Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

l'Abécédaire pour une vie bénie

(22) (Kaph)

2 ème partie - De tribulations en tribulations

Nous avions terminé le message de la semaine passée par deux questions prises dans le Psaume 119, deux questions que connaissent bien ceux qui passent par des moments difficiles, deux questions dont les réponses n'appartiennent qu'à Dieu puisque c'est à lui qu'elles ont été posées :

Quand me consoleras-tu ? (v. 82)
Quel est le nombre des jours de ton serviteur ? (v. 84)

Sachant que le chrétien - celui qui a accepté Jésus comme Sauveur ET SEIGNEUR de sa vie - est appelé à avoir des tribulations selon les avertissements même du Fils de Dieu ("Vous aurez des tribulations dans le monde..." - Jean 16: 33), ce chrétien pourrait trouver le temps de l'épreuve interminable et, à son tour, s'étonner du silence de son Père céleste.

Sachant que Dieu ne fait pas d'erreur, il nous faut donc prendre notre "mal" en patience, un "mal"
nécessaire, indispensable selon les Écritures, un "mal" qui peut avoir des conséquences visibles dans notre vie, mais un "mal" qui finira par tourner à notre avantage (Romains 8: 28) !

... quoique maintenant, puisqu'il le faut, vous soyez attristés pour un peu de temps par diverses épreuves... 1 Pierre 1: 6 (v. L. S)

.... c'est par beaucoup de tribulations qu'il nous faut entrer dans le royaume de Dieu. Actes 14: 22 (v. L. S)

L'épreuve programmée par le Seigneur pour affermir notre foi, pour la purifier (
1 Pierre 1: 7), est donc indispensable ! Ainsi ne soyons pas surpris si nous sommes malmenés durant notre pèlerinage, mais soyons plutôt étonnés si nous n'avons pas part à "l'éducation" au travers des tribulations qui peuvent nous causer bien des tourments et des interrogations.

Si nous n'avons plus besoin de nous poser la question de savoir pourquoi il nous arrive des choses fâcheuses - nous venons de voir que c'est une obligation - par contre, comme le Psalmiste, nous pouvons soupirer après la délivrance, après une réponse de notre Père céleste.
Il va de soi que nous soupirerons d'autant plus que la durée de l'épreuve se prolongera dans le temps et que Dieu restera silencieux... en apparence !

S'il ne nous répond pas tout de suite, c'est parce qu'il est un Dieu sage ! Un Dieu qui nous connaît et qui sait que, s'il nous donnait quelques indications, nous pourrions tomber dans le découragement en apprenant, par exemple, que le temps d'épreuves ne fait que commencer !

"
À chaque jour suffit sa peine !" (Matthieu 6: 34) "Pourquoi s'inquiéter du lendemain" pouvait dire le Seigneur Jésus !
C'est aujourd'hui qu'il faut être fidèle !
C'est aujourd'hui qu'il faut tenir !
C'est aujourd'hui que le Psalmiste vit sa vie et dépeint son présent : aussi bien sa marche difficile que son attachement à la Parole de Dieu.

Sans cet attachement à ce que Dieu a promis, l
es non-réponses du Seigneur deviendraient vite un motif de découragement que l'ennemi de nos âmes pourrait utiliser contre nous.
Ces non-réponses n'en n'ont-elles pas découragé plusieurs quand ils regardaient à eux-mêmes au lieu d'élever leurs yeux vers Celui dont "
la justice et l'équité sont la base de son trône " (Psaume 89: 14) ?

Découragé peut-être... mais non désespéré !
Non désespéré parce que l'homme de foi sait qu'il y a quelqu'un dans le Ciel qui n'est pas indifférent à sa situation, quelqu'un qui est attentif à ses cris, quelqu'un qui compte les pas de notre vie, qui enregistre nos larmes (Psaume 56: 8).

Non désespéré, mais quand même impatient chaque fois qu'il regarde sa vie, qu'il en mesure sa fragilité. Il sait que ses jours s'enfuient plus vite que ne va la navette du tisserand (Job 7: 6), de ce fait, il s'interroge...

(Je m'interroge, tu t'interroges, nous nous interrogeons... un exercice de conjugaison qui se pratique au présent quand il faut apprendre à vivre dans l'humiliation comme
l'apôtre Paul a dû l'apprendre et que les leçons semblent interminables. "Je (Paul) sais vivre dans l'humiliation" - Philippiens 4: 12 )

Quant au Psalmiste !... Il s'interroge afin de savoir s'il pourra revoir le bonheur ici-bas, s'il pourra retrouver une vie qui soit un peu plus paisible : "
rends-moi la vie" demandera-t-il 7 fois tout au long du Psaume 119.

Notons que chacune de ses demandes a été faite
en s'appuyant sur les paroles, les jugements, la bonté de Dieu et non en mettant en avant ses difficultés, ses épreuves, ou les persécutions qu'il devait subir injustement.

Rends-moi la vie...

... selon ta parole, selon ta bonté, selon ta parole, selon ton jugement, selon ta promesse, selon tes jugements, selon ta bonté (v. 25 ; 88 ; 107 ; 149 ; 154 ; 156 ; 159)...

Il y a donc des promesses qui, si elles sont saisies, vont
nous maintenir dans la foi et nous permettre de vivre la "peine" du jour sans murmurer contre Dieu.
Elles nous permettront de nous réjouir de la délivrance à venir, du bonheur promis à ceux qui auront marché en vainqueur
de la même façon que nous pouvons déjà nous réjouir du Ciel, de la place qui nous a été préparée alors que, là aussi, nous n'avons QUE la promesse de Dieu, que sa Parole comme preuve !

Le Royaume de Dieu est une PROMESSE que nous ne pouvons pas toucher ni voir, mais dont nous pouvons déjà bénéficier par la présence du Seigneur Jésus dans nos coeurs.
De la même façon les différentes promesses liées à notre marche par la foi doivent s'accepter comme la précédente, y compris dans l'épreuve.
C'est cette acceptation qui nous permettra d'en ressentir le parfum par la paix dans notre coeur en dépit de l'épreuve, avant d'en goûter le fruit au travers de la concrétisation de ce que Dieu a dit.

Jésus lui dit (me dit, te dit, nous dit) : Ne t'ai-je pas (déjà) dit que, si tu crois, tu verras la gloire de Dieu ? Jean 11: 40 (v. L. S)

Pour revenir au Psaume 119, notons encore que plus le temps passe, plus ses demandes se rapprocheront les unes des autres. (v.
25 ; 88 ; 107 ; 149 ; 154 ; 156 ; 159)
Nos prières ne se font-elles pas plus pressantes au fur et à mesure que le temps s'écoule ? Notre impatience ne grandit-elle pas ? À moins que..., lassés d'attendre, certains d'entre nous se détournent de celui qui a tout pouvoir dans le ciel et sur la terre !

Courage ! Persévère ! semble nous dire le Psalmiste, cet homme qui ne cesse d'interpeller le Seigneur pour être secouru comme nous pourrions le faire. Son espérance ne faiblit pas même si ses appels se font plus pressants (
v. 84b).

Quand feras-tu justice de ceux qui me persécutent ?
Quand exécuteras-tu le jugement contre ceux qui me persécutent ? (v. D)

Si jusqu'à présent nous avons pu suivre l'auteur du psaume 119 et nous approprier la plupart de ses paroles, nous nous écarterons momentanément de la pensée de cet homme de l'Ancien Testament pour la transcrire selon la vue du Nouveau Testament.

En effet, alors que nous avons bénéficié de la Grâce, il ne serait pas convenable d'exclure de cette Grâce ceux qui, actuellement, marchent dans les ténèbres
comme nous y avons marché autrefois.

Autrefois ennemis de Dieu en raison de nos péchés, comme ils le sont actuellement pour la même raison, nous savons que "
le châtiment qui nous donne la paix est tombé sur lui (Jésus)", et qu'"à tous ceux qui l'ont reçue (La parole de Dieu, Jésus), à ceux qui croient en son nom, elle a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu... " ( Esaïe 53: 5; Jean 1:12).

La demande du Psalmiste devient donc incompatible avec la foi chrétienne que nous devons professer, incompatible en ce qui concerne notre attitude vis-à-vis de notre prochain que nous devons aimer en dépit de tout ce qu'il pourra entreprendre contre nous.

Moi (Jésus), je vous dis : Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent, Matthieu 5: 44 (v. L. S)

... aimez vos ennemis .... et vous serez fils du Très-Haut, car il est bon pour les ingrats et pour les méchants...
Luc 6: 35 (v. L. S)

Seuls ceux et celles qui ont vécu la persécution sont à même de comprendre l'impossibilité qu'il y a à mettre en pratique les commandements du Fils de Dieu tant que nos pensées ne seront pas "amenées captives à l'obéissance de Christ" (
2 Corinthiens 10: 5).

C'est un défi que Dieu nous lance ! Le défi de lui amener nos pensées mauvaises, de les lui abandonner pour être délivrés de toute rancune ou rancoeur afin que son amour remplisse nos coeurs.

Est-ce à dire que la justice de Dieu devient inopérante durant le temps de la grâce ?
Absolument pas ! Dieu est aussi juste dans l'Ancien Testament que dans le Nouveau Testament, aussi patient dans l'Ancien Testament que dans le Nouveau Testament, ni plus ni moins !

... la patience de Dieu se prolongeait, aux jours de Noé, pendant la construction de l'arche... 1 Pierre 3: 20 (v. L. S)

Le Seigneur ne tarde pas dans l'accomplissement de la promesse, comme quelques-uns le croient ; mais
il use de patience envers vous, ne voulant pas qu'aucun périsse, mais voulant que tous arrivent à la repentance. 2 Pierre 3: 9 (v. L. S)

L'impatience de notre Psalmiste, ses demandes réitérées, n'ont servi à rien ! Elles n'ont pu rompre le silence que Dieu s'était imposé. Un silence qui, comme au temps de Noé, lui permit d'exercer sa patience afin que les persécuteurs de notre Psalmiste ne puissent pas reprocher à l'Éternel sa promptitude à exécuter un jugement.

Dans tous les cas,
la patience divine n'exclut pas la justice, ni la juste condamnation en cas d'endurcissement !
Le jugement est simplement différé si le coupable ne veut pas se mettre au bénéfice de l'oeuvre de la Croix pour échapper à la condamnation et changer de vie.

Serons-nous des instruments entre les mains du Seigneur pour favoriser ce retournement de situation ou serons-nous de ceux qui mettent de l'huile sur le feu ?
Bien sûr il n'est pas question de faire des compromis pour que les relations avec nos persécuteurs se détendent, mais bien de prier afin qu'eux aussi passent des ténèbres à la Lumière.
Sans doute sera-t-il difficile de faire du bien à ceux qui nous haïssent, simplement parce que les occasions ne se présenteront pas facilement ! Mais, si le coeur est bien disposé, il émanera de notre personne une compassion que nos ennemis seront à même de ressentir, une compassion qui nous rendra capables de dire que nous préférons notre place à la leur :

Plaise à Dieu que non seulement toi, mais encore tous ceux qui m'écoutent aujourd'hui, vous deveniez tels que je suis, à l'exception de ces liens...
Actes 26: 29.

Aimez vos ennemis, bénissez, faites du bien, priez... (Matthieu 5: 44)
Avec un tel programme, il est clair que nous ne pouvons pas adhérer à la pensée de l'auteur du Psaume 119 lorsqu'il laisse entendre que les persécuteurs doivent recevoir la monnaie de leur pièce !
Néanmoins, au travers de sa demande, il y a une vérité que le Nouveau Testament ne cache pas à l'égard des "méchants" qui ne veulent pas changer, une vérité mise en parallèle avec les souffrances qu'ils nous infligent.

... nous-mêmes
nous nous glorifions de vous dans les Églises de Dieu, à cause de votre patience et de votre foi dans toutes vos persécutions, et dans les afflictions que vous soutenez ; Qui sont une manifeste démonstration du juste jugement de Dieu ; afin que vous soyez estimés dignes du Royaume de Dieu, pour lequel aussi vous souffrez.

Puisque
c'est une chose juste devant Dieu, qu'il rende l'affliction à ceux qui vous affligent ... 2 Thessaloniciens 1: 4-6 (v. D. M)

D'un côté, notre fidélité au Seigneur dans la persécution et les afflictions ne passe pas inaperçue dans le corps de Christ. Elle nous assure, conformément à ce que dit l'Écriture, que cette oeuvre nous rendra digne de vivre dans la présence de Dieu.

D'un autre côté, elle nous garantit que la justice de Dieu s'exercera tôt ou tard contre les rebelles qui restent rebelles. C'est le Seigneur
lui-même qui tirera vengeance du mal qu'on lui aura fait au travers de ses enfants.
N'oublions pas que lorsque Saul de Tarse
persécutait les chrétiens, il fut arrêté sur la route de Damas par le Seigneur Jésus qui se présenta comme étant celui qui était persécuté : "Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu ?" (Actes 26: 13-16)

Par la suite nous verrons ce persécuteur devenir l'apôtre Paul, un apôtre qui devra apprendre à souffrir pour son Maître (
Actes 9: 16), au point de ne plus faire cas de sa vie (Actes 20: 24). Cette dernière attitude ne l'a jamais empêché de reconnaître les faits et d'appeler les persécutions qu'il vivait par leur nom, voire de citer les personnes qui lui ont fait du mal, par exemple : "Alexandre, le forgeron, m'a fait beaucoup de mal. Le Seigneur lui rendra selon ses oeuvres." (2 Timothée 4: 14)

Ainsi donc si le Nouveau Testament ne cache pas que les méchants auront leur rétribution, si dans le ciel même on "s'impatiente" pour que la justice soit rendue : "
Jusques à quand, Maître saint et véritable, tardes-tu à juger, et à tirer vengeance de notre sang sur les habitants de la terre ?" (Apocalypse 6: 10), ne soyons pas surpris lorsque nous découvrons en nous de semblables sentiments.
Simplement ne nous laissons pas dominer par eux, car la vengeance ne nous appartient pas, elle appartient à quelqu'un d'autre !

Ne vous vengez point vous-mêmes, bien-aimés, mais laissez agir la colère; car il est écrit : À moi la vengeance, à moi la rétribution, dit le Seigneur.
Mais si ton ennemi a faim, donne-lui à manger ; s'il a soif, donne-lui à boire ; car en agissant ainsi, ce sont des charbons ardents que tu amasseras sur sa tête.
Ne te laisse pas vaincre par le mal, mais surmonte le mal par le bien. Romains 12: 19-21 (v. L. S)

Par ce texte, nous pouvons revenir au côté du Psalmiste et relever qu'il n'a point exercé lui-même la vengeance, mais qu'il s'attend à l'Éternel pour que la justice divine s'accomplisse en sa faveur : "
Quand feras-tu justice de ceux qui me persécutent ?" (v. 84)

Ton attente est peut-être la même ? Notre attente est peut-être la même ?
Qu'elle ne soit pas le fruit d'une amertume qui cache un désir de vengeance, mais au contraire, qu'elle soit semblable à celle de l'apôtre Paul lorsqu'il tira une conclusion biblique d'une situation qui ne lui était pas favorable ! Point de haine dans son coeur, point de désespoir, mais l'attente de ce que Dieu rendra à
chacun selon ses oeuvres !

Il rend à l'homme selon ses oeuvres, Il rétribue chacun selon ses voies. Job 34: 11

Ne vous y trompez pas :
on ne se moque pas de Dieu. Ce qu'un homme aura semé, il le moissonnera aussi. Galates 6: 7 (v. L. S)

Puisque le Seigneur s'engage à ce que
chacun moissonne ce qu'il aura semé, sachons désherber le champ de notre coeur afin qu'il ne s'y trouve plus de racine d'amertume.

C'est ainsi, que nous ne nous priverons point de la grâce de Dieu,
une grâce qui est aussi proposée à nos ennemis, ne l'oublions pas, même si nous continuons à nous interroger :

Jusques à quand, Éternel! m'oublieras-tu sans cesse? Jusques à quand me cacheras-tu ta face?
Jusques à quand aurai-je des soucis dans mon âme, et chaque jour des chagrins dans mon coeur ? Jusques à quand mon ennemi s'élèvera-t-il contre moi ? Psaume 13: 2 -3(v. L. S)

***
Trop souvent je murmure
Quand la route est obscure
Oh ! ma foi faiblira.
Et pourtant la promesse
Est là pour ma faiblesse
L'Éternel pourvoira !

Je ne veux plus me plaindre,
Je ne veux plus rien craindre,
Car pour moi Dieu sera.
En avant et courage !
Jusqu'au bout du voyage
L'Éternel pourvoira !

Et la mer mugissante,
Soudain obéissante,
Sous mes pas s'ouvrira.
Plus le danger menace,
Plus puissante est la grâce
L'Éternel pourvoira !

Poème tiré de la brochure : La souffrance (Frank Thomas)

***


© J-M Ravé 15 septembre 2007 -
CP 474 - 2300 Chaux-de-Fonds - Suisse