Nous avions terminé le message de la semaine passée par deux questions prises dans le Psaume 119, deux questions que connaissent bien ceux qui passent par des moments difficiles, deux questions dont les réponses n'appartiennent qu'à Dieu puisque c'est à lui qu'elles ont été posées :
Sachant que le
chrétien - celui qui a accepté
Jésus comme Sauveur ET SEIGNEUR de sa vie -
est appelé à avoir des tribulations
selon les avertissements même du Fils de Dieu
("Vous
aurez des tribulations dans le monde..."
- Jean 16: 33), ce chrétien pourrait trouver
le temps de l'épreuve interminable et,
à son tour, s'étonner du silence de
son Père céleste.
Sachant que Dieu ne fait pas d'erreur, il nous faut
donc prendre notre "mal" en patience, un "mal"
nécessaire, indispensable selon les Écritures, un "mal"
qui peut avoir des conséquences visibles
dans notre vie, mais un "mal" qui finira par
tourner à notre avantage (Romains 8: 28) !
...
quoique maintenant, puisqu'il le faut, vous soyez
attristés pour un peu de temps par diverses
épreuves... 1 Pierre 1: 6 (v. L. S)
....
c'est par beaucoup de tribulations qu'il
nous faut entrer dans le royaume de Dieu.
Actes 14: 22 (v. L. S)
L'épreuve programmée par le Seigneur
pour affermir notre foi, pour la purifier
(1 Pierre 1: 7), est donc indispensable ! Ainsi
ne soyons pas surpris si nous sommes
malmenés durant notre pèlerinage,
mais soyons
plutôt étonnés si nous n'avons
pas part à "l'éducation" au travers
des tribulations qui
peuvent nous causer bien des tourments et des
interrogations.
Si nous n'avons plus besoin de nous poser la
question de savoir pourquoi il nous arrive des
choses fâcheuses - nous venons de voir que
c'est une obligation - par contre, comme le
Psalmiste, nous pouvons soupirer après la
délivrance, après une réponse
de notre Père céleste.
Il va de soi que nous soupirerons d'autant plus que
la durée de l'épreuve se prolongera
dans le temps et que Dieu restera silencieux... en
apparence !
S'il ne nous répond pas tout de suite, c'est
parce qu'il est un Dieu sage ! Un Dieu qui
nous connaît et qui sait que, s'il nous
donnait quelques indications, nous pourrions tomber
dans le découragement en apprenant, par
exemple, que le temps d'épreuves ne fait que
commencer !
"À
chaque jour suffit sa peine !" (Matthieu 6: 34) "Pourquoi s'inquiéter du
lendemain" pouvait dire
le Seigneur Jésus !
C'est aujourd'hui qu'il faut être
fidèle !
C'est aujourd'hui qu'il faut tenir !
C'est aujourd'hui que le Psalmiste vit sa vie et
dépeint son présent : aussi bien
sa marche difficile que son attachement à la
Parole de Dieu.
Sans cet attachement à ce que Dieu a promis,
les
non-réponses du Seigneur deviendraient vite
un motif de découragement que l'ennemi de nos âmes
pourrait utiliser contre nous.
Ces non-réponses n'en n'ont-elles pas
découragé plusieurs quand ils
regardaient à eux-mêmes au lieu
d'élever leurs yeux vers Celui dont
" la
justice et l'équité sont la base de
son trône "
(Psaume 89: 14) ?
Découragé
peut-être... mais non
désespéré !
Non
désespéré parce que l'homme de
foi sait qu'il y a
quelqu'un dans le Ciel qui n'est pas
indifférent à sa situation, quelqu'un
qui est attentif à ses cris, quelqu'un qui
compte les pas de notre vie, qui enregistre nos
larmes (Psaume 56: 8).
Non
désespéré, mais quand
même impatient
chaque fois qu'il regarde sa vie, qu'il en mesure
sa fragilité. Il sait que ses jours
s'enfuient plus vite que ne va la navette du
tisserand (Job 7: 6),
de ce fait, il s'interroge...
(Je m'interroge, tu t'interroges, nous nous
interrogeons... un exercice de conjugaison qui se
pratique au présent quand il faut apprendre
à vivre dans l'humiliation comme
l'apôtre Paul a
dû l'apprendre
et que les leçons semblent interminables.
"Je
(Paul) sais vivre dans
l'humiliation" -
Philippiens 4: 12 )
Quant au Psalmiste !... Il s'interroge afin de
savoir s'il pourra revoir le bonheur ici-bas, s'il
pourra retrouver une vie qui soit un peu plus
paisible : "rends-moi la vie" demandera-t-il 7 fois
tout au long du Psaume 119.
Notons que chacune de ses demandes a
été faite en s'appuyant sur les paroles, les
jugements, la bonté de Dieu et non en mettant en avant ses
difficultés, ses épreuves, ou les
persécutions qu'il devait subir
injustement.
... selon ta parole, selon ta
bonté, selon ta parole, selon ton jugement,
selon ta promesse, selon tes jugements, selon ta
bonté (v. 25 ;
88 ;
107 ;
149 ;
154 ;
156 ;
159)...
Il y a donc des promesses qui, si elles sont
saisies, vont nous
maintenir dans la foi
et nous permettre de vivre la "peine" du jour sans
murmurer contre Dieu.
Elles nous permettront de nous réjouir de la
délivrance à venir, du bonheur promis
à ceux qui auront marché en vainqueur
de la même
façon que nous pouvons déjà
nous réjouir du Ciel, de la place qui nous a
été préparée alors que,
là aussi, nous n'avons QUE la promesse de Dieu,
que sa Parole comme preuve !
Le Royaume de
Dieu est une PROMESSE
que nous ne pouvons pas toucher ni voir, mais dont
nous pouvons déjà
bénéficier par la présence du
Seigneur Jésus dans nos coeurs.
De la même façon les
différentes promesses liées à
notre marche par la foi doivent s'accepter comme la
précédente, y compris dans
l'épreuve.
C'est cette acceptation qui nous permettra d'en
ressentir le parfum par la paix dans notre coeur en
dépit de l'épreuve, avant d'en
goûter le fruit au travers de la
concrétisation de ce que Dieu a dit.
Jésus lui dit
(me dit, te dit, nous
dit) : Ne t'ai-je pas (déjà) dit que, si tu crois,
tu verras la gloire de
Dieu ? Jean 11: 40 (v. L. S)
Pour revenir au Psaume 119, notons encore que plus
le temps passe, plus ses demandes se rapprocheront
les unes des autres. (v. 25 ;
88 ;
107 ;
149 ;
154 ;
156 ;
159)
Nos prières ne se font-elles pas plus
pressantes au fur et à mesure que le temps
s'écoule ? Notre impatience ne
grandit-elle pas ? À moins que...,
lassés d'attendre, certains d'entre nous se
détournent de celui qui a tout pouvoir dans
le ciel et sur la terre !
Courage ! Persévère !
semble nous dire le Psalmiste, cet homme qui ne
cesse d'interpeller le Seigneur pour être
secouru comme nous pourrions le faire. Son
espérance ne faiblit pas même si ses
appels se font plus pressants (v. 84b).
Si jusqu'à
présent nous avons pu suivre l'auteur du
psaume 119 et nous approprier la plupart de ses
paroles, nous nous écarterons
momentanément de la pensée de cet
homme de l'Ancien Testament pour la transcrire
selon la vue du Nouveau Testament.
En effet, alors que nous avons
bénéficié de la Grâce,
il ne serait pas convenable d'exclure de cette
Grâce ceux qui, actuellement, marchent dans
les ténèbres comme nous y avons marché
autrefois.
Autrefois ennemis de Dieu en raison de nos
péchés, comme ils le sont
actuellement pour la même raison, nous savons
que "le
châtiment qui nous donne la paix est
tombé sur lui (Jésus)", et qu'"à tous ceux qui l'ont
reçue (La
parole de Dieu, Jésus), à ceux qui
croient en son nom, elle a donné le pouvoir
de devenir enfants de Dieu... " ( Esaïe 53: 5; Jean 1:12).
La demande du Psalmiste devient donc incompatible
avec la foi chrétienne que nous devons
professer, incompatible en ce qui concerne notre
attitude vis-à-vis de notre prochain que
nous devons aimer en dépit de tout ce qu'il
pourra entreprendre contre nous.
Moi
(Jésus), je vous dis :
Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous
maudissent, faites du bien à ceux qui
vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et
qui vous persécutent, Matthieu 5: 44 (v. L. S)
... aimez vos ennemis .... et vous serez fils du
Très-Haut, car il est bon pour les ingrats
et pour les méchants... Luc 6: 35 (v. L. S)
Seuls ceux et celles qui ont vécu la
persécution sont à même de
comprendre l'impossibilité qu'il y a
à mettre en pratique les commandements du
Fils de Dieu tant que nos pensées ne seront
pas "amenées captives à
l'obéissance de Christ" (2 Corinthiens 10: 5).
C'est un défi que Dieu nous lance ! Le
défi de lui amener nos pensées
mauvaises, de les lui abandonner pour être
délivrés de toute rancune ou rancoeur
afin que son amour remplisse nos coeurs.
Est-ce à dire que la justice de Dieu devient
inopérante durant le temps de la
grâce ?
Absolument pas ! Dieu est aussi juste dans
l'Ancien Testament que dans le Nouveau Testament,
aussi patient dans l'Ancien Testament que dans le
Nouveau Testament, ni plus ni moins !
... la
patience de Dieu se prolongeait, aux jours de
Noé, pendant la construction de
l'arche... 1 Pierre 3: 20 (v. L. S)
Le Seigneur ne tarde pas dans l'accomplissement de
la promesse, comme quelques-uns le croient ;
mais
il use de patience envers vous, ne
voulant pas qu'aucun périsse, mais voulant que
tous arrivent à la repentance. 2 Pierre 3: 9 (v. L. S)
L'impatience de notre Psalmiste, ses demandes
réitérées, n'ont servi
à rien ! Elles n'ont pu rompre le
silence que Dieu s'était imposé. Un
silence qui, comme au temps de Noé, lui
permit d'exercer sa patience afin que les
persécuteurs de notre Psalmiste ne puissent
pas reprocher à l'Éternel sa
promptitude à exécuter un
jugement.
Dans tous les cas, la
patience divine n'exclut pas la
justice, ni la juste
condamnation en cas d'endurcissement !
Le jugement est
simplement différé si le coupable ne
veut pas se mettre au bénéfice de
l'oeuvre de la Croix pour échapper à
la condamnation et changer de vie.
Serons-nous des instruments entre les mains du
Seigneur pour favoriser ce retournement de
situation ou serons-nous de ceux qui mettent de
l'huile sur le feu ?
Bien sûr il n'est pas question de faire des
compromis pour que les relations avec nos
persécuteurs se détendent, mais bien
de prier afin qu'eux aussi passent des
ténèbres à la
Lumière.
Sans doute sera-t-il difficile de faire du bien
à ceux qui nous haïssent, simplement
parce que les occasions ne se présenteront
pas facilement ! Mais, si le coeur est bien
disposé, il émanera de notre personne
une compassion que nos ennemis seront à
même de ressentir, une compassion qui nous
rendra capables de dire que nous
préférons notre place à la
leur :
Plaise à Dieu que non seulement toi, mais
encore tous ceux qui m'écoutent aujourd'hui,
vous deveniez tels que je suis, à
l'exception de ces liens... Actes 26: 29.
Aimez vos ennemis,
bénissez, faites du bien,
priez...
(Matthieu 5: 44)
Avec un tel
programme, il est clair que nous ne pouvons pas
adhérer à la pensée de
l'auteur du Psaume 119 lorsqu'il laisse entendre
que les persécuteurs doivent recevoir la
monnaie de leur pièce !
Néanmoins, au travers de sa demande, il y a
une vérité que le Nouveau Testament
ne cache pas à l'égard des
"méchants" qui ne veulent pas changer, une
vérité mise en parallèle avec
les souffrances qu'ils nous infligent.
... nous-mêmes nous nous glorifions de vous dans
les Églises de Dieu, à cause de votre
patience et de votre foi dans toutes vos
persécutions, et dans les
afflictions que vous soutenez ; Qui sont
une manifeste démonstration du juste
jugement de Dieu ; afin que vous soyez
estimés dignes du Royaume de Dieu, pour
lequel aussi vous souffrez.
Puisque c'est une chose juste devant Dieu,
qu'il rende l'affliction à ceux qui vous
affligent ... 2 Thessaloniciens 1: 4-6 (v. D. M)
D'un côté, notre
fidélité au Seigneur dans la
persécution et les afflictions ne passe pas
inaperçue dans le corps de Christ. Elle nous
assure, conformément à ce que dit
l'Écriture, que cette oeuvre nous rendra
digne de vivre dans la présence de Dieu.
D'un autre côté, elle nous garantit
que la justice de Dieu s'exercera tôt ou tard
contre les rebelles qui restent rebelles. C'est le
Seigneur lui-même qui tirera vengeance du mal qu'on lui
aura fait au travers de ses enfants.
N'oublions pas que lorsque Saul de Tarse
persécutait les
chrétiens, il
fut arrêté sur la route de Damas par
le Seigneur
Jésus qui se présenta comme
étant celui qui était
persécuté : "Saul, Saul, pourquoi me
persécutes-tu ?" (Actes 26: 13-16)
Par la suite nous verrons ce persécuteur
devenir l'apôtre Paul, un apôtre qui
devra apprendre à souffrir pour son
Maître (Actes 9: 16), au point de ne plus faire cas de sa
vie (Actes 20: 24). Cette dernière attitude ne
l'a jamais empêché de
reconnaître les faits et d'appeler les
persécutions qu'il vivait par leur nom,
voire de citer les personnes qui lui ont fait du
mal, par exemple : "Alexandre, le forgeron, m'a fait
beaucoup de mal. Le Seigneur lui
rendra selon ses oeuvres." (2 Timothée 4: 14)
Ainsi donc si le Nouveau Testament ne cache pas que
les méchants auront leur rétribution,
si dans le ciel même on "s'impatiente" pour
que la justice soit rendue : "Jusques à
quand, Maître saint et véritable,
tardes-tu à juger, et à tirer
vengeance de notre sang sur les habitants de la
terre ?"
(Apocalypse 6: 10), ne soyons pas surpris lorsque nous
découvrons en nous de semblables
sentiments.
Simplement ne nous laissons pas dominer par eux,
car la vengeance ne nous appartient pas, elle
appartient à quelqu'un d'autre !
Ne vous
vengez point vous-mêmes, bien-aimés,
mais laissez agir la colère; car il est
écrit : À moi la vengeance, à
moi la rétribution, dit le
Seigneur.
Mais si ton ennemi a faim, donne-lui à
manger ; s'il a soif, donne-lui à
boire ; car en agissant ainsi, ce sont des
charbons ardents que tu amasseras sur sa
tête.
Ne te
laisse pas vaincre par le mal, mais surmonte le mal
par le bien. Romains 12: 19-21 (v. L. S)
Par ce texte, nous pouvons revenir au
côté du Psalmiste et relever qu'il n'a
point exercé lui-même la vengeance,
mais qu'il s'attend à l'Éternel pour
que la justice divine s'accomplisse en sa
faveur : "Quand feras-tu justice de ceux qui
me persécutent ?" (v. 84)
Ton attente est peut-être la
même ? Notre attente est peut-être
la même ?
Qu'elle ne soit pas le fruit d'une amertume qui
cache un désir de vengeance, mais au
contraire, qu'elle soit semblable à celle de
l'apôtre Paul lorsqu'il tira une conclusion
biblique d'une situation qui ne lui était
pas favorable ! Point de haine dans son coeur,
point de désespoir, mais l'attente de ce que
Dieu rendra à chacun
selon ses oeuvres !
Il rend
à l'homme selon ses oeuvres, Il
rétribue chacun selon ses voies.
Job 34: 11
Ne vous y trompez pas : on ne se moque pas de
Dieu.
Ce
qu'un homme aura semé, il le moissonnera
aussi. Galates 6: 7 (v. L. S)
Puisque le Seigneur s'engage à ce que
chacun moissonne ce qu'il aura semé,
sachons
désherber le champ de notre coeur afin qu'il
ne s'y trouve plus de racine
d'amertume.
C'est ainsi, que nous ne nous priverons point de la
grâce de Dieu, une grâce qui est aussi
proposée à nos
ennemis, ne
l'oublions pas, même si nous continuons
à nous interroger :
Jusques à quand,
Éternel! m'oublieras-tu sans
cesse? Jusques à quand me
cacheras-tu ta face?
Jusques à quand aurai-je des
soucis dans mon âme, et chaque jour des
chagrins dans mon coeur ? Jusques à quand
mon ennemi s'élèvera-t-il contre
moi ? Psaume 13: 2 -3(v. L. S)
Poème tiré de la brochure : La souffrance (Frank Thomas)