Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

Pourquoi t'abats-tu, mon âme?

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Lecture: Psaumes 42: 5 (42:6)

Pourquoi t'abats-tu, mon âme, et gémis-tu au dedans de moi?

Lorsque la tristesse nous envahit, que la vie nous vient en dégoût, avons-nous le courage de nous poser la question que les fils de Koré (auteurs de ce psaume) nous ont apportée de la part de Dieu?

Le Seigneur, au travers de ce texte, nous encourage à nous examiner nous-mêmes afin que nous réagissions de la bonne façon pour que nous retrouvions la paix et la joie au lieu de sombrer dans le désespoir. Ce dernier, s'il a la victoire, finira par conduire celui qui s'y abandonne dans un état dépressif continuel avec toutes sortes de conséquences négatives pour sa santé physique et spirituelle.

Si Dieu est attentif au malheureux pour le délivrer, il n'est pas nécessaire de se laisser aller dans la déprime pour connaître la délivrance, car nous ne savons pas si nous aurons encore la force de crier à lui pour qu'il nous sorte de l'abîme dans lequel nous nous serions laissés glisser.

Pourquoi t'abats-tu, mon âme?

Le fait de se poser cette question va, en quelque sorte, déjà être une bouée de sauvetage qui nous empêchera de nous enfoncer davantage. La descente sera stoppée et montrera que nous avons encore un esprit suffisamment lucide pour comprendre que cet état n'est pas celui que nous désirons.

Comment pouvons-nous nous laisser envelopper par ces pensées qui détruisent notre moral, qui corrompent notre foi au point de nous rendre insensibles aux promesses de Dieu?

Avant de répondre à cette question nous pourrions parler de Jérémie qui, au travers de ses lamentations, met en avant quelques-unes des pensées qui envahissent un coeur profondément attristé.

Quand je pense à ma détresse et à ma misère, A l'absinthe et au poison;

Quand mon âme s'en souvient, Elle est abattue au dedans de moi.

Lamentations de Jérémie 3: 19-20

Voici donc un prophète, un homme de Dieu qui semble au fond du trou, décrivant dans les versets précédents, toutes les circonstances qui l'ont amené à désespérer.

Jérémie est tellement attristé de la conduite de son peuple qu'il partage, comme un coupable, la détresse de ses contemporains qui se sont éloignés de Dieu.

Par des images poignantes, insupportables même, il dépeint le résultat du péché du peuple élu, parlant de faits réels ou imageant des réalités spirituelles.

- Fallait-il que des femmes dévorassent le fruit de leurs entrailles, Les petits enfants objets de leur tendresse? Que sacrificateurs et prophètes fussent massacrés dans le sanctuaire du Seigneur? Lam. de Jérémie 2: 20-21

- Il a fait dépérir ma chair et ma peau, Il a brisé mes os. Lam. de Jérémie 3:4

- Il m'a rassasié d'amertume, Il m'a enivré d'absinthe.

- Il a brisé mes dents avec des cailloux, Il m'a couvert de cendre.

- Tu m'as enlevé la paix; Je ne connais plus le bonheur. Lam. de Jérémie 3: 15-17

Témoin de la colère de Dieu causée par le péché de son peuple, Jérémie vit intensément la souffrance de son peuple et exprime dans sa détresse ce que toute personne encore consciente de cet état pourrait crier à Dieu.

Pourquoi t'abats-tu, mon âme? Mon âme est abattue à cause du péché qui m'environne!

Je suis brisé par la douleur de la fille de mon peuple, Je suis dans la tristesse, l'épouvante me saisit. Jérémie 8: 21

Comme Jérémie nous pouvons..., NOUS DEVRIONS aussi être profondément attristés en constatant la marche des peuples qui tournent résolument le dos à tout ce qui touche les enseignements divins.

Nous avons le droit d'être épouvantés car nous savons ce qui arrivera demain; les Saintes Ecritures sont suffisamment explicites pour que nous n'ayons aucun doute quant à l'avenir qui est réservé pour notre terre et pour ceux et celles qui auront rejeté le message de l'Evangile et l'auteur d'un salut gratuit.

N'oublions pas que dans ce monde il y a d'abord nos parents, nos frères et soeurs dans la chair, nos enfants, toute la famille dont nous sommes issus et à qui nous n'avons peut-être JAMAIS parlé de l'Evangile.

Si nous l'avons fait, nous avons le droit de tourmenter notre âme en voyant l'endurcissement de leur coeur, de le tourmenter JOURNELLEMENT comme Lot le faisait lorsqu'il vivait dans Sodome:

... car ce juste, qui habitait au milieu d'eux, tourmentait journellement son âme juste à cause de ce qu'il voyait et entendait de leurs oeuvres criminelles. 2 Pierre 2: 8

Ces hommes, semblables à nous, attachés profondément à la Parole de Dieu, ne pouvaient vivre dans l'indifférence en voyant le péché prendre de plus en plus d'ampleur autour d'eux. Il leur était impossible de vivre sans en souffrir intérieurement.

Si notre âme est abattue en raison du péché d'autrui, cette attitude ne nous fera pas tomber dans la dépression, cet abattement montrera au contraire que nous sommes en bonne santé spirituelle.

Par contre, si nous reprenons les paroles de Jérémie...

"Quand je pense à ma détresse et à ma misère,
A l'absinthe et au poison;
Quand mon âme s'en souvient,
Elle est abattue au dedans de moi"

... si nous les reprenons pour notre compte personnel, en regardant à nous-mêmes, nous ne pourrons pas vivre dans la joie du salut qui nous a été accordé en Jésus-Christ.

Quand je pense à ma détresse et à ma misère, aux jours d'autrefois, lorsque je passe mon temps à m'en souvenir, alors, oui, mon âme est abattue au-dedans de moi.

Si les jours d'autrefois ont été mauvais, quel plaisir y a-t-il à vouloir les revivre continuellement en pensée? Pourrons-nous les rendre meilleurs?

Non! Le passé ne se change plus! Par contre il affecte profondément le présent si celui-ci n'est pas vécu avec son environnement actuel!

Si nous n'avons aucun pouvoir sur le passé, lui peut en avoir sur nous lorsque nous le laissons déborder sur le présent.

Pourquoi t'abats-tu, mon âme et gémis-tu au dedans de moi?

Parce que je ne sais pas vivre le temps que Dieu me donne aujourd'hui pour le vivre au présent!

Toutefois il n'est pas nécessairement mauvais de se retourner un instant pour regarder en arrière afin d'en apprécier le chemin parcouru:

- Pour louer le Seigneur en constatant qu'il a essuyé nos larmes,

- Pour lui manifester notre reconnaissance des délivrances qu'il nous a accordées.

Oui..., il m'arrive de regarder en arrière, de me souvenir que j'étais un alcoolique et que ma conduite n'a pas été à la gloire de Dieu.

Dois-je vivre dans la déprime pour cela? Dois-je entretenir dans ma vie tous les jours le souvenir de mes péchés ou les souffrances d'un divorce mal vécu en oubliant que l'Eternel a remplacé toutes les années que la sauterelle a dévorées? (Joël 2: 25)

Oui..., il m'arrive de regarder en arrière, mais je me réjouis du présent, je suis dans la joie de ce que le Seigneur a fait de moi une nouvelle créature.

Certes, il peut encore y avoir des cicatrices qui font toujours mal, mais rien ne m'oblige à les ouvrir de nouveau pour qu'elles infectent chaque instant de ma vie et me rendent dépressif à vouloir la mort!

Rien ne m'oblige à revivre volontairement en pensée tout ce qui m'a fait souffrir, que ce soit les injustices des autres à mon égard ou mon propre comportement, par contre tout devrait me conduire à rendre grâce à ce Dieu qui m'a accordé le salut et l'assurance de la vie éternelle.

Certains se plaignent de leur passé? Ils ont raison!

Un passé vécu sans Dieu ne vaut pas la peine d'être vécu de nouveau, même si au travers de lui restent d'agréables souvenirs de la vie quotidienne.

Certains se plaignent de leur passé? Mais ils vivent toujours avec lui, ils le raniment. A croire qu'il n'a pas été assez douloureux puisqu'ils veulent encore souffrir volontairement de ce qu'ils ont vécu!

Si le passé douloureux n'a pas à avoir de prise sur le présent, il faut reconnaître que nous pouvons aussi être tourmentés par les épreuves, les attaques que nous subissons à cause de notre foi.

Pourquoi t'abats-tu, mon âme et gémis-tu au dedans de moi?

Un jour, Luther était tellement démoralisé que sa femme vînt le trouver en habit de deuil. Etonné, il demanda qui était mort pour porter le deuil à ce point.

"Dieu", répondit-elle!

Il comprit alors qu'il avait la possibilité de sortir de ses ténèbres, de son état dépressif.

Pourquoi t'abats-tu, mon âme, et gémis-tu au dedans de moi?

Espère en Dieu, car je le louerai encore; Il est mon salut et mon Dieu. Psaumes 42: 5 (42:6)

 

Quand je pense à ma détresse et à ma misère, A l'absinthe et au poison;

Quand mon âme s'en souvient, Elle est abattue au dedans de moi.

 

Voici ce que je veux repasser en mon coeur,

Ce qui me donnera de l'espérance.

Les bontés de l'Éternel ne sont pas épuisées, Ses compassions ne sont pas à leur terme; Elles se renouvellent chaque matin. Oh! que ta fidélité est grande! Lamentations de Jérémie 3: 19-20

 

Qu'est-ce que je veux repasser dans mon coeur?

- Les souvenirs douloureux qui ont marqué chacune des étapes de ma vie?

- Les épreuves actuelles qui sont des montagnes à mes yeux?

- Ou est-ce que je veux me rappeler que les bontés de l'Eternel ne sont pas épuisées, qu'il a encore quelque chose en réserve pour moi, que chaque jour, chaque matin il met devant moi une nouvelle provision d'amour, de tendresse, de compassion où je suis invité à plonger?

Dieu ne vient pas nous chercher dans notre passé, il veut nous rencontrer dans le présent afin que nous vivions librement dans SA joie.

Si nous entretenons le souvenir de notre passé, nous oublions de vivre le présent et passons, sans nous en apercevoir, à côté des bontés de Dieu.

Que de journées n'ai-je pas gâchées en ayant détourné les yeux de dessus le Seigneur pour les fixer sur les moments douloureux de ma vie!

Que d'heures perdues à vouloir garder ses pensées sur les problèmes insurmontables du présent!

Si Jésus a promis de nous affranchir, de nous offrir la liberté, cela montre clairement qu'il fut un temps où nous étions esclaves ou que nous le sommes encore.

Quoique nous vivions ou que nous ayons vécu, c'est à nous de choisir si nous voulons être libres.

Autrefois, dans l'Ancien-Testament, un homme esclave avait la possibilité de retrouver la liberté pleine et entière au bout de 7 années; c'était la loi de Dieu, une loi non contraignante puisque l'esclave avait le droit de refuser cette faveur.

Une faveur unique qui ne se représenterait plus jamais à lui étant scellé pour toujours à son maître en cas de refus.

Si l'esclave dit: J'aime mon maître, ma femme et mes enfants, je ne veux pas sortir libre, alors son maître le conduira devant Dieu, et le fera approcher de la porte ou du poteau, et son maître lui percera l'oreille avec un poinçon, et l'esclave sera pour toujours à son service. Exode 21: 5-6

La liberté nous est aussi offerte aujourd'hui: Dieu veut nous libérer de notre passé, du poids de nos chaînes et de nos boulets qui entravent notre marche avec le Seigneur.

Il veut nous libérer de l'oppresseur qui sait toujours mettre en avant tout ce qui pourra nous causer des tourments. Il veut nous libérer pour que nous soyons esclaves de Jésus-Christ, le Fils de Dieu qui a été percé pour nous afin de nous affranchir.

Etre libre! Libre de son passé, libre du péché, libre des tourments occasionnés par les épreuves quotidiennes.

Etre libre est avant tout une décision à prendre!

Vais-je me laisser engloutir dans les sables mouvants du désespoir ou crier à Dieu pour qu'il réalise ses promesses envers moi et conduise mes pas, un jour après l'autre, dans le chemin qu'il a préparé?

Quand mon âme était abattue au dedans de moi,
Je me suis souvenu de l'Éternel,
Et ma prière est parvenue jusqu'à toi, Dans ton saint temple.
Jonas 2:7 (2:8)

 

Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur; je le répète, réjouissez-vous.
Philippiens 4:4

 
Réjouissez-vous en espérance. Soyez patients dans l'affliction.
Romains 12:12

 
... réjouissez-vous de ce que vos noms sont écrits dans les cieux.
Luc 10:20


© J-M Ravé 08 juin 2002

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