Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

Il était une fois... la foi!

(11) Derrière le masque de l’indifférence

Un soir d’été, alors que nous étions dans notre salon nous aperçûmes des flammes derrière une des fenêtres de l’immeuble d’en face. Rapidement elles dévorèrent les rideaux tout en noircissant légèrement la façade.
L’instant de surprise passé, nous fîmes notre devoir en appelant les pompiers.

Ensuite, installés à la fenêtre, comme beaucoup de nos voisins, nous regardions le “spectacle”. Tout à coup il me vint à l’esprit que dans cet immeuble il y avait aux étages supérieurs des personnes qui pouvaient devenir prisonnières des flammes si l’incendie n’était pas maîtrisé rapidement. Il fallait les avertir!
Quoique prévenus, les locataires, ne voyant ni flammes ni fumée, restèrent chez eux et se penchèrent à leur tour à la fenêtre lorsqu’ils entendirent la sirène des pompiers.

Cette tranche de vie est riche d’enseignements pour le chrétien; en effet, elle dépeint fort bien le domaine spirituel qui enveloppe de plus en plus notre vieille Terre.
Il y a bien longtemps que les flammes de l’enfer ont commencé à lécher le monde qui nous supporte, il y a bien longtemps que des hommes, poussés par le Saint-Esprit, ont prévenu l’humanité sans obtenir beaucoup de résultats!

Partout nous avons des personnes averties qui restent dans leur petite vie, qui ne veulent pas changer leurs habitudes et qui pourtant se mettent “aux fenêtres” et commentent l’enterrement d’un voisin, la mort d’un proche, la fin imminente d’un autre rongé par une cruelle maladie.
Leurs discussions vont bon train et quoique leurs cheveux blanchissent, que leurs forces diminuent, que le cercle des anciens s’amenuise, que leurs contemporains s’en vont les uns après les autres, ils continuent à se croire hors de danger et vivent en ignorant les flammes de l’enfer qui leur sont destinées s’ils n’écoutent pas les avertissements qu’ils ont maintes et maintes fois entendus!

... celui qui ne croit pas est déjà jugé, parce qu'il n'a pas cru au nom du Fils unique de Dieu. Jean 3. 18

... celui qui ne croit pas au Fils
ne verra point la vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui. Jean 3. 36

Partout nous avons aussi des chrétiens qui sont aux fenêtres et qui laissent les “pompiers de Dieu” annoncer le message de l’Évangile alors qu’ils ne font rien pour leurs proches, ces êtres aimés qui sont en danger de mort éternelle!
Ne devraient-ils pas les saisir par la main, comme les anges ont saisi Lot et sa famille afin de les mettre à l’abri d’un jugement inéluctable,
un jugement sur lequel Dieu ne reviendra pas! Ne devraient-ils pas insister, revenir à la charge, faire tout leur possible pour que ces âmes se joignent aux camps des rachetés?
Leurs proches sont dans le train de la perdition et eux ils agitent leur mouchoir pour leur dire un adieu définitif! Quel amour!

Partout nous avons des chrétiens qui deviennent de plus en plus tièdes et qui ne bougent plus pour témoigner de l’état des lieux. Ils s’assoupissent au son des sirènes mondaines qui les bercent au nom d’un amour qui excuse tout, un amour qui accepte toutes les déviations, toutes les entorses faites à la saine Parole de Dieu.
Tous ces compromis au nom d’une tolérance qui ne tolère pas que des chrétiens soient intransigeants quant à la marche avec Dieu mais dont l’odeur du roussi ne les dérange plus!

Partout nous avons des enfants de Dieu, des rachetés qui ont besoin de combattre une indifférence qui tel un soporifique les endort ou du moins les paralyse suffisamment pour donner l’illusion d’une vie chrétienne alors qu’ils n’avancent plus, qu’ils ne vont plus de progrès en progrès. Ils sont dans un état de somnolence qui n’est ni sommeil, ni éveil!
Attention ce danger nous guette tous si nous ne sommes pas vigilants!

... parce que tu es tiède, et que tu n'es ni froid ni bouillant, je te vomirai de ma bouche. Apocalypse 3: 16

Une telle inconscience, une telle légèreté pourrait nous choquer quand on connaît la valeur du salut qui nous a été offert.

Alors que nous voulons avancer - et nous le voulons n’est-ce pas? - que nous voulons résister à l’ennemi de nos âmes, nous pourrions bien nous perdre dans le désert de l’indifférence!

C
e masque de l’indifférence n’est-il pas le visage que certains découvrent en se regardant dans la glace, une indifférence qui pousse l’Esprit-Saint à nous faire des reproches si nous prenons le temps de nous examiner sérieusement à la lumière du Seigneur? Nous examiner particulièrement lorsque nous pensons à nos ex-ennemis!

Ce masque de l’indifférence n’est-il pas celui que je porte dans mon coeur?

Certes nous avons bien avancé dans l’étroit chemin! Par la grâce de Dieu, nous avons appris à ne plus demander la destruction de nos ennemis (voir les deux derniers messages), nous avons même appris à ne plus les haïr!

Avant de poursuivre, il est temps de souligner que bien des frères et soeurs dans la foi n’ont pas ces problèmes de conscience, ce sont des personnes douces qui ne ruent pas dans les brancards, qui acceptent l’injustice; des personnes qui semblent bien plus en avance dans la perfection que d’autres:

Nous bronchons tous de plusieurs manières. Si quelqu'un ne bronche point en paroles, c'est un homme parfait... Jacques 3: 2

Malheureusement, tous n’en sont pas rendus à ce point-là, et sans aucun doute, je dois aussi reprendre ce parcours du combattant où maintenant une nouvelle difficulté se dresse sur le chemin. Une difficulté qui, à première vue, ne semble pas porter à conséquence: l’indifférence!
Une indifférence qui semble ne faire de tort à personne!

En effet, si nous avons trouvé la paix en déposant notre fardeau au pied de la croix, nous n’avons plus de rancoeur, NOUS N’AVONS PLUS D’ENNEMI selon la chair! Nous sommes libres, tellement libres que notre ancien “tortionnaire” nous laisse indifférents au point que nous continuons notre vie comme s’il n’existait plus, comme s’il était mort!
Les morts sont tous des braves gens et les morts n’ont pas besoin de prières! (pratique, non?)

Hélas, la Parole de Dieu nous montre que notre indifférence quant à l’avenir de notre ex-ennemi est encore un obstacle de taille pour accomplir la loi de Christ, cette loi d’amour!
Nous avons déjà cité les textes qui parlaient d’aimer, de bénir et de faire du bien à nos ennemis, je vous invite à les relire (
Matthieu 5: 44; Luc 6: 27-35).

L’indifférence que nous pouvons avoir en pensant à notre ex-ennemi montre qu’il y a encore au fond de notre coeur un petit quelque chose qui nous pousse à faire de la discrimination “raciale”. Il y a encore en nous la marque du prince des ténèbres qui nous retient en nous faisant comprendre que c’est impossible, que c’est aller trop loin que d’aimer celui qui nous a persécutés.

Lui pardonner? Soit! Ne plus avoir de la haine contre lui? Passe encore, c’est l’oeuvre de la grâce de Dieu dans un coeur, mais il ne faut quand même pas exagérer: Aimer son ennemi c’est tout bonnement inhumain!

Oui, je le proclame haut et fort:

C’EST INHUMAIN D’AIMER SON ENNEMI!

C’est bien parce que c’est inhumain que je complète cette exclamation en ajoutant:

C’est simplement... DIVIN!

En réalité derrière le masque de l’indifférence que les persécutés peuvent encore porter, il y a un coeur qui souffre et qui a de la peine à faire le bien que lui conseillent les Saintes Écritures.

Derrière ce visage artificiel de l’indifférence, il y a ce cri silencieux de l’apôtre Paul qui résonne en nous, non pas comme une excuse, mais comme un terrible constat!

Ce qui est bon, je le sais, n'habite pas en moi, c'est-à-dire dans ma chair: j'ai la volonté, mais non le pouvoir de faire le bien. Romains 7: 18

Quel extraordinaire message que l’apôtre nous communique en nous montrant à quel point nous avons besoin du secours divin pour franchir la barrière charnelle qui fait obstacle à une vie spirituelle; cette vie de l’Esprit qui s’oppose sans cesse au sang d’Adam et Eve qui coule encore dans nos veines!

Je n’ai pas le pouvoir de faire le bien, mais j’ai le privilège de me laisser envahir par l’amour de Dieu, cet amour qui laboure mon coeur en profondeur afin que toutes les mauvaises racines en soient extirpées.

Notre coeur a donc été défriché: les ronces, les épines ont été détruites au nom de Jésus-Christ! Tout ce qui nous déchirait et déchirait notre ennemi a été ôté.
Maintenant la place est nette, elle est propre.

Ce n’est pas un terrain vague où pousserait n’importe quoi et où l’on jetterait des détritus. Un coeur nettoyé n’a pas à devenir une décharge, même si pour le moment c’est un désert!
Désormais il faut qu’il soit ensemencé d’une bonne semence afin que par la suite il reçoive la bienfaisante pluie qui le fasse reverdir, lui donnant ainsi l’occasion de porter du fruit à la gloire de Dieu.
Aimez vos ennemis, bénissez, faites du bien...

Notre coeur est-il devenu sec, indifférent après avoir accepté que la main de Dieu en arrache toute la rancune et l’amertume qui s’y était enracinées?
Aimez vos ennemis, bénissez, faites du bien...

Rien ne nous oblige à le laisser dans cet état! Dieu met à notre disposition ses réserves d’amour afin que nous portions le parfum des disciples de Christ qui sont devenus comme des fontaines rafraîchissantes apportant à tous, les bienfaisantes eaux de la grâce de Dieu!

Il change le désert en étang, Et la terre aride en sources d'eaux... Psaume 107:35

Après avoir servi involontairement dans les rangs du prince des ténèbres en haïssant notre ennemi, nous sommes maintenant conduit à devenir un instrument entre les mains de Dieu pour le conduire au salut.
Aimez vos ennemis, bénissez, faites du bien...

Vais-je laisser mon coeur désertique en refusant que Dieu poursuive l’oeuvre qu’il a commencée? C’est un grand risque car le désert ne reste jamais désert bien longtemps, il devient vite l’habitat de scorpions, de serpents et autres bestioles plus dangereuses les unes que les autres!

Nous pourrions bien vivre une situation pire que celle que nous avons quittée si nous ne voulons pas aller jusqu’au bout de l’amour!
Méditons le texte de Luc 11 24: 26 et réfléchissons si nous n’entrions pas dans le même genre de situation en laissant notre coeur à l’abandon, en cultivant, en entretenant une dangereuse indifférence!
(Je ne parle pas d’esprits mauvais, mais de l’état des lieux, d’un coeur nettoyé de son amertume,
un terrain vierge qui ne demande qu’à être conquis!)

Lorsque l'esprit impur est sorti d'un homme, il va dans des lieux arides, pour chercher du repos. N'en trouvant point, il dit: Je retournerai dans ma maison d'où je suis sorti; et, quand il arrive, il la trouve balayée et ornée.
Alors il s'en va, et il prend sept autres esprits plus méchants que lui; ils entrent dans la maison, s'y établissent, et la dernière condition de cet homme est pire que la première.
Luc 11: 24: 26)

Nous désirons tous que nos bien-aimés soient sauvés! Nous souhaitons que notre famille entière, aussi large que possible, connaisse et vive le salut en Jésus-Christ!
Alors pourquoi ne pas y inclure notre “ennemi bien-aimé”?
Il fait partie de la famille, lui qui a été dans nos pensées jours et nuits, lui qui a bouleversé notre coeur.
Bien plus que l’inconnu rencontré au carrefour d’une rue à qui nous pouvons donner un tract d’évangélisation, notre intime ennemi à une place privilégiée dans notre vie. Certainement avons-nous plus souvent pensé à lui qu’à tel cousin éloigné!

Allons-nous rester à notre fenêtre et le regarder sans rien faire alors que nous avons la possibilité de lui offrir le salut pour qu’à son tour il soit sauvé des flammes de l’enfer?

Si nous agissons comme des spectateurs c’est que le masque de l’indifférence n’est pas un masque, il est notre véritable visage qui se cache derrière un masque de chrétienté qui cache une nature qui n’a pas envie de marcher dans l’empreinte des pas du Seigneur Jésus!

Bas les masques! Que notre coeur..., que mon coeur soit envahi par l’amour de Dieu pour les pécheurs qu’ils aient été mes ennemis ou non !


Dieu a renfermé tous les hommes dans la désobéissance, pour faire miséricorde à tous. Romains 11: 32


Est-ce que je suis d’accord que Dieu fasse miséricorde à tous ou est-ce que me contente d’agiter mon mouchoir en signe d’adieu à ceux et celles qui ont pris le train de la perdition, un train duquel je suis sorti?


© J-M Ravé 28 novembre 2003

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