C'est par les paroles de ce
chant chrétien que je désire
introduire le message de cette semaine qui va nous
amener à poursuivre notre réflexion
sur la lettre "Çadé" du Psaume
119.
Comme tout à chacun, le chrétien
n'est pas exempté de moments difficiles, de
ces moments où ceux qui passent par une
sombre vallée ont l'impression d'être
seuls et abandonnés de tous, y compris de
Dieu.
Alors que Jésus est la lumière du
monde, alors que celui qui le suit ne marche pas
dans les ténèbres (Jean 8: 12), il arrive cependant des
périodes si sombres qu'il y a des moments
où l'on se surprend à hésiter
à faire un pas de foi ne sachant pas
où ce dernier va nous conduire. Pire encore,
il y a des moments où on ne sait plus
très bien où l'on se trouve, ne
voyant plus rien, n'entendant plus rien, ne
recevant plus de réponse à des
prières pourtant sincères.
Dieu nous aurait-il
lâché la main ?
Aurions-nous péché si gravement qu'il
aurait dû détourner sa face de
nous comme cela est déjà
arrivé à plusieurs reprises pour le
peuple d'Israël ?
Je les ai
traités selon leurs souillures et leurs
transgressions, Et je leur ai caché ma
face.
Ézéchiel 39:
24
(v. L. S)
Si l'Ancien Testament relève cette
possibilité envers ceux qui ont
délibérément choisi de se
détourner de
l'Éternel, il
n'en n'est rien pour celui qui lui appartient et
qui s'est "simplement" égaré dans un
chemin qui mènerait à la
perdition:
... Je
(l'Éternel) chercherai celle (la brebis) qui était
perdue, je ramènerai celle qui
était égarée, je
panserai celle qui est
blessée, et je fortifierai celle qui est
malade... Ézéchiel 34:
16
(v. L. S)
Le Fils
de l'homme est venu chercher et sauver ce qui était
perdu. Luc 19: 10 (v. L. S)
Connaissant le coeur de Dieu, nous pouvons donc
avoir la certitude que les temps difficiles par
lesquels nous pouvons passer, ne sont pas le signe
que Dieu nous a abandonnés et livrés
au bon vouloir du prince des
ténèbres. Rien ne prouve non plus que nous nous
sommes égarés ! (Quoi que cela puisse arriver, nous
n'envisagerons pas cette possibilité
aujourd'hui.)
Même lorsque la nuit est la plus noire
possible, le soleil brille toujours avec la
même intensité quoique nos yeux de
chair ne puissent le voir.
La rotation de la terre nous permet de passer tour
à tour de la lumière vers les
ténèbres sans pour autant que le
soleil ait quitté sa place. De plus, la nuit
laisse souvent deviner l'existence continuelle du
soleil par le simple fait que la lune
réfléchit sa lumière.
Ainsi, "lorsque tout
est sombre et noir sur mon chemin, lorsque
Seigneur, je ne vois plus ta main",
de nombreux signes
manifestent toujours la présence de Dieu,
même si je ne suis plus
éclairé.
Des signes qui sont d'autant plus forts que la
Parole de Dieu a
été prise au
sérieux et qu'elle est TOUJOURS prise au
sérieux en
dépit des
circonstances :
... disait le Psalmiste au
verset 140 !
C'est grâce à cette conviction,
appuyée autant sur les témoignages du
passé que sur les expériences du
présent, que l'auteur de ce psaume a pu
rester enraciné dans les promesses de Dieu,
indépendamment de la tourmente dans laquelle
il se trouvait.
Quoique ce ne soit pas la première fois
qu'il fasse remarquer à Dieu qu'il est en
proie à l'adversité, il n'a pas
sombré dans le désespoir. Il va
même nous montrer que, dans cette
adversité, non seulement il reste attaché aux
commandements de Dieu, mais de plus il reste zélé à
un point tel qu'il en "use" sa vie (v. 139a) !
L'épreuve n'affecte pas sa foi et sa
confiance en Dieu ! Et la mienne
l'affecte-t-elle ?
Mon épreuve change-t-elle ma façon de
croire?
Pour mieux saisir sa
pensée, nous pourrions dire que le
zèle qu'il a pour le Seigneur "mange sa
vie", que son ardeur
à servir l'Éternel ne lui laisse
point de repos durant lequel il penserait à
autre chose.
Son zèle pour l'Éternel "mange" tout
son temps ! Son zèle pour
l'Éternel occupe toute sa vie, toutes ses
pensées ! Quoi qu'il fasse, quoiqu'il
se passe autour de lui ou en lui, TOUT EST POUR
DIEU, pour SA gloire !
Cette attitude me fait penser à celle de
notre bien-aimé Sauveur et Seigneur dont le
Psaume 69 relève, avant l'heure, un des
points indiscutables de son ministère, un
point qu'avaient noté ses disciples :
"Le
zèle de ta maison me
dévore" (
Psaume 69: 9 ; Jean 2: 17).
Le Fils de Dieu pouvait-il défendre quelque
chose d'autre que les intérêts de son
Père..., de notre Père
céleste ? Enfant, déjà il
faisait remarquer qu'il devait s'occuper de ses
affaires (celles de son Père. Luc 2: 49).
Ainsi, en tout temps ses pensées
étaient tournées vers
l'Éternel ! "Le zèle de ta maison me
dévore", attitude
qui nous est aussi
demandée aujourd'hui :
"Que tout
ce qui est en moi bénisse son saint
nom !" (Psaume 103: 1) ; "Faites tout pour la gloire de
Dieu" (1 Corinthiens 10: 31) ; Veillez donc et priez en tout
temps
(Luc 21: 36).
Est-ce que j'use ma vie pour Dieu ?
Est-ce que je dépense mon énergie
pour le Royaume de Dieu ?
Est-ce que je soupire pour aimer ceux qui me
persécutent ou qui se moquent de ma foi au
point qu'ensuite je crie à Dieu pour qu'il
les sauve ?
Cette dernière question pourrait-elle
concerner notre Psalmiste (v. 139b) ?
Ce zèle qui le consume
me fait penser à quelqu'un qui, selon
l'expression populaire "brûle la chandelle
par les deux bouts", c'est-à-dire qui la
dépense avec trop d'intensité et
souvent pour des choses qui n'en valent pas la
peine.
Si je puis imaginer que notre Psalmiste
"brûle la chandelle par les deux bouts", par
contre il ne le fait pas d'une façon
insensée comme ceux et celles qui s'enivrent
du monde, qui passent leur temps à....
"s'éclater" !
Son zèle, à lui, le fait redoubler
d'efforts pour rester
un témoin. Son
zèle le pousse à toujours
défendre la
cause de Dieu et
à "lutter" pour faire reconnaître que la Parole
de Dieu demeure la
vérité.
Quoiqu'il n'y ait aucun texte précis qui le
souligne, nous pourrions croire qu'il "brûle" aussi sa vie pour
intercéder en faveur de ceux qui sont ses
ennemis et qui le
maltraitent continuellement.
Nous avions déjà parlé d'une
escalade de la persécution dans le message
N° 18, et depuis la situation s'est encore
aggravée :
Railleries, moqueries (v. 23),
pièges (v. 61),
faussetés ou mensonges (v. 69a),
opprimé sans cause (v. 78),
persécutions (v. 84),
menaces de mort (v. 95,
109,
110),
etc....
Et s'il n'intercédait pas encore en leur
faveur, nous pouvons être certains que
ses actes parlaient
pour lui et qu'ils étaient une façon
de "prêcher" la bonne nouvelle par
l'exemple.
En tout temps, il prendra le contre-pied de toutes
leurs intentions ou actions mauvaises. Les versets
suivants vont nous montrer qu'il avait
déjà l'Esprit de Christ en lui, qu'il
savait supporter l'injustice comme le Seigneur
Jésus a su le faire d'une façon
parfaite :
(En parlant de Jésus)
- Car le
zèle de ta maison me dévore, Et les
outrages de ceux qui t'insultent tombent sur
moi." (Psaume 69: 9)
(En parlant du Psalmiste)
- Des
orgueilleux me chargent de railleries ;
Je ne
m'écarte point de ta loi. (v.51)
- Les
pièges des méchants
m'environnent ; Je n'oublie point ta
loi. (v.61)
- Des
orgueilleux imaginent contre moi des
faussetés ; Moi, je garde de tout
mon coeur tes ordonnances. (v. 69)
- Ils ont
failli me terrasser et m'anéantir ;
Et
moi, je n'abandonne point tes
ordonnances.
(v.87)
- Des
méchants me tendent des pièges,
Et je
ne m'égare pas loin de tes
ordonnances.
(v.110)
S'il est vrai que nous ne voyons pas qu'il cherche
à faire du bien à ses ennemis comme
l'enseignait Jésus à ses disciples
(Matthieu 5: 44) et comme l'apôtre Paul le
rappelait dans son épître aux
Romains : "Bénissez ceux qui vous
persécutent, bénissez et ne maudissez
pas" (Romains 12: 14), nous relevons néanmoins chez
lui un attachement
particulier à la Parole de
Dieu !
Or, s'il est autant
attaché aux commandements du Seigneur, s'il
les médite régulièrement, il
ne peut ignorer qu'il est tenu de faire un minimum de bien
à ceux qui le
persécutent !
Le livre de l'Exode (qu'il connaissait) laisse
déjà entrevoir que les graves
différents que les hommes peuvent avoir
entre eux ne doivent pas les empêcher de
veiller à ce que le bien
matériel de
leurs ennemis leur soit rendu lorsqu'ils l'ont
trouvé. Chacun étant personnellement
tenu de le leur rapporter ! (Exode 23. 4)
(Ton ennemi vient de perdre quelque chose ?
Baisse-toi, et va la lui rapporter !)
Plus encore..., dans des occasions
particulières l'Israélite devait donner un
coup de main à son ennemi : "Si tu vois l'âne de ton
ennemi succombant sous sa charge, et que
tu
hésites à le décharger,
tu
l'aideras à le
décharger."
(Exode 23: 5)
(Ton ennemi a de la difficulté à
porter une lourde charge ? Va proposer tes
services)
Le temps passant, nous verrons que le bien qui doit
être fait envers ceux qui nous sont hostiles,
ira plus loin encore, puisque, dans les Proverbes,
il est question de s'intéresser à la
personne même
et non pas seulement à ce qui lui
appartient : "Si ton ennemi a faim, donne-lui du
pain à manger ; S'il a soif, donne-lui
de l'eau à boire"
(Proverbes 25: 21).
Une pensée qui sera encore amplifiée
par le Seigneur Jésus lorsqu'il mettra
l'accent sur le fait que l'on doit chercher
à faire le bien et aussi
à prier en
faveur de ceux qui nous
persécutent
comme lui-même a su le faire !
En voyant l'escalade de ce que l'amour de Dieu peut
faire dans un coeur, il va de soi que,
désormais, notre désir d'être
délivrés de ceux qui nous oppressent
nous interdit de prier pour qu'ils disparaissent de
la Terre des vivants.
La meilleure façon d'être
délivrés de ceux qui nous font du mal
consistera donc à intercéder en leur
faveur afin que la lumière de Dieu les
éclaire pour qu'ils se convertissent et
deviennent ainsi des frères dans la foi qui
auront à coeur de nous faire bien.
Il est vrai que, dans cette lettre
"Çadé", la justice de Dieu est bien
mise en évidence, et qu'il est sous-entendu
que les méchants recevront la part qui leur
est due. Mais, étant sous la grâce,
pensons bien que la
justice de Dieu est d'abord tombée sur le
Fils de Dieu, que
c'est LUI qui a subi la juste condamnation de nos
fautes et celles de nos adversaires afin que
chacun, eux comme nous, soit pardonné.
Pensons que cette justice, implacable en raison de
la sainteté de Dieu, ne tombera sur les
individus eux-mêmes que s'ils ne veulent pas
reconnaître en Jésus l'auteur de leur
salut !
Intercédons-nous pour ceux et celles qui
nous ont opprimés, qui nous oppriment d'une
façon ou d'une autre, ou prions-nous simplement pour
être délivrés de leurs
griffes ?
"Lorsque tout est
sombre et noir sur mon chemin, lorsque Seigneur je
ne vois plus ta main" ne serait-ce pas parce que,
dans l'épreuve, j'ai omis de demander la
bénédiction sur ceux qui me
persécutent et que j'ai plutôt eu la
nostalgie du "oeil pour oeil et dent pour
dent" ?
Ce qui signifierait alors: La loi pour les autres et la
grâce pour moi ?
Dieu notre Sauveur... veut que tous
les hommes soient sauvés et parviennent
à la connaissance de la
vérité. Car il y a un seul Dieu, et
aussi un seul médiateur entre Dieu et les
hommes, Jésus-Christ homme, qui
s'est donné lui-même en rançon
pour tous. 1 Timothée 2: 3-6 (v. L. S)
Il est clair que certains de nos
persécuteurs, au coeur dur comme de la
pierre, continueront à nous malmener en
dépit de nos prières. Ils pourraient
même agir longtemps sans que le Seigneur
n'intervienne en notre faveur... d'une façon
apparente.
À nous de rester fermes dans la foi afin que
notre détermination démontre que,
quoi qu'il en soit, nous avons pris le parti de
Dieu et que
nous ne ferons pas de
compromis avec SA parole, ni avec SES
commandements.
Comprenons aussi que nous pouvons être
responsables de la longueur du temps où Dieu
nous laisse "mariner" dans notre épreuve,
simplement parce que nous n'avons pas la bonne
attitude.
Le chemin étroit qui conduit à la Vie
éternelle a des
passages obligés qu'il est impossible d'éviter
puisqu'il n'y a qu'un seul chemin.
Alors..., ou tu avances par la foi, ou tu perds du
temps à te faire une montagne d'un obstacle
que Dieu voudrait t'aider à franchir !
De toute façon
tu as un passage obligé par lequel tu dois passer pour
pouvoir arriver au but qui a été
fixé par le Seigneur.
Un barrage sur la
route, une difficulté ou une épreuve
n'est pas le terminus !
Le terminus c'est la couronne pour les vainqueurs
qui n'ont pas abandonné la marche, qui n'ont
pas déposer les armes, qui ont gardé
les yeux fixés sur le but à atteindre
et qui ont su compter sur la grâce de Dieu
pour aller de l'avant coûte que
coûte !
Le terminus de notre marche chrétienne se
trouve de l'autre
coté de ce monde, de l'autre côté de la
frontière de la mort. Tant
que nous serons des pèlerins sur cette Terre
nous devrons avancer, avancer et toujours avancer
en dépit des tempêtes et de
l'adversité.
Lorsque tout est
sombre et noir sur notre chemin, lorsque Seigneur,
nous ne voyons plus ta main...., restons malgré tout confiants,
car il a toujours permis que ses enfants passent
par des tests :
... c'est
l'Éternel, votre Dieu, qui vous met à
l'épreuve pour savoir si vous aimez
l'Éternel, votre Dieu, de tout votre coeur
et de toute votre âme. Deutéronome 13: 3 (v. L. S) :
L'épreuve de la
foi !
Cette épreuve, qui peut parfois assombrir
notre ciel et nous faire croire que nous sommes
abandonnés de Dieu, fait partie des soins
attentifs de notre Dieu à l'égard de
son enfant. Il désire que celui qui a
été racheté ait l'occasion de
mettre en pratique sa foi afin de prouver qu'il
s'appuie bien sur la Parole de son Seigneur EN TOUT
TEMPS (v. 143)
Détresse et
angoisse !
Des mots forts pour qualifier nos maux ! Des
mots forts pour exprimer une situation
désespérée dont l'issue ne
fait aucun doute aux yeux des observateurs
humains ! Une issue fatale que l'ennemi de nos
âmes saura présenter avec force de
détails !
N'est-il pas triste que parfois nous puissions
avoir plus confiance dans les pensées que
nous suggère le prince des
ténèbres ou quelques-uns de ses
sbires, plutôt qu'en la Parole de
Dieu ?
Détresse et angoisse ! Ne te lasse surtout pas de mettre ton
espérance en Dieu !
Détresse et
angoisse ? Tes commandements font mes
délices !
Nous l'avons vu il y
a un instant, il est toujours possible de prendre
le contre-pied de toute maltraitance à notre
égard en ayant un comportement qui nous
renvoie à la Parole de Dieu.
Pour en arriver à ce stade, il est
impératif d'en revenir au thème
principal de ce psaume, ce chant qui ne cesse de
faire l'éloge de la Parole de Dieu, de ses
commandements, de ses préceptes et autres
synonymes, tous donnés pour que l'homme
puisse vivre heureux !
Il est évident que, pour en faire un tel
éloge il faut l'avoir déjà
expérimenté, l'avoir
déjà mis en pratique ! Il faut
aussi avoir connu Dieu dans son amour, sa
compassion. Il faut aussi garder la certitude qu'il n'abandonnera
JAMAIS ceux qu'il a sauvés de la condamnation, des flammes
éternelles.
Détresses et angoisses ont été
le lot de notre Psalmiste, néanmoins il n'a
jamais renié un seul commandement, au
contraire il a toujours demandé à en
connaître davantage. C'est par sa
détermination, sa fidélité au
Seigneur des seigneurs qu'il a pu
appréhender toutes les difficultés et
rester ferme dans la foi.
Si cette lettre "Çadé" a mis en
vis-à-vis la
justice de Dieu et
l'injustice des
hommes, si elle
démontre que la persécution n'est pas
un obstacle à la foi, alors...,
encourageons-nous les uns les autres et
ne nous lassons pas de
mettre notre espérance en
Dieu tout comme le
faisait aussi Jérémie !
Quand
je pense à ma détresse et à ma
misère... Quand mon âme s'en souvient,
Elle est abattue au dedans de moi.
Voici ce que JE VEUX repasser en
mon coeur, Ce qui me donnera de
l'espérance.
Les bontés de l'Éternel ne sont pas
épuisées, Ses compassions ne sont pas
à leur terme ;
Elles se renouvellent chaque matin. Oh ! que
ta fidélité est grande !
L'Éternel est mon partage, dit mon
âme ; C'est pourquoi je veux
espérer en lui.
L'Éternel a de la bonté pour qui
espère en lui, Pour l'âme qui le
cherche.
Il est bon d'attendre en silence Le secours de
l'Éternel. Lamentations de Jérémie 3.
19-26
(v. L. S)
© J-M
Ravé 26 janvier 2008 -
CP 474 -
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