Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

Il était une fois... la foi!

(5) Si vous aviez la foi comme...

C'est à cause de votre incrédulité, leur dit Jésus.
Je vous le dis en vérité, si vous aviez de la foi comme un grain de sénevé, vous diriez à cette montagne: Transporte-toi d'ici là, et elle se transporterait; rien ne vous serait impossible. Matthieu 17: 20

Dans les moments sombres de la vie, lorsque tout va de travers comme il serait réconfortant d’entendre la voix de Jésus nous dire à nous aussi: “Si vous aviez la foi comme...”

Au moins il serait là, “perceptible” et sa parole permettrait de recentrer notre vision sur l’essentiel. Elle nous ferait relever la tête et nous pousserait à soupirer vers le Dieu de délivrance plutôt que de soupirer sur les problèmes du moment, sur ces difficultés qui, telles des montagnes infranchissables, nous arrêtent (peut-être aujourd’hui) dans notre marche chrétienne.

Non pas que nous abandonnerions le Seigneur. Comment pourrions-nous nous détourner de celui qui nous a tant aimés, nous a lavés, nous a purifiés de nos péchés?
Simplement, il y a souvent sur notre route des obstacles qui viennent assombrir notre vie, des obstacles qui font que nos pensées elles-mêmes ouvrent la porte au doute.

Non pas que nous doutions du Seigneur! Il est trop merveilleux, trop saint, trop juste, trop Dieu pour que nous osions, nous ses créatures qui dépendons de lui, juger de ses compétences!
Mais nous pouvons parfois douter de nous-mêmes, de notre misérable vie chrétienne qui, tel un ballon de baudruche, se dégonfle et laisse apparaître sa maigreur due au manque de calories spirituelles qui sont pourtant mises à disposition pour nous fortifier.

Plusieurs d’entre nous ont connu de ces enfants de Dieu qui craignent le Seigneur et qui ont l’assurance de leur salut, de ces enfants de Dieu qui disent avoir donné leur vie à Jésus mais qui sont effondrés, abattus, tristes, incapables de prier, haussant les épaules devant les paroles réconfortantes d’un envoyé du Seigneur chargé de les encourager.

Ne se jugeant plus dignes de la délivrance, “scotchés”, englués dans leur marécage de tristesse, ils ont pour espérance que Dieu les reprenne le plus vite possible afin de ne pas endurer l’épreuve d’une foi bien défaillante.

La foi! Élément vital, indispensable pour vivre une vie chrétienne qui honore Dieu et qui en même temps relève et fortifie celui qui l’utilise!

Lorsqu’elle fait défaut, tout comme l’oxygène que nous respirons, c’est l’asphyxie.
Raison pour laquelle il est bon de jauger de temps à autre notre niveau de foi, de l’entretenir afin de ne pas être en manque et de ne pas tomber en panne devant l’obstacle à franchir.

Qu’en est-il de ma foi aujourd’hui?
Est-ce que je baisse souvent les bras me laissant entraîner par le courant ou, au contraire, est-ce que je résiste, est-ce que je vais de l’avant, confiant que Dieu ne fait pas d’erreur et que, quoi qu’il arrive, ce sera SA volonté pour mon bien?
Dieu ne se trompe pas! Dieu ne se trompe jamais même si parfois il emploie des mots forts pour que nous comprenions la distance qui nous sépare de lui, des mots tels que: “Je me repens”. Lorsque Dieu utilise ce terme c’est bien pour montrer que l’homme a atteint les limites de la grâce et que s’il n’y a pas un changement radical dans le comportement de la créature face à son Créateur, le pire est à envisager.

Dieu ne se trompe pas! Dieu ne se trompe jamais. même lorsque les épreuves nous submergent et que nous ne voyons pas le bout du tunnel!
Il est bon, dit la Parole de Dieu, que nous passions par ce genre d’expérience:

Il est bon pour l'homme De porter le joug dans sa jeunesse.
Il se tiendra solitaire et silencieux,
Parce que l'Éternel le lui impose;
Il mettra sa bouche dans la poussière,
Sans perdre toute espérance;
Il présentera la joue à celui qui le frappe,
Il se rassasiera d'opprobres.
Car le Seigneur
Ne rejette pas à toujours.
Mais, lorsqu'il afflige,
Il a compassion selon sa grande miséricorde;
Car ce n'est pas volontiers qu'il humilie Et qu'il afflige les enfants des hommes. Lamentations de Jérémie 3: 27-33

Le Seigneur ne rejette pas à toujours! Le Seigneur ouvre la porte de la délivrance au moment opportun!

Comme un grain de sénevé!

Une graine si petite et qui devient si grande lorsqu’elle est morte à elle-même, qu’elle sert de modèle pour montrer que la foi des plus faibles, lorsqu’elle est mise en pratique, abandonnée entre les mains de Dieu, devient un exemple pour que d’autres, à leur tour, viennent se reposer en Dieu.
Une petite foi bien entretenue porte de tels fruits que les spectateurs en viennent à dire, aux vues des résultats, que nous avons une grande foi!

C’est ainsi que Jésus a qualifié la foi de la femme cananéenne venue manger les miettes de la table royale:

Alors Jésus lui dit: Femme, ta foi est grande; qu'il te soit fait comme tu veux. Et, à l'heure même, sa fille fut guérie. Matthieu 15. 28

Qui était donc cette femme? Une étrangère, une “païenne” (par rapport au culte du vrai Dieu) dont la foi prouva qu’elle était en mesure d’obtenir ce que son coeur demandait.
Cette “païenne” avait un comportement qui faisait honte à ceux qui suivaient Jésus sans croire à son ministère, sans croire à sa parole, sans croire que Jésus était le Fils de David, le Messie promis.
Il fallut que ce soit une bouche étrangère qui mette en évidence la véritable identité du Seigneur:

Aie pitié de moi, Seigneur, Fils de David! Matthieu 15: 22

Aujourd’hui encore des “païens” peuvent en apprendre à certains enfants de Dieu!
Regarder encore cet autre étranger, ce centenier qui étonna le Seigneur:

Après l'avoir entendu, Jésus fut dans l'étonnement, et il dit à ceux qui le suivaient: Je vous le dis en vérité, même en Israël je n'ai pas trouvé une aussi grande foi. Matthieu 8: 10

Devant leurs montagnes de difficultés, ces deux étrangers ne se sont pas sentis battus par les circonstances, anéantis par une épreuve particulière.
Je pense spécialement à cette mère dont la fille était tourmentée cruellement par un démon (Matthieu 15: 22). Une mère qui aimait son enfant et qui, dans son incapacité à lui apporter la délivrance, fit le chemin jusqu’à Jésus!
Rien ne l’arrêta! Ni la foule, ni sa propre identité d’étrangère ne l’empêchèrent d’exposer sa demande!
Le seul obstacle qu’elle rencontra fut le Seigneur Jésus lui-même qui lui fit remarquer que sa demande ne pouvait pas être prise en considération étant donné qu’elle ne faisait pas partie du peuple de Dieu.
Nous, nous faisons partie du peuple de Dieu, racheté à un grand prix, raison pour laquelle notre foi, en tant que fils et filles de Dieu, devrait nous rendre aussi audacieux que cette Cananéenne.
Seules sa foi et son insistance touchèrent le coeur du Seigneur au point qu’il lui dise: “qu'il te soit fait comme tu veux”.

Les grandes fois bouleversent le coeur de Dieu!

L’insistance à s’accrocher désespérément au Seigneur malgré l’absence de réponse positive ne doit pas nous décourager. Bien des personnes dans la Bible, il est bon de le rappeler, ont marché dans la foi sans jamais obtenir ce qu’ils demandaient. Malgré cela, ils sont morts DANS LA FOI sans jamais mettre en doute la Parole de Dieu. Leur grande foi était capable de supporter la volonté de Dieu et de continuer à croire qu’il fallait maintenir ce cap de foi ayant en vue le port éternel!

Si notre foi n’a pas encore atteint cette qualité, il n’en demeure pas moins que notre petite foi, si elle est utilisée et mise en valeur par notre engagement, finira par abattre l’incrédulité. Ce géant qui nous barre le passage et qui, tel un Goliath de l’armée des Philistins, vient jour après jour nous narguer en osant proclamer que Dieu nous a oubliés ou bien nous murmurer que nous sommes tellement mauvais que nous ne méritons pas son attention.

Une petite foi, une foi timide qui s’appuie sur la Parole de Dieu, trouvera toujours un écho dans le ciel. Nulle part dans la Bible vous ne rencontrerez quelqu’un qui s’en alla déçu parce qu’il avait mis sa confiance en Dieu, pas même ceux qui sont morts dans la foi sans obtenir ce qui était promis! (relire Hébreux chapitre 11)

Par contre une petite foi qui regarde aux circonstances ne rencontrera que la désapprobation du Seigneur!

Si Dieu revêt ainsi l'herbe qui est aujourd'hui dans les champs et qui demain sera jetée au four, à combien plus forte raison ne vous vêtira-t-il pas, gens de peu de foi? Luc 12. 28

Jésus, l'ayant connu, dit: Pourquoi raisonnez-vous en vous-mêmes,
gens de peu de foi, sur ce que vous n'avez pas pris de pains? Matthieu 16: 8

Pourquoi avez-vous peur, gens de peu de foi? Alors il se leva, menaça les vents et la mer, et il y eut un grand calme. Matthieu 8: 26

Alors que les apôtres vivaient dans l’intimité du Seigneur, il est presque rassurant pour nous qui ne l’avons jamais vu en chair et en os, d’entendre le Maître leur faire des reproches quant à la qualité de leur foi.
En aucun cas cela ne doit nous conduire à rester satisfaits de la piètre qualité de notre foi qui parfois nous fait ressembler aux disciples car, comme eux, nous avons souvent vu la grâce de Dieu se manifester dans chacune de nos vies.

Les soucis de la vie, les impossibilités matérielles, les tempêtes sont tous des éléments qui altéreront notre foi à chaque instant où nous leur donnerons plus d’importance qu’à la Parole de Dieu.

Certes, la foi ne changera pas les cailloux du chemin en une moquette épaisse et agréable comme de la mousse, un chemin où nous finirions par faire une pose prolongée au risque de s’assoupir, de s’endormir et de ne plus avancer!

La foi est le bâton du pèlerin qui lui permet de franchir les difficultés, non pas de les effacer!
La foi n’est pas un acte de démission mais un acte de soumission à la volonté de Dieu!
La foi n’est pas l’instrument des faibles, c’est l’absence de foi qui rend faible et qui rend la vie du chrétien impossible!

Encore une fois, il serait réconfortant d’entendre la voix de Jésus nous dire: “Si vous aviez la foi comme...”

Mais Jésus nous le dit et nous le répète quand nous lisons sa Parole!
Ne voyons-nous pas, nous qui sommes encore des apprentis, que bien souvent il nous a saisis in extremis avant que, comme Pierre, nous ne coulions définitivement dans le gouffre de l’incrédulité?

C’est bien parce qu’il l’a fait qu’il nous reste encore une petite foi qui nous maintient en vie spirituellement et qui, pour certains, leur permet de repousser la date d’échéance de l’exaucement de leur demande.

Position juste et fausse en même temps!

Juste, parce qu’il est bon de garder la foi!
Fausse, parce que Dieu n’est pas notre débiteur, il ne nous doit rien! Il n’a aucune dette envers nous! Nous n’avons donc pas à lui fixer des limites dans le temps! C’est SA volonté qui doit s’accomplir et non la nôtre!

“Seigneur! Il est vrai que je suis loin de comprendre ta volonté, que je ne comprends pas toujours ton langage et que j’ai souvent du mal à percevoir ta pensée dans les épreuves qui sont insurmontables sans ton secours!
Trop souvent sans doute, mes pensées se mélangent aux tiennes dans mon esprit, au lieu de s’incliner, de se retirer devant ta divine sagesse .
Pardonne-moi pour toutes les fois où je me suis interrogé sur ta fidélité lorsque l’épreuve n’en finissait pas de durer.
Pardonne-moi pour toutes les fois où j’ai douté de ton amour envers moi parce que ma foi n’était pas à la hauteur, pour toutes les fois où j’ai laissé la place au géant du désespoir, ce géant cruel et impitoyable qui en a conduit plusieurs vers la mort!

Seigneur, je n’ose pas te demander d’augmenter ma foi car c’est à moi qu’il appartient d’avoir une confiance absolue en toi, mais je puis te dire quand même, ô mon Père bien-aimé, te dire dans le nom du Seigneur Jésus:

Je crois, viens au secours de mon incrédulité! (Marc 9: 24) ”

 

© J-M Ravé 18 octobre 2003

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