C'est à cause de
votre incrédulité, leur dit Jésus.
Je vous le dis en vérité, si vous aviez de la
foi comme un grain de sénevé, vous diriez
à cette montagne: Transporte-toi d'ici là, et
elle se transporterait; rien ne vous serait impossible.
Matthieu 17: 20
Dans les moments sombres de la vie, lorsque tout va
de travers comme il serait réconfortant
d’entendre la voix de Jésus nous dire à
nous aussi: “Si vous aviez la
foi comme...”
Au moins il serait là, “perceptible” et sa
parole permettrait de recentrer notre vision sur
l’essentiel. Elle nous ferait relever la tête et
nous pousserait à soupirer vers le Dieu de
délivrance plutôt que de soupirer sur les
problèmes du moment, sur ces difficultés qui,
telles des montagnes infranchissables, nous arrêtent
(peut-être aujourd’hui) dans notre marche
chrétienne.
Non pas que nous abandonnerions le Seigneur. Comment
pourrions-nous nous détourner de celui qui nous a
tant aimés, nous a lavés, nous a
purifiés de nos péchés?
Simplement, il y a souvent sur notre route des obstacles qui
viennent assombrir notre vie, des obstacles qui font que nos
pensées elles-mêmes ouvrent la porte au
doute.
Non pas que nous doutions du Seigneur! Il est trop
merveilleux, trop saint, trop juste, trop Dieu pour que nous
osions, nous ses créatures qui dépendons de
lui, juger de ses compétences!
Mais nous pouvons parfois douter de nous-mêmes, de
notre misérable vie chrétienne qui, tel un
ballon de baudruche, se dégonfle et laisse
apparaître sa maigreur due au manque de calories
spirituelles qui sont pourtant mises à disposition
pour nous fortifier.
Plusieurs d’entre nous ont connu de ces enfants de Dieu
qui craignent le Seigneur et qui ont l’assurance de
leur salut, de ces enfants de Dieu qui disent avoir
donné leur vie à Jésus mais qui sont
effondrés, abattus, tristes, incapables de prier,
haussant les épaules devant les paroles
réconfortantes d’un envoyé du Seigneur
chargé de les encourager.
Ne se jugeant plus dignes de la délivrance,
“scotchés”, englués dans leur
marécage de tristesse, ils ont pour espérance
que Dieu les reprenne le plus vite possible afin de ne pas
endurer l’épreuve d’une foi bien
défaillante.
La foi! Élément vital, indispensable pour
vivre une vie chrétienne qui honore Dieu et qui en
même temps relève et fortifie celui qui
l’utilise!
Lorsqu’elle fait défaut, tout comme
l’oxygène que nous respirons, c’est
l’asphyxie.
Raison pour laquelle il est bon de jauger de temps à
autre notre niveau de foi, de l’entretenir afin de ne
pas être en manque et de ne pas tomber en panne devant
l’obstacle à franchir.
Qu’en est-il de ma foi aujourd’hui?
Est-ce que je baisse souvent les bras me laissant
entraîner par le courant ou, au contraire, est-ce que
je résiste, est-ce que je vais de l’avant,
confiant que Dieu ne fait pas d’erreur et que, quoi
qu’il arrive, ce sera SA volonté pour mon
bien?
Dieu ne se trompe pas! Dieu ne se trompe jamais
même si parfois il emploie des mots forts pour que
nous comprenions la distance qui nous sépare de lui,
des mots tels que: “Je me repens”. Lorsque Dieu
utilise ce terme c’est bien pour montrer que
l’homme a atteint les limites de la grâce et que
s’il n’y a pas un changement radical dans le
comportement de la créature face à son
Créateur, le pire est à envisager.
Dieu ne se trompe pas! Dieu ne se trompe jamais. même
lorsque les épreuves nous submergent et que nous ne
voyons pas le bout du tunnel!
Il est bon, dit la Parole de Dieu, que nous passions par ce
genre d’expérience:
Il est bon pour l'homme De porter le
joug dans sa jeunesse.
Il se tiendra solitaire et silencieux, Parce que l'Éternel le lui
impose;
Il mettra sa bouche dans la poussière,
Sans perdre toute
espérance;
Il présentera la joue à celui qui le frappe,
Il se rassasiera
d'opprobres.
Car le Seigneur Ne rejette
pas à toujours.
Mais, lorsqu'il afflige, Il
a compassion selon sa grande
miséricorde;
Car ce n'est pas
volontiers qu'il humilie Et
qu'il afflige les enfants des hommes. Lamentations de
Jérémie 3: 27-33
Le Seigneur ne rejette pas à toujours! Le Seigneur
ouvre la porte de la délivrance au moment
opportun!
Comme un grain de sénevé!
Une graine si petite et qui devient si grande
lorsqu’elle est morte à elle-même,
qu’elle sert de modèle pour montrer que la foi
des plus faibles, lorsqu’elle est mise en pratique,
abandonnée entre les mains de Dieu, devient un
exemple pour que d’autres, à leur tour, viennent
se reposer en Dieu.
Une petite foi bien entretenue porte de tels fruits que les
spectateurs en viennent à dire, aux vues des
résultats, que nous avons une grande foi!
C’est ainsi que Jésus a qualifié la foi
de la femme cananéenne venue manger les miettes de la
table royale:
Alors Jésus lui dit:
Femme, ta foi est
grande; qu'il te soit fait
comme tu veux. Et, à l'heure même, sa fille fut
guérie. Matthieu 15. 28
Qui était donc cette femme? Une
étrangère, une “païenne” (par
rapport au culte du vrai Dieu) dont la foi prouva
qu’elle était en mesure d’obtenir ce que
son coeur demandait.
Cette “païenne” avait un comportement qui
faisait honte à ceux qui suivaient Jésus sans
croire à son ministère, sans croire à
sa parole, sans croire que Jésus était le Fils
de David, le Messie promis.
Il fallut que ce soit une bouche étrangère qui
mette en évidence la véritable identité
du Seigneur:
Aie pitié de moi, Seigneur,
Fils de David! Matthieu 15: 22
Aujourd’hui encore des “païens” peuvent
en apprendre à certains enfants de Dieu!
Regarder encore cet autre étranger, ce centenier qui
étonna le Seigneur:
Après l'avoir entendu,
Jésus fut dans l'étonnement, et il dit
à ceux qui le suivaient: Je vous le dis en
vérité, même en Israël je n'ai pas
trouvé une aussi grande foi. Matthieu 8: 10
Devant leurs montagnes de difficultés, ces deux
étrangers ne se sont pas sentis battus par les
circonstances, anéantis par une épreuve
particulière.
Je pense spécialement à cette mère dont
la fille était tourmentée cruellement par
un démon (Matthieu 15: 22). Une mère qui
aimait son enfant et qui, dans son incapacité
à lui apporter la délivrance, fit le chemin
jusqu’à Jésus!
Rien ne l’arrêta! Ni la foule, ni sa propre
identité d’étrangère ne
l’empêchèrent d’exposer sa
demande!
Le seul obstacle qu’elle rencontra fut le Seigneur
Jésus lui-même qui lui fit remarquer que sa
demande ne pouvait pas être prise en
considération étant donné qu’elle
ne faisait pas partie du peuple de Dieu.
Nous, nous faisons partie du peuple de Dieu, racheté
à un grand prix, raison pour laquelle notre foi,
en tant que fils et filles de Dieu, devrait nous rendre
aussi audacieux que cette Cananéenne.
Seules sa foi et son insistance touchèrent le coeur
du Seigneur au point qu’il lui dise: “qu'il te soit fait comme tu veux”.
Les grandes fois bouleversent le coeur de
Dieu!
L’insistance à s’accrocher
désespérément au Seigneur malgré
l’absence de réponse positive ne doit pas nous
décourager. Bien des personnes dans la Bible, il est
bon de le rappeler, ont marché dans la foi sans
jamais obtenir ce qu’ils demandaient. Malgré
cela, ils sont morts DANS LA FOI sans jamais mettre en doute
la Parole de Dieu. Leur grande foi était capable de
supporter la volonté de Dieu et de continuer à
croire qu’il fallait maintenir ce cap de foi ayant en
vue le port éternel!
Si notre foi n’a pas encore atteint cette
qualité, il n’en demeure pas moins que notre
petite foi, si elle est utilisée et mise en valeur
par notre engagement, finira par abattre
l’incrédulité. Ce géant qui nous
barre le passage et qui, tel un Goliath de
l’armée des Philistins, vient jour après
jour nous narguer en osant proclamer que Dieu nous a
oubliés ou bien nous murmurer que nous sommes
tellement mauvais que nous ne méritons pas son
attention.
Une petite foi, une foi timide qui s’appuie sur la
Parole de Dieu, trouvera toujours un écho dans le
ciel. Nulle part dans la Bible vous ne rencontrerez
quelqu’un qui s’en alla déçu parce
qu’il avait mis sa confiance en Dieu, pas même
ceux qui sont morts dans la foi sans obtenir ce qui
était promis! (relire Hébreux chapitre 11)
Par contre une petite foi qui regarde aux circonstances
ne rencontrera que la désapprobation du Seigneur!
Si Dieu revêt ainsi l'herbe qui
est aujourd'hui dans les champs et qui demain sera
jetée au four, à combien plus forte raison
ne vous vêtira-t-il
pas, gens de peu de foi?
Luc 12. 28
Jésus, l'ayant connu, dit: Pourquoi raisonnez-vous en
vous-mêmes, gens de
peu de foi, sur ce que vous
n'avez pas pris de pains? Matthieu 16: 8
Pourquoi avez-vous peur,
gens de peu de foi? Alors
il se leva, menaça les vents et la mer, et il y eut
un grand calme. Matthieu 8: 26
Alors que les apôtres vivaient dans
l’intimité du Seigneur, il est presque rassurant
pour nous qui ne l’avons jamais vu en chair et en os,
d’entendre le Maître leur faire des reproches
quant à la qualité de leur foi.
En aucun cas cela ne doit nous conduire à rester
satisfaits de la piètre qualité de notre foi
qui parfois nous fait ressembler aux disciples car, comme
eux, nous avons souvent vu la grâce de Dieu se
manifester dans chacune de nos vies.
Les soucis de la vie, les impossibilités
matérielles, les tempêtes sont tous des
éléments qui altéreront notre foi
à chaque instant où nous leur donnerons
plus d’importance qu’à la Parole de
Dieu.
Certes, la foi ne changera pas les cailloux du chemin en une
moquette épaisse et agréable comme de la
mousse, un chemin où nous finirions par faire une
pose prolongée au risque de s’assoupir, de
s’endormir et de ne plus avancer!
La foi est le bâton du pèlerin qui lui permet
de franchir les difficultés, non pas de les
effacer!
La foi n’est pas un acte de démission mais un
acte de soumission à la volonté de Dieu!
La foi n’est pas l’instrument des faibles,
c’est l’absence de foi qui rend faible et qui rend
la vie du chrétien impossible!
Encore une fois, il serait réconfortant
d’entendre la voix de Jésus nous dire:
“Si vous aviez la foi
comme...”
Mais Jésus nous le dit et nous le
répète quand nous lisons sa Parole!
Ne voyons-nous pas, nous qui sommes encore des apprentis,
que bien souvent il nous a saisis in extremis avant que,
comme Pierre, nous ne coulions définitivement dans le
gouffre de l’incrédulité?
C’est bien parce qu’il l’a fait
qu’il nous reste encore une petite foi qui nous
maintient en vie spirituellement et qui, pour certains, leur
permet de repousser la date d’échéance de
l’exaucement de leur demande.
Position juste et fausse en même temps!
Juste, parce qu’il est bon de garder la foi!
Fausse, parce que Dieu n’est pas notre débiteur,
il ne nous doit rien! Il n’a aucune dette envers nous!
Nous n’avons donc pas à lui fixer des limites
dans le temps! C’est SA volonté qui doit
s’accomplir et non la nôtre!
“Seigneur! Il est vrai que je suis loin de comprendre
ta volonté, que je ne comprends pas toujours ton
langage et que j’ai souvent du mal à percevoir
ta pensée dans les épreuves qui sont
insurmontables sans ton secours!
Trop souvent sans doute, mes pensées se
mélangent aux tiennes dans mon esprit, au lieu de
s’incliner, de se retirer devant ta divine sagesse
.
Pardonne-moi pour toutes les fois où je me suis
interrogé sur ta fidélité lorsque
l’épreuve n’en finissait pas de durer.
Pardonne-moi pour toutes les fois où j’ai
douté de ton amour envers moi parce que ma foi
n’était pas à la hauteur, pour toutes les
fois où j’ai laissé la place au
géant du désespoir, ce géant cruel et
impitoyable qui en a conduit plusieurs vers la mort!
Seigneur, je n’ose pas te demander d’augmenter ma
foi car c’est à moi qu’il appartient
d’avoir une confiance absolue en toi, mais je puis te
dire quand même, ô mon Père
bien-aimé, te dire dans le nom du Seigneur
Jésus:
© J-M Ravé 18 octobre 2003
- CP 474 - 2300
Chaux-de-Fonds - Suisse