Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

l'Abécédaire pour une vie bénie

(21) (Kaph)

1 ère partie - Jusqu'à quand, ô Éternel ?

Espérant contre toute espérance...
...
Il (Abraham) ne douta point, par incrédulité, au sujet de la promesse de Dieu ; mais il fut fortifié par la foi, donnant gloire à Dieu, et ayant la pleine conviction que ce qu'il promet il peut aussi l'accomplir. Romains 4: 18-20 (v. L. S)

Nous venons de lire un texte qui nous montre que ce n'est pas sans raison qu'Abraham est appelé le "père des croyants" !
Si beaucoup prétendent tirer leur origine de cet homme, soit par le sang, soit par la foi, si nous nous plaçons nous-mêmes dans la catégorie de descendants d'Abraham,
regardons d'abord si nous sommes bien dans la foi, dans celle qui est agréable à Dieu.

Que jamais le Seigneur Jésus ne nous fasse les remarques que Jean-Baptiste avait faites à
ceux qui venaient vers lui pour se faire baptiser. Ces derniers venaient dans un esprit contraire à un acte qui aurait dû démontrer qu'ils s'engageaient pour une nouvelle vie avec Dieu, selon ses commandements :

... qui vous a appris à fuir la colère à venir ?
Produisez donc des fruits dignes de la repentance, et ne vous mettez pas à dire en vous-mêmes : Nous avons Abraham pour père ! Car je vous déclare que de ces pierres Dieu peut susciter des enfants à Abraham. Luc 3: 8 (v. L. S)

Les fruits que je porte aujourd'hui, ces fruits consécutifs à mon engagement, sont-ils bien ceux que le Seigneur s'attend à recueillir ?
Examinons-nous afin de regarder s'ils ne ressemblent pas à ceux que portaient les hommes qui allaient se faire baptiser, eux qui croyaient que cet acte n'était qu'
un simple "passeport", une petite formalité pour hériter de la vie éternelle sans qu'il n'y ait besoin de conformer sa vie aux exigences d'un Dieu trois fois saint ?

Examinez-vous vous-mêmes, pour savoir si vous êtes dans la foi ; éprouvez-vous vous-mêmes... 2 Corinthiens 13: 5 (v. L. S)

La foi véritable voit ce que les yeux ne voient pas (Hébreux 11: 1). La foi ne prend pas plus en considération les événements extérieurs qui mettent en avant l'impossibilité de tout changement, que les sentiments intérieurs qui peuvent s'exprimer après un temps d'attente qui dépasserait les limites du raisonnable.

La foi ne raisonne pas !
La foi croit et croît toujours plus au fur et à mesure que le temps s'écoule et que s'approche l'instant de la délivrance !
Elle espère toujours et grandit car, de toute évidence, plus le temps s'est écoulé, moins il en restera à passer avant que ne se matérialise la réponse à notre foi.
Ce n'est pas parce que le sablier de Dieu à la particularité d'être opaque de notre côté que le temps ne s'écoule pas en notre faveur
si nous gardons la foi, si aucun obstacle, aucun doute ne ralenti ce temps qui a été déterminé à l'avance par notre Père céleste.

Évidemment, de la théorie à la pratique, il y a souvent un monde à traverser ! Un laps de temps durant lequel vont s'affronter des pensées qui s'entrechoqueront, des pensées provenant de sources différentes, soit du prince des ténèbres, soit de la Parole de Dieu ! Les unes nous démoraliseront, ralentissant notre marche, tandis que les autres seront une brise rafraîchissante qui permettra de stimuler notre espérance, notre foi dans les promesses que le Seigneur nous a faites.

Si nous connaissons quelque peu les Évangiles, nous avons dû remarquer que
la foi fait l'admiration du Seigneur Jésus, tout comme l'incrédulité provoque son étonnement.

-
... même en Israël je n'ai pas trouvé une aussi grande foi. Matthieu 8: 10, concerne un... "païen", le centenier.

-
... Femme, ta foi est grande ; qu'il te soit fait comme tu veux... Matthieu 15: 28, concerne une... "païenne", une femme cananéenne.

-
Et il s'étonnait de leur incrédulité... Marc 6: 6, concerne des Juifs dans une synagogue.

Comment allons-nous "surprendre " le Seigneur ?

Par notre foi ou par notre incrédulité ?

Comment le Fils de Dieu me voit-il ?
Que pense-t-il de mon comportement, non pas dans les temps de repos où la confiance en lui n'est pas mesurable, mais
lorsque la foi est mise à rude épreuve et que la chair souffre d'attendre ?

Une question qui nous ramène à l'auteur du Psaume 119. Il va nous partager un instant d'intense détresse qui, au lieu de le faire sombrer dans le désespoir, va le propulser vers son Dieu, le pousser à décharger son coeur comme peut-être il ne l'avait encore jamais fait.

D'abord, il va dépeindre son impatience qui est consécutive à une longue attente (
v. 81a et 82a - version Darby)

Mon âme languit après ton salut
Mes yeux languissent après ta promesse

Derrière ces expressions nous découvrons toute l'attente du Psalmiste, toute son impatience. Son désir ardent nous révèle en même temps qu'il n'y a rien d'autre dans sa vie de plus important !

Cet état d'âme nous prouve qu'il n'y a rien sur la Terre qui puisse le détourner de son objectif.
Ses yeux sont comme fixés sur les mains de Dieu, l
e seul habilité à réconforter le coeur d'un homme dans la tourmente sans qu'il s'ensuive du regret !

C'est la bénédiction de l'Éternel qui enrichit, Et il ne la fait suivre d'aucun chagrin. Proverbes 10: 22 (v. L. S)

Son languissement après la délivrance promise par Dieu, lui ôte tout désir des choses de ce monde. D'ailleurs... que ce monde pouvait-il lui apporter de bénéfique ?
Quelle joie, même momentanée, pouvait-il lui offrir puisque les adversaires de la Parole de Dieu s'excitaient les uns les autres afin de le tourmenter ?
Quant aux croyants honnêtes qui se réjouissaient de la fermeté de cet homme, nous avons vu qu'ils vivaient loin de celui qui était dans la souffrance,
ils étaient observateurs et non frères soutenant un de leurs frères dans la peine !

Alors que la loi demandait à ce que l'on se détourne pour aider l'âne d'un frère qui ployait sous une charge trop pesante, n'est-il pas surprenant que ceux qui craignaient l'Éternel n'interviennent pas pour soutenir un homme qui, lui aussi, ployait sous une charge trop lourde pour lui ? (Deutéronome 22: 4)

"
Pleurez avec ceux qui pleurent" nous dit l'épître aux Romains (12: 15), une invitation à partager la souffrance de celui qui a besoin d'être soutenu, encouragé. Une invitation que je n'ai pas le droit de décliner ! Qui sait si demain je ne ferai pas partie de ceux qui doivent être consolés !
Une invitation formelle que le Seigneur Jésus a mise en avant, non seulement en ce qui concerne la communauté chrétienne, mais aussi pour notre prochain, celui ou celle qui a été placé sur notre route.

Quelle leçon dois-je tirer pour ma vie personnelle du comportement de ces hommes qui craignaient Dieu et qui n'étaient que spectateurs de la misère d'un de leurs frères ?
On ne peut pas parler d'indifférence puisque le coeur de ces hommes se réjouissait de la fidélité de celui qui passait par l'épreuve, mais si on peut relever une foi réelle et sincère, on constate aussi que
cette foi n'est pas accompagnée d'oeuvres qui puissent être utiles pour le bien de la communauté croyante de l'époque !
Ils aimaient la Parole de Dieu, ils craignaient l'Éternel mais semblaient être paralysés quant à l'amour fraternel !

L'entourage croyant du Psalmiste était donc dans la joie au lieu d'être dans les pleurs. À cause de cette attitude, ils ajoutaient un poids supplémentaire sur le coeur de notre homme au lieu de partager son fardeau (
Galates 6: 2).

"Seigneur j'ai encore beaucoup à apprendre de Toi ! J'ai besoin d'avoir la compassion que tu avais ! J'ai besoin d'être au bénéfice de ta miséricorde pour réaliser davantage que l'amour que tu me demandes d'avoir doit se manifester par des oeuvres, des actes et pas seulement par des paroles.
Aide-moi à être toujours plus sensible à la détresse de ceux que tu places sur mon chemin afin qu'au jour où l'épreuve de ma foi sera difficilement supportable, je puisse bénéficier de la mesure que j'aurai utilisée envers mon prochain.»


"
J'ai eu faim, j'ai eu soif, j'étais étranger, j'étais nu, j'étais malade, j'étais en prison..." voilà la description que Jésus fait de certains maux de la société dans laquelle il vivait alors (Matthieu 25: 34-46).
Ces maux se retrouvent dans la nôtre et ne doivent pas nous laisser insensibles, surtout lorsqu'ils se rencontrent dans le corps de Christ, celui qui nous environne, ces frères et soeurs qui doivent être
les premiers à être secourus et réconfortés.

Ainsi donc, pendant que nous en avons l'occasion, pratiquons le bien envers tous, et surtout envers les frères en la foi. Galates 6: 10 (v. L. S)

... principalement aux
domestiques de la foi. (v. Bible annotée ; D. M)
... surtout à ceux qui sont de la
famille de la foi. (v. Ostervald)

Ne refuse pas un bienfait à celui qui y a droit, Quand tu as le pouvoir de l'accorder. Proverbes 3: 27 (v. L. S)

Ces pensées, tirées des Écritures, nous placent devant nos responsabilités et nous interdisent de nous réfugier derrière l'excuse que nous n'avons rien à offrir. Notre Psalmiste nous montre qu'il aurait aimé connaître
la présence fraternelle de ceux qui se réjouissaient de sa foi ! Il ne leur demandait rien d'autre !

Qu'ils reviennent à moi, ceux qui te craignent, Et ceux qui connaissent tes préceptes ! Psaume 119: 79 (v. L. S)

Une présence, rien qu'une présence qui permettrait, aujourd'hui encore, de prier ENSEMBLE !

Sans excuser nos manquements et ceux des croyants du temps de l'auteur du Psaume 119, nous devons constater que cette solitude sera bénéfique en en contraignant plusieurs à chercher Dieu, les pousser à l'extrême au point d'en souffrir autant physiquement qu'intérieurement. Des souffrances qui les amèneront à réaliser que leur vie est inutilisable et qu'elle le restera si Dieu n'intervient pas (
v. 83).

Je suis comme une outre dans la fumée...

Une outre dans la fumée se détériore en perdant de sa souplesse, elle se dessèche en durcissant et deviendra inutilisable par la suite. L'aspect extérieur de celui qui souffre peut aussi subir de profonds changements qui feront s'écarter de lui ses plus fidèles amis (cf. Job).
Cette outre placée ainsi, subit, en quelque sorte, l'épreuve du feu afin que le vin qu'elle contient, se bonifie. Ainsi pratiquait-on dans l'antiquité pour accélérer le vieillissement du fruit de la vigne.

C'est donc l'image que le Psalmiste emploie pour démontrer son "dépérissement" (
Mon âme languit..., mes yeux languissent...).
Image qui nous permet aussi de constater que sa vie intérieure, que
la qualité de sa foi n'a pas été amoindrie dans l'épreuve !
Au contraire ! Il possède toujours l'espérance
positive que les promesses de Dieu s'accompliront (v. 81-82).

Néanmoins sa foi s'impatiente ! Il s'interroge (
v. 82b) !

Quand me consoleras-tu ?

Dès lors, il éprouve le besoin que l'Éternel agisse pour de bon ! Il a besoin de voir la main de l'Éternel agir concrètement en sa faveur !
Loin d'y voir un affaiblissement dans sa foi, relevons que ce désir intense d'être consolé par Dieu est en réalité un pas supplémentaire qui confirme qu'il n'a pas faibli. Désormais il s'attend à une manifestation concrète des promesses de Dieu pour être consolé de ses malheurs.

Avant, c'était l'espérance qui était sa consolation : "Puisque tu m'as donné l'espérance ! C'est ma consolation dans ma misère, Car ta promesse me rend la vie" (v. 49-50).

Puis, ce fut le fait que les jugements rendus dans le passé démontraient la justice de Dieu, une justice qui rendra à chacun selon ses oeuvres : "Je pense à tes jugements d'autrefois, ô Éternel ! Et je me console" (v. 52).

Maintenant il désire que ce soit
le Consolateur qui console son âme. Pourquoi ?
Nous venons de voir qu'il avait mis sa foi dans la Parole de Dieu, qu'il avait constaté la fidélité du Seigneur dans le passé. Alors est-ce vraiment surprenant de demander qu'à son tour, on soit aussi consolé par le Consolateur et délivré comme d'autres ont été délivrés ?

Il est d'autant plus pressé qu'il vient de prendre conscience de la fragilité de sa vie et qu'il n'a aucune connaissance du temps qui lui reste à vivre (
v. 84) !

Quel est le nombre des jours de ton serviteur ?

Alors... si nous étions aux côtés de cet homme le soutenant dans son malheur et non au loin nous réjouissant de sa fidélité, si nous étions près de lui, n'aurions-nous pas envie de prier Dieu et de joindre notre voix à celle de Job ?

... donne-lui du relâche, pour qu'il ait au moins la joie du mercenaire à la fin de sa journée. Job 14: 6 (v. L. S)

Qui n'a pas soupiré après la délivrance ?
Qui n'a pas trouvé l'épreuve de la foi trop longue ?
Qui n'a pas rappelé au Seigneur ses promesses et demandé à ce qu'elles s'accomplissent, laissant par-là deviner que notre coeur a les mêmes aspirations que celui de David, l'homme "selon le coeur de Dieu", l'homme qui soupirait aussi après la délivrance ?

Oh ! si je n'étais pas sûr de voir la bonté de l'Éternel Sur la terre des vivants !... Psaume 27: 13 (v. L. S)

Éternel ! c'est à toi que je crie. Mon rocher !
ne reste pas sourd à ma voix, De peur que, si tu t'éloignes sans me répondre, Je ne sois semblable à ceux qui descendent dans la fosse.
Écoute la voix de mes supplications, quand je crie à toi....
Psaume 28: 1-2 (v. L. S)
Rares sont les hommes qui, comme l'apôtre Paul ont pu dire : "
je me plais dans les calamités, dans les persécutions, dans les détresses ..." (2 Corinthiens 12. 10)
Ne pensons pas qu'il aimait la souffrance pour le plaisir de souffrir, simplement il savait que tout ce qu'il endurait, il l'endurait à cause de Christ, raison pour laquelle il se sentait fort parce que soutenu par la main puissante de son Sauveur qui délivrait celui qui mettait son espérance en lui.
"Quelles persécutions n'ai-je pas supportées ? Et le Seigneur m'a délivré de toutes", pouvait-il dire à Timothée ! (2 Timothée 3:11)

Dieu ne pourrait-il pas encore nous délivrer ? Très certainement ! Alors....

Quand me consoleras-tu ?

Si comme le psalmiste nous posons cette même question, n'oublions pas de nous examiner et de regarder si nous sommes capables de vivre et de dire :

-
J'espère en ta promesse (v. 81).
-
Je n'oublie point tes statuts (v. 83).

Puis, si nous répondant par l'affirmative, sachons être patients comme il l'a été !

Sachons garder l'espérance au fond de notre coeur ! La garder même si nos frères et soeurs dans la foi s'éloignent de nous en raison de nos "malheurs", la garder même si Dieu semble ne pas répondre.

Sachons attendre que son sablier ait laissé passer le dernier grain de sable, la dernière minute avant qu'il ne retourne la situation en notre faveur, n'oublions pas que : "Toutes choses travaillent ensemble pour le bien de ceux qui aiment Dieu" (Romains 8: 28 - v. L. S).

Si tu as des doutes concernant la qualité de ton amour pour Dieu, il y a aussi pensé, raison pour laquelle le Saint-Esprit n'a pas oublié de préciser : "
de ceux qui sont appelés selon son dessein" (v. D).

Et là..., en tant qu'enfants de Dieu rachetés par le précieux sang de son Fils, il ne fait aucun doute que nous sommes appelés..., que TU es appelé !

Alors, restons dans la foi et ... :

... si nous espérons ce que nous ne voyons pas (encore), nous l'attendons avec persévérance. Romains 8:25

Nous l'attendons même si les croyants de notre époque se détournent de nous !

Les richesses assemblent beaucoup d'amis ; mais celui qui est pauvre, est abandonné de son ami. Proverbes 19:4 (v. D. M)

Tous les frères du pauvre le haïssent ; Combien plus ses amis s'éloignent-ils de lui ! Il leur adresse des paroles suppliantes, mais ils disparaissent.
Proverbes 19:7 (v. L. S)

***

Petits enfants, n'aimons pas en paroles et avec la langue, mais en actions et avec vérité. 1 Jean 3: 18 (v. L. S)



© J-M Ravé 8 septembre 2007 -
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