Soyons vigilants, car il ne fait aucun doute que l'ennemi de nos âmes décochera quelques traits enflammés.
Il utilisera des "incidents" ayant un rapport avec le fardeau que nous avons déposé, tout cela pour nous faire réagir et sortir de la paix qui nous a été donnée.

C'est donc par notre attitude et notre fermeté dans la foi, que nous pourrons renverser tous les raisonnements, tous
nos raisonnements en obligeant nos pensées à rester captives à l'obéissance de Christ.
Une obéissance qui consistera, à ce moment-là, à laisser notre fardeau entre ses mains en croyant qu'il fera concourir TOUTES choses pour notre bien (Romains 8: 28), selon ses plans et non ceux de notre imagination.

Nous renversons les raisonnements et toute hauteur qui s'élève contre la connaissance de Dieu, et nous amenons toute pensée captive à l'obéissance de Christ. 2 Corinthiens 10: 5 (v. L. S)

Un texte que nous ferions bien de mettre en pratique chaque fois que nous allons raisonner au lieu de rester dans la foi !
À quoi nous servirait-il de crier à Dieu pour être délivrés si nous ne voulons pas suivre SES instructions pour garder la délivrance ?

Que le Dieu de l'espérance vous (nous) remplisse de toute joie et de toute paix dans la foi, pour que vous abondiez (nous abondions) en espérance, par la puissance du Saint-Esprit ! Romains 15: 13 (v. L. S)

L'espérance n'est-elle pas le premier signe de la délivrance ?
L'espérance, lorsqu'elle est ancrée dans le coeur, n'apporte-t-elle pas une paix qui dépasse notre intelligence lorsque l'on prend en considération que l'état de ce coeur ne dépend plus des circonstances ?

Ne vous inquiétez de rien ; mais en toute chose faites connaître vos besoins à Dieu par des prières et des supplications, avec des actions de grâces.
Et la paix de Dieu, qui surpasse toute intelligence, gardera vos coeurs et vos pensées en Jésus-Christ.
Philippiens 4: 6-7

****

Que tous ceux qui te cherchent soient dans l'allégresse et se réjouissent en toi !
Que ceux qui aiment ton salut disent sans cesse :
Exalté soit Dieu !
Psaume 70: 4 (v. L. S)


© J-M Ravé 2 février 2008 -
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