Il était une fois... la foi!

(10) Après l’orage, après LA RAGE... pourquoi pas un hymne à l’amour?

Ce qu’il y a bien avec la Parole de Dieu, c’est qu’elle n’embellit pas les héros de la foi, ces hommes de la même nature que nous.

Si nous connaissons leurs élans de foi et les prodiges qu’ils accomplirent au nom de l’Éternel, il nous est aussi donné de connaître leurs moments de désespoir, de faiblesse et même leurs péchés, alors que les nôtres sont souvent cachés aux yeux des hommes.

Ainsi, si nous pouvons nous retrouver dans ces personnes, nous avons aussi la possibilité d’en tirer des instructions qui seront tout bénéfice pour notre vie, du moins chaque fois que nous aurons compris le message que le Saint-Esprit a voulu nous laisser au travers de la Bible.

La semaine passée nous avons vu que certaines défaites servent à nous rendre vainqueurs sur un ennemi qui vient souvent nous tourmenter; un ennemi qui vient troubler nos pensées et alimenter notre vieille nature en faisant en sorte que la rancoeur nous conduise à souhaiter que Dieu punisse nos tortionnaires.

Parce que nous avons trop tendance à regarder au visible et non à l’invisible, nous “dégainons” souvent plus vite que notre ombre au détriment du témoignage chrétien! Les dégâts que nous pouvons faire laissent parfois des blessures plus profondes que celles que l’ennemi nous a infligées, des blessures qui attisent une haine encore plus tenace à notre encontre.

Fort heureusement le Seigneur Jésus nous a montré qu’il sait aussi panser les blessures de ceux qui le haïssent (oui..., vous avez bien entendu, vous avez bien lu: le Seigneur soigne aussi les blessures de ses ennemis); il le fait tout en gardant ses enfants impétueux des représailles qui pourraient être la conséquence de leur emportement, de leur manque de sagesse.

Voyez-vous le Fils de Dieu se pencher à terre pour ramasser l’oreille de Malchus, ce serviteur du souverain sacrificateur, (... ayant touché l'oreille de cet homme, il le guérit. Luc 22: 51) cette oreille que l’apôtre Pierre, dans un zèle excessif, coupa certainement accidentellement car le pêcheur qu’il était ne devait pas être un maître d’armes qualifié qui put viser juste! Son intention n’était-elle pas plutôt de pourfendre le mieux possible les ennemis de son Maître?

Entendez-vous le Seigneur faire des reproches à son disciple, l’entendez-vous nous faire des reproches chaque fois que nous prenons des armes défensives que la colère met entre nos mains? (Des armes qui ne tuent pas le corps, mais qui peuvent être bien dangereuses!)

Jésus lui dit: Remets ton épée à sa place; car tous ceux qui prendront l'épée périront par l'épée. Matthieu 26: 52

Laisse la colère, abandonne la fureur; Ne t'irrite pas, ce serait mal faire. Psaume 37: 8

L’histoire de notre monde n’est qu’un perpétuel recommencement où nombre de défenseurs de la foi chrétienne ont pris les mauvaises armes pour anéantir des hommes qui auraient pu être au bénéfice du salut en Jésus-Christ si l’amour de leur Seigneur avait été l’arme défensive ou offensive!

Jacques et Jean, aussi bien intentionnés que nous pouvons l’être, désiraient faire descendre le feu du ciel sur ceux qui ne voulaient pas recevoir la bonne nouvelle de l’Évangile (des croisés avant l’heure!).

Seigneur, veux-tu que nous commandions que le feu descende du ciel et les consume? Jésus se tourna vers eux, et les réprimanda, disant: Vous ne savez de quel esprit vous êtes animés. Luc 9: 54-55

Celui qui est prompt à la colère fait des sottises, Et l'homme plein de malice s'attire la haine. Proverbes 14: 17

Ils n’étaient pas leurs ennemis, ils n’avaient pas à souffrir de leur méchanceté et pourtant ils désiraient que la mort les saisisse! À combien plus forte raison pouvons-nous avoir les mêmes pensées lorsque nous avons à subir leurs coups!

Mais lorsque nous pensons à nos ennemis personnels, ceux qui nous tourmentent, lorsque la colère gronde, comme nous l’avons vu dans le précédent message, nous ne sommes plus animés par le Saint-Esprit.
L’Esprit de Dieu se retire ne pouvant accepter d’habiter dans un coeur nourrit par la haine, par la vengeance, des sentiments qui sont contraires à ce que le Fils du charpentier a enseigné.

Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent... Matthieu 5: 44

Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent...
... votre récompense sera grande, et vous serez fils du Très-Haut, car il est bon pour les ingrats et pour les méchants. Luc 6: 27-35

Il est heureux que Dieu ne s’éloigne jamais de nous, qu’il se tienne toujours derrière la porte afin de nous offrir une paix que le monde ne pourra JAMAIS nous donner.
Une paix intérieure qui peut se vivre sereinement même durant les attaques ennemies!

Nous avons vécu des orages! Nous avons connu des moments de rage, de colère! Nous avons peut-être tempêté contre Dieu parce qu’il n’intervenait pas en notre faveur!
Mais quel repos lorsque le calme s’installe dans un coeur tourmenté, lorsque nous déposons les armes au pied du Seigneur, vaincus par son amour qui nous rappelle sans cesse:
“Souviens-toi que je t’ai pardonné!”

Quel repos lorsque la grâce de Dieu nous met non seulement à l’abri des griffes d’un ennemi toujours plus acharné en raison du peu de temps qui lui reste, mais aussi à l’abri des réactions de cette vieille nature qui talonne notre vie de rachetés!

Même là, les choses anciennes sont passées! (2 Corinthiens 5: 17) Ils peuvent continuer à gronder, à fourbir de nouvelles armes, à tramer de nouveaux complots, nous pouvons rester dans la paix parce que la vengeance ne nous appartient pas (Romains 12: 19), parce que nous avons trouvé un asile contre l’orage: le Seigneur lui-même!

Non seulement la vengeance ne nous appartient pas, mais le désir de vengeance n’alimentera plus une source amère qui tel un geyser, se déclenchait chaque fois que nous entendions parler de nos oppresseurs, une source qui nous irritait et qui nous faisait bien plus de mal que nous ne pouvons le penser.

Sans doute pourront-ils encore nous blesser, sans doute pourront-ils toujours essayer de nous nuire...
Nous pouvons leur faire confiance! La lumière de Christ, que nous devons être, met trop en évidence leurs propres fautes pour qu’ils ne cherchent pas à affaiblir cette source lumineuse qui les dérange!
C’est à nous de bien saisir qu’en étant leurs cibles, ils s’attaquent en réalité au Fils de Dieu, de la même façon que Saul de Tarse (l’apôtre Paul) persécutait le Seigneur Jésus lorsqu’il s’en prenait à ses disciples.

Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu?
Il répondit: Qui es-tu, Seigneur? Et le Seigneur dit: Je suis Jésus que tu persécutes. Actes 9: 4-5

Si nous savons nous mettre à l’écart, nous comprendrons aussi que c’est toujours Jésus qui est persécuté lorsque nous prenons des coups! C’est lui parce qu’il habite en nous!
Habitant pleinement en nous, il désire que ses fruits, ses qualités puissent sortir de notre coeur pour aller à la rencontre de notre prochain exactement comme cela se passait lorsqu’il marchait physiquement sur cette Terre.
Nous avons, en quelque sorte, le contrôle, la responsabilité de répandre ou non la bonne odeur de Christ qu’un jour nous avons connue. Avons-nous le droit de boucher la source qui se trouve dans notre coeur et empêcher que Christ ne se manifeste au travers de notre vie?

Alors qu’il a guéri un Malchus qui venait dans sa direction dans le but de l’arrêter, ne pourrait-il pas encore guérir ceux qui nous blessent, ceux qui nous détruisent à petit feu?
Son amour est au-dessus des blessures que nous pouvons lui infliger car nous lui avons déjà causé les plus horribles souffrances lorsque, abandonné de son Père, abandonné du Dieu vivant, il mourut pour NOS PÉCHÉS, pour MES PÉCHÉS!

C’est bien parce qu’il m’aimait qu’il est allé jusqu’à la mort de la Croix! Mon amour pour lui ne peut-il pas à son tour supporter quelques persécutions?
Ma reconnaissance envers ce salut immérité ne me poussera-t-elle pas enfin à prier pour mes ennemis qui sont aussi les ennemis de Christ?

Durant une dizaine d’années notre famille a vécu bien des tourments suite aux positions que nous avions prises et que nous maintenons toujours; nous connaissons bien la personne qui a orchestré cet assemblage de calomnies, de mensonges et qui sut ajouter à son mécano “diabolique” d’autres personnes qui sont entrées dans son jeu afin de nous porter des coups qui nous affaibliraient.
Une nuit, je pensai à cet homme et le voyai, lui, m’embrasser et me saluer comme un frère en Christ!
Quand il m’arrive de raconter cette “vision”, je rencontre des sourires moqueurs qui s’associent aux miens, tant il semble impossible qu’un tel homme puisse faire demi-tour et donner sa vie à Jésus-Christ.

Il est vrai que si j’entretiens de la haine envers lui, si je crache mon venin chaque fois que j’en ai la possibilité, je serais alors la pierre d’achoppement sur laquelle il buttera chaque fois qu’il pourrait avoir la pensée de faire un pas dans la bonne direction.

Ainsi, par ma conduite, je peux être la cause de l’endurcissement d’un coeur qui se détournera du Seigneur le jour où il le visitera.
Cet appelé fera demi-tour parce qu’il n’a connu, au travers du chrétien que je prétendais être, qu’une personne semblable à lui, une personne qui ne reflétait pas l’amour de Dieu.
Je pourrais donc être un écueil, un filet sous ses pas pour le faire trébucher moi, un enfant de Dieu qui annonce le salut en Jésus-Christ!
J’aurais donc échoué dans l’épreuve qui avait été préparée pour tester ma foi? J’aurais raté ma vocation?

Ne rendez point mal pour mal, ou injure pour injure; bénissez, au contraire, car c'est à cela que vous avez été appelés, afin d'hériter la bénédiction. 1 Pierre 3: 9

Heureux ceux qui procurent la paix, car ils seront appelés fils de Dieu! Matthieu 5: 9

S'il est possible, autant que cela dépend de vous, soyez en paix avec tous les hommes. Romains 12: 18

En persécutant mon persécuteur, je ne puis trouver le vrai bonheur même si mes péchés sont pardonnés, car il y a au fond de moi un “monstre” qui me dévore de l’intérieur, un “monstre” qui empêche le Seigneur de me bénir, qui l’empêche de placer une table en face de mes adversaires:

Tu dresses devant moi une table, En face de mes adversaires; Tu oins d'huile ma tête, Et ma coupe déborde.
Oui, le bonheur et la grâce m'accompagneront Tous les jours de ma vie... Psaume 23: 5-6

Ces paroles merveilleuses ne peuvent trouver leur application si nous entretenons la haine. Jamais nos ennemis ne pourront voire l’huile couler sur notre tête, la bénédiction se répandre sur nos vies.
Bien au contraire, ils ne sentiront que la même odeur qu’ils portent eux-mêmes, même s’il y a des nuances qui leur feront comprendre que nous sommes simplement une meute de loups différente de la leur, une meute qui montre les dents pour défendre son territoire!

Loup ravissant la gloire de Dieu en empêchant l’amour du Christ de se manifester au travers de nous, ou brebis acceptant d’être tondue, d’être menée à la boucherie?

Nous pouvons avoir été des Pierre, des Jacques et des Jean, rien ne nous empêche de devenir des Paul ou des Étienne qui ont réalisé que la violence, la rancoeur, n’avait pas de place dans une vie de disciple de Christ.

L’amour de Dieu, s’il se chante au travers de cantiques, doit aussi se vivre dans ma vie afin que le monde qui m’entoure, amis ou ennemis, puisse sentir la bonne odeur de Christ: odeur de vie ou de mort selon la façon dont elle est perçue, mais ça, ce n’est pas mon affaire!

Après l’orage, il se dégage souvent un doux parfum qui nous fait apprécier la nature. Un hymne tout à la gloire du Créateur qui nous apprend ainsi qu’après une colère justifiée, il peut y avoir un hymne à l’amour qui peut chanter les louanges de notre Dieu.

Ce miracle s’accomplit chaque fois que, dans notre coeur, nous pouvons bénir ceux qui nous maudissent en priant pour le salut de leur âme.
Non pas prier pour qu’ils se convertissent afin qu’ils nous laissent tranquille, mais prier parce que c’est la volonté de Dieu que TOUS les hommes soient sauvés.

... ce que je désire, ce n'est pas que le méchant meure, c'est qu'il change de conduite et qu'il vive. Ezéchiel 33: 11

Que votre douceur soit connue de tous les hommes. Le Seigneur est proche. Philippiens 4: 5


Change MON coeur Seigneur!

© J-M Ravé 22 novembre 2003

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