Êtes-vous encore sans
intelligence, et ne comprenez-vous pas ?
Marc 8: 17 (v. L. S)
Le Seigneur
Jésus s'étonne de la réaction
de ses disciples.
Sans doute s'étonne-t-il aussi de nos
propres comportements.
Il est surpris de leur
raisonnement, tout
comme il pourrait être surpris par notre
façon d'interpréter sa Parole.
Il est surpris que
ceux qui vivent dans sa
proximité,
ceux qui l'ont déjà vu à
l'oeuvre, ne comprennent pas la signification de
ses paroles lorsqu'il parle de levain (Marc 8:15- 21).
Ce n'est qu'après avoir
"réveillé" leur intelligence qu'ils
comprirent - enfin - qu'ils ne devaient surtout pas
se nourrir du levain des pharisiens,
c'est-à-dire de leurs enseignements, de
leurs doctrines (Matthieu 16: 11).
Nous qui sommes les disciples du Seigneur, les
disciples de la dernière heure, nous qui
avons été enseignés à
de multiples reprises, qui avons vu la
manifestation de Dieu autour de nous et dans nos
vies, ne sommes-nous pas un peu comme les
apôtres ?
N'avons-nous pas
encore du mal à comprendre certaines paroles
du Maître ? Et, lorsque nous les avons comprises,
n'avons-nous pas à lutter pour les mettre en
pratique, à lutter contre cette vieille
nature qui veut toujours exercer sa
tyrannie ?
Certes, il y a dans nos coeurs ce désir
ardent de l'enfant de Dieu qui demande à
être enseigné, à être
instruit dans les voies divines. Il y a cette
volonté semblable à celle du
psalmiste qui nous a déjà
montré, dans le psaume 119, qu'il aspirait
à mieux connaître le Seigneur.
Mais comprenons bien que le désir
d'apprendre, de mémoriser la Parole de Dieu,
ses lois, ses commandements ne sauraient être
suffisant !
S'il est vrai que la mise en pratique doit suivre
l'enseignement reçu (Matthieu 7: 24 ; Jacques 1: 22), cette mise en pratique ne plaira
pas forcément à Dieu si elle est
faite d'une façon machinale, sans avoir
conscience de ce que l'on fait et pourquoi on le
fait.
"Vous
êtes devenus lents à
comprendre", disait
l'apôtre Paul aux Hébreux
(5:11) ; sans doute devrait-il nous
dire la même chose lorsque nous ne voulons
pas nous incliner devant l'autorité de la
Parole de Dieu !
Voilà pourquoi aujourd'hui nous nous
arrêtons un peu plus longuement sur le
verset 34 du psaume 119, texte que nous avons à peine
survolé la semaine passée.
Nous avons déjà
vu que notre psalmiste a pris la décision de
garder les statuts de Dieu (v. 8),
qu'il médite sur leur contenu (v. 15),
qu'il les observe (v. 22
& 27). Sa
détermination est nette, cependant sa bonne
volonté et son engagement sérieux ne
sauraient combler une déficience qui, aussi
bizarre que cela puisse paraître, va nous
montrer qu'il a
l'intelligence de comprendre qu'il n'a pas
d'intelligence !
Ne soyons pas choqués de cette apparente
contradiction. Simplement, il y a une intelligence
que l'homme
naturel ne
possède pas : celle qui concerne
le domaine
spirituel !
Et, pour prendre conscience de ce manque, il faut
bien sûr, avoir faim et soif de Dieu comme
l'auteur du psaume en question ou comme le
prophète Jérémie qui
n'hésite pas à assimiler la Parole de
Dieu à une nourriture.
J'ai
recueilli tes paroles, et je les ai
dévorées ; Tes paroles ont fait
la joie et l'allégresse de mon coeur...
Jérémie 15:
16
(v. L. S)
N'ayons pas honte à reconnaître,
devant le Créateur, que nous sommes des
ignorants et que nous avons, non seulement besoin
de connaître ses lois, mais aussi d'en avoir un minimum de
compréhension
afin de les mettre en pratique avec joie plutôt que de les
mépriser faute de savoir les
apprécier.
Il n'y a pas de honte non plus à
reconnaître que notre intelligence
spirituelle est bien inférieure à
d'autres.
Je suis
plus stupide que personne et je n'ai pas
l'intelligence d'un homme ; Et je n'ai pas
appris la sagesse de manière à
posséder la connaissance du
Très-Saint. Proverbes 30: 2-3 (Bible
Annotée)
Donc être sans intelligence spirituelle n'est
pas dramatique en soi, à partir de l'instant
où nous avons suffisamment d'intelligence
pour comprendre notre infirmité spirituelle
et ne pas vouloir
rester dans l'état que nous venons de
découvrir.
De grands hommes de Dieu, et non des moindres, ont
su reconnaître qu'à une certaine
époque de leur vie ils étaient...
"stupides" !
Prenez, par exemple, Asaph, auteur de plusieurs
psaumes, qui, sous l'injonction du roi David, fut
désigné comme responsable de la
louange lorsque l'Arche de l'alliance rentra dans
Jérusalem !
Voyez cet homme reconnaître que les
circonstances plus ou moins malheureuses par
lesquelles il passait avaient faussé son
jugement :
J'étais stupide et sans
intelligence, J'étais à ton
égard (à
l'égard de Dieu) comme les
bêtes. Psaume 73: 22 (v. L. S)
Pourquoi comme les bêtes ?
Simplement parce que c'est sa nature animale qui avait pris
le dessus. Une nature
qui ne cherche qu'à satisfaire les
désirs de la chair au point d'envier le bien
des autres. Il avait perdu la vision de
l'éternité, oublié qu'elle
pourrait être la fin de ceux et celles qui
n'ont pour dieu que leur ventre ou les plaisirs du
monde.
"J'étais" disait-il... !
Apprécions le renouvellement de son esprit
lorsque Dieu l'éclaira et qu'il lui donna
l'intelligence pour comprendre les voies divines.
Il réalisa alors que le méchant ne
triompherait pas toujours et qu'en aucun cas, il ne
devait envier le bonheur des païens.
N'ai-je pas besoin d'une intelligence semblable
à la sienne pour comprendre la même
chose et prendre conscience de l'importance qu'il y
a à mettre en pratique la Parole de
Dieu ?
Ne suis-je pas un peu "stupide et sans
intelligence" lorsque je préfère
faire ma volonté plutôt que celle du
Seigneur ?
Sans doute certains penseront que ce n'est que du
rabâchage et qu'il devient fatiguant de
revenir toujours à l'essentiel (comme le
psaume 119 le fait), tandis que d'autres pourraient
penser que ce n'est simplement que du radotage
laissant ainsi supposer une précoce
sénilité !
S'il en était ainsi, la plupart des
prophètes et des hommes de Dieu que les
Saintes Écritures nous présentent,
auraient été des gâteux
quand on relève
le nombre de fois où ils sont intervenus
auprès du peuple pour l'exhorter à
revenir à Dieu, à mettre en pratique ses
commandements !
Il est plus sage, plus
intelligent de croire que leur "entêtement"
à répéter les mêmes
choses démontre plutôt qu'ils avaient
à faire à des personnes au coeur
endurci.
L'homme a-t-il changé aujourd'hui ?
Sans parler de ceux qui sont réfractaires
à l'Évangile, nous devons,
hélas, constater qu'il y a toujours la
même dureté de coeur dans le peuple de
Dieu qu'aux temps bibliques. Un peu partout, il y a
des âmes plus ou moins "rebelles" qui ont
décidé de vivre leur vie
chrétienne à leur manière.
Et puis, nous ne devons pas ignorer ces moments de
"douce folie" où l'on essaie de faire le
bras de fer, non pas avec Dieu, ce serait peine
perdue, mais avec ses commandements. Des
commandements que l'on voudrait manipuler, modeler
afin de leur donner une forme qui nous convienne,
mais une forme qui ne ressemblera plus à
l'original.
Modifier la loi de Dieu, la modifier pour qu'elle
soit à notre convenance, fait qu'en
réalité, nous ne pratiquons plus les
enseignements du Seigneur, mais que nous observons NOTRE PROPRE
LOI :
Celle que nous nous
sommes fabriquée à partir
d'extraits de la Parole de
Dieu !
("Il
viendra un temps où les hommes ne
supporteront pas la saine doctrine... "
2 Timothée 4: 3)
Si un homme tel que le
psalmiste a pu faire cette prière, moi qui
suis loin de lui ressembler, je puis, sans honte,
faire la même demande afin que, comme lui, je
puisse garder ce que Dieu a dit.
Que je puisse le garder dans la même forme
qu'il nous l'a transmis, sans en tordre le sens comme le font les personnes mal
affermies dans la foi.
"... il y
a des points difficiles à comprendre,
(c'est vrai pour moi
aussi) dont les personnes ignorantes et
mal affermies tordent le sens, comme celui des
autres Écritures, pour leur propre ruine. "
2 Pierre 3: 16 (v. L. S)
J'ai donc besoin de cette intelligence afin de
mieux comprendre pourquoi tel ou tel texte me prive
de certaines libertés apparentes, pourquoi
d'autres me "contraignent" à me charger de
"fardeaux", alors que parfois j'ai le sentiment que
c'est moi qui aurait besoin d'être
soulagé !
J'ai besoin de cette intelligence pour savourer la
Parole de Dieu, pour la garder, pour rester
fermement attaché à la
"vraie
Parole", celle qui
n'est pas déformée par mes propres
raisonnements, ceux qui démontreraient que
je manque d'intelligence et de connaissance.
...
frères, demeurez fermes, et retenez les
instructions que vous avez reçues...
2 Thessaloniciens 2: 15 (v. L. S)
(Restons) attachés à
la
vraie parole telle qu'elle a été
enseignée, afin d'être capables
d'exhorter selon la saine doctrine et de
réfuter les contradicteurs. (D'après Tite 1: 9)
"Seigneur, donne-moi,
à moi aussi, l'intelligence pour que je
comprenne de mieux en mieux que l'observation de ta
Parole vaut mieux que n'importe quel sacrifice,
n'importe quelle oeuvre, et même n'importe
quelle activité faite au nom du Seigneur
Jésus ! (Matthieu 7: 22 et
suivants)
Donne-moi cette intelligence sans laquelle je
resterais la bouche fermée devant les
adversaires de l'Évangile qui ne
manqueraient pas de tourner en dérision ma
foi.
Donne-moi cette intelligence pour que je garde tes
commandements sans que je les massacre en leur
faisant dire ce que je voudrais qu'ils disent.
Donne-moi cette intelligence qui fera que TA PAROLE
aura tant de valeur à mes yeux que RIEN ni
personne ne pourront la remplacer. "
Au travers de ce verset
cité dans son entier, nous constatons que
l'intelligence de l'homme naturel, de celui qui est
conscient de l'existence de Dieu, conscient que la
Parole de Dieu est différente de celle des
hommes...
... nous constatons donc que les méditations
de notre ami le psalmiste, ont fait germer en lui
le désir d'avoir une autre
compréhension de ce qui est
écrit.
Quoiqu'il n'ait pas encore reçu
l'intelligence demandée, il sait ce qu'il
veut et pourquoi il le veut !
Nous pourrions presque dire qu'il a trouvé
la perle ou le trésor de grand prix
(Matthieu 13: 44-50) et qu'en conséquence,
il va tout mettre en
oeuvre pour garder et faire valoir la richesse
qu'il a découverte.
En faisant un saut dans le futur, en allant au
verset 130, nous verrons effectivement qu'il a
reçu l'intelligence pour mieux comprendre ce
qu'il avait du mal à saisir
auparavant :
La
révélation de tes paroles
éclaire, Elle donne de l'intelligence aux simples.
Psaume 119: 130 (v. L. S)
En attendant, et afin de ne pas être
troublé par des pensées
étrangères, par des doctrines de
démons, il demande à son Dieu qu'il
le conduise lui-même.
Conduis-moi dans le sentier de tes
commandements ! Car je l'aime. Psaume 119: 35
Belle demande qui, sans le dire, montre que
l'obéissance
est devenue un état normal dans la vie de cet homme.
En effet, comment pourrait-on marcher dans le
chemin étroit balisé par les
commandements de Dieu et agir en dépit du
bon sens, c'est-à-dire sans se soucier de la
volonté du Seigneur clairement
exprimée ?
Dépasser les bornes ! - "Je vois des bornes
à tout ce qui est parfait... (v. 96 ) -
Expression qui démontre clairement que le
terrain sur lequel se situe celui qui a franchi la
frontière, n'est plus le même
qu'auparavant.
Adam, Eve, Agar et bien d'autres ont
dépassé les bornes. Certains sont
même allés si loin qu'ils ont
dépassé les limites de la patience de
Dieu ! Sur quel terrain suis-je
aujourd'hui ?
(Adam)
Où es-tu ? Genèse 3: 9 (v. L. S)
(Agar) ...
où vas-tu ? Genèse 16: 8 (v. L. S)
... où est l'honneur...., la crainte qu'on a
de moi (L'Éternel) ? Malachie 1: 6 (v. L. S)
Où est votre foi ? Luc 8: 25 (v. L. S)
Conduis-moi dans le
sentier de tes commandements ! Car je
l'aime.
En langage plus
simple le psalmiste pourrait dire : "J'aime ta
parole, j'aime tes commandements et je veux que tu
continues à me conduire dans ce chemin que
j'ai décidé
d'emprunter."
N'est-ce pas un peu le désir de tout enfant
de Dieu qui a à coeur de rester dans ce
chemin resserré dont parle le Seigneur
Jésus ? Un chemin où il faut
veiller et se surveiller afin de ne pas attrister
le Saint-Esprit en ayant un comportement
tendancieux qui ferait que ceux qui nous observent
ne savent plus si nous appartenons à Christ
ou non, s'il est le Maître de notre vie ou
non !
Ainsi, en marchant dans "le sentier des
commandements", seule une glissade, un faux-pas
pourraient faire que nous nous trouvions en dehors
du bon chemin ; conséquence d'un manque
de vigilance et non une décision formelle de
changer de direction, de vivre autrement de ce que
les Écritures enseignent.
À ce propos j'ai été
profondément attristé cette semaine
à propos d'un anniversaire auquel je
participerai, un anniversaire important puisque ce
sera l'occasion de célébrer les 80
ans d'un membre de la famille.
Ce qui m'attriste dans cette
célébration, c'est que
je n'ai pas prêté attention
à la date de cet anniversaire qui se
déroulera un dimanche et qui empêchera
ma propre famille de participer au culte.
Si j'avais été un peu plus vigilant,
il ne fait aucun doute que la rencontre aurait pu
être avancée d'un jour sans que cela
ne nuise à personne.
Ceux et celles qui ont reconnu la richesse qu'il y
a à s'assembler le jour du Seigneur peuvent
comprendre qu'en dépit de la fête,
montrant le respect dû aux parents, celui
accordé au Roi des rois a été
déplacé, relégué au
second plan par inattention.
Bien sûr ce n'est pas un drame !
Ni le salut, ni
l'engagement chrétien ne sont en
jeu !
C'est un simple
accident de parcours et non une
habitude !
Un simple constat qui permet de réaliser
combien il est nécessaire de prendre un
temps de réflexion avant de donner son
accord pour quoi que ce soit. Mais aussi un constat
qui permet de relever la "température" de
l'amour et de la fidélité que l'on
prétend avoir pour le Seigneur.
"Alors, oui
Seigneur ! Désormais j'insiste de tout
mon coeur : Conduis-moi afin que je me
conduise bien, que je sois le témoin que tu
désires, l'ouvrier docile que tu puisses
utiliser !"
Conduis-moi dans le
sentier de tes commandements ! Car je
l'aime.
Décidément, j'aime de
plus en plus l'auteur du psaume 119, ce psaume que
je trouvais lassant autrefois en raison des
mêmes thèmes qui revenaient sans
cesse, sans que j'en comprenne la
signification.
Lui, il avait trouvé le trésor de
grand prix, celui pour lequel tout pouvait
être abandonné !
Il l'avait trouvé et
l'appréciait.
L'ai-je aussi trouvé ?
Et si oui, quelle valeur lui ai-je
attribuée ?
Ai-je bien
réalisé que mon engagement personnel va
définir la valeur que je donne au salut que
Dieu m'a offert?
Ai-je bien
réalisé que mon engagement personnel va
définir la valeur que je donne à la
Parole de Dieu.
Merci Seigneur de ce que tu
le fais encore aujourd'hui !
© J-M
Ravé 09 juin 2007 -
CP 474 -
2300 Chaux-de-Fonds - Suisse